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UNE
ALLUMETTE SUR LA BANQUISE... (sur un air connu) |
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De la même manière qu’En-Face tente de nous refiler une version révisée de l’identité française[a], tout ce que les faiseurs d’opinion comptent de carpes farcies nous impose un nouveau baragouinage si standardisé qu’une nouvelle comparaison avec la novlangue d’Orwell paraîtrait déplacée. Néanmoins, les plus avertis des lecteurs auront certainement remarqué un changement d’attitude de la France-d’en-haut[b] depuis quelques mois. En effet, après la multiplication des affaires sordides de meurtres, de braquages, de viols et de combustion spontanée de véhicules, le tout mâtiné des méthodes les plus brutales et barbares ; après une réaction demi-salutaire le 21 avril et la propagande soviétoïde qui a suivi, En-Face a bien dû finir par admettre, entre guillemets prudents et dégoûtés, qu’il existait bien une « surdélinquance des jeunes issus de l’immigration » (© SOS-Racisme). Ce petit billet d’humeur se propose donc de décortiquer quelques uns des plus beaux (et odieux) morceaux de bravoure linguistique de ces dernières années, avant de s’attaquer à la nouvelle parlure officielle, qui traduit un malaise que nous prévoyions depuis longtemps. Qui a dit que nous autres faschistes et raschischtes étions en retard sur notre temps ? Des maladies vénériennement transmissibles. C’est avec un naturel contreplaqué et une langue du même matériau que l’on a cessé d’évoquer, quelque part au début des années 1980, les maladies vénériennes, pour leur préférer les MST, qui ont effectivement bien plus de panache. On a bien compris qu’un acronyme qui cache son nom sert avant tout à cacher sa réalité : le porteur d’une transmission sexuellement vénérienne en est lui-même une et a ce qu’il mérite. Par ce tour de passe-passe, il devient une victime, peut demander des compensations, des campagnes de pub (Be safe), une pipe, le tout aux frais de la collectivité. Fallait-il remettre en cause les goûts très personnels de ceux-là pour la polyfidélité, la non-monogamie, le multiérotisme ? Naaaaaaaan, c’eût été faire preuve d’intolérance (déjà). Du génocide pré-natal. Tout à fait dans le même genre mais en plus odieux et déculpabilisant : IVG. On n’avorte pas, on interrompt un processus. On déshumanise pour mieux accepter une idée qu’on accepterait difficilement autrement. Après dix semaines de temps réglementaire, on est passé à douze ; bientôt à vingt, très certainement. Je propose trois ans. Après tout, le moutard ne prend conscience de lui-même qu’à cet âge-là, il n’est donc pas humain avant. Fuyez les fascistes qui parlent d’infanticide. Famille en kit. Par ricochet, mère-fille a disparu au profit de mère célibataire ou famille monoparentale. Une famille en miettes est en fait reconstituée. Des délinquants mineurs sont des enfants à problème. Tout est à l’avenant, il n’y a pas de mode d’emploi dans la création de ce sabir infect, si ce n’est de choisir des mots à rallonge, si possible bourdieusien. Et c’est accessible à tout le monde. Démocratique, quoi. Avec quoi s’essuient-ils ? Tout à fait d’actualité, les sans-papiers ne seront jamais que des clandestins, à moins d’être encarté au PS, d’avoir des amis au PS et de faire de la mobylette d’appartement avec Michel Moustache. D’ailleurs ils ne violent pas la loi, ils font de la résistance civique. Aujourd’hui, tous ces nuisibles chient en public sur la France et les politiques se contentent de tirer la chasse. On s’en souviendra. Pollution Inc. ou Boîte à pognon SARL. Les responsables marketing l’ont mieux compris que tout le monde. Lyonnaise des eaux sonne trop français, cette petite province du monde. Mettez l’étiquette Vivendi Environnement, on n’y verra bizarrement que du feu. La Cogema ou Framatome ont laissé trop de déchets radioactifs là où ils ne fallaient pas (genre un bord de mer fréquenté) ? Foutez-moi tout ça dans Areva, de toute façon les clients n’ont pas le choix, ça passera. Après la peine de mort, la prison. Pas plus tard que la semaine dernière, un responsable bovin d’une association moustachue, démonteur de McDo en freelance, se prononçait pour