original english version of the sutras
SUTRAS DE PATANJALI
(Traduction de l'appendice F du livre Yoga "Philosophy of
Patanjali"
Swami Hariharananda Aranya, Publie par Calcutta Universit Press)

Collection des Aphorismes Yogis
Livre 1
Sur la Concentration
1. Maintenant le Yoga va être exposé.
2. Le Yoga est la suppression des modifications de la pensée
.
3. Alors l'observateur demeure en lui même.
4. A d'autres moments, l'observateur paraît assumer la forme de
la modification mentale.
5. Elles (les modifications) ont cinq variétés, dont certaines
sont Klista et d'autres Aklista
6. (Elles sont) Pramana, Viparyaya, Vikalpa, sommeil (sans rêves),
et souvenir .
7. (De celles-ci) la Perception, l'inférence et le témoignage
(la communication verbale) constituent les Pramanas.
8. Viparyaya ou l'illusion est la connaissance fausse formée
à partir d'un objet comme s'il fut autre.
9. La modification appelée Vikalpa repose sur la cognition verbale,
en relation à une chose qui n'existe pas. (C'est un type de connaissance
utile qui provient du signifié d'un mot mais qui n'a pas une
réalité correspondante).
10. Le sommeil sans rêve est la modification mentale produite
par la condition d'inertie comme l'état de vacuité ou
de négation (de se réveiller et de rêver) .
11. Le souvenir est la modification mentale causée par la reproduction
de l'impression préalable d'un objet, sans rien ajouter d'autres
sources.
12. Par la pratique et le détachement ceci peut être restreint.
13. L'effort pour acquérir Sthiti ou un état tranquille
de la pensée dépourvue de fluctuations est appelée
la pratique.
14. Cette pratique, quand elle est poursuivie un long moment, sans interruption
et avec dévotion, devient ferme dans ses fondements.
15. Quand la pensée perd tous ses désirs pour des objets
vus ou décrits dans les écritures, elle acquiert un état
d'absolu non-désir qui est appelé le détachement.
16. L'indifférence aux Gunas, (les principes constituants), atteinte
au travers de la connaissance de la nature de Purusha, est appelée
Paravairagya (détachement suprême).
17. Quand la concentration est obtenue à l'aide de Vitarka, de
Vichara, de Ananda et d'Asmita, elle est appelée Samprajnata-Samadhi.
18. Asamprajnata-Samadhi est l'autre type de Samadhi qui apparaît
avec la pratique constante de Paravairagya, qui mène à
la disparition de toutes les fluctuations de la pensée, ne restant
que les impressions latentes.
19. Alors que dans le cas de Videhas ou des désincarnés
et des Prakrtilayas ou de ceux qui subsistent dans leurs constituants
élémentaires, elle est causée par l'ignorance qui
résulte dans l'existence objective.
20. Les autres (qui suivent le chemin de l'effort prescrit) adoptent
les moyens de la foi révérencielle, de l'énergie,
du souvenir répété, de la concentration et de la
connaissance réelle (et ainsi atteignent l'Asamprajnata-Samadhi).
21. Les Yogis avec une ardeur intense atteignent rapidement la concentration
et ses résultats.
22. En accord avec l'application des méthodes, lente, moyenne,
ou rapide, même entre les Yogis qui ont une intense ardeur, existent
des différences.
23. Au travers aussi d'une dévotion spéciale à
Isvara (la concentration devient imminente).
24. Isvara est un Purusha particulier, non affecté par l'affliction,
l'action, résultant des actions ou des impressions latentes qui
proviennent d'elles.
25. En lui, la semence de l'omniscience a atteint son développement
majeur, en n'ayant rien de plus à transcender.
26. (Il est) Le professeur des premiers professeurs car avec lui n'existe
pas de limite de temps (pour son omnipotence).
27. Le mot sacré qui le désigne est Pranava ou la syllabe
OM.
28. (Les Yogis) la répètent et contemplent son signifié
.
29. De cela vient la réalisation de l'Être individuel et
les obstacles sont résolus.
