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DOSSIER : la traduction dans la fonction publique (Novembre 1999)

 

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Le Centre de Sécurité sociale pour travailleurs migrants

Article de Isabelle Croix, Présidente de l'AAE-ESIT.

Le Centre de Sécurité sociale des Travailleurs migrants (CSSTM) est un établissement public sous tutelle du ministère de l’Emploi et de la Solidarité et du ministère de l’Agriculture. Il agit comme organisme de liaison entre les différentes intitulions de protection sociale (branches famille, maladie, invalidité et vieillesse confondues) de l’Union européenne, participe à la négociation des conventions bilatérales de Sécurité sociale auxquelles la France est partie et en assure l’application. Concrètement, les règlements européens de Sécurité sociale et les conventions bilatérales permettent aux citoyens de se déplacer d’un pays à l’autre sans perdre leurs droits sociaux. C’est ainsi qu’un citoyen qui a travaillé dans plusieurs pays peut faire valoir aux fins de retraite les cotisations qu’il a versées dans chacun d’entre eux ou qu’un salarié partant travailler à l’étranger peut continuer à bénéficier d’une couverture sociale au mieux de ses intérêts.

Le service de traduction est relativement étoffé, puisque, sur quelque 110 agents, le CSSTM emploie 24 traducteurs, répartis dans 5 secteurs linguistiques (portugais, allemand, italien, espagnol et anglais). Il recourt en outre aux services d’une quarantaine de traducteurs extérieurs (14 traducteurs indépendants et 27 salariés vacataires) pour assurer la traduction de langues de faible diffusion ou pour faire face à un surcroît de travail en interne.

Les traductions sont effectuées à la demande et à l’attention des différents organismes de protection sociale français (caisses d’assurance invalidité et vieillesse, caisses d’assurance maladie, caisses d’allocations familiales et, dans une moindre mesure, URSSAF et mutuelles), du ministère de l’Emploi et de la Solidarité et parfois de compagnies d’assurance privées. Les documents à traduire sont dans leur grande majorité des pièces médicales, administratives ou juridiques indispensables à l’instruction du dossier d’un individu. Il peut s’agir de rapports médicaux, sur la base desquels un médecin conseil statuera sur une demande de pension d’invalidité ou autorisera un malade à bénéficier d’un traitement de pointe à l’étranger, d’un jugement de divorce qui permettra à une caisse d’allocations familiales de déterminer les prestations à attribuer à une famille. Enfin, peut-être ne le savez-vous pas, mais si vous êtes malade pendant un séjour à l’étranger et demandez le remboursement de vos soins à la Sécurité sociale, la note d’honoraires du médecin et la fiche clinique qu’il a rédigée, en général de sa plus vilaine plume, seront également traduites par le service de traduction du CSSTM. Selon la nature du document, l’utilisateur final de la traduction est soit un professionnel de santé, soit un agent administratif.

En tant que traducteurs au CSSTM, nous remplissons une mission de service public à plusieurs titres.

D’une part, la traduction d’un document a toujours des répercussions humaines directes, ce qui rend le travail d’autant plus motivant. Le respect du secret professionnel revêt une importance particulière et nous y sommes doublement soumis : en tant que traducteurs et en tant qu’agents du service public.

D’autre part, le coût de la traduction étant assumé soit par l’organisme demandeur, soit par le CSSTM lui-même, le service est gratuit pour la personne concernée, usager du service public.

Nous concourons à notre niveau à la qualité de ce service public, dans la mesure où nous nous inscrivons dans un processus qui comprend plusieurs étapes, du dépôt d’un dossier par un usager, à la prise de décision par une administration. Pour que l’usager bénéficie d’un service de qualité, nous devons non seulement livrer une traduction qui réponde aux critères de fidélité et de rédaction usuels, mais aussi simplifier autant que possible la tâche des utilisateurs finals en évitant toute erreur d’interprétation de leur part et en accélérant l’instruction de dossiers qui transitent souvent par plusieurs organismes avant et après traduction. Cela est particulièrement vrai pour la traduction de pièces administratives. En effet, exception faite de leurs sièges nationaux et régionaux, les organismes de protection sociale affectent rarement du personnel spécialisé à la gestion de dossiers mettant en jeu la législation de plusieurs pays. De ce fait, les systèmes de santé et de protection sociale étant très différents d’un pays à l’autre, un document, même fidèlement traduit, peut rester hermétique pour son destinataire ou être source de confusion. Nous devons donc en quelque sorte faire preuve de pédagogie en explicitant, au besoin par une note du traducteur, les concepts propres à tel ou tel système, ce qui suppose évidemment que nous en ayons nous-mêmes au préalable acquis une connaissance suffisante. En outre, les documents que nous recevons sont souvent mal présentés, manuscrits, " touffus ", comprenant parfois des informations et des pièces manifestement inutiles. Nous devons alors, au besoin en collaboration avec le destinataire de la traduction, nous efforcer de rendre une traduction plus limpide que l’original, tant du point de vue du fond que de la forme, ce qui peut passer par une sélection des informations réellement pertinentes pour l’étude du dossier. Nous passons sans doute plus de temps à traduire, mais au final, en simplifiant la tâche de la personne qui traite un dossier en aval de sa traduction, permettons à l’usager du service public de bénéficier d’un service plus rapide, de meilleure qualité.

Enfin, pour l’anecdote, nous sommes parfois sollicités par des citoyens étrangers dont les dossiers se sont égarés dans les dédales de l’administration française et qui ne parviennent pas à trouver un interlocuteur parlant leur langue. Nous servons alors de médiateurs entre ces assurés et l’administration et essayons de remonter la piste, en d’autres termes, de rendre l’administration française plus accessible. Et là, vous vous en doutez, il y a fort à faire...

© Copyright 1999 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés.

Le Ministère des Affaires étrangères

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