PAS SI VITE

 

L'OUBLI

 

D'une certaine manière, nous faisons ici une histoire de la philosophie.
Une histoire un peu particulière, nous n'avons pas choisi la chronologie… De plus, notre histoire n'est pas fondée sur le souvenir ou la mémoire. Ce qui l'anime, c'est au contraire l'oubli !

Mlle Agnès : L'oubli ?

Je m'explique…
On fait toujours l'histoire à partir de son propre présent, or notre présent peut être lourd d'un passé… Nous avons alors une mémoire.
Et puis notre présent peut être vide du passé… Nous avons oublié quelque chose.
Quand je dis Nous, je parle de nous tous !
La philosophie fait partie de ces choses oubliées par nous tous !

Je sens poindre une objection !
Pour oublier, encore faut-il se souvenir !
Comment oublier la philosophie si on ne l'a jamais lue ?

Je réponds :
Ne pas lire la philosophie, j'appelle ça oublier d'en lire !
D'autre question ?

Jackie : T'as vu comment je suis !

Une philosophie ne s'oublie pas toute seule.
La manière la plus courante de l'oublier, est de la refouler comme un souvenir cuisant.
C'est le lot de toute philosophie qui fait mal, qui nuit à la bêtise !
Nietzsche par exemple !

Alors, il y a des refouleurs revanchards qui écrivent : " Marx est mort ! " ou bien " Pourquoi nous ne sommes pas Nietzschéens ? " ou encore, ça m'embête de le rappeler, " Oublier Foucault ! ".

Jackie : Je suis comme ça moi ?
Mlle Agnès : T'es mon Héros !

On peut aussi oublier une philosophie par inadvertance...Comme ses clés en partant de chez soi !
Celle de Saint Augustin fait partie de celle là !

Comment se fait-il ?
Je prends un exemple : Le Mien !
Je parle d'une philosophie… Très bien !… Certains diront : Tiens ! S'il parle d'une philosophie, c'est pour nous expliquer !….. Et bien non !

Mlle Agnès : Quel caractère !

Je ne parle ni pour expliquer, ni pour vendre, ni pour communiquer !
Et je vois dans ce réflexe d'associer toutes paroles à la communication marchande ou didactique, l'oubli de Saint Augustin.

Saint Augustin, vous savez, a écrit les confessions.
Les confessions s'adressants à Dieu…
Pas à la ménagère de moins de cinquante ans !…… A Dieu !

Mlle Agnès : J'en ai déjà entendu parler de ce gars là !
Jackie : Dieu ?… Oh, il est très connu !… Souvent imité, jamais égalé !

Le problème est que Dieu est omniscient !
Donc, il devrait savoir tout ce que Saint Augustin va lui écrire !

Mlle Agnès : Ca ne doit pas être marrant d'être Dieu !
Le monde est sans surprise !

De plus, Dieu est éternel, donc Saint Augustin ne sait pas quand Dieu va le lire !
" Etant éternel comme vous êtes ô mon Dieu ! Ignorez vous ce que je dis ! "
Déjà, Saint Augustin qui est dans le temps, ne sait pas si Dieu, qui est dans l'éternité, peut savoir ce qu'il écrit !
Saint Augustin continue : " … ou faut-il que vous attendiez la révolution des temps pour voir ce qu'il se fait dans le temps. "

Saint Augustin demande si Dieu le lira à la fin du Monde !
Et il ajoute, qu'en fait, la question ne se pose pas, il n'écrit pas à Dieu pour lui dire quelque chose, pour l'informer…
Il lui écrit pour l'aimer…

Mlle Agnès : Un courrier monstre… Dieu…
… C'est comme le Père Noël !

Je vois dans nos façons de parler, l'oubli continuel de la philosophie de Saint Augustin !

Mlle Agnès : … Ca y est ! On se fait encore engueuler !

Et si je vous parle de lui en ce moment, de lui qui n'est plus dans le temps… C'est pour l'aimer ! Et comme il dirait par… " …désir d'exciter le même amour dans le cœur de tous les hommes. "

Mlle Agnès : … Dégoûtant !

Je ne sais pas si j'y parviens !


 

 


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