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Alix de Hesse: Chapitre 9: La Révolution |
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Rentrer Alix de Hesse | |||||||||||||||||||||||||||||||||
Traduction francaise par Madelayne Robitaille | |||||||||||||||||||||||||||||||||
Version Anglais English Version |
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par Jesús Ibarra | |||||||||||||||||||||||||||||||||
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Alexander Kerensiki | |||||||||||||||||||||||||||||||||
Vladimir Ilitch Ulianov, dit Lenin | |||||||||||||||||||||||||||||||||
Grand Duc Mijhail, frere de Nicholas et empereur par un jour | |||||||||||||||||||||||||||||||||
La mort de Rasputin fut un grand choc pour Alexandra. Elle gisait, écroulée sur son divan, pleurant pendant des heures. Rasputin lui avait dit plusieurs fois: 'Si je meurs ou si vous me désertez, vous perdrez votre fils et votre trône dans les six mois qui suivront'. Malgré tout, elle ne s'effondra pas. Elle avait grande foi en Dieu et elle était persuadée qu'il lui accorderait la force de continuer, de plus, elle était décidée à préserver l'autocratie du tsar à tout prix. Toute la famille croyait qu'elle allait se retirer de la politique mais, Alexandra n'abandonna pas. Dans un effort désespéré pour sauver la situation, le grand-duc Alexander Mijhailovitch, le cousin de Nicholas et son beau-frère (il avait épousé la soeur du tsar Xenia) visita Alexandra et Nicholas et dit à l'impératrice: 'Personne mieux que moi ne connaît votre amour et votre dévotion pour Nicky mais, je dois vous avouer que vos interférences dans les affaires d'état causent des dommages autant au prestige de Nicky qu'à la conception populaire que nous avons de la monarchie. S'il vous plaît, Alix, laissez les affaires d'état à votre mari. L'octroi d'un gouvernement acceptable pour la Douma en ces instants périlleux, enlèverait le surplus de responsabilité des épaules de Nicholas et lui rendrait la tâche plus facile'. Alexandra s'écria: 'C'est ridicule, Nicky est un autocrate. Comment pourrait-il partager ses droits divins avec un parlement?' Sandro (comme on surnommait le grand-duc) lui répondit que Nicholas avait cessé d'être autocrate le 17 décembre 1905. Mais Alexandra n'abandonna pas sa position et refusa de continuer la dispute. Sandro quitta le palais pour ne plus jamais y revenir. Le 27 février 1917, Alexander Kerenski défia le gouvernement et le tsar: 'Pour éviter la catastrophe' affirma-t-il 'le tsar doit être déposé, et par des méthodes terroristes s'il n'en existe pas d'autres'. Protopopov tenta de l'accuser de haute trahison et de le faire emprisonner mais Mijhail Rodzianko, le président de la Douma assura Kerenski en privé que la Douma ne l'abandonnerait jamais au gouvernement. Le problème majeur qui sévissait dans la cité était l'insuffisance de nourriture et de combustible. Pendant les premiers jours de mai, les gens pillèrent les boulangeries. Le vendredi 9 mai, des milliers de personnes se rassemblèrent dans les rues pour demander de la nourriture et d'autres boulangeries furent saccagées. Le samedi, les ouvriers déclarèrent la grève et la foule, porteuse de drapeaux, se mit à crier: 'A bas la femme allemande! A bas Protopopov! A bas la guerre!' Les ministres offrirent leur résignation et supplièrent le tsar, qui se trouvait à l'état major, de nommer un ministère qui soit acceptable pour la Douma. Nicholas refusa et ordonna de mater la rébellion par la force, si nécessaire. Mais, il n'y avait pas suffisamment de soldats pour dominer la situation. Tous les hommes de la Garde Impériale étaient morts en combattant les allemands et les autrichiens et, les quelques survivants se trouvaient toujours sur le front. Le régiment de St-Petersburg (maintenant appelé par le nom à consonnance plus russe de Petrograd à cause du sentiment anti-germanique qui prévalait alors) était formé seulement de jeunes recrues. Le dimanche 11 mai, le général Jabalov se prépara à obéir aux ordres du tsar avec le peu d'hommes dont il disposait. Il avait commandé que des affiches