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Erratum à propos d'Yrfroy Goion. Comme indiqué dans la note 10, Kerviler lui donne pour prénom Eudes, parfois appelé Guillaume. Il en est de même pour Potier de Courcy. Pour Moreri, ce serait un Étienne. Il s'agit de Guillaume, fils d' Yrfroy et frère d'Hervé qui figure dans les Preuves de Dom Lobineau (p. 226, Guillemus Irfroii filius Hervei autem frater, iturus Jerusalem, ...). Addendum Guy Goion, seigneur de la Gouyonnière (La Gouesnière) aurait été présent à la reconstruction (1170-1187) de l'église du prieuré de Saint Magloir de Léhon (fondée au IXe siècle près de Dinan) qui passera en 1182 sous l'autorité de l'abbaye de Marmoutier.
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à propos d'Adam de Hereford et de dameta Goion. Le vieux château de Leixlip, près de Dublin, construit par l'époux de dameta Goion et où elle vécut avec lui, passa ensuite aux Pippard, la famille de leur gendre. Il fut attaqué pendant l'invasion (1315-1318) conduite par Robert Bruce, roi d'Écosse, et son frère Edward. Le donjon résista, mais Bruce laissa l'église en flammes. Leixlip passa ensuite aux FitzGerald qui le perdirent en 1534 après la rébellion de Silken Thomas FitzGerald, Xe comte de Kildare. Silken Thomas FitzGerald, fut détenu à la Tour de Londres et pendu, ses terres confisquées et tous les membres de la famille exécutés. Seul Gerald FitzGerald, un enfant de douze ans, put s'échapper et faire plus tard légitimer son titre par la reine Elisabeth I. Une partie de ses terres fut restituée en 1554. Tous ces Français se mariaient entre eux et sont devenus des Sean Ghalls (New Irish, nouveaux Irlandais) tenant tout le comté, une part de Meath, Dublin et Carlow avec des châteaux forts sur toute la côte depuis Down jusqu'à Adare, près de Limerick. Quand prit fin le gouvernement dictatorial de Cromwell, Dublin se développa et devint la deuxième ville de l'empire. En 1569, le château de Leixlip fut octroyé à Nicholas Whyte, vice-président de la Cour de cassation, qui fut mis en prison après l'échec de la rébellion d'Owen Roe O'Neilland en 1640. Sir Nicholas, en partie blanchi, put y revenir et y rester jusqu'en 1654. En 1732 William Conolly, neveu du speaker du même nom, acheta le château. La même année le Dr. Arthur Price, archevêque de Cashel, donna deux cents livres aux Guinness, Richard et le jeune Arthur, pour établir une brasserie à Leixlip sur les rives de la Liffey. Plus tard, pour s'agrandir, les Guinness déménagèrent l'usine à Dublin , St James's Gate. Le château fut revendu en 1945 par les Conolly à William Kavanagh, un promoteur de Dublin, qui le céda en 1958 à son occupant actuel : Patrick-Desmond-Carl-Alexander Guinness. La famille Guinness revenait ainsi à ses sources. Le 30 juin 2006 le château de Leixlip fut le théâtre du plus impressionnant rassemblement de stars jamais vu en Irlande : c'était le mariage de la petite-fille et héritière, super et superbe mannequin de mode, Jasmine-Leonora Guinness avec le Gallois Gawain O'Dare Rainey, neveu du comte de Harlech.
Strongbow ou l’invasion de l’Irlande
par
des Normands et les Bretons
Adam de Hereford est l'un des acteurs de l'invasion de l'Irlande par les Franco-Bretons entre 1169 et 1172. Certains historiens parlent de Gallois et d’Anglo-normands, mais les chefs de ces Gallois n’étaient-ils pas des Français de Normandie ou des Bretons ? Parmi eux se trouvaient également d’autres Français des Flandres, du Poitou, de l’Anjou, de la Gascogne, des aventuriers de tous pays et aussi, bien entendu, des Gallois, ne serait-ce que l'habile archer Philip, surnommé Brennach ou Brenach ou Walensis, c'est-à-dire le Gallois, alias A[rch]er Welsh ou Aka Walsh) qui fait remonter à 1174 l'origine d’une famille devenue en partie bretonne, les Walsh-Serrant. Le seigneur lige de tous ces combattants était un Angevin né au Mans, le roi d'Angleterre Henri II. Comme lui, les chefs parlaient tous un dialecte français. N’est-ce pas la technologie militaire française et la tactique française, valorisées par la bonne organisation normande, qui avait déjà permis à Guillaume de conquérir l'Angleterre avec ses Normands et ses Bretons ? C'est la même technologie qui va donner aux Normands et Bretons la suprématie sur les Irlando-Danois[1].
