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La
grande bibliothèque de Montréal |
![]() Tâche de rouille |
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Elle a ouvert ses portes en grande
pompe. Tout le monde en parlait. Plus l'ouverture approchait et plus on
multipliait les interviews à son sujet. À les entendre,
il s'agissait du Beaubourg québécois version Vert, comme
environnement. (Les Canadiens, et les Québécois, aiment
donner l'impression qu'ils sont de l'avant-garde en matière d'écologie,
ce qui n'est qu'un trompe-l’œil. À part le vélo,
ils n'ont pas grand chose à leur actif, si je ne m'abuse. Mais
la voiture électrique s'en vient, ce qui sera plus sérieux.) Je me suis donc rapproché et j'ai fait le tour de l'édifice pour apprécier l'œuvre. Trois remarques à son propos: 1) j'ai vu de la rouille sur les plaques métalliques qui garnissent les murs de l'entrée de la rue Berri. 2) J'ai vu de la rouille sur l'armature qui retient les plaques de verre. 3) Sur le pan d'un mur, si on lève la tête, on aperçoit des lames de verre qui dépassent de dix centimètres le mur sur sa longueur et par conséquent, ces lames, du fait de leur disposition et de leur transparence, accumulent la poussière et sont -déjà- horriblement crasseuses. J'espère que les architectes ont pensé au moyen de laver ce verre efficacement parce que des recoins, il y en a! Si l'intention des concepteurs de cette construction pour le moins originale fut de la marier à l'environnement, il faut souhaiter qu'ils aient pris en considération le niveau de pollution sévère qui affecte la ville. Je suis curieux de voir comment ils vont réussir à conjuguer la fusion de ce bâtiment avec un environnement aussi salissant et garder l’exigeante propreté du vert de cette architecture en verre. Il n'a point été raisonnable de l’émuler techniquement avec le vert de la pelouse ou du boisé voisins qui participent à son décor, car eux forment des habitats vivants: ils se composent et se décomposent naturellement; au-delà de leurs formes et de leurs apparences, il y a la pourriture qui se recycle. De ce point de vue donc, non, je ne crois pas que c'est une bonne idée, cette construction. Je visiterai l'intérieur en espérant que la connaissance que contient cette immense bâtisse livresque exsude plus d'enchantement positif que son architecture à la structure oxydable. Mars 2005 |
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