soient placées dans les rues pour aviser la population que toute assemblée serait dispersée par la force et, que tous les travailleurs devaient retourner au travail le lendemain ou alors, ils seraient envoyés au front. Personne ne tint compte des affiches de Jabalov. La foule envahit de nouveau les rues et, les soldats commençèrent à quitter leurs quartiers. À 4:30 hres, une fusillade se produisit au Parti Nevsky, plus tard, d'autres fusillades furent entendues dans d'autres parties de la ville. Environ 200 personnes furent tuées ce jour-là à Petrograd. Certains régiments avaient refusé d'ouvrir le feu sur la foule. Des soldats de la garde de Pavlovsk se tournèrent contre leur commandant quand celui-ci insista pour qu'ils obéissent aux ordres. Le matin suivant, le lundi 12 mai, plusieurs autres régiments s'étaient joints à la foule plutôt que de lui tirer dessus. Rodzianko télégraphia à Nicholas pour l'informer que l'anarchie régnait dans la capitale et que le gouvernement était paralysé. Nicholas lui ordonna de dissoudre la Douma. Le cabinet impérial convoqua une assemblée et demanda la démission de Protopopov. Le frère du tsar, le grand-duc Mijhail téléphona à l'état major pour parler avec son frère et l'exorter à mandater un autre gouvernement. Nicholas lui répondit qu'il partait pour Tsarkoe Selo. Apprenant que le tsar arrivait, le cabinet abandonna et l'assemblée fut dissoute. Le soir même, tous les ministres furent arrêtés et placés sous la protection de la Douma. De son côté, la Douma avait ignoré l'ordre de Nicholas et était demeurée en session. À 1:30 heure, des masses de gens se rendirent au siège de la Douma pour offrir leur aide. Kerenski et Rodzianko décidèrent que la Douma devait prendre la tête du gouvernement. Le même jour, une faction rivale apparut: le Soviet des Représentants des soldats et des ouvriers. À la fin de la journée, la Douma et le Soviet (qui était une création de la Douma qui avait besoin d'avoir des représentants de la populace rebelle) étaient rassemblés sous le même toit. Rodzianko devint le leader du comité provisoire mais, c'est Kerenski, 36 ans, qui assura le lien entre le Soviet et la Douma. Les deux factions étaient convaincues que l'impérialisme était chose du passé et toutes deux rivalisaient pour la suprématie et le pouvoir. Quand Nicholas arriva à la station de Pskov, le général Ruszki l'informa que tous les régiments s'étaient révoltés et avaient rejoint le peuple. Le tsar demanda à Ruszki de télégraphier à Rodzianko et de lui offrir la création d'un ministère satisfaisant pour la Douma. Rodzianko répondit qu'il était trop tard pour ça, qu'une terrible révolution était sur le point d'éclater et que lui même perdait le pouvoir. La Douma et le Soviet avait formé un gouvernement provisoire dans lequel Kerenski, en tant que représentant du Soviet, avait été nommé ministre de la Justice. Les deux factions s'entendaient aussi sur un autre point: Nicholas devait abdiquer en faveur de son fils et, le grand-duc Mijhail assumerait la régence. Le grand-duc Nicholas (toujours dans le Caucase) envoya même un télégramme à son cousin l'implorant d'abdiquer. Nicholas était bouleversé. Il réalisa quand même qu'il n'existait pas d'autre issue possible que l'abdication. On prépara un formulaire et Nicholas le signa le 15 mars à 3:00 heures de l'après-midi. Après une conversation avec le docteur Fiodorov, un des médecins d'Alexei, Nicholas réalisa à quels dangers Alexei serait exposé s'il devenait tsar. Il était plus que probable que le jeune garçon serait enlevé à sa famille. À 9:00 heures du soir, Nicholas annonça qu'il n'abdiquerait pas en faveur de son fils mais, en faveur de son frère, le grand-duc Mijhail. Une nouvelle version du formulaire d'abdication fut rédigée et le tsar la signa. Ce document excluait du trône Nicholas et Alexei. Le grand-duc Mijhail, qui se trouvait à Gatchina avec son épouse morganatique Natasha, n'était pas préparé à ce qu'un tel changement vienne bouleverser sa vie. Il avait reçu ce télégramme de son frère: 'À sa Majesté l'empereur Mijhail: De récents événements m'ont forcé