La verte Érin était alors divisée en petits royaumes dont le Leinster, le Connaught et le Meath. Chaque roi était supposé rester fidèle à l'un d'entre eux appelé Ard-Ri (Haut-roi). Après la disparition en 1014 du célèbre Ard-Ri Brian Bóruma Mac Cennétig[2] et la chute de sa famille (les O'Brien), l'île fut pendant deux siècles le théâtre d'une guerre civile permanente entre les différents clans.
En 1166, Diarmait Mac Murchada[3], roi de Leinster, détesté de ses sujets, n’avait pour allié que le Ard-Ri Muirchertach Ua Lochlainn, roi de Meath. Son ennemi le plus acharné était Bréifne de Tigernán Ua Ruairc[4]. Après la chute du roi de Meath et son remplacement par Ruaidri, roi de Connaught, Tigernán Ua Ruairc fomenta une large coalition et envahit le Leinster massacrant partout habitants et bétail. Mac Murchada eut à peine le temps de s'enfuir avec son épouse et sa fille Aoife (Êve). Il restait bien décidé à se battre pour récupérer son royaume et s’embarqua pour Bordeaux, en Aquitaine, dans l’espoir d’obtenir l’aide du roi d'Angleterre. Henri II Plantagenêt contrôlait alors l'Angleterre et une grande partie du pays de Galles. Il avait de plus d’importants fiefs sur le continent pour lesquels il rendait hommage au roi de France : le duché de Normandie, le comté du Maine, le comté d'Anjou, le Poitou, la Touraine, le très grand duché d'Aquitaine, jusqu’au Lyonnais, le comté de Toulouse qui allait au-delà du Rhône, soit plus de la moitié de la France métropolitaine d'aujourd'hui, si l'on y inclut la Bretagne, pas encore formellement rattachée à la couronne de France ni d'Angleterre, mais dont l’héritière, Constance, avait épousé le quatrième fils d’Henry, le comte Geoffroy Plantagenêt. Henry II refusa de distraire une partie de ses forces bien utiles en France, mais il encouragea Mac Murchada à recruter des soldats au Pays de Galles. [5] à la recherche de ces mercenaires, Mac Murchada, toujours avec sa fille Aoife, fit voile vers Bristol et prit contact avec le Normand Robert FitzHarding, un favori d'Henri II qui avait déjà, à la demande du roi, enrôlé des chevaliers pour conquérir des terres au-delà du mur d'Offa[6]. FitzHarding orienta Mac Murchada vers Richard FitzGilbert de Clare[7], seigneur de Strogoyl[8], surnommé Strongbow (né circa 1100, † 6 janvier 1176). Henri II avait refusé à Strongbow l'héritage de ses parents (Gilbert de Clare, 1er comte de Pembroke, et Isabel de Beaumont). Strongbow n'avait donc pu se marier et était disponible. Peut-être aussi devait-il de l'argent à FitzHarding. Mac Murchada lui demanda son aide et lui proposa la main de sa fille en échange. Ainsi pourrait-il lui succéder sur le trône de Leinster. Ils allèrent ensuite voir le neveu de Strongbow, Hervey de Montmorency, et un groupe de barons normands dont les demi-frères, fils de la princesse de Galles Nesta : Maurice FitzGerald (seigneur de Maynooth et futur baron de Naas) et Robert FitzStephen. Le roi de Leinster promit à chacun d’eux la moitié de Wexford et un cantred[9] voisin. Il promit sans doute aussi des terres à Raymond de Carew, dit Le Gros, ancêtre de la famille Grace, à Milo de Cogan, et à tous ceux qui s'engagèrent dans l'aventure, dont Adam de Hereford chargé de mener à bien les opérations de transport de troupes et de débarquement.
