QUELQUES TRAITS DE CARACTÈRES
[ Où l'on voit fllc préoccupé successivement de la classification des caractères,
de leur transcription phonétique,
de calligraphie et de différences entre kanjis et sinogrammes ...]
DE LA THEORIE ...
Guillaume Audibert lança la
première salve sur fr.lettres.langue.chinoise:
<"Bonjour, je suis en train de préparer un exposé sur les sinogrammes et je
voudrais avoir une confirmation sur la classification des différents types qui
existent : les pictogrammes, les "symbologrammes", les idéogrammes, les
idéophonogrammes et les emprunts. Cette liste est-elle exacte ou incomplète ?
Merci d'avance pour vos réponses.">
Bravement, Lao Li - 老李 Laurent de monter au créneau:
<"Le site de Michel Parent, lechinois.com,
nous éclaire ...
La classification en six catégories de 许慎 (Xu Shen), l'auteur du premier dictionnaire chinois, datant donc de 1900 ans, si elle requiert quelques adaptations, n'est pas vraiment périmée dans ses grandes lignes : étonnant !, ou plutôt le signe d'une certaine permanence dans le mode de formation des caractères.
Xu Shen distinguait six catégories (六书
1. Les pictogrammes, 象形 - xiangxing, où xiang, l'éléphant, cette fois signifie "ressembler", xing forme, configuration;
2. Les idéogrammes, 指事 - zhishi, shi c'est la chose et zhi, indiquer, "chose indiquante", donc;
3. Les associatifs, 会意 - huiyi, hui c'est se réunir,et yi le sens, la signification;
4. Les formes-sons, 形声 - xingsheng, "pictophonétique", sheng la voix, xing la forme;
5. Les notatifs, 转注 - zhuanzhu, zhuan tourner, retourner, changer / zhu, annotation, commentaire. Il s'agit de caractères de "signification étendue dont la nouvelle forme écrite représente la présentation mofidifiée" (?), et enfin:
6. Les emprunts, 假借 - jiajie, jia, faux, factice, similé et jie ... emprunter. Nous en avons déjà un peu parlé à propos de néologismes.
Ainsi donc parlait 许慎. Un peu (!), plus tard, Viviane Alleton nous simplifiait la vie (L'Écriture chinoise, 1990, collection "Que sais-je ?" n°1374) :
Elle distingue en effet entre:
1. Formes simples
1.A. Sinogrammes (peu nombreux) représentant un objet.
1.B. Sinogrammes ayant valeur de symbole ou : caractères « symboliques »
Exemples : Les 3 premiers nombres, décrits par Siva sur ce
même site; 上 shàng = haut, monter ,
下 xià= bas,
descendre.
Viviane Alleton précise que cette distinction traditionnelle entre 1.A et 1.B ne doit pas être exagérée, en donnant l'exemple de 日 rì (s'il signifie soleil : 1.A, mais jour : 1.B).
2. Formes complexes ne comportant pas d'élément phonique
Il s'agit plus ou moins de concepts. Exemples :
明 míng
= lumière, clair
(日 rì plus 月 yuè = soleil plus lune) (Environ 5% de l'effectif
total des sinogrammes en usage)
3. Formes complexes
Elle comportent un élément phonique (plus de 90% de l'effectif
total des sinogrammes en usage) parfois appelées phonogrammes et incluent:
3.A Les "phonétiques"
3.B Les clefs
FORT BIEN. NOUS SAVIONS DONC COMMENT CLASSER LES CARACTERES
SELON LEUR ORIGINE LEXICALE. MAIS LA GRAPHIE, POURQUOI CHANGE-T-ELLE ?
Telle fut, en somme, la question de Fechter:
"Vous avez des infos sur la simplification des signes chinois
après guerre?
Au Japon cela s'est passe en 1946 je crois... Je n'arrive pas a trouver
de documentation précise ...
J'aimerais vos avis et vos idées quant à des adresses diffusant des infos
sur les discussions engagées à l'époque, les différentes options... Je suis
un peu au courant mais je voudrais des choses spécifiques."
Jean-Marc Desperrier s'y colla en premier:
"Je vais rester sur des généralités, mais bon ...