30. La maladie, l'incompétence, le doute, la désillusion,
la paresse, la non-abstinence, la conception erronée, la non-atteinte
de quelque état yogi ou l'instabilité pour demeurer dans
un état yogi, ces distractions de la pensée sont les empêchements.
31. La tristesse, le manque d'enthousiasme, l'inquiétude, l'inspiration
et l'expiration proviennent des distractions préalables.
32. Pour les restreindre (c'est à dire les distractions) la pratique
(de la concentration) dans un principe unique, doit être faite.
33. La pensée devient purifiée par la culture des sentiments
d'amitié, de compassion, de bonne volonté et d'indifférence
respectivement aux créatures heureuses, misérables, vertueuses
ou coupables.
34. Par l'expiration et la restriction de la respiration aussi (la pensée
est calmée).
35. Le développement de la perception objective appelée
Visayavati apporte aussi de la tranquillité mentale.
36. Ou par la perception qui est libre de tristesse et qui est rayonnante
(la stabilité mentale est aussi produite).
37. Ou (en contemplant) une pensée qui est libre de désirs
(la pensée du dévot devient stable).
38. Ou en prenant comme objet de méditation les images des rêves
ou du sommeil sans rêves, (La pensée du yogi devient stable).
39. Ou en contemplant quelque chose que l'individu aime (la pensée
devient stable).
40. Quand la pensée développe le pouvoir de se stabiliser
dans les objets de moindre grandeur, ainsi que dans les objets plus
grands, alors la pensée est sous contrôle.
41. Quand les fluctuations de la pensée sont affaiblies, la pensée
paraît prendre les formes de l'objet de la méditation -
soit qu'il soit celui qui connaît (Grahita), soit qu'il soit l'instrument
de cognition (Grahana) ou l'objet connu (Grahya) - comme un bijou transparent,
et cette identification est appelée Samapatti ou absorption.
42. L'absorption dans laquelle il existe une confusion entre le mot,
son signifié (c'est à dire l'objet) et sa connaissance,
est connue comme Savitarka Samapatti.
43. Quand la mémoire est purifiée, la pensée semble
être dépourvue de sa propre nature (c'est à dire,
de la conscience réflective) et seul l'objet (celui qui est contemple)
paraît illuminé. Ce type d'absorption est appelé
Nirvitarka Samapatti.
44. Au travers de cela (de ce qui fut dit) les absorptions Savichara
et Nirvichara, dont les objets sont des Sutis, sont aussi expliquées.
45. La subtilité appartenant aux objets, culmine dans le A-linga
- L'immanifesté.
46. Ceux-ci sont les uniques types de la concentration objective.
47. En gagnant de la maîtrise en Nirvichara, la pureté
dans les instruments internes de la cognition est développée.
48. La connaissance gagnée dans cet état est appelée
Rtambhara (remplie de vérité).
49. (Cette connaissance) est différente de celle dérivée
du témoignage ou de l'inférence, parce qu'elle est relative
à des particularités (des objets ).
50. L'impression latente née d'une telle connaissance est opposée
à la formation d'autres impressions latentes.
51. Par la restriction de cela aussi (à cause de l'élimination
des impressions latentes de Samprajnana) la concentration arrive sans-objet,
au travers de la suppression de toutes les modifications.
Livre II
Sur la Pratique
1. Tapas (l'austérité ou la vigoureuse auto- discipline
- mentale, morale et physique), Svadhyaya (répétition
des Mantras sacrées ou l'étude de la littérature
sacrée) et Isvara-Pranidhana (complète reddition à
Dieu) sont les Kriya-yoga (yoga dans la forme de l'action ).
2. Ce Kriya-yoga (doit être pratiqué) pour engendrer Samadhi
et minimiser les Klesas.
3. Avidya (conception erronée sur la nature des choses), Asmita
(égoïsme) Raga (l'attachement), Dvesa (l' aversion) et Abhinivesa
(la peur de la mort), sont les cinq Klesas (afflictions).
4. Avidya est le champ de l'accroissement des autres, qu'elles soient
dormantes, atténuées, interrompues ou actives.