L'Irlande circa 1200 (http://www.rootsweb.com/~irlkik/ihm/ire1200.htm)
Le Gallois Barnow, avec trois bateaux de Normands, Bretons et Gallois, débarqua avec Raulf et Robert FitzStephen et leurs neveux respectifs, le 1er mai 1169, accompagnés de 30 chevaliers, 60 aides et 300 archers à pied. Le lendemain, Maurice de Prendergast[10] vint avec 200 hommes. Tous se joignirent aux 500 Flamands et Irlandais restés fidèles à Mac Murchada. Les 2 000 Irlandais et Danois de Wexford luttant sans chevaux, avec des gilets blancs, des lances, des javelots et des pierres, se retirèrent derrière les remparts, mais les envahisseurs prirent assez facilement la ville. Maurice FitzGerald avec deux de ses fils et son ami Miles de St. David's Walynus, arrivèrent à la fin de 1169 avec deux navires de troupes. En mai 1170, Raymond Le Gros débarqua avec une centaine d’hommes à Baginbun, près de Waterford. Il construisit rapidement des défenses et pu résister à l'attaque d'un plus grand nombre de Danois et Irlandais. Le 23 août 1170, Strongbow et Adam de Hereford, John et Robert de Hereford, à la tête de mille hommes, débarquèrent comme les précédents entre Waterford et Wexford, dans un lieu appelé depuis "Passage[11]". Avec Raymond Le Gros ils prirent Waterford et y célébrèrent le mariage de Strongbow avec Aoife. Participaient également David et Philip Brenach (Aka Walsh), David, Adam et Henri de La Roche, Humphrey de Bohun, Reginal de Courtenay, Walter de Barry, Hervey de Montmorency, Jean de Courcy, Simon d'Évreux[12] et aussi sans doute des Bretons : de La Chapelle, Le Bret, Boscher, Robert Le Poer, etc.[13] Entre 1168 et 1171, les envahisseurs français avaient repris le Leinster y compris Dublin. Ils envahirent même les voisins de Meath et dévastèrent le royaume de Tigernán Ua Ruairc. Diarmait Mac Murchada mourut en mai 1171 et Strongbow devint donc roi du Leinster. Adam de Hereford reçoit alors Leixlip et les paroisses d'Alderig et de Cooldrinagh. Il ne resta pas longtemps seigneur de Cooldrinagh, cette terre passa ensuite à John Moton. Henry II fut très en colère en apprenant qu’un de ses sujets se disait roi en Irlande. Il le convoqua en Angleterre ; Strongbow et Adam de Hereford firent le voyage. Le roi rencontra Strongbow à Newham, Gloucester, en juillet 1171. Le chef de guerre repentant et terrifié, offrit sa position au Leinster, Dublin et des terres voisines, ainsi que les villes et châteaux maritimes. Henry prit pour lui Dublin, Wexford, Waterford, les châteaux correspondants et il fit de Strongbow son vassal pour le Leinster. Le roi débarqua à Crook, près de Waterford, le 17 octobre 1171 et fit bien comprendre aux autres Normands, Gallois, Bretons et Irlandais qu'il était leur seigneur lige, chacun individuellement, comme en Angleterre et comme en Normandie, avec service d'ost quatre mois par an. Il s'assura ainsi de leur assistance lors de la révolte de ses fils qui ramena l’ost en Normandie en avril 1173.
Aghaboe (From Ledwich's, Antquities, 1804).
En 1172, Adam reçut de Strongbow la moitié de la ville d'Achebo[14] (Aghaboe) dans le centre de l'île, alors siège de l'épiscopat et de l'abbaye dominicaine fondée par Saint Canice de Kenny (515 ou 516 - 600), plus, en 1173, des cantreds à Offelan pour le service de cinq Knights’ Fee[15]. Adam légua plusieurs cantreds au monastère Saint Thomas de Dublin.