En Chine, cela s'est passé un peu plus tard qu'au Japon, mais malgré tout pas
extrêmement longtemps après la deuxième guerre mondiale.
Les simplification ont repris une bonne partie des simplifications japonaises,
mais en ont rajouté beaucoup d'autres, plus extrêmes.
Et donc contrairement à ce que moi en tout cas je pensais à l'origine, les
deux cas les plus courants sont :
Caractère traditionnel : pas simplifié en japonais, simplifié en chinois et
Caractère traditionnel : simplifié en japonais et en chinois de la même manière.
Le dernier cas n'est pas le plus fréquent :
Caractère traditionnel : simplifié en japonais, et encore plus simplifié en
chinois.
Donc un Chinois qui maitrise à la fois les caractères simplifiés et
non-simplifiés, peut reconnaître une bonne partie des caractères chinois
utilisés en japonais.
Par ailleurs, je rappelle pour ceux qui ne sont pas au courant, que si la Chine
continentale utilise les caractères simplifiés, Taiwan et Hong-Kong sont restés
exclusivement attachés aux caractères traditionnels, ce qui explique que les
personnes qui s'intéressent au chinois ont intérêt à connaître un peu les
deux pour ouvrir plus leur horizon.
Fechter, remerciant, ajoutait:
Un détail pour votre information: il existe un quatrième cas de figure ou les Japonais ont simplifié et les
Chinois non, cela concerne environ 30 caractères et seulement ceux qui sont presque identiques a la forme traditionnelle (juste un
point est omis, ou bien un trait change de direction).
Laurent d'intervenir:
J'espère que nous pourrons donner quelques exemples de transition traditionnel
--> simplifié ; mais... saisir un traditionnel suppose (en pratique, avec
Global IME) de connaître le zhuyin (un syllabaire), http://www.sungwh.freeserve.co.uk/uni/zhuyin.htm
ou 'bopomofo'.
[Incidente de Laurent:
Un alphabet, plutôt. J'ai confondu avec les hiragana et katakana : je trouve
que zhuyin fuhao, bopomofo, ressemble un peu à l'ensemble katakana, mais à vrai dire je ne suis pas absolument certain qu'hiragana et ...
cattacanas (comme écrit l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, ou serait-ce
catacanna(s)) {NDC - les curieux retrouveront le terme exact dans un livre au format de poche sur l'écriture, mais qui ne contient qu'une trentaine de pages sur le chinois et le japonais} soient, très exactement, des syllabaires.
Je me demande bien de quels caractères proviennent les formes du zhuyin ?
Jean-Victor Gruat présenta le résultat d'une recherche ad hoc:
Le bo-po-mo-fo ou zhuyin fuhao,
注意符号, "symbole
phonétique", créé en 1913, serait dérivé "de formes
calligraphiques chinoises" voire de caractères existant.
ㄅ B |
ㄒ X ㄓ ZH ㄔ CH ㄕ SH ㄖ R ㄗ Z ㄘ C ㄙ S ㄚ A ㄛ O ㄜ E ㄝ EH ㄞ AI |
ㄟ EI ㄠ AU ㄡ OU ㄢ AN ㄣ EN ㄤ ANG ㄥ ENG ㄦ ER ㄧ I ㄨ U ㄩ IU ㄪ V ㄫ NG ㄬ GN |
Le tableau ci-dessus reprend les différentes "lettres" de cet alphabet phonétique
(à
propos, allez donc voir http://myweb.worldnet.net/~pguillas/pages/hieroglyph.shtml
Quelle délicieuse simplicité que celle des caractères chinois !),
et il n'est pas trop difficile d'identifier des symboles connus parmi les plus de quarante concernés - dont le fameux 儿 qui nous occupa naguère , d'autres encore, parfois des clefs - ce peut être un jeu d'interprétation intéressant. Pourquoi tel symbole associé à tel son ? Pour V, simple. 万, wan, 10,000. A la rigueur, pour M, ㄇ fait penser à 门, clef de l'enceinte. Etc., peut-être.
Quant aux katakana, même s'ils sont beaucoup plus nombreux (une septentaine),
l'on ne peut que constater de troublantes similarités.
