Eh oui, comme 1% de la population, j'ai ce problème de fluidité de la parole qui se caractérise par des répétitions, des blocages ou des prolongations durant l'émission de mes mots. Je bégaie depuis l'âge de 8-9 ans. Habituellement, cela se produit chez un enfant de 2-3 ans, mais...l'exception fait la règle! :) C'est seulement que l'événement déclencheur est survenu plus tard. J'ai toujours cherché qu'est-ce qui a pu déclencher le processus, mais je n'ai jamais trouvé de réponse précise.

Premièrement, il est important de savoir qu'un bègue naît avec ce petit défaut. Il dort en dedans de lui jusqu'à ce qu'un événement suffisamment puissant est de l'impact sur sa parole. Cet événement peut être l'entrée à l'école, un déménagement, un divorce, un décès etc... Et sans compter qu'à cet âge, la parole se forme. C'est donc un bon terrain pour l'implantation du bégaiement.

Le bégaiement n'est pas une maladie mentale. C'est simplement un défaut de la communication parlée. Bien qu'il soit accentué au cours d'agents stresseurs, il n'en sont pas la cause. Nous pourrions le comparer à un mal de dos. La personne souffrant de maux de dos en souffre encore plus quand elle est soumise à un stress. C'est alors son dos qui "absorbe" le contrepoids du stress. Nous pourrions en dire autant des ulcères d'estomac, des maux de tête ou du bégaiement. Ma fragilité à moi est située au niveau de la parole.

J'ai déjà suivi une thérapie en orthophonie. Hélas, elle s'est avérée presque inutile car je manquais de volonté. Quand je voudrai vraiment travailler sur ma parole, je pourrai le faire n'importe quand. Il me manquait également cette dose d'acceptation. Je n'étais pas en mesure d'échanger sur ce problème. Heureusement aujourd'hui, je suis beaucoup plus ouverte à ce sujet. :) Dans le fond, personne n'est parfait sur cette terre! :) J'ai déjà été membre de l'Association des jeunes bègues du Québec (AJBQ). J'y ai trouvé beaucoup d'informations à ce sujet. C'est ce qui m'a fait prendre conscience que je n'étais pas seule avec ce problème...

Souvent, je m'arrête pour penser à tout ça et je me rend compte que j'ai développé beaucoup de choses grâce à ce défaut. Tout d'abord, je suis beaucoup plus ouverte aux autres. J'ai développé une grande capacité de compréhension. J'ai également aiguisé mon intérêt pour les causes humanitaires. Et bien sûr, je m'intéresse beaucoup au fonctionnement du langage, autant verbal que non-verbal, ce qui ne fait qu'aiguiser ma fascination que j'ai depuis que je suis toute petite pour cette merveilleuse machine qu'est le corps humain. Et à chaque fois que quelque chose me décourage, j'ai toujours cette phrase en tête : quand on veut, on peut!

Si vous voulez en savoir plus au sujet de bégaiement, venez donc jeter un coup d'oeil sur ma page plus explicative!

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