Gérard de Cambraisis a relaté à la fin du XIIe siècle une bataille navale qui eut lieu à Waterford en 1174 contre la flotte danoise et les Irlandais de Cork commandés par Mac Turger, le fils de Turgesius, tyran danois et quasi-roi d'Irlande : "...dans la précipitation Raymond [Le Gros] fut chargé du commandement et les soldats, recouvrant leurs esprits, firent une incursion dans le district d'Offelan [Offaly] et comme ils transportaient un très grand butin, ils trouvèrent le moyen d'obtenir des montures fraîches et équipées. De là ils marchèrent sur Lismore et ayant pillé la ville et la province, ils transportèrent leur butin à Waterford par la route côtière. Ils remplirent ainsi plusieurs petits vaisseaux qui venaient d'arriver de Wexford et d'autres qu'ils avaient trouvés dans le port de Waterford. Pendant qu'ils attendaient un vent favorable, 32 navires remplis d'hommes armés vinrent de la cité de Cork, distante d'environ 16 miles vers l'Ouest, et qui voulaient les attaquer. Il s'ensuivit un engagement naval, les Irlandais [et Danois] faisant une attaque féroce avec des frondes et des javelots et les Anglais [les sujets du roi d'Angleterre] répliquant avec des flèches et des carreaux de leurs arbalètes dont ils disposaient en grand nombre. Finalement les hommes de Cork furent défaits et leur chef, Gilbert Mac Turger, tué par Philip de Galles [Philip Brenagh, c'est à dire Aka Walsh], un jeune soldat d'une grande prouesse. Alors Adam de Hereford qui commandait, ayant augmenté sa flotte par la prises des navires, les chargea de butin[16] et fit voile triomphant vers Waterford."
Avant 1176, la baronnie médiévale d'Otymy[17], appelée aujourd'hui Clane[18], dans le comté de Kildare, fut attribuée par Strongbow, comte de Leinster, à Adam de Hereford. Celui-ci la donna à son frère, Richard de Hereford. Elle fut ensuite partagée entre la petite-fille de Richard (épouse de Sir John Staunton) et John de Hereford, autre frère d'Adam. Strongbow mourut en 1176 d'une infection à la jambe. On peut voir son tombeau et celui de son épouse Aoife (Eve) dans la cathédrale Christ Church de Dublin. Ils avaient eu un garçon, Gilbert, mort jeune et une fille, Isabel FitzRichard FitzGilbert de Clare. Henri II ne permit pas à celle-ci d'hériter de son père. Il prit tout pour lui mais, juste retour des choses, elle épousa en 1189 Sir Williams Marshall (Le Maréchal)[19] FitzGilbert, cousin de William de Tancarville et chancelier héréditaire de Normandie. Il était le nouveau comte de Pembroke, terre des grands-parents d’Isabel et dont l'héritage avait été refusé à son père. En 1176 Richard Tirel concéda d'autres terres[20] à Adam de Hereford. En 1194 Adam réclama d'Irlande dans le Shropshire (Salopesiria) contre Hugo de Holecote[21] ; la décision de justice n'interviendra que le 1er juin 1216. Le prince Jean devint seigneur d'Irlande. Hugh de Lacy[22] tenait le Meath. Le royaume des O'Brien, dans la partie est du Munster, avait été donné à Théobald FitzWalter, bouteiller d'Irlande, qui fonda la dynastie des Le Boutiller/Butler. John de Courcy envahit le Nord et prit Ulaid (nunc Antrim). La région fut connue sous le nom d'"Ulster", "Ulaid" avec "-ster" pour de se donner de l'importance.
Les FitzGerald (Geraldines) prirent possession du nord du Kerry et de Waterford et conquirent d'autres terres dans le Connaught, le Kerry et le Fermanach. Les Français firent venir d'autres Français, des Anglais, des Flamands et des Gallois pour tenir des seigneuries. Le roi Jean confirma le 1er mars 1202[23] et le 27 mai 1207[24] les concessions faites à Adam et à ses héritiers par William Marshall (Le Maréchal, FitzGilbert) et son épouse (Isabel FitzRichard FitzGilbert de Clare) d'un demi cantred à Offelan et de la moitié de la ville d'Aghaboe, comme originellement concédé par le comte Richard (Strongbow). William de Braose concéda à Adam autour de 1200-1210, pour lui et ses héritiers, des terres[25] que