A C C U E I L
                                  AU COEUR DU MALI
L'ARTISANAT AU MALI .
L'artisanat Traditonnel

Touareg yollow_arrow.GIF (277 bytes)
Maures
Peuls
Bambara
Malinkés red_arrow.JPG (1009 bytes)
Dogon
Sénoufo
Sonraï
Sarakollé
Diawara
Bozo & Somono
Khassonké
Toucouleur

L'artisanat moderne
Page Principale
Le Musee National

L'ARTISANAT TOUAREG

Contrairement à ce que l'on pourrait penser l'art chez les Touareg n'a rien d'arabe. Il suffit de remarquer la croix qui surmonte le pommeau de leurs selles ou qui constitue la poignée de leurs sabres ainsi que la forme de leurs boucliers pour s'en rendre compte. Mais ce serait également une erreur que de croire que la croix adoptée par les Touareg dans leur art est due à une influence quelconque du christianisme. Il conviendrait peut-être d'attribuer à cette croix un caractère plutôt artistique que religieux ou historique, de la considérer comme un simple objet de parure.

Chez les Touareg, les artisans tiennent une place effacée. Chaque fraction possède un ou plusieurs mâlem (forgerons), qui travaillent indifféremment les travaux de tout genre, le bois et le cuir et qui servent aussi de musiciens ou parfois de magiciens. En général, ces forgerons sont des métis, issus des relations entre les nobles avec les femmes Bellah ou Daga. Ils forment une classe à part, mais ne sont pas considérés comme des nobles dans l'acceptation de ce terme, étant donné que chez les Touareg, c'est le ventre qui donne la noblesse. Toutefois on rencontre des artisans de profession dans les Ksour où ils vivent soit isolément soit en petits groupes.
Ces artisans, tisserands, potiers, tailleurs, etc. sont des noirs dont il est difficile de préciser l'origine. Quelques-uns d'entre eux continuent de porter des vêtements de cuir de l'ancien temps. Mais, qu'ils soient de race blanche comme les Inadan ou de race noire comme les Ibarogan du sud, les artisans sont considérés comme appartenant à une souche inférieure et sont comme tels tenus à l'écart des nobles. Il s'agit là d'une forme de mépris basée non sur la pigmentation de la peau de l'homme ni sur la profession manuelle qu'il exerce mais sur le redoutable pouvoir de sorcellerie qu'ils sont censés détenir du fait de leurs rapports avec les esprits malins.
En effet, on craint que le contact de ces hommes à la fois rebouteux et magiciens ne soit préjudiciable aux nobles ; d'où il s'ensuit que chez certaines peuplades nomades, une femme noble qui épouse par exemple un forgeron est mise au ban de la société.

precedent L'artisanat au Mali suite

Debut de page
Haut de page

ocié

ontrairement à ce que l'on pourrait penser l'art chez les Touareg n'a rien d'arabe. Il suffit de remarquer la croix qui surmonte le pommeau de leurs selles ou qui constitue la poignée de leurs sabres ainsi que la forme de leurs boucliers pour s'en rendre compte. Mais ce serait également une erreur que de croire que la croix adoptée par les Touareg dans leur art est due à une influence quelconque du christianisme. Il conviendrait peut-être d'attribuer à cette croix un caractère plutôt artistique que religieux ou historique, de la considérer comme un simple objet de parure.

Chez les Touareg, les artisans tiennent une place effacée. Chaque fraction possède un ou plusieurs mâlem (forgerons), qui travaillent indifféremment les travaux de tout genre, le bois et le cuir et qui servent aussi de musiciens ou parfois de magiciens. En général, ces forgerons sont des métis, issus des relations entre les nobles avec les femmes Bellah ou Daga. Ils forment une classe à part, mais ne sont pas considérés comme des nobles dans l'acceptation de ce terme, étant donné que chez les Touareg, c'est le ventre qui donne la noblesse. Toutefois on rencontre des artisans de profession dans les Ksour où ils vivent soit isolément soit en petits groupes.
Ces artisans, tisserands, potiers, tailleurs, etc. sont des noirs dont il est difficile de préciser l'origine. Quelques-uns d'entre eux continuent de porter des vêtements de cuir de l'ancien temps. Mais, qu'ils soient de race blanche comme les Inadan ou de race noire comme les Ibarogan du sud, les artisans sont considérés comme appartenant à une souche inférieure et sont comme tels tenus à l'écart des nobles. Il s'agit là d'une forme de mépris basée non sur la pigmentation de la peau de l'homme ni sur la profession manuelle qu'il exerce mais sur le redoutable pouvoir de sorcellerie qu'ils sont censés détenir du fait de leurs rapports avec les esprits malins.
En effet, on craint que le contact de ces hommes à la fois rebouteux et magiciens ne soit préjudiciable aux nobles ; d'où il s'ensuit que chez certaines peuplades nomades, une femme noble qui épouse par exemple un forgeron est mise au ban de la société.

