Dès l'arrivée à Bourges, une bannière "Avaricum Simulation II" qui occupe toute la largeur de la rue pose le décor : les organisateurs ont vu les choses en grand et la municipalité est dans le coup. On retrouve comme l'année passée le hall des expositions, chef d'oeuvre architectural de renommée mondiale (Salut Mathieu NDLR) . L'entrée dans le salon proprement dit fait découvrir une répartition de l'espace proche de celle de l'année dernière : sur la moitié droite de la salle, les Wargamers à figurines ont disposé leur superbes tables de jeu paysagées, tandis que sur la gauche, la rue du GN prend forme au fur et à mesure de l'installation des décors. En plus des stands des partenaires (banques, boutiques, collectivités...) qui occupaient comme d'habitude le fond de la salle, divers événements prenaient place sur les mezzanines à l'étage. En particulier, Avaricum était l'hôte du premier championnat de France de Wargames de figurines "époque antiquité". Pour compléter le tableau, la Fédé tenait évidemment sa réunion trimestrielle.
Comme l'année dernière, toutes les assoces disposaient de 9 ou 18 m2 pour présenter leurs jeux, leurs costumes ou leurs objets. Signalons, entre autres, un vitrail réalisé par Jérôme Thiery pour annoncer "NEXUS", son GN, qui se déroulera dans le monde de Dune. On a pu voir aussi de très inGéNieux coffres, plus que piégés et à multiples fonds, présentés par A°R°C°A°N. Si vous jouez sur un de leur jeux, je vous recommande chaudement de ne pas mettre vos doigts n'importe où. (Si des voleurs veulent les plans et schémas de désamorçage, qu'ils m'écrivent en joignant un chèque, je le tirerai avec plaisir. Pour l'envoi des plans c'est une autre question.)
Petit plus de cette année, la déco des lieux ouverts : l'arène, l'auberge et le stand d'accueil étaient couverts de tentures blanches sur lesquelles étaient collées de fausses pierres grises qui habillaient le tout. C'est simple et efficace. Avec seulement 5 à 10% de surface couverte par les décors, l'illusion tenait bien la route. Quand on vous dit que l'oeil voit ce que le cerveau veut voir, c'en était une application sympathique.
L'ambiance était évidemment bonne, avec pas mal de visiteurs. En particulier, le dimanche après-midi, avec la sortie dominicale des familles, les allées du salon étaient bien occupées. Un stand G.N., même le plus simple avec trois tentures, deux costumes et quelques objets, ça attise la curiosité du public. Dans les succès, l'arène de joutes a eu sa place. Lutiniel et quelques assoces avaient prêté en libre service quelques armes Pvc-Mousse. Elles ont découvert comment une escouade de jeune batailleurs de 12 ans épuisait un râtelier de rapières avec l'empressement d'une bande d'orques qui charge. Scotch et néoprène au retour...
Les organisateurs ont aussi proposé un concours de costumes qui a plutôt bien marché : on devait bien être vingt à tenter notre chance. Faut dire que le premier prix était alléchant: quatre invitations sur des GNs organisés par les assoces présentes. Ce sont des membres de DédAles qui ont trusté les premières places, avec, entre autres, le superbe costume de prélat papal de Jean-Paul Leventoux. Votre serviteur s'est offert le luxe d'une deuxième place ex-aeco, en particulier grâce à un superbe masque d'homme-rat, qui est la réalisation de Laurent Gauthier de Bourges. Il les réalise à l'unité, sur mesure, adapté à votre visage, en sculptant l'original en terre selon l'effet recherché.
Il y avait relativement peu de jeux de plateau ou de JdR et quasiment pas de Meuhgic. Signe des temps ou illusion d'optique?
Le soir, on s'est fait un petit banquet à la pantagruelix. Avec les petits nouveaux à qui il faut expliquer que là, le buffet de saumon en gelée et les 10 terrines différentes, ça était que l'entrée, qu'on va encore se faire une rouelle de porc au gingembre, fromage dessert, fruit...
Un petit regret cependant, beaucoup de convives ont constitué les tables en se regroupant par associations, plutôt qu'en se mêlant les uns aux autres.
ux dernières nouvelles une réédition du salon est déjà prévue pour l'an prochain. Réservez votre week-end, plus on est de fous...
Puisqu'on en est aux projets, il serait sans doute plus convivial que les stands des assoces soient autour de la place d'armes, et non en long, sans presque de vis-à-vis. On pourrait alors s'interpeller d'un stand à l'autre, animer la place comme un village, bref, laisser libre cours à notre rôle play. Dommage aussi que le jeu n'aie pas plus vécu. Les orgas avaient prévu un GN-Toon, mais les inscriptions sont restées quasi-inexitantes. La balle est dans le camp des invités: l'année prochaine, il faudra trouver une forme de jeu viable sur un salon. Un truc qui permette de "faire jouer" les visiteurs. Bon, faudra qu'on en recause...
Les journalistes, c'est comme les ogres qui rôdent autour de l'auberge: beaucoup de monde en parle, mais peu de gens les ont vus. On redoute leur rencontre autant qu'on en espère la surprise. Et si la rencontre a lieu, l'appréhension de se voir traîner dans la boue est effacée par l'espoir de vanter ses anecdotes à l'auberge.
Or donc, la voix d'une sympathique ogresse se trouva résonner dans les tréfonds de mon répondeur, quelques jours avant Avaricum. Il s'agissait de journalistes de l'équipe de "Strass Production" qui tournaient leurs images pour un prochain numéro d'Envoyé Spécial.
Rendez-vous fut pris pour le milieu de l'après-midi, et nos hôtes arrivèrent à 22h bien tassées, au cours du repas "Stéphanesque", qui battait son plein, la mangeaille disputant le meilleur à la ripaille. Après avoir invité les arrivants à partager notre table, nous avons dû constituer à la diable un panel d'interviewés de choc. Mais on ne sort pas toujours d'un banquet annuel avec toute sa tête, autant vous dire que les esprits étaient brumeux et les arguments chaleureux. Par exemple : «Non, le JdR n'est pas °Hips° une activité de personnes associales. °Hips°° Regardez-nous, on fait la fête °Hips°°° avec des copains , on se fait plein d'amis... " Crédible comme larron en foire...
Bon, ne sombrons pas dans la caricature, vous verrez vous-même ce qui restera au montage. Sinon le contact avec l'équipe était vraiment bon. La journaliste semblait franche et sincère; "Oui le JdR a une mauvaise image, oui certains présentateurs en ont peut être abusé, non ça n'est pas le sujet de mon reportage." Donc suite au prochain numéro pour un Envoyé Spécial qui s'annonce sérieux et équitable.
Une équipe de France 3 est aussi passée, la stagiaire était émouvante de stress pour sa première sortie, mais plutôt mal barrée dans le feeling avec les assoces. Alors on a arrangé la sauce... Une petite impro d'adoubement de chevalier s'est révélée fort efficace: un peu de baston pour les belles images, pas de mise à mort ni de cri d'agonie, du RolePlay de la cour pour féliciter le jeune promu, et des jongleurs pour les plans de coupe. Résultat, les journaleux sont partis avec de belles images plein la K7 et ils ont pu monter un sujet sympa. D'ailleurs les reportages sur les spectacles artistiques sont réputés faciles à réaliser pour ca : y'a toujours plétore de belles images. Reprenons à notre compte cette réputation, et "mécaniquement" nous aiderons facilement à redorer le blason du GN.