5. L'Avidhya consiste en considérer les objets impermanents comme
permanents, les objets impurs comme purs; la misère comme la
joie et le non-Être comme l'Être.
6. Asmita est équivalente à l'identification de Purusha
ou de la pure conscience avec Buddhi.
7. L'attachement est cette (modification )qui suit le souvenir du plaisir.
8. L'Aversion est cette (modification) qui résulte de la misère.
9. Autant dans l'ignorant que dans l'instruit, la peur, fermement établie,
de l'annihilation, est l'affliction appelée Abhinivesa.
10. Les subtils Klesas sont abandonnés (c'est à dire)
par la cessation de la productivité (c'est à dire la disparition)
de la pensée.
11. Leurs moyens de subsistance ou leurs états denses sont évitables
par la méditation.
12. Karmasaya, ou l'impression latente de l'action basée dans
les afflictions, devient active dans cette vie ou dans la vie à
venir.
13. A mesure que les Klesas restent dans la racine Karmasaya produit
trois conséquences en forme de naissance, de temps de vie et
d'expérience.
14. En raison de la vertu et du vice, celles-ci (la naissance, la période
et l'expérience) produisent des expériences de plaisir
ou douloureuses.
15. La personne qui discrimine, appréhende (par analyse et anticipation)
tous les objets mondains comme marqués par la tristesse parce
qu'ils causent de la souffrance comme conséquence, tant dans
leurs expériences afflictives que dans leurs latences et aussi
à cause de la nature contraire des Gunas (qui produisent des
changements à tout moment).
16. (C'est pourquoi) la douleur qui arrivera doit être évitée.
17. En unissant l'observateur ou le sujet avec le vu ou l'objet est
la cause de ce qui doit être évité.
18. L'objet ou ce qui est passible de connaissance est par nature sensible,
mutable et inerte. Il existe dans la forme des éléments
et des organes, et sert à propos de l'expérience et de
l'émancipation.
19. Diversifiée (Vivesa), non- diversifiée, (Avivesa),
indicateur - seulement (Linga-matra), et celui qui n'a pas d'indicateur
(Alinga), sont les états des Gunas.
20. L'observateur est le connaisseur absolu. Bien que pures les modifications
(de Buddhi) sont témoignées par lui comme un spectateur.
21. Servir comme un champ objectif pour Purusha, est l'essence ou la
nature des objets connaissables.
22. Bien que cesser d'exister en relation à celui qui a rempli
son propos, les objets connaissables ne cessent pas d'exister pour être
utiles aux autres.
23. L'Association est le moyen de réaliser la véritable
nature de l'objet du Connaisseur et du Possesseur, le Connaisseur (c'est
à dire le type d'association qui contribue a la réalisation
de l'Observateur et de l'Observé est cette connexion).
24. (L'association) à Avidya ou l'ignorance comme sa cause.
25. L'absence d'association qui provient du manque d'elle (avidya) est
la liberté, et ceci est l'état de libération de
l'Observateur.
26. La connaissance discriminatoire, claire, distincte, (débarrassée)
est le moyen de la libération.
27. Sept types de connaissances viennent à lui, (le yogi qui
a développé l'illumination discriminatoire).
28. Au travers de la pratique des différents accessoires du yoga,
quand les impuretés sont détruites, advient l'illumination,
culminant dans l'illumination discriminatoire.
29. Yama (la restriction), Niyama (l'observance), Asana (la posture),
Pranayama (la régulation de la respiration), Pratyahara (la restriction
des sens), Dharana (la fixité), Dhyana (la méditation
) et Samadhi (la parfaite concentration), sont les huit moyens d'atteindre
le yoga.
30. Ahimsa (la non violence), Satya (la vérité), Astya
(l'abstention de vol), Brahmacharya (la continence), et Aparigraha (l'abstinence
d'avarice) sont les cinq Yamas (formes de restriction)
31. Elles (les restrictions) pourtant, sont un grand voeu quand elles
deviennent universelles, n'étant pas restreintes à une
quelconque considération de classe, de lieu, de temps ou de concept
de devoir.
