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2 août 2002, White Fish |
Très belle journée de vélo… on est toujours sur la route 17 et il y a beaucoup
de circulation et de bruit. On commence à être saturé des autoroutes et on
a hâte d’arriver sur nos petites routes de campagne. C’est la saison des
bleuets, il y a des stands à plusieurs endroits.
On commence à calculer les jours et les distances qui nous séparent de
Québec. Je pense que l’équipe a hâte de rentrer chez soi.
L’odomètre indique 72 Km, c’est ma première journée complète.
Un jour à la fois,
Chantal
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3 août 2002, North Bay |
Aujourd’hui, nous apprenons que c’est une fête civique à North Bay, en même
temps qu’un festival très populaire, qui dure trois jours.
Nous rencontrons à l’heure du dîner Ghislaine et Yvan, un couple de
Magog, qui se rendent à Sault Ste-Marie pour visiter leurs fils. Ils
sont très intéressés par le récit de notre voyage et Ghislaine nous
raconte son voyage en Hollande avec une amie.
En repartant, nous tournons vers l’ouest et je reconnais la voie
ferrée que nous avions traversée ; je regarde dans mon miroir pour
avertir Chantal que nous sommes dans la mauvaise direction, mais je ne la
vois pas . Je freine pour l’attendre, mais elle est juste derrière moi du
côté droit ; elle n’a pas le temps de décrocher ses chaussures des pédales
et tombe sur la chaussée. Au même moment, un camion passe et l’évite par
miracle. Elle se relève sans aucune égratignure et elle n’est pas rivée
à son vélo ; elle ne comprend pas comment c’est possible.
Après cet événement fâcheux, nous continuons jusqu’à ce que nous
rencontrons Pierre qui nous attend, avec beaucoup de patience comme
toujours, et nous terminons notre trajet avec 60 KM, il est 2 heures p.m.
Je prends la décision de continuer jusqu’à North Bay en motorisé pour nous
éviter de rouler demain dans cette même situation d’enfer. Demain, je
prends congé, après 8 jours d’affilée sur cette route achalandée et
dangereuse.
J’ai bien hâte d’arriver à Kanata, chez Stephane et Colleen. Encore une
semaine et nous rentrons dans la province de Québec.
Avec ma puissance supérieure, tout est possible,
Gisèle
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4 août 2002, Mattawa |
Gisèle prend congé après huit jours consécutifs de vélo. Je prends la route
seule et continue sur la 17 est, en espérant qu’il va y avoir moins de
camions sur la route, puisque nous sommes un dimanche.
Comme je suis seule, je prends le temps de cueillir des framboises sur le
bord de la route, c’est ma collation. A l’heure du dîner, je m’arrête
dans une halte sur le bord de la rivière Ottawa.
Au bout d’une demi-heure, je me fais dépasser par deux cyclistes de 50 et 60
ans comme nous ; je suis chanceuse, ils parlent français. J’engage la
conversation et je leur dis ce que je fais ; ils sont contents de me
parler, car ils s’entraînent pour faire cette traversée du Canada l’an
prochain, mais de façon autonome, en camping.
Je leur laisse l’adresse de notre site web et leur souhaite de réaliser
leur rêve.
Je termine ma journée après 70 Km.
Un jour à la fois,
Chantal
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5 août 2002, Stonecliffe |
Départ à 7 heures 30 a.m., afin d’éviter le trafic de ce long week-end, sur
la 17 est. Jusqu’à 10 heures 30 a.m., tout va bien. Après, ça se gâte car
à certains endroits, on n’a même pas d’accotement et la circulation augmente.
On est comme saturées de cette route qui nous fait suer. Par contre, les
campings sont beaux.
Notre garde-manger est vide et nous ne pouvons refaire nos provisions,
les épiceries sont fermées à cause de la fête civique. Pour souper ce
soir, nous allons nous contenter de puiser dans nos réserves de conserves.
Un jour à la fois,
Chantal
A chaque jour, je suis consciente que j’ai pris les bonnes décisions,
en essayant de m’adapter aux changements qui s’imposent. Aujourd’hui,
les côtes sont aussi imposantes que dans les Rocheuses et je suis
satisfaite de faire moins de Km.
Les distances moins longues nous permettent de mieux jouir des sites
de camping, qui sont de plus en plus dans la nature et près de l’eau.
Le camping Pine Valley, où nous sommes ce soir, est magnifique, avec
ses grands pins tous droits et très vieux.
Ce rythme nous permet de nous reposer et de repartir remplies
d’énergie pour une autre journée. Le vélo est un moyen de nous transporter
d’un lieu à un autre, mais ce n’est pas uniquement cela qui est important
dans ce voyage. Les belles rencontres que nous faisons à chaque jour me
nourrissent et me comblent davantage que le nombre de Km parcourus dans
une journée.
