En ce qui concerne le Sud de l'Italie, il a fait partie du royaume d'Aragon, puis d'Espagne pendant plusieurs siècles (de la fin du moyen âge à l'unification de l'Italie au XIXème siècle). Seule l'Angleterre ne semblait pas avoir sa part de privilège ou, disons-le ainsi, son certificat de bonnes relations et obéissance avec Sa Sainteté. Cela aura dû irrité Henri VIII - à qui on semblait tout refuser, comme si son pouvoir ne lui permettait pas de divorcer quand et comme bon lui semblait- qui, pour ne pas paraître rabaissé par rapport à ses confrères du continent, s'est lui aussi octroyé le privilège d'être le premier défenseur et serviteur du Christianisme (ça en fait un quatrième !), mais plus catholique et romain cette fois. Assez gourmand apparemment (c'est ce que son physique, ses cinq femmes et ses goûts pour le luxe et les châteaux dignes d'un mégalomane peuvent laisser croire …) il décide même d'être à un niveau égal à celui du Pape en personne et n'a donc plus de complexe à avoir. Cela me fait penser à Napoléon (qui s'est couronné lui-même empereur pour montrer sa supériorité vis-à-vis de l'Eglise) qui a inventé la légion d'honneur pour, comme il a répondu quand on lui a demandé, motiver ses hommes et qu'ils fassent ses quatre volontés.
Depuis Henri VIII, il semblerait que les Anglais ne fassent plus rien comme les autres Européens et ça ne leur réussi pas plus mal on dirait. Comme quoi, Dieu n'aura pas été fâché envers son indiscipline et son arrogance envers le Pape (étonnant pour un Dieu vengeur, n'est-ce pas ?).

Depuis des siècles et des millénaires, nos coutumes, traditions et mode de vie ont été influencés par la religion. Tout notre comportement et notre culture en sont imprégnés de sorte que nous ne savons plus pourquoi nous agissons comme nous le faisons. En fait, beaucoup de choses sont pour nous devenues normales au point que nous ne nous posons plus la question de savoir pourquoi c'est ainsi et pas autrement. On pourrait par exemple  remettre en question tout ce qui est différent entre notre culture et les autres (notamment Indo-asiatiques, celles-ci restées plus ou moins intactes à l'influence Chrétienne). Premier exemple : Pourquoi enterrons-nous nos morts ? Bien entendu, ce n'est pas une habitude récente et même l'homme de Cro-magnon le faisait, bien avant les premiers écrits d'Abraham ou de Moïse. En fait, ils le faisaient, tant les hommes préhistoriques que les premiers judéo-chrétiens dans un souci d'hygiène avant tout. On ne laisse pas pourrir les corps à l'air libre, surtout dans une société sédentaire, établie en un endroit restreint (même provisoirement, pour quelques mois, par exemple). Cela engendre des maladies et n'a rien d'appétissant à voir. De plus, une race déterminée ne va bien souvent pas manger ses cadavres ni les "donner" à d'autres animaux (ils les laisseront peut-être faire, mais ne vont pas les prier de le faire).
Dans le cas de la religion judéo-chrétienne, ce sont les fondements même de la religion, l'idée d'un Dieu à l'image de l'homme, d'un Dieu sauveur, d'une vie après la mort (comme chez les Egyptiens), du respect mutuel que les hommes doivent se porter et de la puissante idée de morale et de notion de bien qui vont rendre l'enterrement et la cérémonie qui l'accompagne désormais quelque chose d'absolument nécessaire au bon respect du culte. En soi, cela n'a rien d'obligatoire. Les Vikings brûlaient leurs morts, comme beaucoup d'autres peuples, et il semblerait, du reste, que c'eut été la méthode la plus fréquemment utilisée (ce qui explique peut-être le retour à cette méthode de nos jours). L'idée de vie après la mort semble jouer un rôle important dans le procédé d'inhumation. C'est encore pour beaucoup la raison de la cérémonie d'enterrement (chez les Chrétiens en tout cas), bien que le respect et la mémoire de la personne décédée est devenu plus important maintenant. L'égoïsme et le sentiment de fierté, d'orgueil présent dans notre culture européenne (je prends l'exemple que je connais le mieux, mais il n'a rien d'exclusif) nous poussent à voir en l'inhumation un moyen d'encore se distinguer des autres et surtout de passer à la postérité, de ne pas être oublié une fois mort (cfr. Panthéon français ou les riches Japonais - entre autres - qui payent pour avoir leurs cendres répandues dans l'espace). C'est la limite extrême de l'expression du MOI plutôt que des autres. On veut avoir la plus belle tombe, la plus grande, la plus prestigieuse et surtout que les gens y viennent nombreux après notre mort et se souvienne du "héros" que la Terre a perdu.  C'est pourtant bien ce qui se passe en chacun de nous, à moins que la foi ne tempère ce péché de vanité ou que la raison nous fasse remarquer qu'on n'a pas été si grand que ça ou que ça n'a plus d'importance après la mort.
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