Visiter les plages le jour permet de mieux les appréhender de nuit. Petit port tranquille.
out ce qui peut être lancé a déjà servi de lest. Quand je dis cela, je veux dire ABSOLUMENT tout. Depuis l'inimaginable bougie de voiture jusques et y compris le classique et précurseur caillou; qu'il soit percé ou non.
Sans espérer réussir à en faire une liste exhaustive, voici, passés en revue, quelque uns des principaux plombs que l'on trouve courament sur les rivages Français.
Soit dit en passant : je ne me penche pas ici sur les différents systèmes de fixation qui méritent à eux seuls un chapître particulier.
Le caillou
ertainement la première chose qui fut lancée à l'eau. Toutes les formes furent utilisées.
L'utilité d'un tel projectile de nos jours ?
La pêche à "plomb perdu" dans un endroit piégeant, dans les rochers, spécialement les failles. Montés sur un "cassant" (nylon de moindre résistance par exemple 30/100e pour une ligne en 35), ils permettent de prospecter là où ne se risquent pas vos voisins. C'est un système encore employé par les "vieux" qui cherchent les grosses vieilles dans les roches.
Les dimensions : Pesez-les, c'est plus sûr. Entre 100 - 150 g (cela dépend de la puissance de votre canne) et vous êtes parés.
L'amarrage d'un tel projectile ? Avec du fil coton (celui pour faire des épuisettes à crevettes par exemple); une dizaines de demi-clefs à sec terminant par une boucle doublée évitera à votre lest de glisser (voyez la photo) (une fois mouillé le coton se resserre).
Un truc : Ne faites pas vos demi-clefs au milieu de la longueur du caillou, il est plus judicieux et plus logique qu'il pende presque verticalement par son attache, au niveau aérodynamique ça n'en sera que meilleur (ou plutôt : moins mauvais).
Dans certaines zones côtières on trouve des galets percés naturellement : leur fixation n'en est que plus facile.
Il ne faut pas espérer battre des records de distance avec un caillou.
Le plomb sans grappin
e premier et le plus classique est sans aucun doute celui qu'on appelle le plomb "montre", appellation issue de sa taille et de sa forme. Commençant à 10 g pour terminer aux alentour des 120 g, il satisfait en cela beaucoup d'utilisateurs. Même si vous n'utilisez que des plombs à grappins, il doit faire partie de votre boîte à plombs, ne serait-ce que pour un dépannage éventuel. Sans rouler ce lest autorise un lent déplacement latéral de la ligne sous l'effet d'un courant parallèle à la côte, permettant ainsi de balayer une zone plus étendue. Usez-en lorsque les poissons ne sont pas mordeurs, faites l'effort de changer de plomb ! Ce n'est pas un "foudre" de distance mais il se lance très bien et n'a pas une trajectoire trop "erratique" comme on pourrait le supposer de prime abord.
Deuxième étape dans l'évolution vers un lancer plus "soigné" : le plomb type D.C.A. qui, vu son aérodynamisme, vous permettra de déposer vos appâts plus loin. Contrairement au plomb montre, il ne fait pas que traîner sur le fond. Sous un courant transversal, il glisse doucement vers le rivage en même temps qu'il roule. Ce qui fait que son mouvement de dérive est plus rapide que le plomb montre. J'ajoute que, vu la rotation sur son axe, il convient de bien vérifier le fonctionnement des émerillons du bas de ligne. C'est un classique des montages "bomber" avec impact shield. Autre emploi : l'entraînement au lancer pendulaire.
ATTENTION : certains circuits de vente proposent ces plombs avec des tiges chromées imitant l'inox, inutile de vous dire qu'il faut rejetter sans appel ces modèles et en choisir avec des tiges inox. En effet, au bout de quelques parties de pêche, la rouille s'installe et ronge principalement la jonction tige/plomb au niveau du collet (partie retenant l'eau de mer quand on range le plomb) et amincit très apidement cette tige; transformant le plomb en un danger mortel (faut-il le rappeler ?).
Comment reconnaître l'inox de l'acier chromé ? L'inox est moins brillant.
Très utilisé dans le SudOuest, le plomb "étoile" ou "châtaigne" l'est moins sur les côtes NordOuest de la France. Sans être un champion des longues distances, il a fait ses preuves dans le SudOuest et les célèbres rouleaux des plages Landaises l'accueillent tous les jours. Il a ses inconditionnels parce que c'est un modèle de stabilité sur le fond et les courants de baïne ne le décrochent que rarement. Autre avantage : il s'ensable moins qu'un classique grappin. Je trouve pour ma part, qu'il faut lancer plus lourd avec ce type de plomb pour garder une ligne vraiment tendue, mais cet avis n'engage que moi.