Le pinyin est quant à lui la forme officielle de translittération
pour la Chine continentale. De nombreuses autres l'ont précédé, toutes
apparemment fondées sur des appréhensions étrangères de la langue parlée.
Sur http://www.sinistra.net/els/sup/transcript.html
, il est fait référence à plus de 35 "techniques" historiquement
recensées. "Wade-Giles" est l'une des plus connues, toujours pratiquée dans les pays anglo-saxons (comme le signale Zhongwen). Elle figure dans les dictionnaires continentaux des bons faiseurs, en compagnie parfois de la correspondance en utilisant l'alphabet phonétique international pour les
pinyinisants en proie au doute.
Si vous lisez l'anglais, vous trouverez ICI des explications assez concises sur les origines respectives des wade-giles, bo
po mo fo et pinyin.
A Laurent la conclusion provisoire:
Il existe un *beau livre* pas trop cher, l'Assimil tome 3 de
japonais («Les kanji») qui me semble être le minimum pour un sinisant,
les 214 clés étant les mêmes que celles du système chinois classique... Il se
« lit », je devrais dire se « déguste » ! sans avoir à étudier la
structure de la langue japonaise. Et, pour une fois, les caractères sont bien
dessinés (je refuse de... m'échiner... à déchiffrer des traits quasi
invisibles, *cela vaut d'ailleurs pour l'alphabet latin* et la manie récente
d'utiliser des lettres de très petit corps (étiquettes, écrans)).
On va pouvoir dialoguer à 10.000 km de distance, mais impossible de lire une étiquette
de boîte de conserve sans s'armer d'une loupe... ]
... A LA PRATIQUE ...
Lao Li 老李 Laurent lança le premier défi aux calligraphilecteurs que nous pensions être devenus:
A traduire et translittérer une inscription, CoeurXin, probablement en caractères traditionnels
Premier orateur inscrit, JV Gruat:
Saviez vous que Tintin s'appelle aussi "Coeur pur" ? Au Tibet, je crois ...
Vite fait, comme ça, sur le gaz:
Le marché des coeurs purs - qing xin shang chang
En bas, à gauche, premier caractère "pi".
Spécificatif (mais oui) pour des lots de
marchandises, entre autres.
En bas à droite "zéro achat" (?!).
Le reste, sais pas. Du traditionnel.
Georges Ko de compléter:
Deuxième caractère: 發 (fa) = 发,
批發 = vente en gros.
貨倉 (huo4 cang) = dépôt de marchandises
Laurent récapitule:
> A . B . C . D . qing xin shangchang3 (pur - coeur - marché,>
e-aigu/bazar)
> . . E . F . . . . . . huo4cang =
貨倉
(2 car. trad., depot
de> marchandises)
> . G H . I J . . . pifa . ling [?] (pas trouve J, note de Lo')
>
> GH, pifa = vente en gros (pi signifiant "lot" ou
"groupe")
> IJ, ling = zéro - gu = achat, zéro achat (?!), peut-être "import-export"
Et JVG assène:
"gu", acheter, ou vendre. Clef de l'eau à gauche, plus cinq traits, la croix
surmontant un carré.
Ling (zéro)
零
veut aussi dire fraction. "Ling gu" signifierait
alors "vente au détail". Sur Ocrat,
un superbe zéro décomposé trait par trait.
Ceux-là en moderne
Et plus de
mystère:
Entrepôt du Coeur Limpide - Dépôt de marchandises - Vente en gros et au détail.
A signaler avant de passer à des exercices plus périlleux, les essais de calligraphie tentés en toute bonhomie par Yves Harrand, un septuagénaire fou d'enthousiasme, de musique et de chinoiseries.
A son joyeux tambour répond désormais le violon du compilateur:
Mais venons-en aux empoignades ...
et aux débats que peuvent susciter l'interprétation même de calligraphies
(cette différence d'approches n'est-elle pas d'ailleurs aussi bien artistique que culturelle ?)
PANDORE EN EMBUSCADE
(OU ... ON Y VA AU RADAR)
Ce succès trop facile nous aurait-il
grisés ? FLLC s'attaqua alors à la question posée en vain, depuis un mois jour pour jour, par pHd qui ne s'était donc pas découragé:
"Je cherche toujours une explication de la signification de l'idéogramme
ci-dessous:
Il me semble qu'il devrait s'agir d'une émotion.