Les Maures

Sommaire

L'industrie artisanale est très peu développée chez les Maures. Ils n'ont qu'une seule caste d'artisans, celle des maalem (forgerons) qui fabriquent les objets en fer, en cuivre et en métaux précieux : or et argent. Ils ne fabriquent pas eux-mêmes, comme les forgerons bambara, leur matière première ; ils achètent le fer et le cuivre aux autres groupes sédentaires. Ce sont eux également qui travaillent le bois.
Comme les Maures n'ont pas de caste de cordonniers, ce sont les femmes des forgerons qui font ce métier. Elles sont du reste très habiles dans le travail du cuir. Elles confectionnent ainsi des coussins, des sacs de voyage, des brides, des sangles de chevaux, etc.
Les Maures n'ont pas de tisserands, ni de tailleurs, ni de teinturiers. Ils s'habillent avec des tissus d'importation et ce sont leurs femmes qui cousent leurs habits. La vannerie est exécutée par les femmes esclaves. Elles fabriquent ainsi des corbeilles, des vans, etc.
Ainsi donc l'industrie artisanale est presque inexistante chez les Maures

Les Peuls

Sommaire


Les peuls nobles ne pratiquent aucun métier artisanal.
Les industries de quelque nature qu'elles soient sont l'apanage des castes particulières des Wailoubé et Niéniébé (forgerons et bijoutiers), des Laoubé (ouvriers en bois), des Garankobé et sokébé (cordonniers et bourreliers), etc.
Toutefois leurs femmes fabriquent des létié (nattes), des n'bédou et niorgo (vans et plateaux en paille servant de couvercles aux calebasses contenant du lait ou des aliments) et des sorombia (oreillers en cuir ouvragés) mais pour l'usage exclusif du ménage et non pour la vente. Par contre, elles ne pratiquent pas la grande vannerie ; elles achètent leurs corbeilles à leurs voisins d'autres ethnies.
Ce sont les jeunes gens qui fabriquent eux-mêmes leurs chapeaux en paille pendant qu'ils surveillent les bestiaux aux pâturages. Ils ne les font pas pour la vente mais pour leur usage personnel ou celui des membres de leur famille.

Les Bambara

Sommaire


Elles sont pour la plupart pratiquées par des castes spéciales : celles des forgerons (Noumou) et des sculpteurs en bois (koulé) pour la façon du fer et de tous les métaux en général, la sculpture et la poterie, cette dernière étant façonnée exclusivement par les femmes et celle des cordonniers (garanké) pour les travaux du cuir.
La vannerie peut être exécutée par tous, hommes et femmes. Elle tient une grande place dans la construction des cases, comme nous l'avons déjà vu, et l'ameublement de celles-ci.
Le tissage n'est pas non plus l'apanage d'une caste particulière. Il est, cependant, généralement exécuté par des esclaves.
La teinturerie, qui est surtout exécutée par des femmes de caste, peut cependant l'être par toutes les femmes, mais pas les hommes. A cet égard il convient de signaler que les couleurs fondamentales distinguées par les bambara sont : le noir, le rouge et le blanc. Pour eux, le noir s'identifie avec l'hivernage dont les nuages sombres se
transforment en pluies ; le rouge caractérise la saison sèche, période pendant laquelle les herbes prennent une teinte roussâtre ; tandis que le blanc qui est la couleur du Faro unit les deux couleurs précédentes du fait de sa luminosité et de sa pureté.

