La robe de mariée
Quelque chose de vieux, quelque chose de neuf
Quelque chose d ¡¦emprunté, quelque chose de bleu
Et une pièce d¡¦argent de six pence dans sa chaussure.
Cette comptine date de l¡¦Angleterre victorienne, mais elle emprunte à des
cultures beaucoup plus anciennes. Dans toute l¡¦histoire humaine, aucun
vêtement n¡¦a été aussi enraciné dans la tradition ¡V et n¡¦a autant fait
travailler l¡¦imagination ¡V que la robe de mariée. Chaque verset du poème
évoque un tournant significatif dans l¡¦évolution de cette robe, et évoque
tous les souhaits de bonheurs que l¡¦on adresse à la mariée au moment où elle
entre dans une nouvelle vie.
La robe de mariée la plus ancienne remontre à l¡¦Égypte pharaonique, où les
femmes étaient presque considérées comme les égales des hommes. Leurs robes
de mariées n¡¦affichaient aucun signe de faiblesse ou de honte. De soie très
fine, elles collaient au corps comme les habits neufs de l¡¦empereur,
révélant les formes dénudées de la mariée, symbole de beauté et de grâce.
C¡¦est à peu près au même moment que l¡¦on vit apparaître ¡¥ quelque chose de
bleu¡¦ autour de la mer Rouge, dans l¡¦ancien Israël, quand les jeunes mariées
commencèrent à orner leurs cheveux d¡¦un ruban bleu pour représenter la
pureté et la fidélité. La tradition du bleu n¡¦a pas disparu de nos jours,
bien que l¡¦objet qui en est le support soit le plus souvent une jarretière
ornée de bleu.
Tout au long des siècles, au fur et à mesure que la robe de mariée prenait
de couches supplémentaires, on y ajouta des bijoux pour démontrer la
richesse des familles. Les robes de mariées portées par les reines anglaises
pendant les XVIe siècles étaient décorées de bijoux d¡¦une façon si
sophistiquée ¡V une mer de perles couronnée par un collier de diamants ¡V
qu¡¦elles donnaient l¡¦impression d¡¦avoir revêtu une armure complète. Les
sujets de la reine, quant à eux, qui devaient se fixer un but plus
accessible, plaçaient une pièce d¡¦argent de six pence dans la chaussure
gauche de la mariée, en signe de richesse. Tandis que les femmes d¡¦un statut
social élevé embauchaient les meilleurs tailleurs de la ville, les mariées
les plus modestes arboraient simplement leur plus belle robe ¡V en d¡¦autres
termes, ¡¥ quelque chose d¡¦ancien ¡¦. Elles l¡¦embellissaient cependant avec ¡¥
quelque chose de neuf¡¦, afin de signifier leur départ pour une nouvelle vie,
et ¡¥ quelque chose d¡¦emprunt顦 pour que leur soit communiquée la chance d¡¦un
couple marié heureux ensemble depuis longtemps. Même si de nos jours peu de
mariées portent une vieille robe, ces rites constituent toujours des
symboles qui lient la mariée à son passé et enracinent son mariage dans la
tradition.
Ce n¡¦est qu¡¦en 1840 que la robe de mariée blanche devint populaire, quand la
reine Victoria en porta une à son mariage. Jusqu¡¦alors, les mariées royales
s¡¦habillaient d¡¦argent. En revêtant une robe blanche épurée et une traîne
vaporeuse, la reine brisait la tradition.
Depuis lors, les jeunes mariées ont continué à préférer la robe blanche ¡V
symbole de virginité -, encouragées en cela par une comptine
traditionnelle :
Mariée en blanc, tu as bien choisi
Mariée en bleu, ton amour sera toujours sincère
Mariée en perle, tu vivras dans un tourbillon
Mariée en brun, tu vivras en ville
Mariée en rouge, tu souhaiteras être morte
Mariée en jaune, tu auras honte d¡¦être vue
Mariée en rose, ton esprit sombrera
Mariée en gris, tu iras loin
Mariée en noir, tu souhaiteras revenir en arrière.
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