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Le 31 mai, je pars en train pour le Québec. Tout va bien jusqu'à Montréal où un retard de seulement 15 minutes nous obligea à prendre un autre train pour Québec qui ne s'y rendait pas tout à fait parce que c'était le train pour la Gaspésie. On nous avait dit que nous serions débarqués à Charny. Donc ça voulait dire que les plans que j'avais fait pour que ma soeur vienne me chercher à la Gare du Palais n'étaient plus bons. Je téléphone donc à Claudie de la Gare Centrale à Montréal, pour qu'elle envoie un courriel à Crino avec la note d'appeller ma soeur Jocelyne de venir me chercher à Charny. Mais.... le message ne se rend pas à destination, Crino n'étant pas à la maison et sur le Net. Ma soeur va à la Gare du Palais et on lui annonce que nous ne serions pas là mais bien à Charny une heure plus tard. Elle était là. Moi, entre temps, comme c'est un voyage d'aventure, je me trouve le coeur léger tout de même me disant que mon aventure commence plus tôt que prévu.... et ma soeur était au rendez-vous.
Le lendemain, j'avais hâte de rencontrer mes amies. J'ai partagé avec ma soeur Nicole un peu, et j'ai téléphoné à Marcelle... La belle et bonne Marcelle. Quelle étoile dans notre ciel. Pas croyable de connaître une bonne amie internaute comme elle. Je la rencontre donc lundi soir, mais je n'avais pas prévu cette visite et comme elle et Crino s'étaient entendu pour un appel téléphonique quand je serai là, j'ai donc la chance de parler un peu avec Crino et on décide d'aller la voir à Lévis. Une belle visite.... Crino est une femme tout comme je l'avais imaginée, ses yeux rieurs, son sourire, ses manières, son petit accent français, tout en fait, est exactement l'idée que j'avais d'elle. On se fait donc un rendez-vous pour mercredi le 3 juin....
Le 2, mardi, je rencontre Colette, une de mes premières correspondantes qui demeure à St-Émile, près de Québec. Comme je lui parle assez souvent sur ICQ, j'ai l'impression de la connaître de longue date. Elle était moins présente l'hiver dernier parce qu'elle avait suivi des cours de peinture, elle m'a fait cadeau d'une belle petite peinture qui va prendre une place de choix à l'entrée de ma chambre. Nous avons une belle rencontre et elle me garde à souper. Je rencontre son vi..., pardon, son mari, Jean.
Mercredi, Marcelle vient me chercher chez ma soeur et nous allons chercher Jean Marc pour aller diner à Tim Hortons. Une bonne soupe, café et beigne. Rien de nouveau pour Marcelle. On discute en masse et notre voisin de table nous écoute et se mèle à la conversation qui porte sur les mérites de Netscape et d'Explorer, toujours un choix judicieux, voyons donc.... Quand nous sortons de là, Marcelle m'accuse — Oh, le grand mot, — de flirter avec le jeune monsieur. Je dois admettre que ce jeune homme était pas pire pantoute... Nous ramenons JM chez lui et nous nous rendons chez Crino. Mais à mon grand désespoir, on se perd en chemin..... Marcelle pense qu'on peut prendre un autre chemin que celui qu'elle connait bien et passer par la ville de Lévis au lieu du boulevard habituel. Malheur de malheur, Marcelle ne s'y reconnait pas du tout, mais pas du tout, et on n'était même pas sur la 40.... mais en ville, dans une ville qu'elle connait..., je pensais. On arrive même dans un cul de sac en face d'une montagne.... hahahhhaha... On a passé un bel après-midi de jasette et de gâteau avec coulis de fraises, café noir, oui il est bon ton café Crino, et même Mousse, le petit Yorkie gâté de Crino s'est laissé prendre par moi, ce qui est très très rare il parait. Au retour chez ma soeur Nicole, elle se plaint que je ne suis pas souvent à la maison, parce qu'à mes visites précédentes, je n'allais pas ailleurs durant mon séjour à Québec.
Jeudi le 4, Céline voulait me rencontrer vu qu'elle ne pouvait pas le faire le 13 à Montréal. Marcelle et Crino sont venues aussi et nous avons eu une belle rencontre à la Place Laurier. Céline m'a fait un beau petit cadeau tout mignon que j'apprécie grandement et que je vais mettre en évidence dans ma chambre d'ordinateur en souvenir de notre rencontre. Céline est une femme très bien aussi, je me rends compte que je vais de surprises en surprises avec les membres des Moustiques jusqu'à date et je suis très contente d'avoir fait sa connaissance. On va sûrement continuer à chatter souvent sur ICQ. Après avoir laissé Céline à son cher Patrice revenu de son magasinage, nous sommes allées prendre un café et nous avons jasé pour une bonne heure encore avant de retourner à la maison.
