L a deuxième période de l'occupation de l'île se situe entre 1904-1972:


  • 1904, la construction du phare à l'Ouest et début du gardiennage permanent en 1905;

















  • 1907, décès de William Dingwell et en 1908, son frère Townsend (à gauche de la photo) sera le nouveau propriétaire et prendra la relève avec sa femme et ses quatre enfants. Ils quitteront l'île en 1953;















  • 1904, une seule factries sera en fonction à l'est jusqu'en 1952.


    Celle de l'ouest sera abandonnée au tout début du siècle, puis de nouvelles installations de pêche seront construites par la Coopérative l'Escouade de Fatima, de 1954-70 environ;







  • 1970, vente de la presque totalité de l'île à la Société Acadienne de Recherches Pétrolière ltée (SAREP),sauf quelques petits lots à l'ouest.

    Fin de l'occupation de l'île
    et du gardiennage permanent en 1972.

    Une tranchée le long de l'île a été tracée pour permettre le forage.  








Témoignage de M. Wilfrid Chevrier au début du gardiennage en 1904:



« En 1904, j'avais 19 ans. Mon père était engagé comme gardien de phare.
... Il y avait deux maisons. Celle là de Tom Chenell, entre les Delaney pis le phare,pis celle-là à Rade Chenell était plus à l'est. Il y avait une quantité de cabanes en bas qui appartenaient aux Hâvre-aux-Maisons pour le maquereau dans l'automne.
... La maison des Chenell était encore là. Les Chenell avaient toujours occupé ça sans taxes, sans payer de loyer, mais la terre appartenait aux Dingwell.
... Les Chenell, c'étaient des français avant.
... Il y avait un Chenell qui venait tous les hivers à Brion, tout seul, il partait avec son fusil, une gaffe et une corde. Il restait chez nous. Il revenait avec une charge de 5 - 6 loups marins.

... Mon père...C'est lui qui a enseveli le vieux Bill Dingwell. Il avait pas d'enfant. Il avait un frère, Townsend. Papa connaissait bien les Dingwell. On coupait du bois sur leurs terres pour rien.

... Dans ce temps-là, y avait une factrie à la Saddle et une vieille à la pointe de l'Est. C'était le vieux Bill qui runnait ça. Mais il était malade dans ce temps là (1904-1907).
Il y avait une factrie en bas du cap de la light. A marchait pu quand on était là.

... Le télégraphe était connecté avec la Nouvelle-Écosse. C'était chez les Dingwell qui recevaient les messages.»¹ 

Suivi du témoignage de M.Félix Langford concernant la visite du frère Marie Victorin en 1918:

«J'étais à l'île Brion quand le frère Marie Victorin est venu là en 1918. On était allé faire un tour. ... Oui je m'en rappelle bien de lui, pis il était pas fou. Il était venu visiter la light, voir comment ça marchait.»²

Extraits du frère Marie Victorin:

«Brion est la seule des Iles-de-la-Madeleine qui ait su garder, à peu près ses cinq milles de virginité, la seule aussi qui puisse nous renseigner sur la prime jeunesse de l'archipel...»

«...C'est bien cela! Et rien n'a bougé ici, depuis trois siècles. Là-haut, sur la falaise, les grands arbres et les prairies pleines de gesses purpurines, à mes pieds le froment sauvage et les pois de mer «fleuris comme pois de Bretagne». Et la quantité de raisins «ayant la fleur blanche dessus» quelle description merveilleusement précise de la grande canneberge en fleur gardant encore, mous et juteux, ses «raisins» de la saison passée! Quant aux fraises, roses incarnates, persil de mer et spirantes embaumées, il n'y aurait qu'à se pencher pour en cueillir des morceaux!

Pourquoi faut-il que Faucher de Saint-Maurice et d'autres chroniqueurs après lui, aient commenté aussi légèrement le texte de Cartier: «Hélas! lisons-nous dans «De Tribord à Babord», depuis le jour où Cartier mit le pied dans ce lieu enchanteur, Brion a perdu ses airs de paradis terrestre. Ses grands arbres sont disparus les uns après les autres; ses vignes se sont desséchées et ses roses incarnates sont mortes, étouffées par les âpre baisers de la brise du nord etc.» Phrases faciles et commodes,mais tout au contraire de la vérité.»

«...Il y a des gens qui ont tous les bonheurs! Vivre sur la terre de Brion, Brion-sur-Mer, Brion-la-Belle, Brions-la Fertile, ce serait trop beau rêve!»³ 

1. M. Wilfrid Chevrier, témoignage tiré du document de François Turbide;
2. M. Félix Langford, idem;
3. Chez les Madelinots, Fr. Marie-Victorin, 1946;

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