à décider irrévocablement de prendre cette mesure extrême. Pardonnez-moi si celà vous chagrine et si je ne vous en ai pas averti. Je n'en avais pas le temps. Je demeurerai toujours un frère fidèle et loyal. Je retourne maintenant à l'état major et espère revenir bientôt à Tsarkoe Selo. Je prie avec ferveur pour que Dieu vous aide vous et notre pays. Nicky.' Mijhail, qui n'était pas insensible politiquement, quitta Gatchina et se rendit à Petrograd pour y assumer ses devoirs. Une fois à Petrograd, il se rendit au siège de la Douma où un débat était en cours. Le Soviet avait décidé qu'il ne voulait pas d'un autre tsar mais qu'il désirait plutôt une république. Rodzianko et Kerenski étaient persuadés que si un autre tsar montait sur le trône en dépit de la volonté du peuple, celà mènerait à une autre révolution. Mijhail demanda à Kerenski s'il lui garantissait qu'il aurait la vie sauve s'il acceptait de monter sur le trône. Kerenski répondit: 'Je ne peux en aucun cas garantir la vie sauve à votre Altesse'. Mijhail demanda qu'on lui accorde quelques minutes de réflexion. Il se retira dans une autre pièce et, quand il revint, il dit qu'il était décidé à abdiquer à moins de n'être invité à régner par l'assemblée constituante. Il signa ensuite l'abdication. La dynastie des Romanov venait de s'éteindre après 300 ans de règne. Pendant que ces événements se produisaient à Petrograd, Alexandra se trouvait à Starkoe Selo avec ses enfants qui se remettaient de la rougeole. Le mardi 13 mars, elle et ses compagnons (la baronne Sophie Buxoheveden, Lili Dehn, Anna Vyrubova et le comte Beckendorf) furent avertis qu'une foule de rebelles avançait vers le Palais. Il voulait amener la 'femme allemande' et son fils dans la capitale. Cette nuit là, Alexandra, accompagnée par sa fille Marie et par le comte Beckendorf, sortit pour parler personnellement aux soldats qui gardaient le palais. Elle leur dit, un par un, que la vie de l'héritier était entre leurs mains et qu'elle leur faisait confiance. Selon Beckendorf, certains d'entre eux répondirent d'un ton revêche. La journée du 14 se passa sans qu'on reçoive aucune nouvelle de Nicholas. Comme Beckendorf le craignait, la loyauté des soldats commençait à s'affaiblir. Certains d'entre eux portaient des mouchoirs blanc attachés au poignet en signe de trève avec la foule de rebelles. Si ceux-ci n'attaquaient pas le palais, les soldats ne tireraient pas. Le jour suivant, Alexandra réalisa que la troupe au grand complet avait déserté. Au palais, l'électricité et l'eau avaient été coupées et Alexandra ne savait même pas où son mari se trouvait. Le vendredi 16 mars, les rumeurs concernant l'abdication du tsar s'infiltrèrent à Tsarkoe Selo. Alexandra refusa de les croire. À 7:00 du soir, le grand-duc Paul arriva et lui confirma les terribles nouvelles. Alexandra s'exxclama dramatiquement: 'Mon pauvre chéri... tout seul là-bas... par quoi est-il passé, oh mon Dieu! par quoi est-il passé... Et je n'étais pas là pour le consoler.' Pendant ce temps, Nicholas était retourné à son état major de Moguilev pour dire aurevoir à ses troupes. Deux jours après son arrivée, il reçut la visite de sa mère, l'impératrice douairière Marie Feodorovna, bouleversée par la nouvelle de l'abdication de son fils. La mère et le fils conversèrent en privé pendant deux heures au bout desquelles, Sandro, le beau-frère de Nicholas, trouva l'impératrice douairière en larmes. Marie demeura 3 jours avec son fils et passa ce temps presqu'exclusivement avec lui. Elle avait perdu son habituelle présence royale et avait l'air honteuse et misérable. Le 20 mars, le gouvernement provisoire décida d'appréhender le tsar destitué et son épouse. Il seraient arrêtés le jour suivant, Nicholas à Moguilev et Alexandra à Tsarkoe Selo. Le 21, Nicholas, après avoir appris qu'on allait le faire prisonnier, déjeuna seul avec sa mère. Quand les représentants du gouvernement arrivèrent pour l'arrêter, Nicholas dit aurevoir à sa mère et celle-ci éclata en sanglots. Le tsar monta dans le train et, de la fenêtre, il agita la main pour la saluer. L'impératrice Marie