Jackie : … Apres vous Madame !
Mlle Agnès : Oh ! Ben il fait froid…hein ?
Jackie: Il fait froid comme Herode !
Mlle Agnès : Bon, on va à pied…hein ?

 

 

PAS SI VITE

 

 

BRUITS DE COULOIRS…

 

Au début de "La mort aux trousses" d'Hitchcock, dans la salle du "Oak Room" du Plaza à New York, M Thornhill (Cary Grant) se lève de sa table pour téléphoner à sa mère…

Mlle Agnès : J'en frissonne déjà !

Au même moment, coïncidence, un groom appelle un certain Kaplan que l'on demande au téléphone.
Deux espions, en planque, en concluent que cet homme qui se lève (Cary Grant) est Kaplan, celui qu'ils cherchent !
Mais ils ne savent pas qu'en fait, Kaplan n'est qu'un nom, un leurre destiné à les perdre…
Il manquait à ce nom, un corps pour rendre ce leurre plus crédible…
Tornhill donnera, sans le savoir non plus, un corps à ce nom.
On ne se méfie pas assez des noms propres, Kaplan… Tornhill… ou même le lieutenant Kijay… Tous enveloppent une existence, ils tiennent lieu de preuve, à priori, d'existence !

Jackie: C'est pour ça que je fréquente que des gens à noms communs…
Comme Dupont… Laplanche… Dubois… Depardieu…

Durant presque tout le film, Tornhill, poursuivit par les espions, est contraint d'aller à la recherche de Kaplan… Celui pour qui on le prend…
Jusqu'à qu'il s'aperçoive que Kaplan n'a pas d'autre existence que celle qu'il lui a donnée, en le poursuivant.
Kaplan n'est personne d'autre que Tornhill recherchant Kaplan.

Mlle Agnès : T'es pas mal en critique de cinéma !

Spinoza a consacré presque quinze ans de sa vie à écrire : L'Ethique.

Jackie: Evidemment ! … Quand c'est sorti, ça a fait trois entrées !

Début août 1675, Spinoza quitte La Haye où il vit depuis 1671, pour Amsterdam, afin de donner à l'imprimeur le manuscrit de L'Ethique.
Pourtant, le 21 juin 1675, les autorités de La Haye avaient commandé une enquête sur la rumeur selon laquelle Spinoza allait publier un livre !

Le bruit court, en effet, que l'auteur du "Traité Théologico-Politique" a fait sur Dieu et sur l'entendement, un livre encore plus dangereux que le premier.

Mlle Agnès : Eh ! Depuis, plus personne ne croit à l'entendement ?
Jackie: C'est ça !

Comme la rumeur monte, Spinoza écrit à un de ses amis :

"J'ai fait le voyage d'Amsterdam dans l'intention de faire publier le livre dont je vous avais parlé.
Alors que j'y étais occupé, on répandit partout le bruit qu'un livre de moi était sous presse, dans lequel je cherchais à démontrer qu'il n'existe pas de Dieu !
Ce bruit a trouvé créance auprès de bien des personnes…
J'ai décidé de retarder l'impression du livre que je venais d'achever… Mais l'affaire semble, de jour en jour, prendre une plus mauvaise tournure… Et je me demande ce que je vais faire…"

Mlle Agnès : …. Ah ! Hitchcock devrait arranger ça !

Spinoza savait bien que tout le monde ne peut pas faire de philosophie.
Il en donne une raison bien différente de celle qui nous vient à l'esprit.
La raison n'est pas scolaire… Faire de la philosophie a une cause… Ne pas en faire aussi !

Une des causes de la non-philosophie est que, dans la société, la règle est plutôt la superstition, la servitude et l'obéissance… Que la connaissance, la liberté et la compréhension.

Jackie : Il parait que ça porte malheur la superstition !

Il peut arriver que la philosophie soit, elle même, une sorte de superstition, ou encore qu'elle nourrisse la servitude.
C'est pour cela que les mots peuvent être objet d'un combat, et qu'il y ait des périodes un peu sombres, ou le combat ne peut consister qu'à poser la question : Est ce bien cela la Philosophie ?

L'Ethique sera publiée après la mort de Spinoza.
Le jour de sa mort, un dimanche de février 1677, Spinoza avait demandé à ce qu'Elle soit publiée sans son nom…

Mlle Agnès : ….. Qui ça ?

 


 

 


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