LA FORCE DU DESTIN
(Card Captor Sakura, l'origine)
DOMINIQUE
EPISODE 2
Jour de repos
- Quelle journée, sourit Charles en récupérant son vélo.
Le soleil était bas sur l'horizon et les deux hommes quittèrent le lycée après avoir discuté longuement avec le directeur.
- Si tu veux, ce soir, je fais à manger, proposa Dominique.
- Merci mon grand, mais je crois que c'est à Eglantine de s'y coller. Et elle attend son tour avec tellement de ferveur. Tu verras!
Dominique sourit et ils s'éloignèrent sur le pavé.
Dans la soirée, on frappa à la porte de la pension. Maggie alla ouvrir et accuillit la jeune femme aux cheveux bruns, cachée derrière ses lunettes de soleil.
- Dominique? le héla la femme en tablier. C'est pour toi.
- Tu attendais une visite? lança Charles dans l'entrebâillement de sa porte au passage de Dominique.
- Non... souffla-t-il en le dépassant.
- Ah, fit simplement le jeune professeur en refermant sa porte.
En arrivant en bas, Dominique trouva Naomi dans l'entrée.
- J'espérais que tu serais là... dit-elle en esquissant un timide sourire.
- C'est ici que je vis. Alors tu avais de grandes chances de me trouver.
- Ca te dirait de sortir?
- Tu sais, c'était ma rentrée aujourd'hui et je dois préparer mes fiches. Je n'en ai pas eu le temps avant.
Elle fit la moue et le dévisagea, l'oeil coquin:
- Pour moi... En plus, demain, il n'y a pas cours! Tu auras tout le temps dans la journée.
- Naomi, tu exagères, je ne suis même pas prêt.
Elle battit des cils en élargissant son sourire et il fit un pas en arrière, comme pour s'éloigner d'un sort jeté en toute hâte sur lui... Mais il eut beau reculer, il arrondit le dos en soupirant.
- Je sens que tu y tiens, alors... c'est d'accord.
Elle se redressa et lui fit un signe de tête en recouvrant son sérieux.
- J'y tiens, en effet.
- Tu m'attends? Le temps d'enfiler quelque chose de plus soigné, fit-il en jetant un oeil à son pantalon déchiré aux chevilles.
Il se précipita dans l'escalier et ouvrit son armoire. Charles ouvrit sa porte, un classeur à la main et un stylo entre les dents. Il haussa les sourcils en observant son collègue et ami se préparer.
- C'est qui...? Naomi?
- Hu, hu, répondit Dominique en portant entre les dents un cintre et sa ceinture. Il changea de pantalon et enfila une veste.
Charles sourit et l'arrêta dans le couloir, avant que Dominique ne descendît l’escalier. Il passa une main sous son col et le redressa. Leur regard se croisèrent et Charles lui sourit:
- Amusez-vous bien. Ce serait chouette que tu tombes enfin sur la perle rare...
- Merci. Mais...
Charles lui tapota l'épaule et le regarda sortir.
- Je suis prêt, entendit-il. Où va-t-on?
- Dans le centre? Je connais une boîte très sympa...
- Tu m'entraînes en boîte? Toi?
Charles sourit en refermant sa porte. « Amuse-toi bien, mon ami »
Tôt sur le matin, les deux amis marchaient dans les rues. Naomi s'était pendue au bras de Dominique et, en longeant les résidences, elle éclata de rire.
- Si, je te jure, affirma Dominique. Et c'est depuis ce jour que je me suis promis d'avoir des enfants... Quelle pauvre homme, quand j'y pense...
- Tu blagues? C'est toujours ainsi... avec les hommes!
Son ton était devenu plus sérieux et elle desserra son bras:
- Tu veux donc des enfants.
- Pas toi?
- Si, bien sûr que si... mais tu dis ça, comme si tu savais avec qui...
Il sentit toute la peine qui faisant vibrer sa voix. Il soupira et regarda, au loin, le fond de la rue bordée de cerisiers.
- Non, je ne sais pas encore qui est celle qui me fera ce plaisir. Mais je suis persuadé qu'elle n'est pas si loin.
Elle sourit en levant les yeux vers lui et elle comprit à son regard errant qu'il parlait de quelqu'un d'autre. Une inconnue, quelqu'un qui n'en savait peut-être rien non plus. En tout cas, ce n'était pas elle. Selon lui.
- Tu es un romantique qui attend ta princesse charmante...
- Je crois surtout être la proie de mes intuitions... je sens tout ça, alors j'y crois.
- Oui, fit-elle en baissant les yeux, on croit toujours ce qui nous fait vibrer.
- Mais parle-moi un peu de toi. Où as-tu commencé à enseigner?
Elle inspira profondément et laissa son regard errer dans la rue.
Il savait pertinemment ce qu'elle attendait. Mais il ne pouvait pas le lui donner. Il en était incapable. Cependant, elle avait besoin de parler, de parler de son mal ou de l'oublier. Mais elle devait se changer les idées.
- Est-ce que le parc de l'empereur Pingouin est toujours là? demanda-t-il en comprenant qu'elle n'avait pas entendu sa précédente question.
- Bien sûr! Quand tu es parti, ils ont failli le fermer. Mais les habitants de tout le quartier se sont mobilisés. C'était très impressionnant. Enfin, bref, il est encore là et je pense même qu'ils ne veulent plus le toucher, dorénavant.
