Les anciens, les vrais...

Il y a dans les tréfonds de St Denis un immeuble désaffecté dont les sous-sols s'enfoncent jusqu'au plus profond de Paris. Cet immeuble est craint de tous les habitants du quartier. On l'évite, sans jamais en parler. L'existence de cette verrue sur le territoire de Paris est inconnue de François Villon et même du clan Nosferatu. Si la connaissance de son emplacement était révélée, son éradication serait immédiate, le Sabbat étant trop faible ici pour résister à la poigne de fer du Prince. Le Temple est complètement clandestin, et c'est ce qui le rend effrayant pour la Camarilla. Les Sabbats, quand ils rencontrent des Hérétiques de la Secte adverse, se font passer pour des Anarchs ou détruisent leur interlocuteur. Imaginez que le Sabbat à Paris est une cellule de terroristes peu nombreux mais très organisés faisant face à une police puissante mais corrompue par des luttes intestines, et autres vicissitudes dignes de la Camarilla, et particulièrement du clan Toreador. Les étages sont impratiquables, seul le rez de chaussée est viable.

La porte d'entrée d'aspect brinquebalante est en fait blindée : un blindage de fortune mis au point par Black Louis. Elle est gardée par deux goules savamment défigurées par les Tzimisces du Temple. Les goules sont armées de fusils mitrailleurs rouillés, de fusils de chasse en meilleur état ainsi que d'armes blanches. Elles n'ouvrent la porte qu'après avoir entendu un code complêxe de coups portés contre le volet d'une fenêtre. Notons que l'immeuble étant à l'abandon, les fenêtres sont barricadées de planche clouées. Il règne à l'intérieur une obscurité quasi totale.

Après avoir traversé un petit hall, l'on peut entrer dans une grande cuisine sans fenêtre, d'une saleté répugnante, au carrelage noir et blanc pisseux, éclairée par des néons mal réglés. Les placards sont défoncés, on peut y trouver des ustensiles de cuisine dont une impressionnante collection de couteaux de bouchers dont certains sont couverts de sang coagulé. La cuisine étant souvent le théatre de rituels particulièrement sanglant (comme le rite du Vrai Sabbat), il plane en permance une odeur de sang écoeurante, et ce même quand le sol a été lavé. Au fond de la cuisine, une porte blindée donne sur une chambre froide équipée de crocs de boucher. Cette chambre froide sert très peu, tout au plus pour les humains destinés à rejoindre la Secte ou pour des Sabbats que l'on prépare à un rituel difficile.

Le hall donne aussi sur une cage d'escalier et une grande salle de réunion appelée le Hékal . L'escalier donne sur les étages supérieurs qui ne sont pas pratiquables tant le plancher est moisi, et s'enfonce vers les sous-sols du Temple. Le Hékal est en fait la réunion de plusieurs pièces dont les murs de séparation ont été abattus : on peut voir encore des lambeaux de tapisseries moisis de types différents sur les murs lézardés. Le sol est recouvert d'un parquet en bois, et le plafond est en fait celui du premier étage car celui du rez de chaussée s'est effondré. Seules subsistent des poutres en béton. Le Hékal est malgré la saleté un lieu solennel et imposant de par sa taille et aussi par les cérémonies sauvages qui s'y déroulent. Au fond de la salle, on découvre le trône de l'Evêque : un fauteuil en rotin planté sur un tas de crânes et d'ossements. Quand Salomon préside une assemblée, il plante sa crosse ornée du Crâne de Cheval (insigne du Temple de Paris) dans ce tas d'os. Au pied du trône, Judith le Paladin est assise par terre. Elle étreint son épée jouant négligemment en la faisant racler sur le sol.

Salomon tient une bibliothèque à laquelle on accède par une petite porte au fond du Hékal. Si le Temple dans son ensemble est particulièrement sale et délabré, la Bibliothèque de Gabaôn contraste par son organisation et sa propreté. Construite sur plusieurs étages (rez de chaussée et sous-sols), et parfaitement entretenue, Salomon y passe le plus clair de son temps, considérant cet endroit comme un lieu d'exaltation spirituelle et thaumaturgique. Gravé au dessus de la porte, on peut lire "Demande ce que je dois te donner. 1R 3,5", citation fort appréciée de Salomon... même si celle-ci ne correspond en rien à une quelconque générosité de la part de ce dernier. L'Evêque est en effet assez peu partageur pour tout ce qui concerne les connaissances occultes. Il se contente de lire et de commenter quelques Fragments du Livre de Nod au cours de Sermons. On murmure toutefois qu'il aurait en sa possession de très nombreux Fragments, mais aussi d'autres livres bien moins connus de la communauté vampirique. Ezekiel affirme que Salomon aurait connaissance de prophétie annonçant la venue de la Géhenne, ainsi que la vérité sur l'existence de Caïn et le sort de la Deuxième Génération - évidemment il n'en est rien. Une porte dissimulée mène de Gabaôn aux appartements de Salomon et de Judith. Nous ne nous étendrons pas plus sur le sujet vu que vos joueurs n'y iront jamais

Les sous sols du Temple, ou Shéol sont immenses. Les premiers étages correspondent aux caves de l'immeuble et au garage souterrain, lesquels ont été réaménagés par les goules du Temple pour un usage communal. De nombreuses cellules équipées de lits et d'un mobilier de base, sont mises à la disposition des Meutes de passages. La peinture y est délavée, le sol est en béton, une odeur d'humidité règne ; il y a cependant l'eau courante. Ces installations bien que en mauvais état sont assez récentes. Elles souffrent en fait d'une absence d'entretien. Périodiquement, des goules repassent une couche de peinture. Le garage souterrain est normalement vide à l'exception d'une vieille camionnette Citroën grise qui sert pour organiser les Rituels à l'extérieur du Temple. On peut y trouver un bidon d'essence, du bicarbonate de soude (pour faire des explosions dans le feu), des torches, des torches électriques, des bâches...

Le Shéol compte aussi une armurerie et une salle d'entrainement, un petit salon, et les appartements du Docteur Arquette et de Clois. Vous ne trouverez jamais dans l'armurerie le tout dernier fusil d'assaut chinois, celui qui troue un Loup Garou en cinq secondes, le Temple n'a pas les moyens de s'offrir de bijoux de ce type. L'armurerie est constituée principalement du trésor de guerre du Sabbat parisien, des revolvers, quelques rares armes automatiques et c'est tout. Chaque arme a un coût, et la perte de l'une d'elle devrait être sanctionnée durement. Pour ce qui est des armes blanches, les disponibilités sont plus grandes : battes, couteaux, machettes, tronçonneuse, épées... On peut même trouver des armes rares ou exotiques, qui pourraient servir de récompense à un Sabbat méritant. Enfin, on peut trouver des explosifs en quantité importante: bouteilles de butanes prêtes à l'emploi, pains de plastique. N'espérez pas trouver mieux, c'est encore une fois hors des moyens du Temple. L'ensemble de l'armurerie est parfaitement entretenue, les armes parfaitement propres. L'accès à l'armurerie est surveillé, puisqu'elle est une zone névralgique du Temple, et les sorties d'armes doivent être dûment justifiée.

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