l’abolition de la prison, sans doute motivé par le séjour qu’il venait d’y effectuer (mais je m’avance). A la simple question « quoi qu’on fait des meurtriers en attendant ? », il a répondu qu’il existait des « solutions alternatives, car la prison ne reconstruit pas l’individu ». Fort bien. Dans dix ans, voire plus tôt, lorsque les immigrés auront le droit de vote, que l’infanticide sera légal et que je pourrai épouser mon chien (noir), je passerai certainement pour un réactionnaire en demandant le rétablissement de la prison pour tel honnête violeur de fillette, même s’il suit un traitement avec un médiateur en réinsertion sociale, et même si je tente d’expliquer mon inquiétude pour ma fille qui ne s’appellera pas ni Fatima ni Barbara. Magie du français, du pluriel et de la majuscule. Il existait, en une époque révolue, la Culture. Aujourd’hui, il n’existe que des cultures. Voyez ce qu’on perd en majesté et singularité. Etre cultivé était avant tout un idéal à atteindre, aujourd’hui nous sommes déjà culturels. Entendez par-là qu’un gribouillis sur un mur est à la portée de n’importe qui mais mérite déjà sa place dans un musée. A la poubelle l’éducation, l’instruction. Tout se vaut, car s’il fallait porter un jugement de valeur, nous savons tous instinctivement qui serait en bas et qui en haut. En-Face a cassé l’échelle pour masquer cette inégalité. Ils sont tous des enfants d’immigrés. Le summum n’est pas le remplacement d’un mot par un autre, mais la vidange complète de celui-là. On veut faire taire les racistes ? C’est simple, le racisme n’est pas une opinion, le FN n’est pas un parti, le Français n’existe pas (donc n’importe qui peut l’être). C’est d’ailleurs parce que le Français n’existe pas qu’on peut en fabriquer à la chaîne. Comment ça, la natalité baisse ? Et bien il suffit de pallier le manque en important ce qu’il faut de tiers-monde et l’affaire sera réglée par le miracle de l’administration et du coup de tampon sur le passeport (bientôt en salles : Mouloud et le tampon formidable). Si être français n’est plus aujourd’hui qu’une question de papier, alors la France n’est plus rien. Il ne fallait pas moins qu’une réécriture de l’histoire pour arriver à de pareilles aberrations, une négation complète de l’identité française, pour que nos marmots pensent être semblables à Rachid et Bouba. Ainsi seulement s’explique le régime slimfast des manuels d’histoire, la disparition de ceux-là des ancêtres Gaulois auxquels Rachid ou Bouba pouvaient effectivement difficilement s’identifier. La société nouvelle, métissée et mondialisée, contrairement à ce qu’on prétend, ne renforcera pas les échanges culturels, elle les abolira et ne se réalisera que dans l’amnésie de son propre passé, en contradiction totale avec le devoir de mémoire dont on nous rebat souvent les oreilles. Cher Lecteur, à ce stade tu as les oilles déjà bien farcies de tout ce dégueulis, et as bien compris la stratégie de conquête de parts de marché du client-électeur qu’implique une telle manipulation de la langue. Il est possible de dater ce processus de lobotomisation du début des années 80, mettons mai 81 pour donner un chiffre rond. Mais les faits sont têtus, comme disait Lénine, et la vérité, chassée par la porte, revient souvent par la fenêtre. La vérité, ici, c’est l’exaspération des Français face à la dégradation systématique du cadre de vie, de la sécurité dans certains quartiers, de l’intolérance à l’odeur de pneus brûlés, de la dénégation systématique de l’identité des fouteurs de merde. Il aura bien fallu taper très fort et très longtemps sur leur tête pour avoir une réaction, mais elle est enfin venue, et En-Face commence bien à sentir qu’il faut corriger le tir pour ne pas perdre ses positions. On n’en est pas encore à dire que les noirs et les bougnoules sont des nuisibles, mais qu’il existe « une surdélinquance des jeunes issus de l’immigration ». Acceptons ce progrès pour ce qu’il est : modeste mais plein de vérité. Pour te convaincre, Lecteur, de ce bouleversement rhétorique, tape les mots-clefs surdéliquance et immigration dans google, et oh ! divine surprise, tu n’atterriras pas sur un site du MNR ou du FN, mais sur des articles du Monde, de l’Humanité