le singe (suite)

 

 Sommes-nous les seuls a parler
C'est entendu, les grands singes ne « parlent » pas comme nous : ils ne disposent pas de l'appareil vocal adéquat. Qui plus est, leur cerveau, trois fois plus petit que le nôtre, ne leur permet pas de dépasser l'intelligence d'un enfant de trois ans. « Mais les recherches auprès des bonobos, des singes dont il ne resterait que quelques milliers d'individus dans les forêts de l'est du Congo, sont tout de même troublantes », dit Stewart Shanker, professeur de philosophie et de psychologie à l'université de York, qui participe à des expériences avec ces singes pour mieux comprendre l'autisme et l'aphasie chez les enfants. Dans le grand arbre de l'évolution, les bonobos (et les chimpanzés) forment le dernier embranchement qui sépare les primates des hominidés. Nous partageons avec eux 99 % de notre patrimoine génétique, un petit pour cent de différence qui nous permet tout de même de bien nous démarquer !

Comme nous, ces grands singes sont bipèdes, et leur cerveau possède les zones où le langage semble se concentrer chez l'homme : les aires de Broca et de Wernicke. Leurs capacités cognitives sont suffisantes pour comprendre des modes de communication complexe. Kanzi, un bonobo élevé par la chercheuse Sue Savage-Rumbaugh, au Centre de recherche sur le langage en Géorgie, est capable de comprendre plus de 500 mots d'anglais, agencés en phrases structurées (sujet-verbe-complément). « Kanzi peut aussi, grâce à un tableau de symboles, communiquer plus de 200 concepts », dit Stewart Shanker, convaincu que les bonobos avec lesquels il a travaillé essayaient de prononcer son nom.

Des observations menées en milieu naturel laissent entendre que ces singes utiliseraient des « marqueurs » dans la forêt pour indiquer, par exemple, le chemin vers la nourriture aux autres membres du groupe. « Cela signifierait qu'ils sont naturellement sensibles à l'abstraction et à la sémiologie », dit Stewart Shanker. D'autres recherches récentes indiquent que ces singes posséderaient une « théorie de la pensée ». Autrement dit, ils ont conscience de leur propre pensée, et de la nôtre. « On a testé leur capacité à mentir ou à communiquer sur quelqu'un d'absent, sur le passé ou l'avenir. Dans tous les cas, les résultats sont positifs », dit Stewart Shanker.

Aucun bonobo n'arrive cependant à la cheville d'un enfant humain qui devient un « as » du langage à l'âge où il fait pourtant encore pipi au lit ! Mieux : le petit humain joue avec la langue, en inventant sans cesse de nouveaux mots, comme les adultes. Si brillant que soit Kanzi, le génie de la langue lui échappera toujours.


Le gorille des montagnes

Ils vivent dans la chaîne des volcans Virunga, réserve naturelle divisée en trois grandes parties :

Le Parc National des Virunga, situé au Zaïre
Le Parc National des volcans au Ruanda
La réserve des gorilles de l'Ouganda

 

C'est cette espèce très menacée et découverte seulement en 1902 qu'a étudiée Dian Fossey au centre de recherches Karisoke. George Schaller en avait dénombré environ 450 en 1959. Après une décrue significative dans les années 60, leur nombre a progressivement réaugmenté, pour atteindre environ 650 animaux aujourd'hui.
Le repeuplement des gorilles ne peut être qu'assez lent, car en plus de la mortalité non naturelle, la femelle ne peut mettre au monde que 6 ou 7 petits dans sa vie (la période d'allaitement après la naissance est de 3 ans).

Les gorilles vivent en groupe avec à la tête de chaque groupe un "dos argenté", mâle dominant appelé ainsi à cause des poils de son dos de couleur gris clair (qui apparaissent vers l'âge de 11 ans). Il veille sur le groupe, rythme ses déplacements et choisit et protège ses femelles. La mort d'un dos argenté crée en général l'éclatement du groupe.
Le gorille passe beaucoup de temps à chercher sa nourriture. Il est végétarien et se nourrit de feuilles, de fleurs, d'écorces, de racines, de fruits et de pousses de bambous. Quand il ne mange pas, le gorille se repose (au soleil si possible), joue ou se déplace dans la montagne. Il confectionne chaque jour un nouveau nid à l'aide de branches et de plantes, soit par terre soit dans un arbre.

Pour étudier et reconnaître ses protégés, Dian Fossey se servait des excréments trouvés dans leur nid pour les suivre médicalement et déterminer leur âge. En outre, chacun des gorilles pouvait être identifié de manière certaine grâce à ses empreintes nasales. 


 

Évolution de la situation

Depuis Dian Fossey (assassinée en 1985), de nombreuses organisations internationales - comme la fondation Digit qu'elle a créé du nom d'un de ses protégés assassiné - ont poussé le gouvernement ruandais à entretenir des patrouilles anti-braconnage et à mettre en place un programme d'éducation destiné à faire prendre conscience de l'importance de la sauvegarde de l'espèce aux ruandais.
Le braconnage, même s'il diminue, continue encore malgré les lourdes peines de prison encourues par leurs auteurs, qui tuent aussi indirectement les gorilles par des pièges à antilopes.

Les braconniers et les collectionneurs ne sont pas les seuls responsables de la diminution du nombre des gorilles. En effet, la superficie du parc naturel occupé par les gorilles a été réduite en raison de la nécessité pour la population d'acquérir de nouvelles terres fertiles.
De plus, la culture du pyrèthre (plante nécessaire à la fabrication d'un insecticide, destinée à l'exportation) sensée enrichir le Ruanda, a obligé elle aussi à défricher la forêt et a donc privé les gorilles d'une partie de leur parc naturel.
Le gorille est donc obligé de chercher sa nourriture de plus en plus haut là où le climat est plus froid et plus humide et où les plantes sont plus rares. Or les gorilles sont très sensibles au froid et à l'humidité, qui provoquent chez eux de nombreuses maladies, notamment la pneumonie.

FAIT PAR LOUIS le 18 novembre 2002

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Mis à jour le 05 décembre, 2002