Avec ma puissance supérieure, tout est possible,
Gisèle
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6 août 2002, Petewawa |
Ce matin, je pars seule et le lieu de rencontre est Petawawa ; j’y arrive
à 11 heures a.m.
Il n’y a pas de bureau d’information touristique et le cellulaire de
Gisèle a besoin d’être rechargé. Heureusement, je peux utiliser une
carte d’appel pour informer mes équipiers où je suis rendue. C’est ce
que je trouve le plus stressant, de nous retrouver dans une ville quand
nous n’avons pas nos repères habituels.
Nous trouvons une bibliothèque pour envoyer nos textes et prendre nos
messages e-mails. Pierre et Gisèle ont enfin pu faire une épicerie ce
matin ; au menu de ce soir, il y a donc du saumon et du riz aux légumes,
accompagnés d’une bouteille de vin, bien sûr.
On a finalement trouvé un camping municipal à Pembroke. On est en
bordure du lac des Allumettes et il y a une piste pour les piétons
et les vélos.
J’ai roulé 71 Km.
Un jour à la fois,
Chantal
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7 août 2002, Fitz Roy |
Enfin, nous avons quitté la route 17 définitivement, le cauchemar est
terminé, le meilleur est à venir. Nous partons de Pembrooke sur des
belles petites routes de campagne, j’en ai tellement rêvé que j’apprécie
chaque moment, c’est un pur délice. Je peux regarder le paysage, les
petites fermes, les coquettes maisons fleuries, ainsi que les animaux
dans les champs. C’est tellement plus plaisant que de se concentrer
sur la ligne blanche de la route, afin d’éviter les camions qui nous
frôlent dangereusement.
Nous nous arrêtons pour notre collation et nous trouvons une maison où
il y a une affiche qui annonce des fruits et légumes biologiques à
vendre. Les propriétaires sont absents, mais ils ont pensé à un
système ingénieux pour satisfaire leurs clients. Sur une table à côté
de leur marchandise à vendre, il y a un bocal en verre avec de la monnaie
et un carton qui dit : prenez ce que vous voulez et déposez l’argent.
C’est une grande marque de confiance pour ceux et celles qui achètent
leurs produits.
Tout au long du parcours, les chiens aboient lorsque nous passons, mais
ils sont gentils. A Forest Falls, nous faisons un arrêt pour aller prendre
nos messages dans une librairie, mais c’est fermé pour les vacances.
Par contre, nous rencontrons un jeune homme du nom de David Charbonneau
qui nous fait visiter le musée de la place ; c’est une belle rencontre
et nous profitons d’un bel emplacement pour dîner.
Nous continuons notre route pour aller à la rencontre de Pierre. Il
est 2 heures 30 p.m. et nous terminons avec 76 Km.
C’est une journée parfaite que nous attendions depuis longtemps.
Avec ma puissance supérieure, tout est possible,
Gisèle
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8 août 2002, Kanata |
Aujourd’hui, je me lève et j’ai hâte de partir pour Kanata, où je vais
rencontrer Stéphane, Colleen, Mélissa et Emma.
J’ai retrouvé le plaisir de faire du vélo, je me sens comme un poisson
dans l’eau, un oiseau dans le ciel, un animal dans la forêt, je me sens
libre, sans aucun stress. Je pars seule pour la journée, car Chantal a
de nouveau mal au bas du dos ; elle doit prendre quelques jours de repos
si elle veut rentrer à Québec en vélo.
Après deux heures de vélo, je m’arrête dans un café du nom de « Heart
and Soul » pour prendre une tisane et un muffin, offerts gratuitement
par le propriétaire. Je continue sur Dunrobin road qui vient tout juste
d’être ré-asphalté et je me dis que ça ne peut être une plus belle façon
de célébrer mon arrivée à Kanata.
Vers 1 heure p.m., je circule dans les rues avoisinantes de la maison de
Stéphane et je savoure ce moment tant attendu d’arriver chez lui, en
excellente forme et fière d’avoir parcouru tous ces kilomètres, depuis
près de deux mois.
A mon arrivée, il y a des ballons rouges et blancs, un drapeau du
Canada dessiné par Mélissa, ainsi que des caméras qui immortalisent ce
moment unique. Je suis accueillie par toute la famille, y compris Terry
et Margaret, les parents de Colleen, ainsi que Pierre et Chantal qui
m’avaient devancée sur la route.
Un bon repas nous est servi par Colleen et Margaret ; ensuite, nous
profitons d’une baignade dans la nouvelle piscine. Quel bonheur de se
retrouver avec ceux et celles que l’on aime.
Nous passerons trois jours ici, afin de permettre à Chantal de se remettre
sur pied. Gaby, son mari, doit venir lui rendre visite pour deux jours.
Ma journée de vélo se termine avec enthousiasme et euphorie, l’odomètre
indique 50 Km de plaisir.
Avec ma puissance supérieure, tout est possible, même l'impossible ...
Gisèle
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