L'ARTISANAT
CHEZ LES DIAWARA Le tagué (forgeron) est considéré
comme une sorte d'artisan universel chez les Diawara.
En effet, il forge le fer et le cuivre et façonne des bijoux avec des métaux précieux :
or, argent. Il extrait lui-même le minerai de fer et le traite dans des hauts fourneaux
tronconiques. La fonte et le traitement du minerai donnent lieu à des grandes fêtes
auxquelles les femmes ne doivent pas participer. Les forgerons eux-mêmes doivent être à
"l'état pur" c'est-à-dire ne pas avoir eu dans l'année des rapports sexuels
avec des femmes peules ou maures en raison des interdits qui existent entre eux et ces
groupes ethniques ni même s'être assis sur la même natte qu'elles. Si l'un d'eux a
enfreint cet interdit, il doit remettre le soin de la fonte de son minerai à un autre
forgeron qu'il récompensera ensuite d'une houe et d'un coq.
Ce sont les tagou (pluriel de tagué) qui font également le travail du bois. Les outils
employés tant pour le travail du fer que pour celui du bois sont ceux énumérés dans le
chapitre relatif aux Saracollé, à la rubrique artisanale. Tous les objets en terre cuite
sont fabriqués par les yakharen-tagou (femmes des forgerons).
Le travail du cuir est l'apanage des garankou (caste des cordonniers). Ce sont eux qui
s'occupent également du tannage et de la teinture du cuir.
Leurs outils sont identiques à ceux employés par les garankou saracollé vu
précédemment.
L'égrenage, le filage et la teinture du coton peuvent être faits par toutes les femmes
sans distinction de catégories sociales.
De même que la vannerie et la corderie ne sont l'apanage d'aucune caste spéciale. Tout
homme peut s'y adonner au cours des causeries sous l'arbre à palabres.
|