Modalités d'intervention
Cette page: 1. Introduction 2. Sensibilisation/mobilisation/formation pour la professionnalisation des producteurs 3. Organisation des producteurs à la base Page suivante : 4. Appui à des microprojets proposés et gérés par les associations 4.1 Micro-aménagements 4.2 Les micro-réalisations 5. Micro-crédit par les caisses de proximité autogérés 6. Micro-entreprises de services et d’appui au développement horticole |
Le projet travaillera préférentiellement sur des sites existants et ciblera en priorité les actions suivantes:
ü sécuriser les sites de production (zonings horticoles) et améliorer l’accès des plus démunis aux ressources de base (terre, eau et matière organique[1]),
ü potentialiser les sites en vue de disponibiliser l’eau sur toute l’année en vue d’étaler les productions et leur rentabilité,
ü promouvoir l’aménagement intégré des périmètres, y compris les activités horticoles (légumes et fruits), de petit élevage et de pisciculture,
ü promouvoir la capacité technique des producteurs en vue de l’intensification et de la diversification des productions horticoles de qualité,
ü renforcer l’organisation des groupements/associations pour la production et la commercialisation des produits horticoles et augmenter le nombre d’exploitants au niveau des sites potentialisés (insertion de jeunes et femmes sans emploi).
Dans les villes retenues, le projet interviendra de manière intégrée suivant plusieurs axes complémentaires, dont :
ü la sensibilisation, la mobilisation et la formation des producteurs et des autres acteurs de la filière en vue de leur professionnalisation ;
ü l’appui à l’organisation et la responsabilisation des producteurs à la base ;
ü la mise en œuvre de micro-interventions en appui aux projets des associations de producteurs, notamment pour potentialiser les sites (micro-aménagement) et/ou organiser la commercialisation des production (réseaux, micro-infrastructures), développer/tester des technologies d’intensification de la production (micro-réalisations) et créer des conditions pour l’investissement des producteurs dans le secteur, ainsi qu’une meilleure disponibilité et accès aux intrants (micro-crédits et/ou micro-boutiques).
La sensibilisation / formation / vulgarisation sera permanente et concernera en particulier :
ü la promotion et l’information sur les activités et modalités d’intervention du projet ;
ü identification et test des options technologiques potentielles en matière de PPI,
ü la professionnalisation des services d’appui au développement horticole, tant du secteur public, associatif que privé (en amont et en aval du secteur) ;
ü professionnalisation des producteurs tant au niveau technique que de la gestion de leur entreprise/groupement, tant pour la production que la commercialisation.
Ces actions permettront aussi de renforcer les capacités de gestion technique de la RDC en matière d’horticulture urbaine et périurbaine.
a. Promotion et information sur les activités et modalités d’exécution du projet
Une campagne de sensibilisation/mobilisation initiale sera réalisée lors de l’atelier de démarrage avec tous les partenaires et autorités pour diffuser les informations préalables sur le projet et expliquer les démarches à suivre pour y participer. La sensibilisation des groupements participants en début de projet constitue une clé majeure du succès, pour que chacun maîtrise clairement ses engagements et responsabilités en vue de la durabilité et de la rentabilité économique des opérations au niveau des périmètres et exploitations.
b. Identification et test des options technologiques potentielles en matière de PPI,
Les ‘options technologiques’ adaptées proposées au choix des producteurs en vue de ‘surmonter’ leurs contraintes sont trop peu nombreuses, voire dans certains cas pas vraiment adaptées ni efficaces[2]. Il est urgent d’élargir le nombre d’options potentielles pour toutes les contraintes principales et d’effectuer un tri préliminaire (recherche appliquée) pour identifier un nombre d’options adaptées aux conditions pédoclimatiques et socio-économiques des producteurs, et ce pour toutes les contraintes majeures rencontrées.
La base technique devra être développé davantage pour parvenir à l’élaboration de listes dynamiques d’options potentielles adaptées, notamment en ce qui concerne les variétés, les techniques de production (ou bonnes pratiques) et de protection contre les maladies et insectes nuisibles. A cette fin, des cycles de tris/tests[3] d’adaptabilité préliminaires devraient être opérés, notamment par les CAT, ainsi que des associations pilotes appuyées par la recherche ou d’autres personnes ressource. Cette approche permettrait d’effectuer des démonstrations sur un nombre plus limité d’options et de mieux exploiter les avantages de ‘l’Ecole au champ’, en vue de dynamiser ses activités en relation directe avec les problèmes rencontrés par les producteurs. Ainsi, des solutions PPI efficientes pourraient être plus rapidement dégagées par les ‘écoles’ au bénéfice d’une production intensifiée, d’une augmentation de revenus pour les maraîchers et d’une préservation de l’équilibre de l’écosystème.
