ORGANISATION ET PRATIQUE SPORTIVE AU BENIN
(de 1945 à nos jours)
Ancienne colonie française,le Dahomey faisait partie de l'Afrique Occidental Française (AOF),
et les services centraux étaient regroupés à Dakar (Sénégal) où résidait le gouverneur général de l'AOF.
Chaque territoire colonial avait à sa tête un gouverneur qui relevait administrativement de Dakar.
A l'image de l'administration de l'époque (fortement centralisé), l'organisation du sport ne pouvait échapper
à l'autorité de ces pouvoirs centraux.
Il était créé un haut commissariat à la Jeunesse et au Sport pour pouvoir organiser les compétitions,
les sélections et les stages.
1. Les Activités sportives dans la colonie.
Chaque année était organisé à Porto-Novo la quinzaine du Challenge qui regroupait l'ensemble des sportifs et
tous les cercles de la colonies du Dahomey.
Une sélection des meilleurs éléments dans chaque discipline: (Athlétisme - Football - Basket-ball - Handball)
avait l'honorable mission de représenter le Dahomey au championnat e l'AOF à Dakar.
Ce championnat permettait de former les équipes de l'AOF pour participer aux championnat français.
2. Après l'indépendance.
L'indépendance n'a pas introduit une rupture dans le système d'organisation du sport au Dahomey.
A la recherche de sa propre identité la Dahomey adhère à tous les mouvements sportifs nternationaux pouvant
lui servir de cadre d'expression.
Malgré son indépendance, la France continuera son oeuvre d'intégration dans le mouvement sportif mondial.
La participation du Dahomey aux Jeux de l'amitié en Avril 1960 à Tamatave ( Madagascar), en décembre 1961
à Abidjan (CI), avril 1963 à Dakar (Sénégal, puis juillet 1965 à Brazzaville (Congo), l'a lentement mais sûrement
intégré au sport international.
Classé:
- 5e sur 19 nations et 2 médaillles d'or, à Tamatave 1960,
- 4e sur 17 dont la France, 2 mé;dailles d'or, aux Jeux d'Abidjan 1961,
- 11e sur 22 avec seulement 1 mé;daille d'or et 1 de bronze,
Le sport et la culture étaient les rares secteurs où les jeunes nations pouvaient rivaliser avec les puissances
coloniales.
L'instance suprême du sport à la veille de l'indépendance était l'Inspection de la Jeunesse et des sports.
En 1961, elle fut érigée en Direction de la Jeunesse et des Sport. Ainsi parut en 1961, la 1ere Charte des sport
au Dahomey. Champion toute catégorie en "coup d'état" le sport à l'image du pays, basculera, à chaque secousse,
de la tutelle du Ministère de l'Éducation nationale, au Ministère de l'information, pour retomber sous le
contrôle d'un Commissaire Général à la Jeunesse et au Sport, avant de retrouver en 1970 un Haut-commissaire .
notons qu'en 1964, fut créée pour la première fois un Ministère de la jeunesse, des sports et du Tourisme.
Entre 1961 et 1964, voici la liste des fédérations sportives nationales du Dahomey:
1- Fédération Dahoméenne d'athlétisme, Président M JOHNSON Jules
2- Fédération Dahoméenne Basket-ball, Président M MABUDU Léonard
3- Fédération Dahoméenne Boxe, Président M D'ALMEIDA Auguste
4- Fédération Dahoméenne Boules, Président M AKINDES Clovis
5- Fédération Dahoméenne de Cyclisme, Président M DARBOUX Charles
6- Fédération Dahoméenne de Football, Président M IMS Norbert
7- Fédération Dahoméenne de Handball, Président M DO REGO Emile
8- Fédération Dahoméenne de Volley-ball, président M DA CRUZ Romulus
9- Fédération Dahoméenne de Judo, président MAHOUASSOU Bernard
10- Fédération Dahoméenne de Lawn-Tennis, President M LIGAN Germain
11- Fédération Dahoméenne de Tennis de Table, Président M BANKOLE Albert
et aussi la Fédération Sportive Scolaire et Universitaire du Dahomey dont le Secrétaire Général
était M Nathaniel BAH.
Voici également la liste des Clubs qui participaient aux compétitions nationales: (toutes disciplines confondus)
A PORTO-NOVO:
- Étoile Sportive
- Association Sportive et Amicale (ASSOO Porto-Novo)
- Naval Club
- Essor Sportif
- Union musulmane
- Postel Sport
- Renaissance Sportive
A SAKETE: SANOVA Sport
A POBE: Jeunesse Sportive de Pobè
A COTONOU:
- Association Sportive de Cotonou (ASSOO Cotonou)
- Alliance Sportive de Cotonou ---- &Eaacute;quipe Saint-Michel
- Athlètic Club de Cotonou
- Olympic Club
- Renaissance Sportive de Cotonou
- Union Musulmane de Cotonou
- Équipe militaire du Camp COMPEERRAT(Camp GHEZO)
A OUIDAH:
- Association Sportive de Ouidah
- Olympic Club
A ALLADA: Etincelle d'Allada
A ABOMEY: Dynamo Club
A BOHICON: Renaissance de Bohicon
A COVE: Espoir de Covè
A PARAKOU:
- Union Sportive de Parakou ( USP)
- Borgou
A KANDI: Terrible Petits Joueurs de Kandi ( T.P.J.K.)
