Modalités d'intervention
Page précédente 1. Introduction 2. Sensibilisation/mobilisation/formation pour la professionnalisation des producteurs 3. Organisation des producteurs à la base Cette page: 4. Appui à des microprojets proposés et gérés par les associations 4.1 Micro-aménagements 4.2 Les micro-réalisations 5. Micro-crédit par les caisses de proximité autogérés 6. Micro-entreprises de services et d’appui au développement horticole |
Le projet interviendra principalement par le biais de Protocoles d’Accord[1], principalement au niveau de la fourniture de matériels alors que les bénéficiaires contribueront prioritairement aux projets par leur participation en travail manuel. La distinction des interventions et de l’appui est opérée sur les bases suivantes :
Micro-intervention |
Objet |
Intervention maximale |
Participation des bénéficiaires |
Micro-aménagement |
Infrastructures hydrauliques et de marché |
10.000$ (moy. 7500$) |
20% du coût total (contribution en travail et nature) |
Micro-réalisation |
Appui à l’intensification et à la diversification |
1.500$ (moy. 1.250$) |
50% du coût total |
Micro-caisses de proximité (50-75 membres) |
Micro-crédit autogéré |
3.000$ (moy. 2000$) |
Minimum 20% en cash) + formation des gestionnaires |
Micro-entreprise |
Promotion des actions en amont et en aval du secteur |
2.500$ (moy. 2500$) |
50% du coût d’investissement (min 20% en cash) |
Outre les services d’appui techniques, le projet assistera la base productive à mieux maîtriser les techniques culturales en agissant à trois niveaux :
ü créer les conditions de base par l’amélioration des infrastructures de base tant au niveau production (maîtrise de l’eau) que de commercialisation (marchés matinaux de gros et demi-gros) ;
ü directement au niveau des champs des producteurs par l’intermédiaire de micro-réalisations ;
ü appui à la création de micro-entreprise parrainées par les associations de producteurs tant en aval qu’en amont de la production.
Par micro-aménagement, on entend des travaux, ne nécessitant pas d’énormes investissements (inférieurs à 10.000$EU) impliquant un ensemble d’associations ou de groupements de producteurs et susceptibles d’améliorer le potentiel de production au niveau de l’ensemble d’un périmètre horticole par la sécurisation de la maîtrise de l’eau. Il s’agira généralement de travaux d’aménagement hydro-agricoles (à composante financière élevée[2]) émanant d'une association de groupements ou coopérative, tels que la réalisation d’infrastructures d’irrigation, de travaux de réfection de périmètres existants, de la création/réfection de retenues d’eau, travaux de protection, etc. Une attention particulière sera accordée aux micro-aménagements faciles à gérer et pouvant être entretenus d’une façon durable par les bénéficiaires eux-mêmes. La mise en place d’une association d’usagers sera promue sur chaque zoning pour garantir un accès équitable aux ressources disponibles et la prise en charge des travaux d’entretien par les utilisateurs. A cette fin, des cycles d’animation de groupe et de formation à la gestion d’un fonds de roulement sont envisagés.
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Types d’appuis |
Conditions de contribution du projet |
MICRO-AMENAGEMENT
Investissement à forte composante financière au niveau de périmètres (plusieurs associations) |
Aménagements pour l’irrigation, Travaux anti-inondation, Travaux d’assainissement, drainage, … Travaux anti-érosifs
Pistes d’accès aux périmètres, Construction de marchés producteurs (gros et/ou demi-gros) |
Contribution max. : 10.000$ (moyenne 7.500$) Participation des bénéficiaires : min. 20%, y compris (i) la main d’œuvre non spécialisée, (ii) les agrégats, (iii) logement/nourriture des ouvriers spécialisés.
Préalable : terres sécurisées. |
Les propositions d’intervention devront se concentrer sur les zones prioritaires identifiées par le projet (terres sécurisées étant un préalable) et les bénéficiaires. L’organisation des périmètres maraîchers autogérés sera donc une action prioritaire du projet. Les services d’appui partenaires faciliteront l’identification, l’établissement des dossiers et la coordination de l’exécution des travaux en étroite collaboration avec les groupements paysans impliqués. Le projet interviendra principalement au niveau de la fourniture de matériels alors que les bénéficiaires contribueront au projet par leur participation en travail manuel.
La réception technique des travaux sera assurée par la FAO en collaboration avec l’Unité Technique Urbaine et le Coordinateur National du projet. (Voir manuel des procédures).
Certains aménagements nécessiteront des investissements plus importants, qui seront réalisées en plusieurs phases. Sur base de justifications techniques et socio-économiques, le projet pourra également soutenir des études préparatoires d’aménagement et promouvoir leur réalisation en coopération avec d’autres bailleurs de fonds (à identifier).