Donc probablement
difficile a définir avec des mots (?).
Merci."
Premier de cordée, Jean-Victor Gruat:
"Faut-il que l'on vous aime pour souffrir de la sorte ...
Après m'être usé les yeux et l'imprimante sur votre image, il me semble que,
découpée en deux caractères, la partie haute pourrait avoir des liens
incestueux avec lou,
simplifié en 娄 . J'écris "incestueux" car il me semble
manquer un trait par ci par là.
Mais si votre artiste avait le pinceau un peu hésitant, il pourrait peut-être
s'agir de shû, 数 , compte r;nombre (shù) (ou shuò, fréquemment),
version non simplifiée 數 .
Quant à celui du dessous, à supposer là encore que votre graphiste ait eu les
poils fourchant, on pourrait penser à jì, 寄, envoyer, expédier, dépendre
de (au sens parasitisme).
Aucune idée cependant de ce que pourrait signifier shu ji. Epouiller, peut-être,
comme "dénombrer les parasites" ?
Alors, oui, ce serait émotionnel ...
數
寄
Pierre Renault à la rescousse:
Le deuxième idéogramme est définitivement "chi": se loger chez,
faire une confidence à, envoyer. Le premier est un peu difficile à lire, je
n'ai pas pu décortiquer de radical. Sans radical, impossible de chercher dans
un dictionnaire.
Fetcher d'interjeter:
Vous ne connaissez pas cet idéogramme parce que vous n'avez pas assez étudie
les vieux caractères non simplifies, mais il me semble que c'est lou,
construction, comme dans le livre "hongLouMeng", en japonais "KouRouMu",
le rêve dans le pavillon rouge...
Je crois
JVG de préciser:
Le lou signifiant bâtiment s'orne de la clef de l'arbre à gauche, 楼 (édifices en bois, je présume).
Pierre Renault et moi-même nous référons au même caractère (le second dans
votre calligraphie), dont la translittération en pinyin est ji, mais chi dans
le système dit Wade-Giles.
50% de réussite, donc. On vous souhaite plein succès final !
Interventions alors de fuser à partir de
fr.lettres.langue.japonaise, les "voisins d'à côté"
Lolal : D'après moi il s'agirait d'une forme ancienne de 奇数
(premier
idéogramme = ayashii (étrange), deuxième idéogramme = kazoeru (compter)).
Le premier idéogramme du dessin serait 寄
(JIS 3473, SJIS 8AF1, kuten
2083) et le deuxième 數 (JIS 5A4B, SJIS 9DC9, kuten 5843) ancienne forme
de 数 (SU/SUU/kazu/kazo.eru).
Maintenant pour ce qui est de la lecture et de la signification, il peut s'agir
soit de きすう (kisuu) qui veut dire "malheureux",
"malchanceux" ou bien de きす (kisu) qui veut dire quelque
chose du genre "fait de manière élégante", "avec style".
Qu'en pensez-vous ?
[Que du bien, in petta JVG. Les mêmes caractères à nouveau reconnus
... Seulement voilà:
Fetcher tout à trac:
J'ai trouve un truc très intéressant:
Si le deuxième, ji ou qi n'avait pas de chapeau, le composé signifierait
"manque de chance, mauvaise fortune, destin tragique" ou bien "aléatoire,
varie".
Je pense qu'il y a une erreur dans le deuxième caractère qui ne devrait pas
avoir la clé du toit au dessus...
Peut-être est ce un jeu de mot alors, avec le caractère qui a la clé du toit, et
cela signifierait que le danger approche... je ne sais vraiment pas! Je ne parle que japonais mais pour moi cela veut dire "louqi" ou
"rouki" en japonais Le premier char veut dire "construction"
et le deuxième s'approcher, et cette combinaison avec ki en dernier veut souvent
dire porche.
Je dirais le porche du bâtiment, ou bien, je ne sais pas, entrer dans le bâtiment.
