Jean-Baptiste Désiré Sévérin Dumais, né le 10 février 1840, du mariage de Pascal Dumais notaire et de Dame Eléonore Couillard-Dupuis, à St-Georges de Cacouna, d'une famille de 19 enfants.
A fait ses études au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (L'Ecole d'Agriculture) ou il a suivit les cours d'agriculture.
Admis à l'étude du Notariat par la Chambre des Notaires, district de Kamouraska. Président Pascal Dumais, notaire, son père ; J.-Charles Lindsay, notaire, secrétaire, le 7 juin 1859.
En 1860, il obtient un Brevet d'Instructeur d'Ecole pour le français et l'anglais, signé par l'abbé Nicolas Hébert Ptre, président du Bureau des Examinateurs pour le comté de Kamouraska et par le notaire Pascal Dumais, secrétaire.
Il fit sa cléricature chez son père à Kamouraska, chez le notaire Roy à Papineauville et chez le notaire T. de Guise à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Admis à la pratique du Notariat par la chambre des Notaires du district de Kamouraska le 4 mars 1864. Il vint pratiquer à Hébertville.
Il devint propriétaire d'un lot de terre qu'il défriche tout en exerçant sa profession et commence la construction de sa maison.
Il épouse à Chicoutimi, le 1ier juillet 1867 Judith-Honorine Gagné, fille de Jean-Baptiste et de Célina Cloutier de St-Michel de Bellechasse. La bénédiction nuptiale leur est donné par Mgr Dominique Racine alors curé de Chicoutimi. De ce mariage sont nés 16 enfants dont cinq survivant en 1936: Jules, Marie-Louise, Albertine, Gustave, Yvonne.
En 1867, il est nommé instituteur pour l'école modèle de l'arrondissement ses élèves: Auguste Remy Hudon, Marcellin Hudon, Etienne Voyer, Thomas Voyer, Augustin Deschênes, Simon Michaud...
Le 21 juin 1870, il est nommé lieutenant de la compagnie No 7, de la Milice de Réserve, Division de Chicoutimi.
Pendant le grand feu, il donna l'hospitalité à plusieurs familles dont les résidences étaient menacées par l'incendie, entre autre la famille de Rémy Hudon, d'Alexis Dumas.... Au lendemain du feu, il partit avec des compagnons pour demander du secours: les paroisses de Kamouraska et St-Denis leur fournirent beaucoup de provisions de toutes sortes et autres secours.
En 1871, il est nommé Secrétaire Trésorier du Conseil.
En 1872, une cour de circuit est établie à Hébertville, il est nommé greffier de cette cour le 27 janvier 1872, charge qu'il occupera jusqu'en 1888.
En 1873, il est nommé député régistrateur lors de l'établissement du bureau d'enregistrement à Hébertville. Président de la commission scolaire, charge qu'il occupera pendant plusieurs années. Elu conseiller, Maire à plusieurs reprises. Préfet du comté jusqu'en 1888.
En 1878, il est nommé membre de la Chambre des Notaires pour le district de Chicoutimi- Saguenay. Il occupera ce poste pendant 29 ans.
En 1886, candidat défait à l'élection provinciale, dans le comté Chicoutimi-Saguenay, par une majorité de 818 voies. Elie St-Hilaire C.I. 1761 voies, Sévérin Dumais National 943 voies.
La mort du député St-Hilaire, 12 mai 1888, amena une élection dite partielle dans le comté de Chicoutimi pour l'Assemblée législative du Québec. Les candidats en présence étaient deux voisin: Sévérin Dumais d'Hébertville et Léandre Marcotte de St-Bruno, et Louis Félix Roy de St- Félicien - trois du Lac St-Jean, Au scrutin, le 18 juin, les votes étaient distribués: 1161 à Dumais, 869 à Marcotte et 577 à Roy, Alma avait donné 23 votes à Dumais et 115 à Marcotte, rien à Roy.
Lettre au Premier Ministre:
Hébertville 17 décembre 1889.
L'H.N Mercier
Premier Ministre
Québec
Honorable Monsieur,
J'ai l'honneur d'accuser réception de votre lettre en date du dix courant me priant de vous donner mes vues au sujet de la division des contés de Chicoutimi & Saguenay.
En réponse, puisqu'il ne peut y avoir que deux divisions, je dois vous dire que la très grande majorité du Comté de Chicoutimi, désire & demande fortement que ce Comté soit divisé en deux, savoir la partie sud-est formant la division municipale No 1, qui serait appelée "le Comté de Chicoutimi" & la partie Nord-Ouest, formant la division municipale No 2, qu'on appellerait je n'en doute pas, le Comté du "Lac St-Jean".
Chacun de ces comtés aurait droit à un représentant dans l'assemblée Législative, le Comté de Chicoutimi, pour les fins de la représentation seulement. La ligne de séparation entre ces deux comtés de Chicoutimi & du Lac St-Jean, serait d'après l'opinion générale, la suivante, étant la plus régulière et celle qui conviendrait le mieux je crois savoir: -
Les Rivières Pérobonka & Manouan jusqu'à la limite sud de la Province
- la ligne entre les cantons Taché & Delisle se prolongeant jusqu'à la Péribonka ;
- la ligne entre les cantons LaBanc & Kénogamie ;
- la ligne entre les cantons Plessis & Mésy se prolongeant jusqu'à la rivière aux Ecorces ou Upikoban et
- en fin la dite rivière aux Ecorces jusqu'à la limite du comté de Montmorency. Par cette division, la Municipalité de Chicoutimi No 1 perderait les cantons Taillon & Delisle et le terrain en arrière jusqu'à la Péribonka, mais cela ne donnerait aucun inconvénient vu qu'il n'y a pas de municipalité organisée encore. On attend pour cela que le comté soit divisé. Les habitants de ces deux cantons veulent a tout pris s'annexer au haut du Comté, c'-a-d-à la division No 1, pour les fins municipales, d'enregistrement, d'agriculture et autres fins. D'un autre côté le canton Plessis qui se trouve dans la division No 2 fera partie, si la division proposée est acceptée, du Comté de Chicoutimi.