Dans le cadre de l’amélioration des conditions de commercialisation des productions des périmètres, un ensemble d’associations pourra également proposer des micro-aménagements en vue d’établir des infrastructures simples de commercialisation tels que les marchés matinaux comme point de rencontre des producteurs et des revendeurs (marché de producteurs et/ou collecte).
La professionnalisation des producteurs par l'intensification et la diversification des cultures se réalisera par le développement/l’adaptation d’alternatives techniques, en réponse aux besoins exprimés par la base. Il s’agit de promouvoir la maîtrise des techniques culturales, d’intensifier et diversifier les cultures, de professionnaliser les producteurs dans le cadre de la mise en œuvre des techniques de Production et de Protection Intégrées (PPI).
Par micro-réalisation on entend soit (i) des initiatives émanant d’un groupement de producteurs à la base et destiné à résoudre des contraintes techniques et/ou économiques spécifiques rencontrées par ce groupement au niveau de l’intensification et de la diversification de la production horticole, soit (ii) des séries de tests/essais en vue d’identifier des options technologiques potentielles et adaptées à proposer en réponse aux contraintes prioritaires identifiées au niveau des associations. Un dialogue préalable doit permettre d’aider les maraîchers à mieux comprendre les principaux blocages socio-économiques et techniques au développement local et à stimuler la motivation des groupes pour les impliquer davantage dans la mise en œuvre des activités. La contribution du projet à une micro-réalisation sera limitée à un maximum de 1,500$EU.
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Exemples de Types d’appuis |
Conditions de contribution du projet |
MICRO-REALISATION
Projets communautaires des associations à risques partagés (50%-50%) (et/ou à forte contribution en main d’œuvre) |
Pépinières fruitières, Production de compost, recyclage des ordures ménagères, etc. Production de semences, Production d’abris pour la saison des pluies Essais de tri variétal (R/D avec group. pilotes) Appui aux spécifiques associations d’horticulteurs parcellaires (micro-irrigation, etc.) Appui aux associations de micro jardinage,
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Contribution max. 1.500$ (moyenne 1.250$)
Participation des bénéficiaires : min. 50%, y compris (i) la main d’œuvre non spécialisée, (ii) les agrégats,(iii) le logement/ nourriture des ouvriers spécialisés, et (iv) etc.
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Pour approfondir ce travail de conception et l’identification des actions à mener, les options techniques seront discutées avec les bénéficiaires. L’achat d’équipements et de facteurs de production (biens d’équipements, intrants, matériel) nécessaires à la mise en œuvre d’activités de formations pourrait aussi être envisagés. A titre indicatif, les sujets suivants pourraient être considérés :
ü établissement d’abri pépinière de groupe et/ou pour la production spécialisée de cultures en saison des pluies,
ü établissement de compostières (gestion commune des déchets de culture et récupération de la végétation de saison des pluies),
ü essais de tri de variétés améliorées pour les espèces répondant aux attentes et contraintes prioritaires d’un ensemble d’associations,
ü multiplication semencière en vue de produire des semences de qualité pour les espèces locales,
ü clôture par haie fruitière d’un périmètre,
ü maîtrise de l’eau à la parcelle (réservoir, pompes, matériel de micro-irrigation),
ü amélioration des circuits commerciaux et des opérations de post-récolte (stockage, transformation simple des produits).
Les micro-réalisations seront cofinancées par le projet et les bénéficiaires (organisés au préalable) qui y contribueront en travail et/ou espèces pour au minimum 50% des coûts totaux : ces activités constituent des opérations à risques partagés. Les contributions du projet aux micro-réalisations seront des dotations.
A la demande des producteurs[3], le développement des systèmes financiers décentralisés et “solidaires” à la base, avait été promu durant la phase pilote pour faciliter l’accès aux intrants par les petits producteurs. Une première analyse des résultas obtenus montre un succès partiel de l’opération et les difficultés de développer des SFD durables dans le contexte socio-économique actuel (voir analyse de l’impact).
Le but étant d’améliorer la disponibilité et l’accès aux intrants de qualité mais également la commercialisation[4] des produits horticoles de qualité. Cet objectif pourra être atteint de deux manières: (i) soit par la mise en place des ‘mutuelles d’épargne crédit’ qui permettent l’accès au crédit en vue de financer les intrants ; (ii) soit directement en améliorant la disponibilité et l’accès aux intrants, directement organisée par les associations, ou au niveau du secteur privé parrainé par les associations.