Un "mariage" du plomb montre et de l'impact shield (toujours par Breakaway), a donné cette fonte plate sans grappins mais avec ce "bait clip". On peut faire la même chose avec un plomb montre et un impact shield avec toutefois un encombrement plus important.
Les plombs percés ont leurs aficionados : la recherche de la Belle aux sourcils d'or si difficile parfois, à amené beaucoup de surfeurs à copier les montages des carpistes (à moins que ce ne soit l'inverse). Pêcher fil détendu pour que le poisson ne sente pas la résistance d'un plomb ancré a conduit à laisser filer le bas de ligne à travers un plomb percé. [remarquez bien qu'on peut faire la même chose en se servant de l'anneau d'accrochage d'un autre plomb]. Puisque le caractère difficile de Sparus Aurata n'est pas unique, loin s'en faut, d'aucun ont étendu l'usage de cette méthode à maître Labrax. Si l'origine méditéranéenne ne fait aucun doute, on voit de plus en plus de montages "hélicoptère" sur les rivages Bretons.
Attention toutefois au diamètre du trou : trop grand, il permet à certains sables de bloquer la ligne dans le plomb.
La déclinaison des plombs percés mène immanquablement au profilage pour gagner de la distance, tels ces plombs ROCCO conçus par un Italien. A ailettes ou sans, le gain en distance est indéniable, et pour ceux que le gain en distance n'intéresse pas, ils peuvent tout de même y trouver leur compte parce qu'il faut evidemment un moindre effort pour une distance égale. A picots ou à ailettes, l'utilité et l'usage de tels projectiles n'a pour limite que l'imagination des pêcheurs qui les utilisent.
En hiver, sous nos latitudes, beaucoup de pêcheurs au surfcasting se "rabattent" sur la pêche de digue, plus "confortable" et plus sûre, plutôt que de battre la semelle sur les plages désertées (surtout la nuit). La pêche de digue ou en chenal (voire dans les avant-ports) ne necessite pas de lancer loin. Sauf cas particulier comme un courant fort ou un pied de digue enroché, il n'est souvent pas necéssaire d'avoir de plomb spécifique et dans ce cas, tout modèle à moindre coût qui peut être balancé sous la canne et peut servir à dégager la ligne du pied de l'ouvrage peut être suffisant. Et c'est dans ce cas de pêche que l'on retrouve la majorité des plombs "fait maison" avec plus ou moins de bonheur.
Et pourquoi ne pas se servir du plomb pour lancer un amorçoir ? Vous l'avez deviné : ce qui existe depuis longtemps en eau douce a été adapté à la pêche du bord de mer. La forme "imposée" de ces "plombs feeders" en fait de parfaits boucliers d'impact qui protègent bien les appâts pendant le vol du plomb et à l'entrée dans l'eau. Je dois reconnaître que les essences d'huiles de sardine ou autre poisson gras attirent autant les brachyoures que la gent à nageoires.
Quittons l'espace d'un instant la gamme de vos revendeurs habituels pour nous intéresser à ceux qui fondent eux-même leurs lests. Vous pouvez trouver que les modèles chez votre détaillant habituel sont vendus un peu cher. Qui n'a pas enragé après la perte consécutive de 2 bas de ligne (plomb en premier bien sûr) ? Outre la satisfaction personnelle, c'est un peu cette raison qui nous pousse généralement à construire nous-même nos bas de lignes. N'en déplaise à certains vendeurs de moules (pas les coquilllages!), je ne vois pas du même oeil le fait de manipuler du plomb (souvent à mains nues) et la fonte, sans précaution, de ce métal comme le pratiquent encore trop de jeunes pêcheurs, suivant en cela l'exemple de leurs grand-pères.
Cette pratique est dangeureuse ! Trop de brûlures graves en manipulant une vieille gamelle chargée de plomb à 350°C, une queue de vieille casserole qui lâche (eh oui ! à cause du poids), une éclaboussure malencontreuse sur les jambes et on lâche tout ! Pour noircir vos poumons, je dois ajouter les gaz hautement toxiques, inhalés en surveillant la fonte.
A moins que vous ne teniez à vous plomber le sang à vie, laissez faire les profesionnels, ne prenez pas de risques pour quelques euros !
Comment économiser les plombs ? Tout simplement en pêchant sur le sable ! Faites une prospection à marée basse, regardez les alignements, prenez des repères qui ne couvrent pas à marée haute... Et lancez dans des zones exemptes de risques d'accrochage. Ne tentez pas le diable, et si vous voulez vraiment pêcher sur des fonds rocheux, choisissez des écrous ou autres lests "perdables", plutôt que votre dernier grappin flambant neuf de la veille.