Dernière chose, bien que je confirme mon idée que la clé du toit est en trop
:
sachant que le premier caractère a une prononciation particulière "shuo"
qui signifie "souvent", et que le deuxième signifie venir,
s'approcher, peut être cela veut-il tout simplement dire "venir fréquemment",
"rendre visite fréquemment"
Ou bien, puisque "ji" a aussi le sens de "séjourner, être hébergé"
(voir le Ricci), cela peut être une forme pour dire "séjourner souvent a
tel endroit"
"Ji" signifie aussi "confier a, déposer", "expédier",
"s'appuyer sur", "adoptif"...
Alors essaye toutes les combinaisons et vois ce qui convient.
Mais je répète, le plus probable est que la calligraphie soit erronée, le toit
en trop.
Ce toit souleva des tempêtes
!
JVG -
Un mot tout de même en passant sur ces a priori d'erreur dans le copiage.
Un trait en trop, par ci par là, ou en moins, cela peut arriver, surtout si le
copiste n'est pas un fin lettré en chinois classique.
Ajouter une clef, c'est tout de même nettement exceptionnel !
Dans les caractères qui nous préoccupent, les parties 奇 et 娄
sont censées donner une indication phonétique, par delà leur sens propre,
homme soupirant d'admiration, et femme en train de ne rien faire.
Il pourrait certes y avoir un délicieux jeu de double sens derrière la
calligraphie - bouche bée, lascive oisive, j'ajoute un toit et frappe un
coup ...
Mais il serait alors tout à fait volontaire.
Et, le chinois se lisant parfois de bas en haut, éviterait la confusion avec
奇数, qui signifie tout banalement ... nombre impair.
Beaucoup moins émotionnel !
Pierre MUSTIERE - Hop, je viens de faire appel a l'arme absolue, i.e. mon voisin de bureau
nippon.
Adoncque, la calligraphie n'est pas erronée, il s'agit bien des caractères "suu" (chiffre) et "ki"
(bizarre) *, je suis désole pas de
UTF8 dispo sur mon browser ici, donc je ne peux pas envoyer pour le moment, mais
ce sont les 2 caractères suggères. C'est juste une ancienne
calligraphie. (le "ukanmuri" pour les japonisants, -toit?- pour les
sinisants, est bien à sa place).
Ca se lit donc "suuki" en japonais tout du moins. C'est un mot qui
n'est employé que très très rarement, dixit mon voisin. Cela signifie
"tourmente" (et voila le sentiment).
En japonais: kisuu na unmei wo tadoru ->avoir un destin tourmente.
Le mystère est levé!
{* Ce qui correspond bien à "nombre impair" - "odd number
en anglais" - à supposer une lecture de bas en haut, et un caractère
incomplet - NDC }
Madison d'aussitôt jubiler: "Et la solution
vient d'un japonisant OUAIS !!"
Alors qu'un autre "japonisant" rebattait le
sentier sur de toutes autres brisées:
Fetcher - Écoutez, pour en finir avec ce truc, j'ai pris mon Iwanami Kokugo Jiten, un dico
de japonais pour Japonais, et j'infirme ce qu'a dit votre Japonais et vous donne
la version académique:
suki (et non suuki) avec OU sans le chapeau signifie:
fuuryuu no michi (toku ni cha no yu) wo konomu koto
Litt: "Le fait de préférer (particulièrement dans la cérémonie du thé) la voie de
l'élégance."
Voila, je crois que tout est clarifié, et cela rejoint ce que disait qqn du
thread, élégance.
Le Japonais (qui toujours cherche a répondre même quand il ne sait pas trop,
j'en ai fait l'expérience en demandant mon chemin au Japon!) a confondu avec la
lecture suuki qui n'a pas le ukanmuri et qui veut dire tourmente...
Est-ce satisfaisant?
Merci de m'avoir fait décrocher mon Iwanami !!! (quelle flemmard!!!)
Jean-Victor Gruat ne pouvait se résoudre
aux approximations radicales:
Nous en sommes donc tous peu ou prou arrivés aux mêmes conclusions:
数寄, qu'on le prononce comme on le sent, et plus de rouspétance
!
Ceci étant, shû, 数, peut signifier (Chinese-English
Dictionary, Pékin 1981), outre compter ou dénombrer, être considéré comme exceptionnel au sens de superlatif. Quant à
寄, jì, il peut (même
source) signifier dépendre de, s'attacher à, mettre son espoir en quelqu'un.