Les Malinké

Sommaire


Les Malinké sont habituellement très adroits de leurs mains.
Le jeune Malinké adore bricoler. Le plus souvent, il se fabrique dès l'âge de neuf à dix ans de curieux petits canotiers avec de la paille, tressé des vans, et se fait différents petits objets avec de la glaise, du bois ou des morceaux de fer.
Mais ce sont les gens de caste qui ont le monopole de certains travaux artisanaux en fer, bois, cuir, poterie, etc.
Par contre tout le monde peut tresser des nattes, des paniers à poules, des ruches, des chapeaux de paille, fabriquer des lits, des bancs et tabourets en palmier, raphia, etc. Toutes les femmes peuvent également s'adonner à l'égrenage du coton, à son cardage, à son filage et à, la fabrication du savon et du beurre de karité.

Les Sarakollé

Sommaire


Les principales industries artisanales sont l'apanage de certaines castes spéciales.
1° Industrie métallurgique : Ce sont les tago (forgerons) qui exercent les industries du fer, du cuivre et des métaux précieux : or et argent, ainsi que celle du bois contrairement à ce qui se passe dans d'autres groupes.
Ils fabriquent des yidou (haches), tongou (houes), fanti (petites houes), labou (couteaux), séoutou (herminettes), des bijoux de toutes sortes, des bâfous (portes), khirkou (arçons de selle), kharé (manches d'outils), etc.
Leur outillage se compose principalement du foullâdou (marteau), du tâné (enclume), du khampa (pince longue), du khampa ngourmo (tenailles), du khassadégime), du tountou (soufflet de forge), du saouta (herminette), du yidé (hache), etc.
2° Industrie du cuir : Elle est exercée par la caste spéciale des cordonniers (garanko). Ils sont également spécialistes du tannage des peaux. Ils fabriquent des moukhou (babouches), tiorongué (bottes molles), tépou (sandales), khirkhé n'doroké (dessus de selles), kharbin nkatiou (brides), sefayou (étuis à amulettes), etc. Leurs principaux outils sont : le bounné (alène), le walakha (planche sur laquelle on tranche et on polit le cuir), le nakhâdé (polissoir en bois), le labo (couteau), etc.
3° Industrie de la poterie. Elle est exercée par les taga yakharou (femmes des forgerons) avec leurs mains. Toutes les formes données aux objets, comme les dessins et les décors, sont faites à l'aide de leurs doigts et de leurs ongles. Elles fabriquent ainsi des lallé (grands vases d'eau), des goumbou lemmou (gargoulettes à un ou deux becs), des bègné (vases percés de
petits trous pour cuire la farine de mil à la vapeur) et différents autres petits objets utilisés par les fileuses et les teinturières.
4° Industrie de la teinture : Elle peut être pratiquée par toutes les catégories de femmes. On peut même affirmer qu'il n'y a pas de maison saracollé dépourvue d'une petite teinturerie.
Toute la teinture est à base d'indigo avec lequel on obtient le bakha khoulé (bleu ciel) ou le bakha biné (bleu marine).

Les Sonraï

Sommaire


Dans certaines régions, n'importe quel individu peut pratiquer le métier de son choix. Certaines familles même vont jusqu'à orienter leurs enfants vers des industries différentes.
Par contre, dans d'autres parties du pays songhay, l'artisanat reste l'apanage des castes spécialisées de forgerons, cordonniers, tisserands, etc. On retrouve là les influences des pays du sud car à l'origine il semble qu'une telle division sociale n'existait pas. C'étaient des métiers que chacun était libre de choisir par vocation ou par nécessité.
Les femmes Kalan fabriquent de très jolis bijoux imitation or, avec de la paille fine teinte en jaune ainsi que de beaux bracelets en perles qui sont très recherchés dans les pays du sud. Ce sont également elles et les femmes de caste qui s'occupent de la poterie et de la vannerie ainsi que de certains petits objets en cuir ouvragé.

