Viens maintenant la question de la polygamie. Chez les Arabes, les Juifs ou les Hindous, elle est permise (souvent limitée à la polygynie), ce qui les différencient du Christianisme. En outre, la plupart des sociétés d'autres religions que les quatre citées l'admettaient également (je parle à l'imparfait parce que ces religions se font de plus en plus rares dans le monde, depuis que les autres ont réussi à s'imposer1). Pourtant, la plupart des législations l'interdisent dans le monde (sous l'influence de la société américano-européenne ?). C'est d'autant plus étrange que les mariages finissent de plus en plus souvent en divorce et en remariage - ou même en plus de mariage du tout.  On se souviendra de la mode de la bourgeoisie française du 19ème siècle (et même du 18ème, mais sans la religion dans les pieds alors) où il était bon d'avoir une maîtresse, bien que personne ne le disait explicitement, mais que tout le monde le savait. Chez les Musulmans, la polygynie (le fait qu'un homme ait plusieurs femmes), qui est toujours autorisée par la loi islamique, est un signe de richesse pour les hommes qui peuvent se le permettre.  Il se peut également, dans ce genre de mariage, que l'homme épouse une de ses sœurs.
La polyandrie (fait qu'une femme ait plusieurs maris) est par contre interdite presque partout à l'heure actuelle. Pourtant, bien qu'on aurait tendance à croire que ça n'a jamais existé tant cela semble impensable par rapport aux principes machos judéo-chrétiens, elle fut pratiquée par de nombreux peuples depuis la nuit des temps. Souvent tous les frères d'une même famille étaient mariés à une même femme et le droit de rapport sexuel était lié à l'âge et à l'ancienneté du contrat de mariage. C'est ce qu'on appel la polyandrie adelphique. Dans ce cas là, les enfants étaient soit considérés comme descendant de l'aîné des frères, soit appartenant à tous les frères à la fois.  On ne peut, à mon avis, plus imaginé de telles relations dans une société moderne, mais je voulais juste ouvrir un peu les esprits à ce sujet et montrer que ce que nous appelons la morale n'est en fait que quelque chose de très subjectif et lié à la culture. D'une certaine manière, on s'interdit des choses, dans une société, à un moment donné, parce que ce n'est pas conforme aux coutumes héritées des générations précédentes (ou de la religion), mais qu'en fait tout est permis tant que ça ne nuit pas à la société.



1 Remarquez que le bouddhisme n'est pas, strictement parlant, une religion. Bouddha n'est pas un Dieu, mais un modèle spirituel (ayant existé ?) pour le bouddhiste, ce qui en fait une doctrine. De surcroît, personne n'est obligé de suivre cette doctrine, en tout ou en partie, ce qui la distingue encore une fois des "grandes religions", dogmatiques et intolérantes.
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