32. La pureté, le contentement, l'austérité, (discipline
mentale et physique), Svadhyaya (l'étude des écritures
et la récitation des Mantras) et la dévotion à
Isvara sont les Niyamas (les observances).
33. Quand ces restrictions et ces observances sont inhibées par
des pensées perverses, l'opposé doit être pensé.
34. Les actions qui proviennent des pensées perverses, comme
l'injure etc., sont réalisées par la propre personne,
par quelqu'un d'autre ou approuvées; elles sont réalisées
tant par la colère, que par la cupidité ou par la désillusion;
elles peuvent être faibles, modérées ou intenses.
Savoir qu'elles sont causées par une misère et une ignorance
infinies, est une pensée - contraire.
35. A mesure que le yogi s'établit dans la non-injure, tous les
êtres qui s'approchent (du yogi) cessent d'être hostiles.
36. Quand la manière d'être est véritable, les mots
(du yogi) acquièrent le pouvoir de fructifier.
37. Quand le non-vol est établi, tous les joyaux se présentent
(au yogi).
38. Quand la continence est établie, Virya est acquise.
39. En atteignant la perfection dans les Yamas, advient la connaissance
de l'existence passée et future.
40. De la pratique de la purification, le détachement en relation
au propre corps est développé et ainsi le détachement
s'étend aux autres corps.
41. La purification de la pensée, les sentiments agréables,
la concentration, la subjuguation des sens et l'habileté à
l'auto-réalisation sont acquises.
42. A partir du contentement, la joie transcendante est gagnée.
43. Au travers de la destruction des impuretés, la pratique des
austérités gère la perfection du corps et des sens.
44. De l'étude et de la répétition des Mantras,
la communion avec la divinité désirée est établie.
45. De la dévotion à Dieu, Samadhi est atteint.
46. Une forme agréable et sans mouvement (d'être) est l'Asana
(posture yogi).
47. Par la relaxation de l'effort et la méditation sur l'infini
(les asanas sont perfectionnées).
48. De cela vient l'immunité relative à Dvandvas ou à
des conditions opposées.
49. Cette (asana) ayant été perfectionnée, la régulation
du flux de l'inspiration et de l'expiration est pranayama (contrôle
de la respiration).
50. Ce (pranayama) a une opération externe (Vahya-Vrtti), une
opération interne (Abhyantara-Vrtti ) et une suppression (Stambha-Vrtti).
Ceci, encore, quand il est observé en accord avec l'espace, le
temps et le nombre devient long et subtil .
51. Le quart Pranyama transcende des opérations externes et internes.
52. Par cela, le voile sur la manifestation de la connaissance est raréfié.
53. (Alors) la pensée acquiert les conditions pour Dharana.
54. Quand ils sont séparés de leur objets correspondants
les sens suivent la nature de la pensée. Ceci est appelé
Pratyahara (restreindre les sens).
55. Ceci gère le suprême contrôle des sens.
Livre III
Pouvoirs Surnaturels
1. Dharana est la fixation de la pensée (chitta) en un point particulier
dans l'espace.
2. Dans cette (Dharana) le flux continu de la modification mentale similaire
est appelé Dhyana ou méditation.
3. Quand l'objet de la méditation brille seul dans la pensée,
comme dépourvu même de la pensée de «soi»
(de celui qui médite ), cet état est appelé Samadhi
ou concentration.
4. Les trois ensemble dans le même objet est appelé Samyama.
5. Dominant cela (Samyama) la lumière de la connaissance (Prajna)
émerge.
6. Elle (Samyama) doit être appliquée dans les stages (de
la pratique).
7. Ces trois pratiques sont plus intégrées que celles
mentionnées antérieurement.
8. Ceci aussi (doit être vu) comme externe à la relation
à Nirvija ou à la concentration sans semence.
9. La suppression des latences des fluctuations et l'apparition des
latences de l'état de pause, arrivant à chaque moment
d'absence d'état de pause dans la même pensée, c'est
le changement de l'état de pause de la pensée.
10. La continuité de la pensée tranquille (dans l'état
de pause) est assurée par ses impressions latentes.