Les Dogon

Sommaire


Il n'existe pas chez les Dogon de castes d'artisans à proprement parler.
Ils ne sont pas, en effet, spécialement forgerons, cordonniers, tisserands de profession. Ils exercent occasionnellement, et tour à tour, chacune de ces professions, pendant la saison sèche. Ils font preuve d'un goût artistique inné notamment dans la fabrication de leurs masques qui frappent par leur originalité et leur expression. Ils se montrent surtout artisans experts et soigneux dans la confection de leurs bijoux filigranés en or, argent ou cuivre, tels que les manches de canne, les bracelets, les bagues, etc. ou dans celle des figurines fondues à cire perdue, et représentant les animaux totémiques et les emblèmes familiaux.
La poterie est fabriquée non pas exclusivement par des femmes forgerons comme dans la vallée du Niger, mais indifféremment par les hommes et les femmes sans détermination de caste.
De même le tissage des étoffes de lame ou de coton n'est l'apanage d'aucune caste particulière. Il est réservé aux hommes, et chaque famille possède son métier à tisser. D'ailleurs certains Hogon tissent eux-mêmes les bandes de coton destinées à les vêtir.
Les Dogon tissent des cotonnades unies ou coloriées. Ils teignent eux-mêmes les écheveaux filés par les femmes ou les étoffes après leur confection. Ils tissent également des kassa de laine blanche comportant en leur milieu des dessins noirs aux motifs variés et qui servent à vêtir de préférence les bergers peuls. Enfin, ils fabriquent également de belles draperies aux dessins noirs sur fond rouge et bleu et qu'on utilise comme tentures. Les hommes âgés se livrent, en causant sous les abris publics, à divers petits travaux : confection de corbeilles, de vans, de chapeaux de paille etc. Ils tannent également les peaux et après les avoir assouplies et colorées, s'en servent pour fabriquer tous les menus objets qui constituent dans d'autres régions du Mali l'industrie exclusive des garanké (caste des cordonniers).

Les Sénoufo

Sommaire


Les Sénoufo pratiquent deux catégories d'industries : celles auxquelles tout le monde peut se livrer indistinctement et celles réservées exclusivement aux gens de caste. Dans la première catégorie figurent la vannerie, la saponification, les huileries, le filage et le tissage du coton, la teinturerie, l'industrie du tabac, la fabrication des boissons fermentées.
Dans la seconde catégorie se classent les travaux du fer, du bois, du cuir dont les industries sont pratiquées par une seule et même caste, celle des forgerons. On constatera que, contrairement à ce qui se passe ailleurs, ici, le cuir fait partie des matières premières du forgeron. C'est peut-être parce que cette industrie est très peu développée chez les Sénoufo qu'il ne leur a pas paru utile de la confier à une caste spéciale.
Par contre l'industrie du cuivre, très développée chez eux, a été réservée à une caste particulière appelée Lorho qui semble, du reste, ne pas appartenir, à l'origine, au peuple sénoufo.