Vendredi le 5, ma soeur Jocelyne avait dû faire un rendez-vous pour avoir un peu de temps pour me voir aussi. J'ai donc passé la journée avec elle et nous avons partagé des souvenirs de famille et elle m'a parlé de sa nouvelle vie avec son mari qu'elle adore. Comme son petit fils venait pour le week-end et que je voulais pouvoir me reposer un peu, j'ai demandé à retourner chez Nicole pour coucher. Rien n'arrive pour rien. Le matin, ma soeur me réveille de bonne heure, elle était malade et comme elle s'occupait d'une amie qui venait d'avoir une chirurgie au nez, elle n'était pas capable d'en prendre soin. J'ai donc fait la garde-malade pour une heure à peu près pour les deux, ma soeur ayant repris du poil de la bête assez vite tout de même... Plus tard dans la journée, Colette et Jean sont venus me chercher pour passer la journée avec eux. Un couple formidable que ce couple... d'amoureux. Nous avons parlé tout l'après-midi pour ensuite souper et relaxer ensemble jusqu'à vers 9 heures. Je ne voulais pas que ma soeur pense que je la négligeais. Je crois qu'elle était un peu froissée de me voir partir à tout bout de champ comme ça pour voir mes nouvelles amies.
Dimanche s'est passé bien tranquillement avec ma soeur Nicole qui bardassait dans sa nouvelle roulotte de voyage, car elle partait en vacances en fin de semaine prochaine, et son amie Simone qui avait encore le nez et les yeux noirs et le soir je suis restée avec elle parce que ma soeur avait une pièce de théatre à aller voir.
Lundi le 8. Enfin le grand jour tant attendu est arrivé. Départ pour le chalet avec Marcelle et Crino. Youppiii... Marcelle, bonne comme toujours, vient me chercher et nous filons chez Crino sans nous égarer cette fois. Pas question de prendre un autre chemin que celui qu'elle connait bien...;-)). Nous roulons à bonne allure, dinons en chemin et nous arrivons au chalet à Ste-Rose du Dégelis en pleine forme pour commencer un quatre jours plein de belles conversations, d'expériences sur le lac, de lits super durs, de mouches noires et de brûlots et de messieurs perdus le soir à la noiceur... Pauvre Crino, je vous dis qu'elle n'en menait pas large après la venue de ces messieurs la dernière soirée qu'on a été là.... Un peu avant dans l'après-midi ce jour-là, nous avons eu quelques coups de tonnerre et Crino regardait vers la garde-robe. Je lui ai suggéré la chambre de bain avec le ventilateur si jamais ça devenait insoutenable pour elle ces bruits de tambour dans le ciel.
Un petit tour dans mon village, Squatec, a réveillé beaucoup de vieux souvenirs de jeunesse comme cette madame Côté qui demeurait dans un tournant sur la montagne et quand le chemin a été amélioré et changé de place, elle a fait tourner sa maison de bord pour voir les autos passer de sa cuisine. J'ai fait voir à Crino et à Marcelle la maison où je suis née, et où j'ai vécu ma jeunesse, mon école de rang et celle du village, le petit bois où j'aimais bien jouer et passer du temps de qualité dans la belle nature du Bas du Fleuve et je leur ai montré aussi l'emplacement ou j'avais creusé un grand trou. Oui, je m'étais amusée à creuser ce grand trou en face de chez moi, où je faisais des expériences formidables. Ce trou avait plus de six pieds de creux et huit pieds de diamètre. Et comme il y avait souvent de l'eau au fond, ça voulait dire qu'il y avait une source d'eau là aussi comme on avait dans notre sous-sol. Ce trou était devenu énorme et j'avais besoin d'une échelle pour sortir de là.
Nous sommes allées faire un peu d'épicerie et nous avons diné à Squatec avant d'aller voir ma cousine Mariette et son mari, lui, un cousin aussi de ma mère. Le village a changé un peu mais on s'y reconnait bien et j'ai aussi rencontré un compagnon de classe, Raymond Morneau, agent d'assurances. Une autre journée, je suis allée faire la connaissance de la mère de Lucie, une de mes amies d'ici à Windsor. Elle a 91 ans et elle a encore une bonne mémoire. Une dame charmante et calme, elle a eu une grosse famille, 19 enfants, 17 de vivants encore. C'est beau...
Tous les soirs, nous avons joué aux cartes et au Rummy en mangeant des chips et du chocolat. Marcelle s'est régalé au bout' et moi aussi. Crino, plus prudente, ne s'est pas empiffrée comme nous... On s'est raconté bien des histoires aussi tout en essayer de ne pas se faire manger tout rond par les brûlots qui voulaient nous dévorer... Le jour, les mouches noires, le soir, les brûlots, ouch!!!!!
