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corresponent.
[Baudelaire] [Rimbaud] [Verlaine] [Mallarmé]
[Apollinaire] [Valéry] [Éluard] [Char] [Bonnefoy]
[La Fontaine]
Baudelaire
Charles Baudelaire, per Courbet
Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
Correspondències
La Natura és un temple on tot de vius pilars
deixen sortir a vegades uns mots que no destries;
l’home hi passa a través d’un bosc d’al·legories
que l’observen amb ulls d’esguards familiars.
Com ecos que es confonen a una llarga distància
dins una tenebrosa i profunda unitat,
tan vasta com la nit i com la claredat,
entre olors, sons, colors, s’estableix consonància.
Alguns perfums són tendres com la carn dels infants,
dolços com oboès, verds com prats inefables
d’altres, de corromputs, fèrtils i triomfants,
que s’expandeixen com les coses perdurables,
així l’ambre, l’almesc, l’encens i el benjuí,
que dels sentits i l’ànima canten el frenesí.
Trad. de X. Benguerel
Versió en català de l’Enc.AVUI (diferent de l’anterior):Rimbaud
Àudio:
VOYELLES
A NOIR, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes:
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d’ombre; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux;
O, suprême Clairon pleine des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges:
O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux!
VOCALS
Verlaine
Avant que tu ne t’en ailles
català:Mallarmé
D:\
E:\
Brise marine
La chair est triste, hélas! et j’ai lu tous les livres.
Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’étre parmi l’écume inconnue et les cieux!
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
O nuits! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature!
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs!
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots!
Apollinaire
Podeu sentir l’Apollinaire mateix recitant, en un enregistrament de l’any 1912.Le Pont Mirabeau Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu’il m’en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe Des éternels regards l’onde si lasse Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure L’amour s’en va comme cette eau courante L’amour s’en va Comme la vie est lente Et comme l’Espérance est violente Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure
Fête
D:\
E:\
Feu d’artifice en acier
Qu’il est charmant cet éclairage
Artifice d’artificier
Mêler quelque grâce au courage
Deux fusants
Rose éclatement
Comme deux seins que l’on dégrafe
Tendent leurs bouts insolemment
IL SUT AIMER
Quelle épitaphe
Un poète dans la forêt
Regarde avec indifférence
Son revolver au cran d’arrêt
Des roses mourir d’espérance
Il songe aux roses de Saadi
Et soudain sa tête se penche
Car une rose lui redit
La molle courbe d’une hanche
L’air est plein d’un terrible alcool
Filtré des étoiles mi-closes
Les obus caressent le mol
Parfum nocturne où tu reposes
Mortification des roses
Valéry
Le cimetière marin
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée!
O récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux!
Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d’imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir!
Quand sur l’abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d’une éternelle cause,
Le Temps scintille et le Songe est savoir.
Stable trésor, temple simple à Minerve,
Masse de calme et visible réserve,
Eau sourcilleuse, Oeil qui garde en toi
Tant de sommeil sous un voile de flamme,
O mon silence!... Edifice dans l’ame,
Mais comble d’or aux mille tuiles, Toit!
Temple du temps, qu’un seul soupir résume,
A ce point pur je monte et m’accoutume,
Tout entouré de mon regard marin ;
Et comme aux dieux mon offrande suprême,
La scintillation sereine seme
Sur l’altitude un dédain souverain.
Comme le fruit se fond en jouissance,
Comme en délice il change son absence
Dans une bouche ou sa forme se meurt,
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante à l’ame consumée
Le changement des rives en rumeurs.
Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change!
Après tant d’orgueil, après tant d’étrange
Oisiveté, mais pleine de pouvoir,
Je m’abandonne à ce brillant espace,
Sur les maisons des morts mon ombre passe
Qui m’apprivoise à son frêle mouvoir.
L’ame exposée aux torches du solstice,
Je te soutiens, admirable justice
De la lumière aux armes sans pitié!
Je te rends pure à ta place première :
Regarde-toi!... Mais rendre la lumiere
Suppose d’ombre une morne moitié.
O pour moi seul, à moi seul, en moi-même,
Auprès d’un coeur, aux sources du poème,
Entre le vide et l’événement pur,
J’attends l’écho de ma grandeur interne,
Amère, sombre et sonore citerne,
Sonnant dans l’âme un creux toujours futur!
Sais-tu, fausse captive des feuillages,
Golfe mangeur de ses maigres rivages,
Sur mes yeux clos, secrets éblouissants,
Quel corps me traîne a sa fin paresseuse,
Quel front l’attire à cette terre osseuse?
Une étincelle y pense à mes absents.