Les Bobo

Sommaire


La caste des forgerons détient à peu près le monopole de l'artisanat bobo. En effet sont considérés comme forgerons les fondeurs, les ouvriers en métaux et les ouvriers en bois.
Ils fabriquent des outils en fer : houes, couteaux, pics, pointes de flèches, haches herminettes, ciseaux etc. Avec du bois, ils fabriquent des pirogues, des planches, des manches d'outils, etc.
Comme outils, ils disposent : d'une enclume constituée par une grosse pierre dure, solidement fixée au sol, de marteaux constitués par des masses de fer allongées et sans manche, de pinces aux branches assez longues pour éviter à la main d'être très proche du foyer lorsqu'on veut en retirer du fer chauffé à blanc, de ciseaux, d'une soufflerie à main composée de deux récipients en bois recouverts de peau souple et munis chacun d'un tuyau, d'une grosse pierre arrondie leur servant de marteau-pilon lorsqu'ils doivent aplanir une grosse pièce de métal chauffé. Les forgerons sont également des puisatiers fort habiles.
La cordonnerie est exécutée par des ouvriers spéciaux appelés Sambi, qu'on rattache beaucoup plus à la caste des griots qu'à celle des autres artisans, contrairement à ce qui se passe chez les autres groupes ethniques.
La poterie peut être exécutée par toutes les femmes et non par une caste spéciale comme cela se passe ailleurs.
La vannerie n'est pas non plus un artisanat réservé à une caste particulière. Tous les hommes peuvent l'exécuter.
Il convient ici de mentionner les techniques de l'empoisonnement des flèches, dont les bobo sont les spécialistes.
Pendant longtemps on n'a pu déterminer la composition de la mixture ni les substances qu'ils emploient pour empoisonner leurs flèches.
C'est pourquoi dans : Poisons de flèches et poisons d'épreuve "On trouve de nombreuses indications, plus ou moins fantaisistes, sur la préparation du poison sagittaire de ces pays (Soudan français).
Beaucoup de voyageurs, en effet, se sont laissé induire en erreur par les dires mensongers des indigènes ; d'autres ont signalé, comme élément principal du poison, un ou plusieurs ingrédients secondaires.
La vérité est qu'en général, ici comme partout ailleurs, les poisons de flèches sont des produits complexes où, à côté de la substance toxique essentielle, il existe des adjuvants divers, des substances fétiches, des matières agglutinantes. Rarement on a affaire à un extrait d'un seul végétal. Le plus souvent les indigènes y mélangent le suc ou l'extrait d'autres plantes, ou encore des venins ou certains produits animaux, soit pour renforcer la toxicité du poison, soit tout bonnement pour produire son adhésion sur la flèche. Parfois aussi ils trempent les traits, après les avoir enduits de l'extrait végétal, dans de la chair ou du sang en putréfaction ou dans des détritus quelconques... "
Mais la substance végétale de base la plus utilisée est le strophantus hispidus qui est une plante qu'on cultive. Elle se propage par semis autour des habitations ; on ne la trouve pas dans la brousse.
La flèche empoisonnée ne tue pas toujours. A ce sujet Jean Cremer nous dit : "La flèche étant aiguisée après l'empoisonnement ne garde sur le dard que fort peu de la mixture qui se trouve dans les rainures et surtout sur la ligature. Il en résulte que beaucoup de plaies superficielles sont inoffensives, tandis que les blessures profondes sont mortelles, à condition que le poison soit frais "
Plus loin (p. 106) i1 rapporte comme suit les renseignements fournis par l'un de ses nombreux informateurs sur l'une des méthodes d'empoisonnement des flèches : " Avant l'arrivée des Blancs, les bobo employaient un poison.
Ceux qui connaissent la voie (l'emploi) de ce poison vont acheter la graine. Lorsque la paille est haute, ils sortent le matin, recueillent la rosée dans une calebasse pour la verser dans un vase, ils font cela trois jours. Ils recueillent aussi l'eau qui se trouve dans les creux du vieux cailcédrat dans la brousse et cela trois jours. A Chaque aurore, durant trois jours, ils capturent un crapaud, les mettent ensemble. " Au milieu du fumier, ils creusent un trou, remplissent de rosée et de l'eau de cailcédrat une poterie qu'ils ferment avec un tesson luté d'argile, et attendent que les pluies soient terminées. Après la récolte du mil vient le moment d'empoisonner le carquois. Les gens se munissent d'un coq, avancent vers le vase en marchant à reculons, le déterrent, l'ouvrent, prennent soin de fermer leur bouche, l'eau est corrompue, amère. Ils creusent un foyer, apportent du bois en quantité, allument le feu, y posent le vase, toujours en marchant à reculons. L'empoisonneur y met les crapauds, les graines de strophantus, l'eau de rosée, l'eau de caïlcédrat, en faisant attention que la vapeur ne pénètre pas dans ses narines, sans quoi il ne demeurera pas en vie. Il part chez 1ui, y passe la nuit ; le lendemain à l'aurore, i1 se met du côté du vent pour regarder si le poison est cuit. Le liquide est réduit. L'empoisonneur demande un coq, coupe un orteil à l'animal, prélève un peu de poison avec une paille, en frotte la plaie ; le coq meurt sur place, on ne peut le manger.
" Les gens sortent leurs flèches, les apportent à l'empoisonneur ; s'il y en a trop il demande un aide. Tous deux enduisent les traits avec la mixture, les posent au soleil pour les sécher. Puis les archers entaillent les hampes, pour que les flèches tirées ne puissent resservir (de manière que le projectile se brise en touchant le but ou la terre et ne puisse être relancé). " Un tel projectile tue l'adversaire ou le blesse et rend sa peau semblable à celle du crapaud.