11. La diminution de l'attention tournée pour tout et le développement
de la concentration (onepointness) est appelé Samadhi-Parinama,
ou mutation de la pensée concentrée.
12. Là (en Samadhi) encore (dans l'état de concentration)
les modifications présentes et passées étant similaires,
c'est Ekagrata-Parinama, ou la mutation de l'état stable de la
pensée.
13. Ainsi s'expliquent les trois changements, soit des attributs essentiels
ou des caractéristiques, soit des caractéristiques temporelles,
soit des états des Bhutas et des Indriyas (c'est à dire,
tous les phénomènes connaissables).
14. Ce qui continue son existence au travers des nombreuses caractéristiques,
nommément: l'inactif, c'est à dire le passé; l'émergent,
c'est à dire le présent; l'immanifesté (mais qui
reste comme une puissante force), c'est à dire le futur, est
le substrat (ou l'objet caractérisé).
15. Le changement de séquence (des caractéristiques) est
la cause des différences de mutation.
16. La connaissance du passé et du futur peut advenir de Samyama
sur les trois Parinamas (changements).
17. Le mot, l'objet impliqué et l'idée correspondante,
produisent une impression unifiée. Si Samyama est pratiqué
sur chacun d'eux séparément, la connaissance de la signification
des sons produits par tous les êtres peut être acquise.
18. Par la réalisation des impressions latentes, la connaissance
des naissances préalables est acquise.
19. (Par la pratique de Samyama) en notions, la connaissance des autres
pensées est développée.
20. Le support (ou la base) de la notion ne devient pas connu, parce
qu'il n'est pas l'objet de l'observation (du yogi).
21. Quand la capacité de perception du corps est supprimée
par la pratique de Samyama en son caractère visuel, la disparition
du corps est effective pour demeurer au delà de la sphère
de la perception de l'oeil .
22. Karma peut être rapide ou lent dans sa fructification. Par
la pratique de Samyama dans Karma, la connaissance de la mort peut être
acquise.
23. Au travers de Samyama sur l'amitié, et sur les autres vertus
similaires, on obtient la force.
24. (Par la pratique de Samyama) dans la force (physique), la force
des éléphants etc., peut être acquise.
25. En appliquant la lumière fulgurante de la perception supérieure
(Jyostimati), la connaissances des objets sutis, ou des choses invisibles
ou placées à grande distance, peut être acquise.
26. (En pratiquant Samyama) sur le soleil (le point sur le corps connu
comme l'entrée solaire) la connaissance des régions cosmiques
est acquise.
27. (Par la pratique de Samyama) sur la lune (l'entrée lunaire
dans le corps) la connaissance de l'arrangement des étoiles est
acquise.
28. (Par la pratique de Samyama) dans l'étoile polaire, le mouvement
des étoiles est connu.
29. (Par la pratique de Samyama) dans le plexus du nombril, advient
la connaissance de la composition du corps.
30. (En pratiquant Samyama) dans la trachée, la faim et la soif
sont restreintes.
31. Le calme est atteint par Samyama dans le tube bronchique.
32. (Par la pratique de Samyama) dans la lumière coronale Les
Siddhas peuvent être vus.
33. De la connaissance connue comme Pratibha (intuition), tout devient
connu.
34. (Par la pratique de Samyama) dans le coeur, la connaissance de la
pensée est acquise.
35. L'expérience (du plaisir ou de la douleur) vient de la conception
qui ne distingue pas entre les deux entités extrêmement
différentes: Buddhisattva et Purusha. Une telle expérience
existe pour un autre (c'est à dire, Purusha). C'est pourquoi
au travers de Samyama sur Purusha (qui observe toutes les expériences
et aussi leurs complète cessation), la connaissance en relation
à Purusha est acquise.
36. Donc (de la connaissance de Purusha), advient Pratibha (intuition),
Sravana (pouvoir surnaturel d'entendre), Vedana (pouvoir surnaturel
du toucher), Adarsa (pouvoir surnaturel du voir), Asvada (pouvoir surnaturel
du goût) et Varta (pouvoir surnaturel du sentir)
37. Ils (ces pouvoirs) sont les empêchements au Samadhi, mais
sont (vus comme) les acquisitions dans l'état normal fluctuant
de la pensée.