- Tant mieux. J'y ai plein de souvenirs.
- Notre premier baiser, souffla-t-elle en levant un oeil vers lui.
- C'est un beau souvenir, en effet, affirma-t-il sans trop oser croiser son regard.
Dominique commençait à voir plus clair dans les intentions de son amie de lycée. Un peu perdue dans son présent, elle cherchait un homme sur lequel elle pourrait compter, elle cherchait quelqu'un qui ne la jugerait pas. Et elle pensait trouver en leur ancienne histoire secrète, la solution.
Ils avaient discuté longuement, assis sur les balançoires. Le soleil s'était levé, un nouveau jour commençait et il s'étaient longuement promenés. La discussion avait bifurqué dans toutes les directions. Visiblement, elle avait eu besoin de son épaule pour mettre à plat ses cinq années de solitudes. Alternant les souvenirs drôles, les moments amères et les pleurs, entre les phrases insensées et les rires inconditionnels, ils s'étaient retrouvés. Presque adolescents. Presque.
- Pourquoi on s'est caché? demanda-t-elle en prenant son verre.
Le bar venait d'ouvrir ses portes et ils s'étaient installés l'un à côté de l'autre, sur la banquette en cuir qui était tournée vers la rue. Comme au bon vieux temps.
- Je crois que c'est parce que tu en voulais à ta meilleure amie d'avoir deviné tes sentiments.
- Tu crois? réfléchit-elle. Non, ça ne me dit rien.
- Mais si, voyons, la reprit-il. Elle savait très bien que tu m'aimais et tu lui en voulais de t'avoir si bien cernée. Et visiblement, rigola-t-il, tu n’apprécies toujours pas.
- Eh non, fit-elle en lui tirant la langue. Mais je ne regrette de rien de cette vie-là.
- Moi, non plus, Naomi.
- Mais on tourne la page...?
- On est amis. Et je voudrais qu'on le reste...
- Et si j'essayais de te séduire, tu en dirais quoi?
- Que tu n'as pas changé!
Elle se mit à rire et il secoua la tête en finissant son verre.
Elle se pendit à son bras en sortant du restaurant. Elle souriait et ça le rendait heureux.
Sur le chemin du retour. En longeant une ruelle, elle plissa les yeux en posant une main sur sa joue pour lui faire tourner la tête de l'autre côté.
- Finir cette promenade en beauté, ça te dit?
- Le Temple?
- Bien sûr le temple...
Ils s'en approchèrent et Dominique sentit son coeur battre la chamade.
Le temple... C'était LE temple! Ce même temple dans lequel, quelques années auparavant...
- Tu viens? Ne me dis pas que tu as peur...? plaisanta-t-elle.
- Ce n'est pas de la peur... C'est de l'admiration. Depuis toujours, je me sens attiré par cet endroit mystérieux et spirituel... C'est un endroit calme et paisible, chargé d'une foule d'énergies positives.
- Des énergies positives...
- C'est le même sentiment, murmura-t-il. Exactement.
Elle le dévisagea sans comprendre.
- Tu ressens donc toujours toutes ces choses...?
- Non, fit-il simplement. Je ne ressens rien comme avant. Ca a disparu. Il ne me reste que certaines intuitions. Des images en moi, des visages... Une femme aux cheveux longs, avec des petites lunettes de soleil et une douceur à fleur de peau. Je ne sais pas si je la rencontrerai un jour, mais elle m'intimide.
Elle le prit par la main et vérifia que personne ne les avait entendu. Une jeune fille s'éloignait vers le temple, une femme d'une cinquantaine d'années en sortait.
- Tu ne devrais pas dire des choses si fort, on pourrait-te prendre pour un fou...
Dominique ne réagit pas...
Ca recommençait, comme des années auparavant. Ici, ses intuitions devenaient plus claires, ses sentiments se faisaient plus confus mais ses visions plus précises. Qui était cette femme qui lui traversait l'esprit...?
- Mochieur? demanda une petit voix en s'accrochant à son pantalon.
Naomi se pencha vers l'enfant et s'accroupit. Dominique posa à son tour un genou au sol et la dévisagea:
- Qu'y a-t-il petit fille?
Elle haussa les épaules et fit la moue avant de repartir en courant.
- Il n'y pas que toi qui est étrange finalement...
- C'est peut-être le lieu qui le veut, murmura-t-il. Tu crois qu'elle vit ici?
- Je ne sais pas, mais je vais devoir rentrer. Demain est une grosse journée pour moi.
Ils ne s'étaient pas relevés et ils rirent de se voir accroupis pour se parler.
Ils se quittèrent devant le temple.
- Merci pour cette nuit et cette journée.
- J'ai passé de très bons moments. Je suis heureux que tu sois venue me parler.
- Je crois que ça m'a fait beaucoup de bien...
- A demain.
- Le lycée est fermé, je te rappelle, sourit-elle devant son étourderie.
Il secoua la tête et elle leva une main:
- Ahh! Ton sixième sens te dit que le nettoyage est fini... Ok, je vais passer voir.
- Au revoir, Naomi.
Elle le dévisagea et soupira en forçant un sourire.
Tout n'était pas vraiment fini, apparemment.
Lire l'EPISODE 2 vu par Nathalie
Lire l'EPISODE 3 vu par Nathalie ou vu par Dominique.
Sur ce fanfic, tu peux aussi voir les personnages et le géné-book.
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