Les Diawara

Sommaire


Le tagué (forgeron) est considéré comme une sorte d'artisan universel chez les Diawara.
En effet, il forge le fer et le cuivre et façonne des bijoux avec des métaux précieux : or, argent. Il extrait lui-même le minerai de fer et le traite dans des hauts fourneaux tronconiques. La fonte et le traitement du minerai donnent lieu à des grandes fêtes auxquelles les femmes ne doivent pas participer. Les forgerons eux-mêmes doivent être à "l'état pur" c'est-à-dire ne pas avoir eu dans l'année des rapports sexuels avec des femmes peules ou maures en raison des interdits qui existent entre eux et ces groupes ethniques ni même s'être assis sur la même natte qu'elles. Si l'un d'eux a enfreint cet interdit, il doit remettre le soin de la fonte de son minerai à un autre forgeron qu'il récompensera ensuite d'une houe et d'un coq.
Ce sont les tagou (pluriel de tagué) qui font également le travail du bois. Les outils employés tant pour le travail du fer que pour celui du bois sont ceux énumérés dans le chapitre relatif aux Saracollé, à la rubrique artisanale. Tous les objets en terre cuite sont fabriqués par les yakharen-tagou (femmes des forgerons).
Le travail du cuir est l'apanage des garankou (caste des cordonniers). Ce sont eux qui s'occupent également du tannage et de la teinture du cuir.
Leurs outils sont identiques à ceux employés par les garankou saracollé vu précédemment.
L'égrenage, le filage et la teinture du coton peuvent être faits par toutes les femmes sans distinction de catégories sociales.
De même que la vannerie et la corderie ne sont l'apanage d'aucune caste spéciale. Tout homme peut s'y adonner au cours des causeries sous l'arbre à palabres.

Les Kassonké

Sommaire


Elles sont effectuées dans leur grande majorité par des castes spéciales.
Les Noumou (forgerons) sont ouvriers en métaux de tous genres ; les travaux du cuir sont exécutés par les garanké ou garankho ; le bois est travaillé par les koullé ou Saké qui s'occupent également de la fabrication de l'arçonnerie et de la sellerie ; la poterie est exécutée par les Noumou-mussolu (femmes de forgerons).
Quant au filage du coton et à la teinturerie, ils peuvent être exécutés par les femmes de toutes les catégories sociales.

Les Bozo & Somono

Sommaire


Les Bozo n'ont pas de castes spéciales d'artisans. Tout Bozo doit donc, dès son jeune âge, apprendre à fabriquer les différents filets que nous venons d'étudier et à en réparer les accrocs. Les matériaux employés en l'occurrence sont les fibres de dah notamment pour la confection des dimmi et des téné et les fils de coton pour les autres filets.
Par ailleurs ce sont les Bozo eux-mêmes qui fabriquent la plupart de leurs articles de pêche notamment les hameçons.
Pour ceux d'entre ces objets dont la fabrication nécessite une technique un peu plus poussée, tel le harpon à plusieurs saillies, ils ont recours aux forgerons des groupes parmi lesquels ils vivent. Parfois ils se procurent auprès des colporteurs dioula des articles qui leur font défaut.
Enfin ce sont les Bozo eux-mêmes qui construisent les foyers destinés au fumage du poisson.
L'extraction de l'huile des n'ténéni ainsi que la transformation de leur résidu en condiments sont faites par leurs femmes.

Les Toucouleur

Sommaire


Dans les endroits où ils se sont établis, les Toucouleurs font exercer les métiers industriels et artisanaux par des castes spécialisées trouvées sur place, mais surtout par les gens de caste qu'ils ont amenés avec eux. Un Foutanké noble s'abaisserait s'il exécutait un métier autre que l'élevage et la culture dont il se débarrasse, du reste volontiers, sur ses serviteurs s'il en possède pour ne s'en tenir qu'au premier, plus noble parce que moins pénible.
La femme foutanké de souche noble, à moins d'y être contrainte par une nécessité absolue, ne fait presque rien, pas même de la vannerie comme les femmes libres des autres ethnies. La seule occupation manuelle qu'elle peut faire sans se rabaisser est le travail du coton : égrenage, cardage et filage du coton.

ocié