Ferme, sacré, plein d’un feu sans matière,
Fragment terrestre offert à la lumière,
Ce lieu me plait, dominé de flambeaux,
Composé d’or, de pierres et d’arbres sombres,
Où tant de marbre est tremblant sur tant d’ombre ;
La mer fidèle y dort sur mes tombeaux!
Chienne splendide, écarte l’idolatre!
Quand solitaire au sourire de pâtre,
Je pais longtemps, moutons mystérieux,
Le blanc troupeau de mes tranquilles tombes,
Eloignes-en les prudentes colombes,
Les songes vains, les anges curieux!
Ici venu, l’avenir est paresse.
L’insecte net gratte la sècheresse ;
Tout est brulé, recu dans l’air
A je ne sais quelle sévère essence...
La vie est vaste, étant ivre d’absence,
Et l’amertume est douce, et l’esprit clair.
Les morts cachés sont bien dans cette terre
Qui les réchauffe et sèche leurs mystères.
Midi la-haut, midi sans mouvement,
En soi se pense et convient à soi-même...
Tête complète et parfait diadème,
Je suis en toi le secret changement.
Tu n’as que moi pour contenir tes craintes!
Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes
Sont le défaut de ton grand diamant...
Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,
Un peuple vague aux racines des arbres
A pris déjà ton parti lentement.
Ils ont fondu dans une absence épaisse,
L’argile rouge a bu la blanche espèce,
Le don de vivre a passé dans les fleurs!
Ou sont des morts les phrases familières,
L’art personnel, les âmes singulières?
La larve file où se formaient des pleurs.
Les cris aigus des filles chatouillées,
Les yeux, les dents, les paupières mouillées,
Le sein charmant qui joue avec le feu,
Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
Les derniers dons, les doigts qui les défendent,
Tout va sous terre et rentre dans le jeu!
Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Qui n’aura plus ces couleurs de mensonge
Qu’aux yeux de chair l’onde et l’or font ici?
Chanterez-vous quand serez vaporeuse?
Allez! Tout fuit! Ma présence est poreuse,
La sainte impatience meurt aussi!
Maigre immortalité noire et dorée,
Consolatrice affreusement laurée,
Qui de la mort fais un sein maternel,
Le beau mensonge et la pieuse ruse!
Qui ne connait, et qui ne les refuse,
Le crâne vide, et ce rire éternel!
Meres profonds, têtes inhabitées,
Qui sous le poids de tant de pelletées,
Etes la terre et confondez nos pas,
Le vrai rongeur, le ver irréfutable,
N’est point pour vous qui dormez sous la table,
Il vit de vie, il ne me quitte pas!
Amour, peut-être, ou de moi-même haine?
La dent secrete est de moi si prochaine,
Que tous les noms lui peuvent convenir!
Qu’importe, il voit, il veut, il sent, il touche!
Ma chair lui plait et jusques sur ma couche,
A ce vivant je vis d’appartenir!
Zénon! Cruel Zénon! Zénon d’Elée!
M’as-tu percé de cette flèche ailée
Qui vibre, vole et ne vole pas!
Le son m’enfante et la flèche me tue!
Ah le soleil... Quelle ombre de tortue
Pour l’âme, Achille, immobile à grands pas!
Non, Non!... Debout! Dans l’ère successive!
Brisez, mon corps, cette forme pensive!
Buvez, mon sein, la naissance du vent!
Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me rend mon âme... O puissance salée!
Courons à l’onde en rejaillir vivant!
Oui! grande mer de délires douée,
Peau de panthère et chlamyde trouée,
De mille et mille idoles du soleil,
Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,
Qui te remords l’étincelante queue
Dans un tumulte au silence pareil,
Le vent se lève!... il faut tenter de vivre!
L’air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout éblouies!
Rompez, vagues! Rompez d’eaux réjouies
Le toit tranquille où picoraient des focs!
Éluard
D:\
E:\
Gagnerons nous la mer avec des cloches dans nos poches
avec le bruit de
...
Char
Chacune des lettres qui composent ton nom, Ô beauté
Cadacuna de les lletres que componen el teu nom
Bonnefoy
La salamandre
La salamandra
La Fontaine
D:\
E:\
La grenoille et le bœuf
La Grenouille qui se veut faire
aussi grosse que le bœuf
UNE grenouille vit un bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant: « Regardez bien, ma sœur,
Est-ce assez? dites-moi. N’y suis-je point encore:
Nenni. M’y voici donc? Point du tout. M’y voilà?
Vous n’en approchez point. » La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages:
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs;
Tout petit prince a des ambassadeurs;
Tout marquis veut avoir des pages.
[Baudelaire] [Rimbaud] [Verlaine] [Mallarmé]
[Apollinaire] [Valéry] [Éluard] [Char] [Bonnefoy]
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