Exceptionnel attachement - ou: Du bonheur dans l'esclavage.
Nous la jouez-vous "Retour à Roissy" ?
Il eut le malheur d'ajouter:
L'enfilade mixte dont vous nous extrayons (数寄) a, du moins pour moi, fait apparaître une différence trop
importante dans l'approche aux caractères entre pratiquants de la langue
chinoise, et de la langue japonaise.
Ce qui se comprend. Hors ceux-ci, point de salut en chinois. D'où un systématisme
dans la recherche, clefs, nombre de traits, étymologie, etc.
En japonais, du moins pour les participants à notre discussion, l'idéogramme
semble en somme cerise sur le gâteau, vérité révélée sans justification.
Au prix d'approximations remarquables, y compris le tourmenté final, qui
correspond (errare humanum, sed persevare ...) encore et toujours à la graphie
奇 et non 寄, aucune des deux d'ailleurs n'ayant rien de
particulièrement ancien ou traditionnel (sinon qu'elles n'ont pas fait l'objet
de simplification).
Et ce fameux "kisuu" n'est rien d'autre que la paire chinoise jishu (奇数)
signifiant nombre impair, tous les dictionnaires raisonnables vous y conduisent.
"Chiffre bizarre", c'est tout bêtement "odd number" en
anglais. Nombre pair, c'est "even number", 偶数, ôushu. Qui ne
veut pas vraiment dire "chiffre du soir", même en archaïsant ... ni
polygamie. En chinois, une paire n'est pas forcément le total de ses unités,
comme nous en avions, je crois, débattu sur nzn.
Pour résumer, le mélange de blanc et de couleurs ne me semble pas forcément
très heureux. Même si parfois le linge déteint prend un pastel délicat, il
vaut mieux éviter d'en faire une habitude ...
D'où de vertes répliques, dont celle de Lolal:
Je ne suis pas d'accord. Devant un idéogramme inconnu, le japonisant est
oblige de se plier au même systématisme que le sinisant dans sa recherche. Pour
aboutir a la réponse que j'avais faite, j'ai du passer par le fameux "systématisme" dont tu parles : recherche du nombre de
traits, de la clef, de la partie pouvant donner le sens de l'idéogramme,
recherche d'idéogramme ressemblant ou ayant des parties en commun avec les idéogrammes
en question. Et seulement alors j'en suis arrive a la conclusion que
le premier idéogramme devait être une variante de 數¸ que l'on trouve de
nos jours sous la forme simplifiée 数.
C'est vrai que dans mon post je n'ai donne que le résultat de ma recherche, sans
en donner le cheminement, ce qui a pu vous donner cette image des japonisants.
D'un autre cote, il est vrai qu'il y a aussi des japonisants comme tu sembles les
décrire. Mais je connais aussi des sinisants qui apprennent les idéogrammes sans
se soucier de la clé, de l'étymologie ou de quoi que ce soit d'autre. Tout ce
qui leur importe c'est de retenir la lecture et le sens. Après, savoir qu'il
s'agit de telle ou telle clé, que tel élément est phonétique, ils n'en ont rien
a faire. En fait tout dépend de l'intérêt que l'on porte a la langue qu'on
apprend et de ce que l'on recherche dans l'apprentissage des idéogrammes. Il est
sans doute vrai que l'on retrouve plus souvent chez les sinisants les gens intéresses
par l'étymologie des idéogrammes et que pour beaucoup de japonisant
n'apprennent les idéogrammes que pour savoir lire et ecrire.
Mais il ne faut pas généraliser et dénigrer comme vous le faites les japonisants.
Pour "suki" en japonais les deux écritures sont possible.数奇
ou 数寄 et la signification est la même. Par contre pour "suuki",
seule l'écriture 数奇 est valable.
DONT ACTE ...
数寄,
C'EST DE BIEN PRENDRE LE THÉ AU JAPON.
EN CHINE,
CELA POURRAIT ÊTRE ENCORE PLUS LIÉ AU SADOMASOCHISME ...
Que d'émotions !
jvg, 27.01.01