et de toute sorte d’instituts très officiels approuvés casher. Bien sûr, les Verts estiment encore que « [la] suspicion généralisée à l'égard des étrangers et le faible degré d'interconnaissance entre cette population et les forces de l'ordre n'incitent pas ces dernières à la mansuétude. » (ici en VO), mais certains sont un peu long à la détente. D’ailleurs le score des Verts aux présidentielles plaide dans ce sens. Pour être plus concret encore, j’ai décidé d’enregistrer dès aujourd’hui les mouvements de recul les plus significatifs d’En-Face, les bastions que nous bombardons sans cesse et qui finiront bien par céder un jour. Au plat du jour, les viols collectifs. En novlangue, les tournantes. Vous trouverez ici un rapport réalisé par un organisme placé sous la double tutelle des ministères de la recherche et de la santé. Il aboutit à des résultats prévisibles et prévus depuis longtemps par notre bord, il est une nouvelle claque à tous les troufignoleurs d’adjectifs et les borgnes volontaires. Je vous ponds ici même une version reader’s digest dudit rapport : Sur quatre violeurs : – Les deux premiers écoutent du raï. – Le troisième écoute du rap. – Tous sont des échecs scolaires, et plus globalement sociaux ; la première catégorie partage la même religion que Ben Laden. – Ils connaissent toujours l’identité de la victime. Au vu de l’énoncé, nous pouvons constater trois choses. – Primo, ce que nous savions instinctivement se voit confirmer par l’étude rationnelle des faits : trois fois sur quatre, ces pratiques barbares sont le fait de « jeunes issus de l’immigration ». C’est ce même instinct qui fait que nous évitons souvent la fréquentation de quartiers à forte mixité sociale, malgré toutes les accusations de racisme et de xénophobie, malgré tous les reportages à la télé sur l’intolérance et les campagnes de pub sur les panneaux Decaux. Et cela marche aussi pour les donneurs de leçons d’En-Face, qui se font moins agresser soit 1) parce qu’ils sont eux-mêmes des agresseurs (type adeptes de tournante), 2) ils (i.e. présidents de ligue, vierges effarouchées, députés de gauche…) font comme nous et écoutent la sagesse de leurs tripailles et ne foutent pas un début d’orteil dans ces décharges périurbaines. – Secundo, ces viols sont différents de ceux qu’on connaissait des autres viols collectifs : les agresseurs connaissent leur victime et opèrent toujours selon les mêmes schémas ; les tournantes ne sont donc pas une évolution du viol collectif déjà existant, mais s’y ajoute. Voilà donc une forme de délicieuseté que nous a apporté le métissage. Dans tous les cas, je propose la seule solution digne : éradication. – Tertio : malgré le progrès que constitue ce rapport, et bien qu’il n’ait pas donné lieu au tapage outrancier qu’il méritait à la télé, on refuse encore de s’intéresser à l’identité de la victime pour ne s’intéresser qu’au cas social des agresseurs. Une étude de l’origine ethnique des demoiselles m’intéresse au plus haut point, et je suis prêt à parier, instinctivement, que sa teneur en mélanine sera très basse. Nous constatons bien les progrès, pénibles, laborieux, rageurs, des lideurs d’opinion. Ils marchent à reculons, ne voient pas le précipice derrière. Gageons qu’il viendra à eux rapidement. Qu’est-ce qui motive En-Face ? Je l’ignore totalement. Je sais simplement que son objectif est de foutre à l’eau la bicoque Nation, tandis que notre bord tente avec ses modestes seaux de rejeter à la mer tout ce qui peut l’être (ne voyez pas là une ébauche de programme politique). En attendant, rions encore de les voir devenir les négationnistes de leur propre histoire, de leurs propres combats, de leurs sales mensonges. Lors de la victoire définitive, même s’ils se taillent une moustache au carré et se mettent à chanter en allemand, chaque centime (en €) de la monnaie de leur pièce se rendra. Les pirouettes et volte-face bredouillantes vont se multiplier, ils feront un pas en avant, deux en arrière ; ils crachouilleront à demi-mot d’autres vérités, de rage se corrigeront en nous insultant ; beaucoup de mouches auront encore mal au cul, mais au final on bottera le leur. Amen. Arsène Delace
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