Activisme politique ![]() Depuis 1970, engagé à tous les niveaux dans une contestation de la politique telle qu'elle est méné par l'élite dirigeante actuelle, j'ai signé plusieurs textes qui ont été publiés dans les journaux locaux. Les textes suivants sont les reponses que j'ai apportées aux articles, opinions et commentaires signés par des gouvernants concernant nos moeurs et qui soulevent un fait de société de manière problématique et polémique.
![]() On est modeste, sans envergure et on adopte une philosophie de vie où on prend les choses du bon côté, positivement. On accepte ainsi tacitement son infériorité et on évacue tout sentiment de révolte ou de non-acceptation de ce positionnement social selon qu'on soit doué ou ordinaire. On s'adapte aux contextes sociaux et on fait ce qui est attendu de tous - vivre sans rechigner dans cette société où les conditions de vie sont imposées par une élite. En fait, pour asseoir son importance, l'élite se compare à des êtres qu'elle estime être inférieures pour se confirmer dans son impression d'appartenir à une classe supérieure. En imposant sa vision de la société, elle se donne le droit de diriger les autres. Trop de dirigeants ne se basant que sur l'idée qu'ils se font d'eux-mêmes, ne voyant que leurs interprétations et visions personnelles de la vie, ne privilégiant que leurs besoins propres au détriment de ceux des gens et de la société, imprègnent toute la société d'une vision unilatérale et soumettent l'état à leur pouvoir d'illuminés. Par une grâce mal-définie et un droit d'agir qu'ils se sont donnés, ces hommes, dotés d'une grande énergie, façonnent l'état selon leurs conceptions et en font leur conquête, leur propriété, leur objet personnel. On se contente de peu car on est peu
![]() LE REGIONAL a publié un article sans signature condamnant le développement de l'individualisme et la non-appartenance. Jamais avons-nous lu ratiocination aussi patente car il y a deux erreurs graves à dénoncer, d'abord sur la nature même des dictatures et ensuite sur la nature humaine. Les Dictatures Le totalitarisme ne peut exister que si toutes les instances de la société depuis les associations jusqu'aux communes jouent le rôle d'intermédiaire entre le pouvoir et les gens pour le contrôle complet des mentalités. Tous les dictateurs de tous les temps ont toujours su utiliser ces associations pour que le peuple soit intimement imbriqué dans le projet de société totalitaire soumis à leurs volontés de domination. Si les dirigeants se sont constamment employés à les encourager et si possible les renforcer, c'est qu'ils savent bien que les individus soumis à la pression identitaire des groupes sociaux constituent un ciment idéal pour la constitution d'une masse populaire manipulable à leur gré. Le nationalisme et l'appartenance identitaire sont les piliers de toutes les dictatures. Par l'utilisation de leurs réactions épidermiques aux duretés non-acceptées de la vie, les dictateurs imposent sur autrui une organisation du monde bâtie sur une seule version de la réalité. Le totalitarisme, par le consentement tacite et implicite de ses servants, veut régler la vie commune des individus et dicter leurs comportements. C'est un système oppresseur, dont les relations humaines sont minées par le pouvoir et les rapports de force. C'est le règne de la pensée unique, la seule solution de survie possible, le seul salut pour une vie meilleure. Ordonnateur de la structure sociale, il maintient de son ordre en hiérarchisant les êtres humains: entre les bons et les méchants, les abrutis et les intelligents, les méritants et les marginaux, les forts et les faibles, les élites et les gens ordinaires et surtout entre les adaptés aux bons groupes et les individualistes.
