LA FORCE DU DESTIN
(Card Captor Sakura, l'origine)
 
 
 

NATHALIE

EPISODE 2
Jour de repos



Le soleil brillait déjà haut dans le ciel lorsque Nathalie s’éveilla. Elle s’habilla rapidement et descendit pour prendre son petit déjeuner. En passant devant le salon, elle s’immobilisa, les yeux fixés sur le téléviseur. On parlait des événements de la veille.
« L'incendie qui a ravagé le lycée Seijo pourrait bien être d’origine criminelle, commentait d’une voix monocorde la présentatrice du journal local. Des bidons d'essence vides ont en effet été retrouvés non loin du lieu du sinistre. Une enquête est en cours et l’école est fermée pour la journée afin qu’on puisse procéder au nettoyage... Météo du jour... »
- Bonjour ma petite Nathalie. Bien dormi ?
La jeune fille se retourna et son visage se fendit d’un sourire.
- Grand-père ! s’exclama-t-elle.
Le vieil homme la prit dans ses bras et la serra contre lui, déposant un baiser sur son front.
« Tu m’as tellement manqué ! murmura-t-il dans un souffle. Tu n’as même pas encore eu le loisir de me raconter ces six mois d'études à l’étranger... »
- C’est que je suis rentrée depuis deux jours seulement et que je n’ai pas eu une minute à moi ! lui sourit-elle.
Ils s’assirent sur le grand divan beige du salon et Nathalie commença à raconter son séjour en Angleterre. Elle l’avait vraiment apprécié et ça avait été très enrichissant. Elle raconta le temps pluvieux, le brouillard, le temps froid même en avril mais elle raconta aussi le soleil que lui apportait les sourires de ses amis anglais, le bon accueil qu’ils lui avaient réservé, les études difficiles parfois et tout le soutien dont elle avait bénéficié. Au fur et à mesure de son récit, ses souvenirs reprenaient vie : les goûts, les odeurs, les sensations... Tout lui revenait avec une clarté nouvelle et la jeune fille en était heureuse. Son grand-père semblait partager cette joie. Il n’avait jamais quitté le Japon, même lorsque qu’il dirigeait l’entreprise familiale et à présent, c’était les parents de Nathalie qui faisaient le déplacement lorsque la nécessité le commandait. Là, il semblait avoir rajeunit d’au moins trente ans et il ouvrait de grands yeux ahuris, bombardant sa petite-fille de questions et de remarques diverses. Il consulta tout à coup sa montre :
- Déjà ? Je suis désolé, il faut que j’y aille. J’ai promis à ton cher père que je l’aiderais à terminer la comptabilité de l’usine.
Il s’extirpa du fauteuil et Nathalie l’accompagna jusqu’à la porte.
- Bonne journée ma chérie, dit-il tandis qu’elle lui tendait son manteau. Tu seras seule aujourd’hui. Suzanne et ses parents ont décidé de profiter de ce jour de congé inattendu pour aller passer la journée à Tokyo. Ça ira ?
La jeune fille acquiesça et regarda son grand-père commencer à s’éloigner lentement en suivant les allées fleuries qui allaient jusqu’à la grille d’entrée.
- Grand-père !
Celui-ci se retourna : « Oui ? »
- Tu sais ce qui m’a le plus manqué en Angleterre ? Les cerisiers en fleur !
L’homme enveloppa Nathalie d’un regard tendre et se mit à rire. Puis, après lui avoir fait un petit signe de la main, il reprit sa route.
La jeune fille revint dans la maison et goûta quelques instants au silence qui régnait. Puis elle regagna sa chambre. S’emparant de son bloc de papier à lettres, elle s’installa confortablement pour écrire.
« Cher Brian... » Le stylo suspendit sa course sur le papier et les souvenirs affluèrent en elle. Elle n’en avait pas parlé à Grand-père... Brian Thinnis était un jeune anglais que Nathalie avait rencontré au tout début de son séjour. Il était dans la même classe qu’elle. Ils avaient tout de suite sympathisé puis leur relation était devenue plus tendre... ça faisait deux mois maintenant. Elle éprouvait un sentiment très fort pour lui mais elle avait du mal à le définir. Le quitter avait été un déchirement mais ils s’étaient promis de s’écrire. Elle n’en avait pas parlé à Suzanne non plus, et pourtant c’était sa confidente. Elle se doutait trop de la réaction de celle-ci si elle la mettait au courant. Depuis la maternelle, sa cousine avait toujours empêché les garçons de l’approcher de trop près. Elle sourit à cette pensée puis elle reprit sa besogne.