Theobald Walter (FitzWalter, Le Boutiller) lui avaient concédées en présence de Richard Britone et Robert et Philip Walensis (Aka Walsh)[26]. Le roi Jean, le 8 novembre 1207, lui octroya, pour lui et ses héritiers, d'autres terres à Cooldrinagh, Aderreg, Clugeran, Faynessith et Kyltom[27]. Plus tard, en 1207 et 1213, des cantreds lui sont confiés par William Marshall, comte de Pembroke, dans le district de Mamochle (Moynochle) en Ossory où se trouvait, à Rathdowney, le château de ce Marshall (Le Maréchal, ancêtre du président Georges W. Bush), concession faite pour deux Knights'fee, et encore un demi cantred à Offelan[28]. Un différend survint en 1210 entre lui et son neveu Henry pour la répartition des terres à Ossory et Offelan. Ils acceptèrent tous deux l’arbitrage de huit chevaliers et de douze juges qui les avaient déjà aidés à partager le cantred d’Achebo[29]. Lord Adam de Hereford mourut avant 1216. Sa vie est assez bien connue en Irlande sans que l’on sache le nom de ses parents. Comme en Angleterre, le français resta dans le Pale la langue officielle pour les jugements et les lois. L’anglais ne lui succéda que deux siècles plus tard, après Richard II. On trouve ainsi, sous le règne de ce roi, une réclamation de Robert de Hereford à la suite d'une confusion de noms : "A vous treshonoure Seignour Justice Dirland, supplie le votre Robert de Hereford, Chevalier, que vous luy plaise granter la garde des tous les terres, tenementz, rentz, reversions, fees de chevaleres, arowes des églises, mariages, cachetes, et tous autres possessions otre lour appartenantz queux furent à Robert Berford ou a Henry Bedford, soun frere es countes de Mithe et Dyvelyn et aillours en Irland, a aver et tenir a dit Robert et ces assignes tanque comme ils demoerrent en la mayn le Roi, enrant ent a notre dit seignour le Roi lextent ent procheinement affaire a sous-Eschequer en Irland ; considerant que le dit Robert Hereford avoit de vous graunt les ditz terres et tenemenz pur lextent ent darreinement fait ou prochement affaire, par noun des tous les terres et tenementz queux fuerent de dit Robert de Herford." (Le 29 avril de la seizième année de règne du Bordelais Richard II, soit 1393).
[1] J.H. Round a été le premier à expliquer scientifiquement les origines bretonnes d’un certain nombre de familles arrivées dans les îles britanniques après la conquête. J.H. Round, Feudal England, recomposé par F.M. Stenton, Londres, 1964, pp. 254-256. F.M. Stenton, Studies in Peerage and Family History, Oxford 1961, pp. 1-4. F.M. Stenton écrivait : « il n’y a guère de comtés dans lesquels on ne puisse retrouver cet élément breton et, dans quelques comtés, son influence fut profonde et permanente. » F.M. Stenton, The First Century of English Feudalism 1066-1166, p. 26. On sait aussi qu’à la bataille de Hastings, l’aile gauche du conquérant comprenait des cavaliers et des fantassins bretons (Hubert Guillotel). De plus, comme l’explique Michael Jones, Henri Ier Beauclerc s'était constitué une suite considérable parmi l'aristocratie locale de la basse Normandie et de la Bretagne du nord-est. On trouve alors dans les documents anglais, des voisins de la famille de Dinan (ou Dinham), comme Alain FitzFlad, sénéchal héréditaire de Dol et ancêtre de la reine Elizabeth II, Guillaume d'Aubigny, surnommé Brito, de Landal, et Brian FitzCount, fils illégitime d'Alain Fergent (Alan Fergant, le Felgan de Wace), comte, puis duc de Bretagne. [2] (926 ou 941 – 23 avril 1014), Brian Boru en anglais. [3] Appelé aussi Diarmait na nGall, "Dermot serviteur des étrangers", anglicisé sous le nom de MacMurrough († 1.5.1171). [4] (O'Rourke). Il est vrai que Diarmait Mac Murchada avait enlevé Dearbhfhorgaill (Dervorgilla), princesse de Meath, l’épouse de Tigernán Ua Ruairc. [5] Après la visite rendue au pape par John de Salisbury, la bulle Laudabiliter, dont l'authenticité est controversée, avait été promulguée en 