Revenus à Québec vendredi le 12, on se repose, fait un petit lavage de linge et le lendemain, un autre grand jour commence pour moi et toutes les membres féminins des Moustiques. C'est la rencontre tant attendue du 13 à Montréal, à la Brûlerie, rue St-Denis. Nous sommes les premières arrivées, pas perdues cette fois.... Nous mangeons un peu et nous recevons chacune des Moustiques à tour de role à leur arrivée. Quel beau groupe nous avons là. Ces femmes toutes aussi belles les unes que les autres, charmantes au possible. Je suis très heureuse de les rencontrer toutes finalement après tant de mois à piquer souvent des jasettes avec chacune d'elles sur ICQ. Lolita, femme charmante au possible, mignonne comme tout, je l'ai bien aimé tout de suite, elle a les yeux clairs, notre Loli. Denise, avec sa verve et son humour fait chaud au coeur, Claudie, une femme qui sait où elle va et qui a ses priorités bien organisées, Myreille, à l'esprit vif et ouvert m'a agréablement surprise, Yolaine, enseignante dédiée, arrive un peu plus tard, elle avait marché sous la pluie et parce qu'elle déteste les parapluies, elle avait attrapé une ondée.... en somme, une rencontre enrichissante pour chacune. Moi pour ma première fois, elles pour la deuxième ou troisième fois. Je demeure au bout du monde, pas souvent que je viens au Québec.... sniff....
Après la rencontre et un souper qui a duré des heures, je vais chez Yolaine pour deux jours. Je fais connaissance avec trois de ses enfants, Mathieu, Virginie et Annie Claude. J'ai remarqué que Yo a une très bonne relation avec ses enfants, elle écoute bien ce qu'ils ont a partager avec elle. Une belle famille.
Le 15, en fin d'après-midi, Yolaine me reconduit chez Dominique à Brossard, une correspondante que j'aime beaucoup. Au souper, nous faisons plus ample connaissance et nous avons la chance, Dodo et moi de parler en profondeur de la perte de son fils en Bosnie. Un drame humain qui se joue dans plusieurs familles et dont on n'est pas nécessairement au courant et de la peine qui se vit chez les parents de ces disparus.
Au matin du 16, Peter, le mari de Dominique me conduit à Montréal au métro. Je rencontre Johanne, une autre correspondante, une de mes premières aussi. Elle déménage dans un nouveau condo un peu en dehors de la ville pour s'éloigner des bruits et situations urbaines que son fils de 12 ans vit aussi. En campagne, les occasions néfastes pour un adolescent sont moins présentes. Nous avons une belle journée de jasette tout en attendant la livraison de ses meubles de chambre à coucher et l'installation de son téléphone. Le gars du téléphone lui dit à un moment donné qu'il avait téléphoné pour avertir de sa venue sur le cellulaire de Johanne en faisant un message vocal. Mais il n'avait pas bien saisi qu'elle avait mis ses messages pour qu'ils arrivent sur sa pagette, donc un message télénumérique. Le message, bien entendu, n'a jamais passé vu que Johanne n'a pas de boite vocale... J'ai trouvé ça bien drôle qu'un gars de la Bell ne réalise pas son erreur. Ça l'a mis mal à l'aise pas mal qu'on ait ri de lui un peu pendant qu'il faisait son travail. Il est devenu tout rouge, (pas seulement Crino qui rougit, les gars savent faire ça aussi quand on se paye leur tête).
Mardi soir, Johanne me reconduit chez mon amie Anna à Duvernay, elle m'a accueillie à bras ouverts encore une fois. Son grand coeur est toujours prêt à m'accommoder. Anna est une amie de mon village, nous sommes allées à l'école ensemble et j'ai toujours gardé contact avec elle depuis que je vis en Ontario. Anna accueille des enfants en garderie depuis 30 ans, les petits y sont très bien traités et reviennent d'années en années, même que deux filles qui ont été gardées des années auparavant sont revenues pour faire garder leurs enfants. J'ai trouvé bien drôle la façon que ma chère amie nettoie le bocal à poissons rouges. Le pauvre petit poisson passe par un nettoyage en règle tous les jours, même des fois deux fois par jour... sous le robinet. La gravelle bien nettoyée dans un tourbillon d'eau propre et un lavage des parois, le poisson toujours dans le bocal. Contrairement aux soins que ma fille Louise donne à ses poissons, ce poisson rouge-là est en pleine forme et nage de plus belle sous la surveillance du chat qui voudrait bien lui donner de la patte et qui boit de son eau.
Mercredi le 17, je fais une gastro-entérite. Je reste donc tranquille pour la journée et bien proche de la chambre de bain.... Pas grave, un jour de repos. En fin d'après-midi, j'appelle Claudie pour confirmer ma visite chez elle le lendemain.