Comme la journée passait lentement, la jeune fille décida, après avoir rapidement déjeuné, d’aller faire un tour à Tomoéda pour voir si sa ville était toujours la même. Cela lui permettrait en même temps de poster sa lettre. Elle enfila donc une jolie robe, laissa un mot d’explication en évidence sur le meuble du hall d’entrée et sortit en courant à travers le jardin jusqu’au portail.
Nathalie flânait depuis deux heures dans les rues de la ville. Elle s’était attardée dans le parc de l’Empereur Pingouin, profitant du soleil automnal tout en regardant des enfants faire du toboggan. A présent, elle se dirigeait vers le sanctuaire tsukimine. C’était un endroit qu’elle appréciait particulièrement par le calme et la beauté sereine qu’il dégageait. Elle y ressentait une présence bienveillante et pour elle c’était un havre de paix.
Elle se dirigeait d’un pas tranquille vers le temple quand elle aperçut un couple qui discutait à quelques mètres d’elle. L’homme lui tournait le dos. Il lui semblait familier mais elle ne parvint pas à se rappeler de qui il s’agissait. Quant à la jeune femme, Nathalie la trouvait très jolie : elle avait de magnifiques cheveux bruns coiffés en deux nattes et des mèches encadraient joliment son visage. Puis détournant les yeux, la jeune fille reprit sa route.
Elle pénétra dans l’édifice sacré et se laissa envahir par la sérénité du lieu.
- Bonjour. Je peux t’être utile ?
Nathalie tressaillit et se retourna. Un homme habillé de manière traditionnelle venait d’entrer. Il semblait avoir une trentaine d’années. Il la salua.
- Je m’appelle Frédéric Moreau et je suis le nouveau propriétaire du temple tsukimine. Et toi, qui es-tu ?
Nathalie se présenta et discuta longuement avec le prêtre tsukimine. Quand elle quitta le sanctuaire, le soleil était presque couché. Elle se hâta de rentrer chez elle car Suzanne lui avait dit que les rues n’étaient pas sûres la nuit avec les bandes de jeunes qui rôdaient.
En passant la porte d’entrée, la jeune fille sentit la bonne odeur des plats qui mijotaient. Elle vit sa cousine dévaler les escaliers pour lui sauter au cou.
- Tokyo est vraiment une ville géniiiaaale ! s’exclama celle-ci en gesticulant dans tous les sens. Il faut absolument que je te montre mes achats !
Elle agrippa Nathalie par le bras et s’apprêtait à l’emmener dans sa chambre quand un «A table ! » sonore l’en empêcha et elle se résigna à se rendre dans la salle à manger.
Nathalie trônait en bout de table, face à son grand-père. Cela lui permettait de voir toutes les personnes qui étaient réunies. De chaque côté de Grand-père, il y avait ses fils : Philippe, son père et Franck, son oncle. Les deux hommes se ressemblaient presque comme des jumeaux et ceux qui les connaissaient mal les confondaient souvent : même taille, même chevelure brune et courte, même regard décidé, même caractère. Leurs épouses respectives se ressemblaient également énormément physiquement, si ce n’est que sa mère était brune alors que sa tante était châtain clair. Par contre, elles étaient très différentes l’une de l’autre du point de vue caractère : Sa mère était douce, patiente et d’un calme olympien quelle que soit la situation. Sa tante Béatrice, elle avait un caractère plutôt emporté et coléreux. Grand-père se plaisait à dire que le proverbe «Telle mère, telle fille » était parfaitement illustré.
- J’ai entendu aux infos que le nettoyage du lycée était terminé. Les filles pourront reprendre les cours dès demain, affirma Franck.
- A-t-on trouvé les responsables de l’incendie ? s’informa Claudia.
- Pas encore. Mais avec ses histoires de gangs...
Le repas se poursuivit de façon gaie et animée et Nathalie reprit pour la einième fois le récit de ses six mois à l’étranger, pour le plus grand plaisir de tous.
Quand elle se glissa enfin dans ses draps, elle repensa à la journée qui venait de s’écouler.
« Rien que du très banal, pensa-t-elle. Et pourtant, je suis tellement heureuse ! C’est bien d’être de retour chez soi, entouré de sa famille et de ses amis. »
Et elle sombra dans le sommeil.


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