D'ailleurs, M. le Premier Ministre, vous pouvez facilement vous convaincre en jetant les yeux sur la carte du Comté Chicoutimi, que cette ligne de séparation est toute-à-faite régulière & convient très bien.
Quant au Comté nouveau, on avait parlé de le nommer le Comté Racine, mais
d'après le voeu unanime des habitants de la Vallée du Lac St-Jean, il serait difficile de ne pas le nommer le Comté Lac St-Jean. En effet, le Lac St-Jean est connu partout dans le pays comme aux Etats-Unis, en Europe, il serait je crois difficile d'en changer le nom.
Je vous ferai remarquer que le Comté du Lac St-Jean sera assez vaste & assez populeux avant très peu d'années pour qu'on ait deux divisions municipales et d'enregistrement, c'est pourquoi, il serait bon peut- être de ne pas oublier cela dans l'acte qui créera ce nouveau Comté. Il pourra en être de même quant au Comté de Chicoutimi.
Je résume donc mes vues, qui sont celles du Comté, à deux divisions électorales suivantes:
- Celle des Comtés Unis de Chicoutimi & Saguenay et
- Celle du Comtés Lac St-Jean !!! Nous dirons cela à nos enfants & petits-enfants, pour qu'ils le redisent à leur arrière petits-enfants, que ce fait a été accompli par le vrai gouvernement National dont vous étiez alors le chef.
Je demeure, en attendant
Votre bien dévoué
Sévérin Dumais N.P.P.
Le gouvernement provincial divisa le comté de Chicoutimi pour former celui de Lac St-Jean, le 12 mai 1890. Au élections générale du 19 juin 1890, il se présenta de nouveau sous la bannière du parti Conservateur et eut de nouveau pour adversaire L.P. Marcotte dans la nouvelle division électorale, c'est-à-dire le comté Lac St-Jean. L'ELECTEUR rapportait en date du 1 juin 1890. "Il y a eu une grande assemblée des électeurs aujourd'hui à Chambord. Les deux candidats MM. Dumais et Marcotte ont adressé la parole après la messe. M. Dumais a parlé le premier et a rendu compte de sa conduite parlementaire durant les dernières années. Les électeurs ont été des plus satisfaits des explications données tellement que Dumais aura une forte majorité ici.
M. Marcotte sur les preuves irréfutables fournies par Dumais a enfin admis qu'il était vrai que le gouvernement avait accordé cent cinquante mille piastres pour la construction des ponts etc., de l'embranchement du chemin de fer de Chambord à Chicoutimi et Saint-Alphonse... Mais nonobstant la somme énorme d'ouvrage fait par M. Dumais durant les deux dernières années de sont mandat, M. Marcotte prétend qu'étant député il aurait fait beaucoup plus. Mais ces balivernes n'ont pas été goûtées par les électeurs, M. Marcotte est parti passablement découragé".
Et le 10 juin. "Assemblée nombreuses à Chambord Lac St-Jean aujourd'hui à l'occasion de la présentation des candidats. MM. Dumais et Marcotte ont été mis en nomination. Les autorités religieuses ayant défendu la tenue d'assemblées publiques politiques sur les terrains de la fabrique Sévérin Dumais s'est rendu sur un terrain neutre et a invité M. Marcotte à l'y suivre. Mais celui-ci a refusé et a persisté à demeurer sur le terrain de la fabrique".
A l'élection la majorité a Marcotte fut de 52 voies. Dans le comté Dumais fut défait, son château fort étant le comté Saguenay. Marcotte l'emporta sur Dumais par un vote de 958 contre 906. Les amis de Marcotte ont fait une illumination à leurs fenêtres ; on arrosait le feu de temps en temps avec de l'esprit de vin.
Le temps change des choses dans nos meurs électorales ; il ne change pas tout.
Sévérin Dumais demanda et obtient de l'Honorable Mercier la charge d'agent des terres.
Le 27 juin 1890, il fut nommé agent des terres de l'avis de la Couronne pour une nouvelle division d'agence dans le comté Lac St-Jean, charge qu'il occupa jusqu'en 1904.
Malgré ses nombreuses occupations il a toujours cultivé ses terre car il aimait beaucoup l'agriculture.
Il est décédé d'une inflammation de poumon, le 28 avril 1907, à l'âge de 67 ans et 2 mois. Inhumé le 1 mai, à Notre-Dame d'Hébertville.
C'était un homme sincèrement religieux et charitable.
Notes:
- Honoré Mercier (1840-1894) Premier ministre du Québec de 1887 à 1891 et Commissaire de l'Agriculture et de la Colonisation en 1888, en 1890 et 1891.
-
Québec, 13- M.E.E Saint-Hilaire député de Chicoutimi Saguenay à la législature locale, est mort hier matin à sa pension, chez M. Dutremblay, arpenteur, Grande Allée. Il était âgé d'environ 52 ans. Monsieur St-Hilaire était depuis quelque temps sous les soins du Dr Lemieux, fils, et il n'est pas, mort subitement comme le bruit a couru. Il a reçu les derniers secours de le religion et il a été administré par le R. P. Désy. On ne sait par encore si ses funérailles auront lieu ici ou à St-Prime du Lac St-Jean ou demeure sa famille. La Presse, Montréal 14 mai 1888.
|