fit le signe de la croix. Ni la mère, ni le fils ne savaient à ce moment là qu'ils n'allaient jamais plus se revoir. Le même jour, Alexandra fut arrêtée à Tsarkoe Selo. C'est le général Korlinov qui était en charge de l'arrestation. Il l'informa que Nicholas avait été fait prisonnier à Moguilev et que les enfants allaient demeurer sous surveillance au Palais Alexander à Tsarkoe Selo jusqu'à ce qu'ils soient complètement rétablis de la rougeole. Ils allaient ensuite être envoyés à Murmansk d'où un bateau britannique les amènerait en Angleterre. Puis, les officiers de la garde et la suite du palais furent renvoyés. La garde fut remplacée par d'autres troupes placées sous les ordres du capitaine Kotzabue, commandant du palais; l'entrée du palais fut bloquée. Le tsar arriva à Tsarkoe Selo au matin du 22 mars. On l'amena en voiture, accompagné par le prince Vasili Dolgoruki. Quand ils s'arrêtèrent aux grilles du palais, la sentinelle placée à l'entrée demanda qui se trouvait dans la voiture; après avoir été renseigné, il annonça à l'officier en faction à l'intérieur du palais qu'il s'agissait de 'Nicholas Romanov'. D'être appelé ainsi représentait une grand humiliation pour Nicholas. La voiture entra dans le palais; Nicholas et Dolgoruki en sortirent et se rendirent dans l'antichambre, celle-ci étaient pleine de soldats. En marchant parmi cette foule, Nicholas toucha le bord de sa casquette, retournant un salut qu'on ne lui avait jamais fait. Quand il rencontra Alexandra, ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre. Elle lui assura qu'elle préférait le père et le mari au tsar. Nicholas posa sa tête sur sa poitrine et pleura. Le même jour, dans l'après-midi, Nicholas se préparait à sortir marcher dans le parc. Un soldat lui bloqua la route et lui ordonna de retourner d'où il venait. Six autres soldats apparurent et, avec la crosse de leur fusil, ils poussèrent Nicholas en lui disant: 'Vous ne pouvez aller là. Reculez quand on vous ordonne de le faire'. Nicholas, très digne, retourna au palais. Alexandra, Lili Dehn et Anna Vyrubova furent horrifiées par cette scène qui se déroula sous leurs yeux. Quelques heures plus tard, après minuit, une bande de soldats saccagèrent la tombe de Rasputin et exhumèrent le corps qu'ils amenèrent dans le bois pour le brûler. Plusieurs personnes étaient aussi retenus prisonniers avec la famille impériale: Anna Vyrubova, Lili Dehn, le comte Beckendorf et son épouse, le prince Dolgoruki, la baronne Sophie Buxoheveden, la comtesse Hendrikov, Pierre Gillard, le tuteur suisse d'Alexei, la gouvernante, Mademoiselle Schneider, les docteurs Botkin et Dverevenko ainsi que Nagorny, le marin en charge d'Alexei. L'autre marin, Dverevenko (aucun lien avec le docteur) qui s'était dévoué à prendre soin de l'enfant, profita de l'occasion pour échapper à une vie qu'il détestait. Mais, avant de partir, il prit une revanche cruelle contre l'innocent Alexei. Anna Vyrubova raconta comment elle vit Dverevenko, affalé sur une chaise, ordonner avec insolence au gamin de lui apporter ceci ou celà. L'enfant, sans savoir vraiment ce qu'il faisait, obéissait au marin. Les captifs étaient complètement isolés; toutes les lettres qui entraient ou sortaient du palais étaient ouvertes et les lignes téléphoniques étaient coupées. Les soldats étaient partout. Nicholas et sa famille étaient détestés par le peuple. Les rumeurs inondaient Petrograd à l'effet que 'le citoyen Romanov et sa femme allemande' tentaient de livrer la Russie à l'Allemagne. Le Soviet demanda que Nicholas soit emprisonné à la forteresse de Pierre et Paul. Malgré le risque, le gouvernement provisoire décida de nommer Alexander Kerenski responsable de la sécurité de la famille impériale. Il leur rendit visite le 3 avril. Quand il arriva à Tsarkoe Selo, il fut reçu par le comte Beckendorf. Nicholas finissait de déjeuner avec sa famille et Beckendorf, qui ne voulait pas le déranger, amena Kerenski faire le tour du palais. Ce dernier inspecta chaque pièce et fouilla le moindre recoin. Il entra dans la chambre d'Anna Vyrubova. Anna avait eu la rougeole et elle