Le renforcement des micro-caisses de proximité leur extension sont poursuivis comme suit:
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Types d’appuis |
Conditions de contribution du projet |
MICRO-CREDIT horticole
Etablissement de caisses de proximité autogérées au niveau d’associations de producteurs horticoles (50-75 producteurs) |
Appui à la mise en place des caisses de proximité horticoles au niveau des associations de producteurs horticoles Formations des gestionnaires Epargne/parts sociales Ligne de crédit |
Contribution max. : 3.000$ (moyenne 2.500$)
Formation des associés et dirigeants Contribution préalable des bénéficiaires : minimum 20% du capital de la caisse (épargne longue = actions des associés)
Durée max. du crédit interne: 12 semaines Montant des crédits : maximum 75$
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Sur base de l’expérience acquise, les principes de mise en place des caisses de micro-crédit devront être adaptés aux réalités du terrain, et notamment :
ü une meilleure appropriation des caisses de proximité par les associés sera ciblée, notamment par une participation des bénéficiaires au capital (au minimum 20% du capital devrait être fourni par les associés sous forme d’épargne longue ou parts sociales – actions)
ü la capacité d’autogestion devrait être améliorée, notamment par une formation plus poussée des gestionnaires,
ü la transparence des caisses pourrait être améliorée par une formation minimale non seulement des gestionnaires mais également des associés
ü le suivi des caisses devrait être assuré sur un minimum de deux ans (avec un suivi/contrôle plus espacé la seconde année),
ü la séparation claire des micro-réalisations et du crédit (les emprunteurs de la première année courent un risque supplémentaire),
ü une réflexion sur les structures faîtières à mettre en place pour être en conformité avec les règlements de Banque Centrale de la République du Congo.
Les micro-entreprises d’appui au développement du secteur horticole (tant en aval qu’en amont) seront promues selon le schéma suivant :
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Types d’appuis |
Conditions de contribution du projet |
MICRO-entreprises d’appui au développement du secteur |
Fonds de roulement à des micro entreprises telles que : Boutiques d’intrants pour les associations Forges pour outils Unités spécialisées de compostage Centre de tri et emballage des produits (organisation de la commercialisation), Etc. |
Contribution max. : 2500$ (moyenne 2000$)
3-5 personnes désirant fonder/renforcer une micro-entreprise
Participation des bénéficiaires : (i) 50% du coût total du projet, dont la fourniture d’un local sécurisé, (ii) Minimum 20% du fond de roulement en cash (iii) Gestionnaire (formé). |
(a) : les micro-entreprises seront supportées à la demande d’une (ou plusieurs) associations qui les parraineront. Ces micro-entreprises devront répondre à un besoin pour le développement horticole sans concurrencer une activité privée existante. |
La création de micro-entreprises, fournisseuses d’intrants, gérées et/ou parrainées par les associations paysannes permettrait d’améliorer en même temps la disponibilité (y compris leur qualité) et l’accès aux intrants. Dans ce cadre, les activités suivantes pourraient notamment être envisagées:
ü des boutiques d’intrants sur les périmètres (méthodes de gestion par les associations à mettre au point),
ü des petites entreprises spécialisées en fabrication de compost (tri des déchets ménagers, récupération des déchets végétaux ligneux, des fumiers, etc.),
ü des petites forges spécialisées en fabrication d’outils horticoles, serres, tunnels, matériel de transport/charrettes, etc.,
ü des petites entreprises de tri de la production pour viser des marchés spécialisés (hôtels, restaurants, grands magasins, etc.,
ü autres.
La participation des bénéficiaires (50% du total du projet, y compris 20 % du fond de roulement en cash) à la mise en place du fond de roulement autogéré de la micro-entreprise permettra de garantir en partie la continuation/développement durable des activités. La formation des gestionnaires constitue un élément essentiel de durabilité et de transparence. Les micro-entreprises seront parrainées par les associations de producteurs horticoles ; une préférence sera donnée aux jeunes et aux femmes des couches sociales pauvres désirant s’engager dans l’entreprenariat privé.
Pour les boutiques d’intrants, la gestion pourra prendre plusieurs formes suivant les besoins spécifiques et la décision des l’associations concernées. Soit la vente se ferait uniquement en cash, soit 50% cash et le reste à crédit (i.e. 5-10% par mois pour forcer un remboursement le plus rapide possible). De plus pour organiser l’approvisionnement, les besoins seront déterminés à l’avance par les membres de l’association en vue de garantir la disponibilité.
[2] Les travaux de drainage par exemple, dans la majorité des cas sont considérés comme des investissements à forte composante travail et faible composante financière : à ce titre ces travaux sont considérés comme des micro-réalisations. F
[3] Et notamment à celle des petits maraîchers qui sollicitent un capital assez limité et qui sont souvent confrontés à des problèmes de garantie. Ces caisses ont également été appelés MEC ou mutuelles d’épargne et de crédit, bien qu’elles n’appliquent pas les principes mutualistes à tous les niveaux.F
[4] Soit directement soit indirectement en évitant que l’horticulteur ne doive s’endetter, notamment pour l’acquisition des intrants, et ne se retrouve en position de dépendance financière.F
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