1155 par Adrien IV (Nicholas Breakspeare, le seul pape anglais, né dans le Hertfordshire). Elle était une sorte d'encouragement à envahir l'Irlande, même si l'idée du Souverain Pontife était plus d'affirmer ses droits sur toutes les îles, y compris l'Angleterre, en application d'une donation apocryphe de Constantin. Le pape, lorsqu'il autorisait alors l'impératrice Mathilde à envahir l'Irlande, désirait tirer des revenus de cette île et aussi d'Angleterre. Mathilde n'avait pas réagi à l'époque. Il est vrai aussi que l'organisation ecclésiastique en Irlande et dans l'ouest de la Bretagne était différente et que les mœurs s'y étaient sensiblement dégradées ; on y divorçait souvent. Le pape Alexandre III eut à régulariser la situation a posteriori en 1172 et le synode de Cashel (Irlande) accepta la bulle. [6] Clawdd Offa, digue ou mur d’Offa, était une défense construite par les Gallois sur 240 km et que l’on attribue au roi Offa de Mercie entre 757 et 796. Elle comprend des défenses naturelles et 130 km de mur de 2,5 m de haut et 20 m de large. [7] Famille d’un fils illégitime de Richard de Normandie, devenu comte d’Eu, qui prit son nom de Clare, dans le Suffolk. [8] Chepstow, olim Strogoil ou Striguil, en gallois Cas-gwent. [9] Les cantreds sont des subdivision galloises - cent se dit kant en breton, cant en gallois - soit une centaine de villages, comme les hundreds en Angleterre. Après l'arrivée d'Henry II, le droit anglais sur les Hundreds sera appliqué : "Et des hundrez qe deyvent estre tenuz de nous en chef et ne sount mie, coment il ount esté alienez et par queux, et qi les teignent, et puis quel tens, et de lour verraye value par an ; et ausi de la verraye value del counté, et cum bien le viscounte nous en rent par an de ferme ; et cum bien de hundrez sount en nostre meyn, et cum ben chescun hundred vaut par an, et cum bien les baillifs en rendent a nous, ou as autres." Britton, Ch. XIX, De Dreit le Roy, 2. [Britton : Des Loix d'Angleterre. Ouvrage attribué à John de Breton, évêque d'Hereford, a été rédigé en français par ordre d'Edouard 1er vers 1275. Éd. de 1640. La première parut de 1530 à 1540]. [10] Probablement un Flamand de Brontgeest, près de Gand (Ghent). [11] Maintenant "Passage East", dans l'ancien royaume d'Osraige (Ossory). [12] Nunc Devereux, famille de Sir Robert Milo Devereux, The Rt Hon Viscount Hereford, Premier Viscount of England. La famille d’Évreux a succédé aux FitzOsbern, aux de Breteuil, aux de Beaumont et aux de Bohun. [13] La Geste des Engleis en Yrlande est une chronique Anglo-normande racontant comment Strongbow vint en Irlande en 1170 suivi d' Henry II d'Angleterre. [14] La charte originale est à Kilkenny Castle, Calendar of Ormond Deeds: "Comes Ricardus, filius Comitis Ricardi Gisleberti, omnibus amicis suis et hominibus Francis Anglicis, Walensibus, Hibernjensibus tarn presentibus quam futuris, saiutem. Sciatis me dedisse et concessisse Ado de Hereford dimidiam uillam de Achebo et totum dimidium cantredum terre in quo uilla sedet, corn totis pertinentiis suis, sicut Ochelli, Deremod, scilicet, illam melius tenuit in Usseria, per liberum seruicium quinque militum, sibi et heredibus suis, de me et heredibus meis, libere et quiete et honorifice, in terra, in aqua, in bosco, in plano, in monasteriis, in molendinis, in piscaturis, in stagnis, in viuariis, in foro, in domibus et castellis firmandis, in uiis, in semitis et in omnibus libertatibus absque omnibus malis consuetudinibus tenendum et habendum in feodo et et hereditate per liberum seruicium prenominatum, scilicet, quinque militum. Quare volo et firmiter precipio quatenus predictus Adam et heredes sui totum tenumentum suum de me et heredibus meis qui melius et liberius tenumentum suum de me et heredibus meis tenuerit in Hibernia uel tenere debuerit de tanto feodo. His testibus: Ramondo Constabulario, Griffino fratre suo, Roberto de Sancto Michaele, Ricardo de Hereford, Johanne