était en convalescence. Lili Dehn se trouvait aussi dans la chambre. Kerenski dit aux deux femmes qu'elles étaient en état d'arrestation et qu'elles seraient transférées à Petrograd. Kerenski fut finalement reçu par Nicholas et sa famille. Il était nerveux lors de cette première rencontre avec ce tsar, associé à tellement de mauvaises choses dans le passé. Pour un homme aux idées révolutionnaires comme Kerenski, ce n'était pas chose facile que de rencontrer celui qui avait été le tyran autocrate de toutes les Russies. Mais, son opinion fut modifiée quand il vit l'homme confus et honteux qu'était devenu Nicholas. Le tsar détrôné ne savait comment agir en présence de Kerenski. Celui-ci se présenta et Nicholas lui serra la main en lui souriant. Les grandes-duchesses et Alexei le regardaient avec curiosité. Alexandra, de son côté, était tendue et se tenait debout, bien droite, fière, dominatrice et irréconciliable. Kerenski leur dit que leurs parents à l'étranger s'intéressaient à leur bien-être. Il leur dit également qu'ils ne devaient pas être effrayés par le gouvernement provisoire mais qu'ils devaient lui faire confiance. Lui et Nicholas sortirent ensuite ensemble pour aller continuer la discussion dans une autre pièce. Le tsar recouvrait son calme. Il s'enquit de la situation militaire et souhaita bonne chance à Kerenski. Ce dernier lui assura que lui et sa famille était en sécurité. Anna Vyrubova et Lili Dehn furent amenés à Petrograd pour y être emprisonnées. Lili fut bientôt relâchée mais Anna demeura dans la forteresse de Pierre et Paul pendant 5 mois. Le 9 avril, Kerenski retourna à Starkoe Selo pour y enquêter sur une trahison qu'aurait commis l'impératrice ainsi que sur ses 'activités pro-allemandes'. Il ordonna que pendant l'enquête, Nicholas vive séparé de sa femme et de ses enfants. L'enquête fut un échec; Kerenski n'apprit rien et déclara finalement qu'Alexandra avait toujours été loyale envers la Russie. Au fur et à mesure de ses visites au palais, ses relations avec la famille impériale s'améliorèrent. Nicholas gagna son admiration à cause de la simplicité de ses manières et Kerenski se mérita la confiance de Nicholas et d'Alexandra. Le principal souci du gouvernement provisoire était la sécurité du tsar et de sa famille. Le 20 mars, le Soviet avait demandé à grands cris l'exécution du tsar. Kerenski avait répliqué: 'Je ne serai pas le Marat de la Révolution russe. J'amènerai moi-même le tsar à Murmansk. La Révolution russe ne se venge pas.' Murmansk était une porte ouverte sur l'Angleterre, là ou Kerenski voulait envoyer le tsar puisque Nicholas était cousin au premier degré du roi George V. Le gouvernement provisoire demanda à l'ambassadeur britannique, sir George Buchanan, d'envoyer un télégramme à Londres et de demander l'asile politique pour le tsar et sa famille. Le Premier Ministre britannique, David Lloyd George, avait toujours détesté l'autocratie russe et il était fort satisfait d'apprendre que le gouvernement provisoire avait renversé la monarchie. Malgré tout, comme la requête ne provenait pas du tsar lui-même mais du gouvernement provisoire qui était le nouvel allié de la Grande-Bretagne toujours en guerre, Lloyd George répondit favorablement à la demande. la seule condition imposée fut que le gouvernement russe paye les dépenses de la famille royale. Le gouvernement provisoire accepta mais pas le Soviet qui préférait que le tsar demeure en Russie emprisonné dans la forteresse Pierre et Paul puis, soit jugé et exécuté. Kerenski décida de retarder le départ du tsar pour Murmansk. Transférer le tsar de Tsarkoe Selo à Murmansk voulait dire passer par Petrograd et exposer la famille impériale à être attaquée et incarcérée dans la forteresse ou pire encore, pour leur sécurité, ils devaient donc demeurer à Tsarkoe Selo. Pendant ce temps, en Angleterre, l'offre d'asile politique faite au tsar n'eut pas l'heur de plaire au parti travailliste et à plusieurs libéraux. Comme l'opposition à cette offre grandissait, le gouvernement britannique commença à se rétracter. L'affaire paraissait insoluble jusqu'à ce que les