A DJOUGOU: Équipe de Djougou
A NATITINGOU: Équipe de natitingou.
Le Championnat national ne couvrait pas tout le pays se limitait aux départements du sud.
Un bilan plutôt décevant pour la période de 60 à 70.
Les équipes de football les plus brillantes, ASOO "KOTATO, ETOILE sportive de Porto-Novo,
ASSO Cotonou et ALLIANCE pour ne citer que celles-là ne parvenaient à dépasser les tours préliminaires
des Coupes d'Afrique. Leséquipes du TOGO, du Nigeria et de la Haute Volta prenaient toujours le dessus.
Les performances en Athlétisme ne sont pas meilleures. Pourtant la Boxe semblait avoir des résultats
encourageants, avec des représentant comme Expédie MONTCHO ou AGBODJALOU.
Le Basket national avait pris la 9e place sur 10 lors de son unique participation à une coupe d'afrique
des nations en 1974 à Bangui.
3- La Période Révolutionnaire(1972 -1990)
La Révolution militaire du 26 octobre 1972, marquera une rupture radicale avec le passé,et se traduira
dans le domaine sportif par la reforme du système sportif colonial et néocolonial en introduisant l'ordonnance
76-16 du 29 mars 1976 portant institution d'une Charte des sport en République Populaire du Bénin.
D'inspiration socialiste, il précise dans son préambule "Le sport est un instrument politique de premier choix,
il doit être démocratique et populaire. Son organisation incombe à l'État.
Comme il se doit, toute l'institution sportive va être politisée et même surpolitisée au point de créer des
problèmes tant au niveau de l'administration et de la gestion, qu'au niveau des relations avec les institutions
continentales et internationales.
Désormais, les rapports entre fédérations et ministère chargé des sports deviennent des rapports de totale
sujétion en faveur de ce dernier.
La lutte sans merci que se livrent à tous les niveaux, les forces "révolutionnaires" et les forces
"réactionnaires" aura son importance dans la nomination des personnes chargées de l'administration et de
la direction des associations sportives. Puisque leur choix doit être approuvé conjointement par les Autorités
Locales et la Direction des Sports.
Cette pratique se généralisera, même dans la sélection des meilleurs éléments qui formeront les équipes
de quartiers de ville et des villages, puis des communes, des Districts, des provinces et des Equipes nationales.
Du village au quartier de ville jusqu'au niveau du district, ce sont les responsables politico-administratifs
qui dirigent les associations et les sélections en leur qualité de membre de droit.
La presque totalité des dirigeants de ces instances sportives sont des fonctionnaires de l'État et ne sont rien
que le prolongement des tentacules politico-administratives de l'État révolutionnaire
Peut-on faire un Bilan de cette triste période ?
la "valse des ministres" en matière de sport et les changements fréquents de la tutelle ministérielle du
sport n'ont pas permis de mettre en place une politique de développement du sport sur long terme.
Pourtant, pris en charge par l'État entre 1972 et 1990, le sport béninois, envisagé comme un "sport de masse"
(charte de 1976) n'a pu se développer de façon harmonieuse sur toute l'étendue du pays.
4- Le système actuel.
Répondant aux recommandations de la Conférences Nationale, les États généraux de la Culture, de la Jeunesse
et des Sports du 02 au 05 Mai 1999 ont fixé les grandes orientations que doivent désormais prendre les
activités sportives et de jeunesse.
L'adoption de la nouvelle Charte des sports et la création d'un Ministère spécifique aux affaires sportives
traduisent la volonté de l'État béninois d'accorder une place de choix à ces secteurs considérés à tort,
ces dernières années, comme marginaux.
Contrairement à la philosophie sur laquelle s'appuyait la Charte 76-16 du 29 mars 1976 -(RPB),
les nouveaux textes 91-008 - 1991 prônent une organisation basée sur l'association sportive au sein d'un
système fédéral autonome.
Ces nouvelles dispositions doivent favorisé normalement la mise en place d'une réelle politique de
développement du sport conduisant à de meilleurs résultats sportifs.
Puisque la relation entre l'État et le Mouvement sportif devient contractuelle, ainsi se sont les sportifs eux-même,
qui prennent en charge leur propre avenir au sein d'un mouvement associatif.
Les résultats obtenus ça et là, dans le domaine du sport, et surtout les différentes crises, ayant secoué
les fédérations de Tennis, de Basket-ball de Judo, etc...nous démontre qu'il n'y a pas eu de rupture avec les
anciens textes.
Certes, les structures prévues par les textes officiels ont été mises en place mais les acteurs ont conservé
les mêmes principes de fonctionnement. La dépendance des fédérations vis-à-vis des finances
publics entraîne la reproduction du système contrôlé par le haut, système hérité de l'ère révolutionnaire.
L'inadéquation des choix politiques de l'État avec les attentes des fédérations et du CNOSB entraîne un
certain immobilisme.
(SOURCE:)
- GOUDA (S.). - Analyse organisationnelle du sport dans un pays d'Afrique Noire:
le Bénin, thèse Doctorat troisième cycle, Grenoble, UJF, 1986.
- BABA MOUSSA (A. R.). - Sport et intégration sociale de la jeunesse au Processus de développement,
Porto-Novo, INEEPS, 1991.