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«Destination sacrée.»

Lettre ouverte à Jean-Paul Fillion

     
 
Pour ceux qui ne connaissent pas ce poète d'envergure âgé de 75 ans, M. Jean-paul Fillion est un musicien et un chansonnier accomplis, un écrivain aux nombreux ouvrages de littérature et un peintre de talent qui a obtenu des Prix pour chacun des domaines respectifs.

Extrait : «L'horreur, à son comble, fait un strip-tease dégouttant. Elle a même La guerre, de Rousseau le culot de demander au monde entier de la soutenir, elle qui se sait insoutenable. A chaque heure du jour, les journaux et les écrans de télévision nous montrent, dans des plans insupportables, des images d'enfants, de femmes, de vieillards aussi déchirantes de détresse les unes que les autres. Des humanistes, des hommes de sciences, des philosophes n'arrivent pas à trouver un sens quelconque à la puissance de l'action tyrannique d'un seul homme, fut-il chef d'état, ou d'autre «chose» qui rime avec corruption. Pourquoi tant de pouvoir est-il donné à la folie en cavale?»

 

J'ai commencé à lire votre livre «Paroles du versant nord» et j'ai entrepris d'en commenter des passages pour mieux faire ressortir l’imbroglio culturel de ce malaise tel que je le perçois et qui vous perturbe. Je ne suis ni humaniste, ni homme de science, ni philosophe, ni religieux mais je suis un spiritualiste avec un grain de bon sens, puisque que je vous ai lu et que je suis sensible à votre question: «Pourquoi tant de pouvoir est-il donné à la folie en cavale?»

Mais avant, je vous propose la lecture d’un texte, et vous excuserez ici ma démarche pittoresque mais elle nous évitera, je l’espère, du moins, de me percevoir comme un individu mal intentionné qui cherche à tout prix à vous refiler de l'eczéma; j’essaye de ménager les effets parce que je trouve qu’il y a du bon dans votre livre, du bon sentimental, toutefois, mais qui démontre une aspiration, aussi naïve soit-elle, à une condition idéale de la nature de l’homme. Ainsi, vous réaliserez, en lisant ce texte, que ma préoccupation n'est pas nouvelle et que je fais partie d'une "race" d’individus en voie d'extinction. En effet, je considère au plus profond de moi que la perception que se font les gens de votre trempe sur ce phénomène lié à la compassion -en général- est comme un baromètre de votre état spirituelle et celle de la société, puisque vous en êtes un maître.

Alors, voici le texte en question, «Ne faites pas cela à vos enfants! », puis je fais mes devoirs et je vous reviens.

 
 

Ma femme, étant elle-même concernée par le thème de la mort et ayant lu plusieurs ouvrages d'Élisabeth Kubler Ross sur la question, elle s'est exaltée pour ses "Mémoires de vie, Mémoires d'éternité" dont elle m'a résumé certains passages singuliers.

Je lui ai demandé ce que feu Madame Ross pensait des rapports de l'homme avec les animaux? Rien, m'a-t-elle répondu. Rien?!? Une femme aussi sensible ne donne pas ses réalisations, ne serait-ce que brièvement, sur un sujet d'importance tel que sa relation au monde animal!?! J'estime que tout penseur, particulièrement dans le domaine qui a trait à l'amour du prochain, même s'il ne considère pas l'animal comme un prochain, doit nécessairement faire mention de cette problématique, peu importe sa position, car sa compréhension de ce rapport est un élément clé de sa psychologie. Le sujet est incontournable puisqu'il appréhende une des questions les plus cruciales, celle de la condition des êtres vivants les plus évolués et les plus proches de l'homme et de leurs rapports avec celui-ci.
Lire l'article en entier. . .

M. Fillion, ce genre de texte, auquel votre exergue fait allusion, c'est-à-dire les «conflits armés majeurs», ne m'attirent pas particulièrement. C'est que l'attitude des Français et des Québécois par rapport aux guerres est si prévisible qu’il en devient une rengaine plaintive et monotone, sans aucun traitement psychologique et réaliste de «la folie en cavale».

Mais la prose aidant, car vous avez une écriture poétique agréable, votre texte répondait aussi à une interrogation que je venais de poser publiquement, sur des forums virtuels, il n'y a pas longtemps, au sujet de Katrina, l'ouragan qui a détruit la Nouvelle Orléans: pourquoi personne, entre autres parmi les poètes, n'usent de cet art, comme vous le faites si bien et à propos, pour tenter d’exorciser la confusion provoquée par cette réalité catastrophique? D'un côté la tragédie de la mort en masse et de l'autre, simultanément, les célébrations de la vie!

«Le faiseur de poésie, écrivez-vous, a le pouvoir de capter des réalités et le don de les modeler pour les offrir au monde.» C'est ce que je crois aussi. Car à quoi serviraient les poètes si de telles préoccupations dramatiques n'étaient laissées qu'aux chasseurs de nouvelles vendus à l'audimat? Puisque, dorénavant, l'équation ‘‘journalisme = intérêts financiers’’ est devenue une formule univoque.

Plus loin, dans votre livre, vous apostrophez vos auditeurs: «Vous tous, plus familiers que moi avec cette chose qu'on appelle essai, lorsque j'ai eu à vous quémander un peu d'éclairage, avez-vous su me donner une réponse convainquante?» Non, au contraire, répondrais-je. Tous, pratiquement tous, m'ont regardé, «en clignant de l'œil», comme si j'étais un bar-bar, pour avoir osé affirmer que le roi est nu! Et vous savez pourquoi? Lise bombardier a une partie de la réponse : «Il y a un conformisme qui ne dit pas son nom et qui est une version laïque de la société de l'unanimité du temps de l'eau bénite.»

Une réalité à couper au couteau. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les partenaires les plus proches des ‘‘trois grandes’’ religions monothéistes ne sont pas les autres confessions à visée divine, qu’ils haïssent, mais l'athéisme, et c’est pour cela d'ailleurs que le bouddhisme fait bien l'affaire, qu’il est si en vogue; leur concept du néant est tout à fait pour plaire aux occidentaux de souches spirituelles judaïques, car comme pour eux la transcendance est purement impersonnelle et nihiliste. Suite, page 2

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