Au rythme actuel,
les espaces forestiers d'Asie du Sud-Est, habitats des
orangs-outans, auront disparu en 2030, d'après les
calculs du PNUE (Programme des Nations-Unies pour
l'Environnement). La situation des grands singes
d'Afrique serait légèrement moins dramatique. En 2030,
seulement 10 % de l'habitat des gorilles serait encore
relativement préservé. Les proportions sont de 8 % pour
les chimpanzés, de 4 % pour les bonobos et de moins
de 1 % pour les orangs-outans. Les scientifiques
du PNUE, dont l'étude porte sur les grands singes (bonobos,
chimpanzés, gorilles, orangs-outans) à l'échelle
mondiale, ont utilisé une méthode dénommée Globio,
prenant en compte des critères plus variés que la
plupart des études menées jusqu'alors. Globio va en
effet au-delà des critères tels que l'espace occupé
par les exploitations minières, les routes ou d'autres
constructions ou activités humaines. Elle inclut les
perturbations liées au bruit et la fragmentation de
l'habitat.
Des
routes sont en cours de construction dans les quelques
forêts primitives encore existantes d'Asie du Sud-Est et
d'Afrique, pour raison d'extraction de bois, de pétrole
et de minerais, a déclaré le Dr Klaus Toepfer,
directeur exécutif du PNUE. Les constructions incontrôlées
de routes dans ces espaces fragmentent et détruisent les
derniers lieux de vie des grands singes. Il devient alors
plus facile pour les braconniers de chasser les adultes
pour leur viande et leurs petits pour alimenter le
commerce illégal des animaux de compagnie, précise Toepfer.
Il n'est
pas trop tard cependant pour stopper l'exploitation
sauvage de ces forêts, affirme-t-il. Cela permettrait
non seulement de sauver les grands singes mais aussi des
centaines d'autres espèces, et de protéger de surcroît
les moyens de subsistance de populations dépendant de la
forêt au quotidien.
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