38. Quand les causes de l'emprisonnement sont affaiblies, et que les
mouvements de la pensée sont connus, la pensée peut entrer
dans un autre corps.
39. En conquérant la force vitale (de la vie) appelée
Udana, la possibilité d'immersion dans l'eau ou de la boue et
les enveloppements douloureux, sont évités, et la sortie
du corps par la volonté est assurée.
40. En conquérant la force vitale appelée Samana, la fulguration
est acquise.
41. Au travers de Samyama dans la relation entre Akasa et le pouvoir
d'entendre, la capacité divine d'entendre est acquise.
42. Par la pratique de Samyama dans la relation entre le corps et Akasa
et par la concentration dans la légèreté du coton
ou de la laine, le passage au travers du ciel est assuré.
43. Quand la conception inimaginable peut être maintenue loin,
c'est à dire, non connectée au corps, elle est appelée
Mahavideha ou la grande désincarnation. Au travers de Samyama
dans cela, le voile qui couvre l'illumination (de Buddhisattva) est
déplacé.
44. Au travers de Samyama dans le dense, dans le caractère essentiel,
dans le subtil, l'inhérence et l'objectivité, qui sont
les cinq formes de Bhutas ou les éléments, la maîtrise
sur les Bhutas est obtenue.
45. Donc se développe le pouvoir de minimisation ainsi que les
autres acquisitions corporelles. Cesse d'exister aussi, la résistance
à leurs caractéristiques.
46. La perfection du corps consiste en la beauté, la grâce,
la force, et la fermeté adamantines.
47. Au travers de Samyama sur la réceptivité, sur le caractère
essentiel, sur le sens de soi, sur la qualité inhérente
et l'objectivité des cinq sens, la maîtrise sur eux est
obtenue.
48. Donc adviennent les pouvoirs des mouvements rapides de la pensée,
de l'action des organes indépendants du corps et la maîtrise
sur Pradhana, la cause primordiale.
49. Pour qu'il soit établi dans le discernement entre Buddhi
et Purusha, arrive la suprématie sur tous les êtres ainsi
que l'omniscience.
50. Par la renonciation de cela (conquête de Visoka), vient la
libération en conséquence de la destruction des semences
du mal.
51. Quand il est invité par les êtres célestes,
cette invitation ne doit pas être acceptée, elle ne doit
pas être une cause de vanité, car elle enveloppe la possibilité
de conséquences indésirables.
52. La connaissance différenciée de l'Être et non-Être
advient de la pratique de Samyama dans le moment et dans sa séquence.
53. Quand l'espèce, le caractère temporel, et la position
de deux choses différentes sont indiscernables, elles paraissent
égales, pourtant elles peuvent être différenciées
(par cette connaissance) .
54. La connaissance du discernement est Taraka ou intuitif, il comprend
toutes les choses et tout le temps, et n'a pas de séquence.
55. (Si le discernement discriminatif secondaire est acquis ou non)
quand l'égalité est établie entre Buddhisattva
et Purusha dans sa pureté, la libération arrive.
Livre IV
Sur l'Etre- en lui- même ou Libération
1. Les pouvoirs surnaturels adviennent avec la naissance, ou sont obtenus
par des herbes, des incantations, des austérités, ou de
la concentration.
2. (La mutation du corps et des organes par celui né dans une
espèce différente) arrive au travers du remplissage de
sa nature innée.
3. Les causes ne placent pas la nature en mouvement, seul le déplacement
des obstacles arrive au travers d'elles. C'est comme un fermier cassant
la barrière afin de permettre le flux de l'eau. (les obstacles
étant déplacés par les causes, la nature pénètre
par elle-même).
4. Toutes les pensées crées sont construites à
partir du sens - de - soi.
5. Une pensée (principale) dirige les pensées variées
crées dans la variété de leurs activités.