choses semblent se calmer en Russie vers le début de l'été. Kerenski pris avantage de la situation et réitéra la demande d'asile au gouvernement britannique. Cette fois, le gouvernement refusa catégoriquement. Ce refus semble être dû à une lettre écrite par l'ambassadeur de Grande-Bretagne en France au ministre français des Affaires étrangères et accusant Alexandra d'être pro-allemande.La lettre sembla avoir de l'influence sur la décision britannique puisque l'excuse du Premier Ministre pour refuser l'asile politique fut qu'il ne pouvait offrir l'hospitalité à des gens reconnus pour leurs sympathies allemandes. L'attitude du roi George sur ce sujet était hésitante. Il voulait aider son cousin mais il savait que le tsar était impopulaire en Angleterre et que s'il le reçevait, c'est sa popularité à lui qui en serait le plus affectée. Il finit donc pas suggérer à Llyod George de retirer l'offre d'asile. | |||||||||||||||||||||||||||||||||
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Nicholas et son cousin Roi George V d'Anglaterre | |||||||||||||||||||||||||||||||||
Le 16 avril, Vladimir Illitch Ulianov dit Lénine, un leader bolchévique exilé en Suisse pendant les 10 dernières années, revint en Russie. À son arrivée à Petrograd, il fut acclamé par la foule assemblée à la station de Finlande. Le jour suivant, Lénine prononça un discours à la conférence de tous les Soviets de Russie et, il présenta sa fameuse 'Thèse d'avril' qui demandait le renversement du gouvernement provisoire, l'abolition de la police, de l'armée et de la bureaucratie, et, la fin de la guerre. Sa thèse fut immédiatement rejetée par le peuple. Mais, Lénine n'abandonna pas; il continua ses attaques contre le gouvernement provisoire. Les bolchéviques popularisèrent le slogan: 'Paix et Terre, tout le pouvoir aux Soviets'. Malgré tout, le thèse de Lénine fit plusieurs adeptes et, à chaque jour qui passait, le gouvernement provisoire faiblissait. Les Alliés de la Russie, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis craignaient que la Russie ne se retire de la guerre comme le suggérait Lénine; ils mirent donc la pression sur le gouvernement provisoire. Les États-Unis prêtèrent même à la Russie une grosse somme d'argent. Kerenski, devenu Premier Ministre après la démission du prince Lvov, prépara une nouvelle offensive sur le front à Galitsa. Au début, l'attaque fut fructueuse et les troupes russes avançèrent mais, quand les renforts allemands arrivèrent, les russes durent battre en retraite. Après la défaite russe, la réaction du peuple de Petrograd fut de se tourner contre le gouvernement provisoire. La foule, haranguée par les bolchéviques, marchait dans les rues en criant: 'A bas le gouvernement provisoire! A bas la guerre!' Mais, les bolchéviques n'étaient pas prêts pour une révolution et bientôt, le gouvernement provisoire prit le contrôle de la rébellion. Trotsky, un autre leader bolchévique fut emprisonné et Lénine s'enfuit en Finlande. Suite au 'Soulèvement de juillet' comme on allait appeler la première révolution bolchévique, Kerenski recommença à craindre pour la sécurité de la famille impériale. Il pensa d'abord envoyer la famille à Livadia mais se décida finalement pour Tobolsk en Sibérie en raison de la sûreté de la route ferroviaire du Nord qui passait à travers les Monts Ourals. Cette route traversait de grandes étendues forrestières et peu de villes au contraire de la route de Livadia qui traversait plusieurs villes importantes et qui, de ce fait, représentait un grave danger pour la famille impériale. Le 11 août, un jour avant le treizième anniversaire d'Alexei, Kerenski annonça à Nicholas que lui et sa famille allait devoir quitter Tsarkoe Selo. Nicholas compris immédiatement que leur destination n'était pas Livadia. Kerenski, excité, lui expliqua les raisons qui l'avaient poussé à éviter Livadia en Crimée mais, Nicholas l'interrompit calmement en lui disant: 'Je n'ai pas peur. J'ai confiance en vous'. | |||||||||||||||||||||||||||||||||
Chapitre 10 | |||||||||||||||||||||||||||||||||
Chapitre 8 | |||||||||||||||||||||||||||||||||