Jeudi le 18, je fais la connaissance de Roland, Chantal et Maxime, la famille de Claudie. Je suis bien contente d'avoir connu les proches de mes amies, comme ça on peut avoir une meilleure idée quand elles les mentionnent. Maxime à cinq mois nous fait des ga-gas, gou-gous à volonté, il est drôle ce petit et il mange comme un grand quand sa grand-maman le gâte et lui présente sa nourriture. Claudie adore son petit fils. Une autre passion de notre amie: ses fleurs de toutes sortes et couleurs ferait la une dans le concours de Laval en Fleurs. Elle aurait sûrement un des meilleurs prix. Quel travail de longue main et d'amour de la nature, pour Claudie, c'est une détente que de prendre soin de ses fleurs. Wow ! ! !
Le 19, rien au programme niveau Moustiques, il fait chaud en masse et l'humidité est haute. Comme je suis habituée à l'air conditionné à Windsor, je trouve ça difficile de transpirer de la sorte tout le temps et mes petits tours à la douche sont fréquents. Je m'occupe des enfants qu'Anna garde aujourd'hui pendant qu'elle est occupée à autre chose. Antoine, quatre ans, et Thomas, quatorze mois. Une expérience de plus à mon actif cette semaine. Plus tard, une amie d'enfance, Solange, soeur d'Anna, vient faire un tour et nous reformons des liens à travers nos souvenirs de jeunesse comme nos promenades à bicyclette au village voisin et nos rendonnées au bord du lac Squatec, au Pain de Sucre. Nous allons tous manger à un buffet chinois au Centre Laval. Les fruits de mer y sont délicieux et je m'empiffre...
Samedi le 20, il fait chaud pas ordinaire à Montréal. On crève sous l'humidité. En fin d'après-midi, Christine, Jacques son mari et un ami d'enfance de Jacques, Richard allons à Magog pour rencontrer Diane au restaurant 'Le Ranch du Spaghetti' au pied du mont Orford. Quelle belle nature là aussi, des montagnes, un beau lac, une nature que je ne m'imaginait pas, c'est féérique. En route, une pluie rafraichissante nous donne de beaux paysages de brume contre les montagnes. A Windsor, tout est si plat que n'importe quelle montagne me fait rêver. Diane est superbe, elle nous regarde intensément comme si elle voulait découvrir notre âme au plus profond de notre être. Robert, un bel homme barbu, les yeux rieurs nous à fait rire avec ses répliques humouristiques et son petit air malicieux. Nous partageons un repas savoureux et nous avons le temps de faire plus ample connaissance, un face à face réjouissant car Diane et moi avons communiqué souvent sur ICQ ces derniers temps. Christine est un petit brin de femme, toute mignonne, toute attentive à ce qui se passe autour d'elle, je l'ai bien aimée aussi. Nous n'avons pas partagé autant sur le Net, elle et moi, mais nous nous sommes promis de le faire plus souvent à l'avenir. L'humour de Jacques nous a bien fait rire au restaurant. Richard, célibataire endurci, s'est mis de la partie aussi pour nous amuser.
Dimanche le 21, dernier jour de mes vacances. Il fait chaud encore, donc, au lever, une bonne douche pour me rafraichir avant de refaire ma valise où les vêtements propres se mêlent aux moins propres pour pas dire sales, je ferai le lavage rendue à la maison, pas important ça. Faut tout laver de toutes façons, je réorganise donc ma grosse valise et les deux petites pour le voyage de retour à Windsor en autobus demain. Une autre aventure en elle-même car je n'ai aucune idée des correspondances à Toronto pour Windsor. Et Vogue la Galère, je suis encore en vacances. Ces vacances furent remplies de belles rencontres, de personnes chaleureuses, d'humour, de gens au grand coeur aussi pour me transporter d'une place à l'autre vu que je n'ai pas d'auto, un trois semaines rempli par dessus tout, de sentiments positifs profonds tout au long de ma visite. C'est la première fois que je pars pour si longtemps mais j'avais besoin de tout ce temps pour faire connaissance avec mes treize correspondantes et les gens qui les entourent. Quelle belle expérience de vie que ces rencontres. Tout s'est déroulé comme je l'avais prévu aussi, sans aucune déception. Je suis des plus contente et choyée d'avoir pu voir et toucher tout ce beau monde et m'en faire des amies et amis. De bons souvenirs vont demeurer à jamais dans mon coeur.
Le voyage de retour fut long en autobus, treize heures, mais pas d'attente à Toronto, la correspondance était bien, quinze minutes, juste le temps d'aller acheter de la bouffe et d'embarquer et pour combler le tout, le trajet se fait sur la route 2 au lieu de la 401, ce qui prend une bonne heure de plus depuis London. Une route peut-être moins plate et plus pitoresque, mais après 8 heures de trajet, on peut s'en passer.
Bidou