6. D'elles (des pensées avec pouvoirs surnaturels) les obtenues
au travers de la méditation n'ont pas d'impressions subliminales.
7. Les actions du yogi ne sont ni blanches, ni noires, tandis que les
actions des autres sont de trois types.
8. Donc (des trois variétés de karma) se manifestent les
impressions subconscientes appropriées à leurs conséquences.
9. En fonction de la similitude entre la mémoire et ses impressions
latentes correspondantes, les impressions subconscientes des sentiments
apparaissent simultanément, même quand elles sont séparées
par la naissance, l'espace et le temps.
10. Le désir du bien-être étant éternel,
il en suit que l'impression subconsciente de laquelle il advient doit
être sans commencement.
11. Comme ils sont maintenus joints par la cause, le résultat,
et les objets supports, Vasana disparaît quand ils sont absents.
12. Le passé et le futur sont dans la réalité,
présents dans leurs formes fondamentales, en étant seulement
différents dans les caractéristiques des formes prises
à des moments différents.
13. Les caractéristiques, qui sont présentes à
tout moment, sont manifestes et subtils, et sont composées des
trois Gunas.
14. En fonction de la mutation coordonnée des trois Gunas, un
objet apparaît comme une unité.
15. Malgré la similitude entre les objets, en fonction de l'existence
de pensées séparées, ils (les objets et leur connaissance)
suivent des chemins différents, c'est pourquoi ils sont entièrement
différents.
16. L'objet n'est pas dépendant d'une pensée, parce que
s'il était ainsi, qu'arriverait-il quand il ne serait connu par
la pensée?
17. Les objets externes sont connus ou méconnus par la pensée
dans la mesure ou ils colorent la pensée.
18. En fonction de l'immutabilité de Purusha, qui est le maître
de la pensée, les modifications de la pensée sont toujours
connues ou manifestes.
19. Elle (la pensée) n'est pas auto-illuminée, étant
un objet (connaissable).
20. Au-delà de cela, les deux (la pensée et ses objets)
ne peuvent être connus simultanément.
21. Si la pensée était illuminée par une autre
pensée, alors il y aurait une répétition ad infinitum
des pensées illuminées et une inter-mixture de la mémoire.
22. (Alors) Intransmissible, la conscience méta-empirique rejaillissant
sur Buddhi devient la cause de la conscience de Buddhi.
23. La matière mentale étant affectée par l'observateur
et l'observé, devient toute compréhensive.
24. Elle (la pensée) bien que marquée par les innombrables
impressions subconscientes, existe pour un autre, dès qu'elle
agit conjointement.
25. Pour celui qui a connu l'entité distincte c'est à
dire Purusha, l'inquisition sur la nature de son propre Être,
cesse.
26. (Donc) La pensée s'incline vers la connaissance discriminative
et naturellement gravite en direction de l'état de libération.
27. Au travers de ses ramifications (c'est à dire, les cassures
dans la connaissance discriminative) surgissent d'autres fluctuations
de la pensée dues aux impressions latentes (résiduelles).
28. Il a été dit que son déplacement (c'est à
dire des fluctuations) suit le même processus de déplacement
que celui des afflictions.
29. Quand l'individu devient désintéressé même
par l'omniscience, il acquiert l'illumination discriminative perpétuelle
d'où vient la concentration connue comme Dharmamegha (nuage qui
déverse la vertu).
30. A partir de cela, les afflictions et les actions cessent.
31. Donc en fonction de l'infinitude de la connaissance, libre de la
couverture des impuretés, les objets connaissables s'apparentent
peu.
32. Après son émergence (nuage qui déverse la vertu)
les Gunas ayant accompli leur propos, la séquence de leurs mutations
cesse..
33. Ce qui appartient aux moments et est indiqué par la fin d'une
mutation particulière, est la séquence.
34. L'état de L'être - en lui - même ou libération,
se réalise quand les Gunas (ayant promu l'expérience et
la libération par Purusha) n'ont pas plus de propos à
accomplir et disparaissent en leur substance causale. En d'autres mots,
c'est la conscience absolue établie en son propre Être. |