La Nature Humaine Les dictateurs ont toujours pourchassé les individus disposant du fond de leurs propres ressources car ces gens sont les plus réfractaires aux injonctions du pouvoir. Les goulags et autres stades de football sont remplis d'individualistes livrés à eux-mêmes, marginaux, révoltes, arrêtés pour leurs critiques du système autoritaire. La personne humaine, jusqu'au confins des années soixante, a été modelée, forgée par le groupe qui lui a dicté son appartenance, son identité et son comportement. Les difficultés que traverse actuellement notre société peut être imputés au manque d'identification personnelle qu'ont les gens et à leur attachement aux valeurs du groupe qui priment sur celles de l'individu. Les problèmes qu'engendrent cette situation, les abus qui en découlent, le manque de structure personnelle d'identification individuelle qui en est la conséquence, nécessite une nouvelle approche pour la compréhension de la véritable nature humaine. Il est indispensable, pour sortir du marasme actuel, que l'individu reprenne ses droits et devienne une entité à part entière, loin de l'importance du groupe. Relisons sans préjugés l'article présenté par Georges Krassovsky dans le Nouveau Quotidien sur la réhabilitation de l'individu car les thèses qu'il développe sont belle et bien des prémisses pour une véritable résolution des problèmes humains. D'autres pages de Georges Krassosky : Le Nouvel Humanisme
On est le produit de la société dans laquelle on vit et si on est envahi par le doute, paralysé par la méfiance, si on craint l'avenir en se contentant de subir les événements sans le goût d'agir, c'est que le modèle qu'offre cette société n'est pas en harmonie avec ses aspirations profondes et ses capacités d'action personnelle et ne permet pas de se définir dans un projet de vie cohérent et social, en tant qu'individu ayant son identité propre. La personne humaine ne se crée pas toute seule, hors contexte, et si un individu est accablé par le poids de l'irrationnel, c'est que cette société ne lui permet pas de résoudre ses craintes et angoisses. La manière compulsive dont cette société inhibe tous les problèmes de l'inconscience empêche la résolution de la problématique de l'irrationnelle humaine dans une compréhension holistique de l'entier des attitudes humaines. Seule l'expression des troubles profonds venant du tréfonds des êtres permet la maîtrise de ses problèmes. La crise actuelle de la société économique et industrielle n'est que la conséquence des obsessions de ses dirigeants: si l'image est au gagneur combatif, dominant, rationnel, progressiste, sans états d'âme, refoulant ses peurs et ses incertitudes alors il y aura des perdants et l'estime que ceux-ci ont d'eux-mêmes dépend totalement de l'image que la société fait à leur égard. Le poids des déterminismes sociaux pèse lourd dans le devenir des êtres et peut marginaliser toute personne pas conforme à l'image de l'individu qu'exige la société. Le problème de l'homo-sapiens plus sapiens du tout n'est que le reflet des contradictions dans lesquelles s'enferrent les autorités de cette société, à l'image de leurs exigences, de leurs philosophies fortement teintées de moralité. La crise actuelle a pour cause la domination de théories économiques néo-libérales sur la société dont les puissants acteurs imbus de pouvoir se sont donnés pour projet d'agir sur nous. On ne peut pas espérer changer la mentalité des individus sans changer parallèlement celle de la société et de ses dirigeants. Le sadisme de cette société aux solidarités moribondes enfonce les gens dans des situations d'autant plus inextricables que la seule porte de salut est celle de la consommation et de la production industrielle. Les individus incapables de la prendre, finissent par ressentir, jusque dans leurs chairs, l'échec et l'exclusion car les exigences de l'économie de marché de concurrence exacerbée les laisseront exclus de la compagnie des surhommes dotés de moyens hors de portée de la majorité des hommes ordinaires. Comment repenser l'avenir si le seul modèle est celui d'un capitalisme de consommation, combatif, arrogant et sauvage, basé sur la conquête de marchés, la concurrence et d'autres considérations purement économiques, soutenu par une psychologie de bazar, réductrice et culpabilisante pour le simple citoyen engoncé dans un fatras social, créé au nom de la démocratie libérale par des autorités imbues du pouvoir qu'ils ont sur les gens? Comment sortir de la crise si, régulièrement dans les journaux, des hommes politiques nourrissent cette crise en se permettant de fustiger le peuple et de le rendre responsable d'une situation qui serait plutôt la conséquence des choix de société des directeurs, fruit de leurs agissements unilatéraux et dirigistes? Dans cette société de consommation, de progrès technologique et de changements frénétiques, les histoires individuelles sont devenues d'une banalité affligeante et lorsqu'on se demande comment on en est arrivé là, on peut constater que le poids des exigences sociales pèse lourd et exclut toute personne qui n'est pas gagneuse, dominante, combative, agissante. Et si pour faire marcher une société fondée sur l'économie de marché libérale et la production industrielle, on doit devenir un consommateur hyper-actif et productiviste dont les seuls buts sont l'argent et le culte de la réussite professionnelle, alors il ne faut pas s'étonner que le monde soit dans l'état que dénoncent les dirigeants qui sont, avec les hommes d'affaires, politiciens et autres acteurs sociaux bonimenteurs et moralisateurs laïques, les auteurs mêmes de l'actuelle décadence sociale. Ce sont les mêmes qui, pendant les années de prospérité, ont bien profité de la crédulité de la population pour se constituer des richesses et des fortunes énormes. Et maintenant que sévit une très grave crise sociale, nos autorités laissent entendre que nos réactions irrationnelles et nos émotions irraisonnées sont les causes de cette crise et que nos instincts répréhensibles renforcent la stagnation économique. Ils oublient opportunément que nous sommes le produit de la société dans laquelle nous vivons et que cette société est le fruit de leurs œuvres. En se prenant à nous, ils se croient dispensés de voir l'étendue de leurs responsabilités dans le drame actuel. G. Tafelmacher.
![]() Concerne: Les articles parus dans le Journal de Pully. Monsieur, Citoyen Tafelmacher.
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