A ce titre un ‘ratissage’ large des variétés disponibles répondant aux critères d’adaptation agro-écologique, de résistance/tolérance aux maladies et prédateurs et de produits recherchés sur les marchés est vital. L’échange d’expériences avec des acteurs des filières horticoles de la région (i.e. Zambie, Congo, Cameroun, RADHORT, etc.) pourrait être renforcé, notamment par un réseau Email, des visites d’échange, mais également par une meilleure capitalisation des expériences au niveau de la base des données HORTIVAR[4].
La professionnalisation des producteurs, des associations et des services d’appui à l’HUP. La potentialisation des producteurs, notamment au niveau de l’analyse des contraintes rencontrées et la recherche de solutions potentielles constitue une base indispensable pour permettre la professionnalisation progressive des producteurs. A ce titre, il s’avère capital, d’une part d’élargir le pool d’options techniques potentielles et d’autre part de renforcer en continu les capacités des animateurs qui constituent le lien avec les sources d’information, en attendant que les leaders paysans puissent l’établir eux-mêmes.
c. La professionnalisation de l’encadrement
Pour assurer la professionnalisation des services d’appui aux producteurs, un programme de formation des animateurs-formateurs sera mis en œuvre dans le cadre de l’Ecole au champ. Sur base des besoins identifiés, les vulgarisateurs seront formés (formation initiale intensive et post-formation) à :
ü l’approche/méthodologie de vulgarisation de l’Ecole au champ
ü l’organisation des appuis techniques aux producteurs
ü des thèmes techniques liés à la PPI, en fonction des besoins spécifiques des producteurs, tels que (i) le choix d’espèces et variétés / cultivars adaptés, utilisation de semences de qualité et gestion d’une pépinière maraîchère, identification de plantes saines pour la production de semences de cultivars adaptés, (ii) la gestion de l’irrigation à la parcelle (micro-irrigation, etc.), (iii) gestion de la fertilité durable des sols (compost amendé, fumier, paillage, mulching, etc.), (iv) la protection intégrée contre les principaux ravageurs, y compris les techniques culturales, les moyens biologiques et chimiques raisonnés
ü d’autres thèmes tels que (i) l’organisation et gestion de l’entreprise et des associations de paysans, (ii) marketing et commercialisation (labellisation) de la production horticole, (iii) le micro-crédit, etc.
d. La professionnalisation des producteurs.
La professionnalisation des producteurs, et plus spécialement des ‘animateurs de l’Ecole au champ’ identifiés au niveau de chaque groupe, constitue une nécessité en vue de promouvoir la prise en charge graduelle des groupements. A cette fin, le projet promouvra principalement :
ü dans le cadre de ‘l’Ecole au champ’, des vérifications (‘champs sans risque’) seront établies par les groupements paysans qui testeront ensemble (à petite échelle) la validité des options technologies potentielles PPI en vue de répondre de manière adaptée aux besoins et contraintes spécifiques identifiés par eux-mêmes. Cette approche permettra aux producteurs de tester eux-mêmes la viabilité technique et rentabilité financière. Sur base des observations/convictions et des leçons apprises par chacun, les producteurs pourront appliquer ces techniques dans leurs propres parcelles.
ü un service d’appui technique permanent par les animateurs des ‘Ecoles au champ’ qui constitueront l’articulation entre les groupements et les techniciens spécialisés : ils faciliteront les flux d’informations techniques et les liens plus étroits avec les autres partenaires de la filière.
ü des appuis spécialisés concernant les techniques de production et de protection, la gestion de la production et de la commercialisation, etc.
ü formation des paysans et des responsables d’associations paysannes tant au niveau technique que de la gestion des productions et des groupements/associations.
Des actions de formation/vulgarisation sont nécessaires pour améliorer l'organisation des producteurs. L’objectif ultime est de faire évoluer les associations vers des groupements maraîchers autogérés. Des thèmes de formation devront être développés en vue :
ü de la promotion de la participation communautaire aux activités du projet,
ü de la prise en charge de l’ensemble des activités horticoles (y compris aménagement, production, organisation, …) directement par les bénéficiaires,
ü de l’amélioration des capacités de gestion administrative et financière des associations, notamment pour étudier avec les démarches appropriées pour développer un système d'épargne et crédit et renforcement des liens avec les opérateurs économiques pour faciliter l’accès aux intrants et marchés,
ü au niveau de l’organisation des producteurs, constituer une force capable d’interagir et négocier sur pied d’égalité avec les municipalités, les services d’appui techniques et le secteur privé (i.e. les vendeurs d’intrants et de produits maraîchers).
[1] Dans certaines villes (notamment sur les sols sableux désaturés de Kinshasa) l’apport de matière organique constitue une condition sine qua non de réussite des activités de production horticole : à ce titre, la matière organique constitue une ressource naturelle de base. F