de Herford, Hugone de Gurnai, Waltero de Ridell, Johanne de Clohalle, Rogero de Sanford, Willelmo Bret, Waltero filio Pagani, Hugone de Leia, Hugone de Luieuilla.". La paroisse civile d'Aghaboe comprend les paroisses de Bordwell et de Kylermough et les terres de Middlemount et Coolacurragh dans la paroisse de Coolkerry ; cet ensemble faisait partie de la baronnie de Clarmallagh. Il faudrait y ajouter la paroisse de Kyledellig, à l'exception d'environ 100 acres. L’Ossory se divisait en douze cantreds (pré-baronies) : Aghaboe, Callan, Erley, Galmoy, Iverk, Kells, Kilkenny, Knocktopher, Odogh, Ogenty, Oskelan et Shillelogher. [15] Terres dans les cantreds d'Offelan (qu'il partagea avec ses frères, John et Richard) et la moitié du cantred d'Achebo. Michal Jones (courriel 23 janvier 2006) et G.H. Orpen, Ireland under the Normans, 4 vol., Oxford, 1911-1920, i, 379, 388 & 394-5 où se trouve la charte de Strongbow. Calendar of Ormond Deeds, 1172-1350 A.D., Éd. Edmund Curtis, Dublin 1932, n°1, où la charte est répertoriée. [16] Plusieurs milliers de têtes de bétail [17] La paroisse d'Otymy existe depuis l'an 520. C'est là qu'une abbaye avait été fondée par Saint Ailbe, évêque de Fernes. à 20 miles de Dublin ; la ville a maintenant 4 500 habitants. [18] Le nom irlandais Claonadh évoque une courbure de la Liffey. [19] Ce sont, comme on l'a vu, des journalistes du Guardian et de l'Irish Times qui ont, en janvier 2007, relaté que des historiens de Wexford avaient retrouvé, parmi les ancêtres du Président Georges W. Bush, des Marshall (Le Maréchal). [20] Ormond Deeds, 1172-1350, n° 9. [21] Rot. Cur. Reg., Vol. I, 6RI, (1194), p. 123, Adã de H’eford de ˜m veñ [de ulta ma˜r de Hib-nia]. [22] Lassy (basse Normandie). Hugues II de Lacy (circa 1148 - 25 juillet 1186), Lord Palatine of Meath, était le fils de Gilbert de Lacy de Weobley et d'Alice de Gand, née vers 1127, fille de Guillaume de Gand († 1138) et de Maud de Bretagne, elle-même fille d'Étienne, comte de Penthièvre, et d'Hawoise de Guingamp. En 1162 Hugues de Lacy prit la suite de son frère aîné Robert. Il épousa Roesia de Monemue [Montmouth], fille de N. Baderon de Monemue et de Rohais de Clare. Hugues II reçut contre 50 Knight'fees la province de Meath, depuis Shannon jusqu'à la mer. Il fut nommé gouverneur de Dublin et chef de la justice par Henri en 1172, puis représentant en Irlande du gouvernement anglais en avril de la même année. Il avait tué par traitrise Tiernan O'Rourke. "Ticchernan Ua Ruairc ticcherna Breifne agus Conmaicne agus fer cumhachta móir fri re fhota do mharbhadh (.i. i Tlachtgha) la Hugó De Laci i fiull agus la Domhnall Mac Annadha Uí Ruairc dia chenél fesin boi imaille friu. Ro díchennadh é leó. Ruccsat a cenn agus a chorp go dochraidh co h-Ath Cliath. Ro toccbadh an cenn uas dorus an dúine ina scath dhearccthruagh do Ghaoidhealaibh. Ro crochadh bhéos an corp fria h-Ath Cliath atuáith agus a chossa suas." (Lord O'Rourke, seigneur de Breifny et Conmaicne, un homme longtemps puissant, fut traitreusement assassiné à Tlachtgha par Hugo de Lacy et Donnell, le fils d'Annadh O'Rourke, membre de sa famille, qui fut longtemps à ses côtés. Il fut décapité par eux, et ils ont ignominieusement transporté sa tête et son corps à Dublin. La tête fut placée sur la grille de la forteresse, à la grande pitié des Irlandais, et le corps fut pendu par les pieds, au nord de Dublin). Annals of the Four Masters, 1172. [23] Rotuli Litterarium Patentium, An. 3° John, i.e. 1202, p. 7; An. 8° John, i.e. 1207, p. 7. [24] MJ. Ormond Deeds, 1172-1350, n° 29. [25] Ibid, n° 21. [26] En présence, entre autres, de Richard et Thomas de Hereford, terres concédées pour lui et ses héritiers à Chlenmonet à Elyocarroll, dans les baronnies de Clonlisk et Ballybritt et la ville de Clonfertmulloe, contre un knight’fee. MJ. Ibid, n° 33. [27] Ibid, n°38. [28] Ibid, n° 36 & n° 37.
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