On pourrait, en outre, expliquer que les Européens du Nord soient plus racistes que ceux du Sud, en ce qui concerne cette opposition Blancs/Noirs (ce n'est pas vrai en ce qui concerne le racisme intellectuel ou culturel comme on le voit chez les Italiens ou les Français en particulier). Le racisme étant basé sur la différence, dans sa forme la plus communément reconnue, cette différence physique est aussi la plus grande que l'on puisse trouver entre tous les êtres humains de par le monde (aborigènes australiens mis à part). C'est d'ailleurs logique que les Boers - ou Afrikaans -, d'origine néerlandaise et même danoise, suédoise et allemande pour une minorité, soient plus enclins au racisme ou à souligner la différence entre blancs et noirs que, par exemple, les Portugais. La religion et l'isolement y sont également pour beaucoup. Le calvinisme des Boers leur inculque l'idée d'une race immuable, d'un peuple élu de Dieu qui accomplirait une mission divine en assurant sa supériorité sur les Africains noirs qu'il doit guider et gouverner. Les Boers pensaient, sous l'influence du culte, représenter pour l'éternité la pureté de la race : la blancheur, don Divin. De même, un parti raciste, basé sur l'ethnie et la couleur tel que le nazisme, est plus probable de voir le jour en Allemagne ou dans un pays nord-européen (protestant, et peut-être calviniste) qu'autre part. Par contre, il semblerait que les Scandinaves soient très neutres d'un point de vue idéologique ce qui expliquerait le peu de mouvements racistes (de couleur) chez eux. Dans beaucoup de pays, le racisme contemporain résulte surtout d'une peur ou d'un dégoût du trop grand nombre d'étrangers et surtout de leur inadaptation à la culture du pays d'accueil. C'est donc un racisme (ethno-)culturel plus qu'autre chose et il concerne surtout les musulmans (Turcs, Marocains, Algériens) et un peu moins (parce que moins nombreux), mais également les Noirs - qui débarquent et parlent à moitié la langue du pays. Les pays les plus touchés en Europe par ce genre de racisme sont la France, la Belgique, l'Allemagne et la Suisse. L'Angleterre (comme le Canada, l'Australie et les Etats-Unis) a connu une très forte immigration de ses colonies, mais aussi de Chine (accrue par la possession de Hongkong, sans doute). Néanmoins, cette immigration est mieux acceptée. L'impérialisme britannique et l'adaptation remarquable de beaucoup d'Asiatique - qui prospère un peu partout sur la planète - y a concouru pour une grande partie. L'Italie doit faire face à une immigration grandissante d'Albanais, de Turcs et de Kurdes et d'autre part connaît (ou a connu) un mouvement d'émigration du Sud vers le Nord du pays et d'autre pays riches (Belgique, Suède, Etats-Unis, Australie, Canada …). Le problème du racisme ne se pose pas vraiment, peut-être du fait de la ressemblance physique entre les Méditerranéens. C'est plutôt une question économique (trouver du travail pour les nouveaux arrivant dans le Sud qui a déjà des difficultés) et politique (l'illégalité et les conditions de l'immigration) qui semble préoccuper les Italiens. Les problèmes liés au racisme seront-ils encore présent longtemps en Europe ? Je pense que cela dépendra avant tout de l'intégration des immigrés à la société européenne. Pour cela, il faut qu'ils ne soient plus discriminés économiquement et donc que nous pensions à leur donner du travail, comme à tout le monde. Nous devons aussi les aider à s'intégrer socialement et culturellement. De leur côté, et c'est là que ça devient important, il faut qu'ils renoncent à leur isolement et à s'obstiner à continuer à vivre comme ils le faisaient dans leur pays. Pour les musulmans, l'abandon ou l'atténuation des pratiques de leur religion peut aider pour beaucoup. Je pense en effet que l'Islamisme est une source d'intolérance terrible, au même titre que ne l'a été (et heureusement l'est de moins en moins) le Christianisme. Peut-être est-ce pour cela que les Asiatiques s'intègrent plus facilement que les autres, le Bouddhisme n'imposant rien (on est libre de pratiquer comme on le sent, voire pas du tout) et n'étant par ailleurs pas une religion. D'une manière générale, une bonne maîtrise de la langue du pays d'accueil est à mon avis indispensable. Des cours pourraient être donnés dans ce but. Ce pourrait en outre devenir un critère de sélection, avec l'intégration socioculturelle, pour l'attribution de la nationalité, afin de pousser les immigrés à faire un effort. Ce devrait être un moyen significatif à enrayer le racisme au sein de l'Europe, mais pas encore pour l'annihiler totalement. Le reste doit venir d'un changement de mentalité de notre part. 1 Rappelons-nous que le Saint Empire Romain germanique occupait, du 9ème au 13ème siècle, le territoire actuel de l'Allemagne, du Bénélux (moins le comté de Flandre), de la Tchéquie, de l'Autriche, la Suisse, le Nord de l'Italie jusqu'aux états pontificaux, la Slovénie, une partie de la Hongrie et l'Est de la France, de la Lorraine à la Provence en passant par la Bourgogne. 2 A ajouter à cela plus tard les civilisations incas, aztèques et assimilées en Amérique, mais pendant un laps de temps relativement court et totalement isolées du reste du monde, jusqu'à ce que les Espagnols arrivent et les détruisent, pour les remplacer par leur culture. |