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Homosexualité
 

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On arrête pas le progrès!

Avec l'arrivée d'un rabbin extra-libéral de Floride en Israël, le judaïsme se trouve stimulé. Bien que Mordechai Gafni, le rabbin en question, se défende d'être dans la mouvance du Nouvel Age, ainsi que L'Express* l’affirme, il illustre bien ces éclectiques spiritualistes des nouvelles formes de "religions" qui ont champignoné un peu partout aux USA et qui célèbrent dorénavant des mariages entre homosexuels tout en permettant aux femmes de devenir prêtres, rabbins en l'occurrence, peut-être devrais-je dire -rabbines, puisque la modernité est exigeante.

Que l'orthodoxie religieuse soit dépassée, il ne fait aucun doute dans la tête des gens d'esprit (je ne dis pas instruit, pour souligner la différence), mais que cette «Nouvelle Maison» accueille en son sein des gais sous prétexte de «réintroduire l’élément féminin dans le judaïsme» laisse sérieusement à désirer. La démarche, consistant à faire l’émule de Dieu une Déesse parce que le Divin est trop machiste et jaloux pour l'époque est en soi fort louable, bien que le recours spéculatif et tardif; il reste que l’homosexualité ne se définit pas par la différence complémentaire des sexes, mais par deux sexes du même genre, on voit donc mal la corrélation.

L’Express signale que ce docteur en philosophie, le rabbin Gafni, s’inspire des modèles bouddhiste et hassidique d’antan. C’est marrant, parce que chez les bouddhistes, les critères de base étaient, et d'un la non-violence, c’est-à-dire l'arrêt des sacrifices d'animaux dont les brahmanas étaient si friands, pour le prestige s'entend, (cela me rappelle la scène où Jésus-Christ se met en colère devant le temple d'où le sang coule à flot dans un caniveau conçu à cet effet, car à l'intérieur les sacrifices vont bon train); et, de deux l’abstinence sexuelle, deux principes bafoués depuis des siècles dans les monastères bouddhistes, puisque les moines mangeaient de la viande et à défaut de femmes les hommes avaient recours aux pratiques homosexuelles. Et c’est pratiquement ces défauts, inhérents à l’application historique de cette religion, que le rabbin veut perpétuer, en célébrant l'homosexualité comme un acte sacré! Au moins, les hassidiques avaient su apprécier le rapport conjugal et en avaient tiré partie, malgré que pour ce qui est de la tolérance religieuse, on ait à repasser. Sur ce point, on espère que notre rabbin va y remédier. De ce gain potentiel, L'Express ne mentionne rien. Le Christ et Mahomet sont venus, mais les juifs, eux, sont toujours inspirés par l'âge des tribus sémites.


Mais que veut exprimer exactement cette philosophe androgyne
qu’est l’Américaine Judith Butler quand elle déclare «on ne naît
pas femme (ni homme), et on ne le devient pas non plus tout à fait»?
Avec "sa" réalisation, un chien ne serait donc pas un chien, un arbre
pas un arbre, un humain pas un humain, mais des hybrides sans catégories
distinctes et surtout, toutes égales? (Déjà, et depuis longtemps, l’homme
n’est plus seulement un homme mais un animal comme on se plaît à le répéter
inlassablement, que l’on soit religieux ou athée, sans que cela ne signifie rien
d’autre que le fait d’exprimer une croyance en l’évolution.)

  Voilà, j’avais lu cet article dans L’Express il n’y a pas longtemps et j’avais pris ces notes sans rien en faire. Mes récentes discussions sur le Web me rappelle ce relativisme criard prêché un peu partout aujourd’hui en guise de philosophie et je vous fais part ici de mes réflexions.

Butler: «Car nous ne sommes pas des acteurs volontaires dans cette histoire, nous n'avons pas vraiment la liberté de jouer ou non un personnage. Nous sommes obligés de nous conformer à la norme, masculine ou féminine, pour obtenir une identité reconnue par les autres, bref, pour faire partie des humains. [---] Je ne l'ai pas choisi comme une option comme une autre, c'est l'homosexualité qui m'a choisi.»

Judith Butler, philosophe à l'université de Californie à Berkeley, bouleversait, il y a quinze ans, les sciences sociales en déclarant que les «genres» ne seraient pas déterminés: on ne naît pas femme (ni homme), et on ne le devient pas non plus tout à fait. Elle-même est lesbienne.

Wouah, quel progrès! Ainsi, étant gay ou athée, on veut nous faire accroire que l’on est mieux placé pour étudier et conclure sur la condition humaine. Ce qui est faux! Il me semble qu'à étudier les civilisations anciennes, ils auraient pu se rendre compte de cette évidence qui est un secret de polichinelle : il y a toujours eu des transsexuels. Le progrès n'est dû en fait qu'à l'ouverture d'esprit de la civilisation occidental au problème de l'homosexualité. Dans les pays orientaux et asiatiques, on connaît très bien cette réalité avec laquelle on conjugue socialement, souvent aux désavantages de cette dernière. Par contre, sous la pression de l'Islam, un surgeon du judéo-christianisme, les pays musulmans ont adopté la même intransigeante occidentale envers l'homosexualité, bien que plus souple en dehors des conventions sociales. Cela faisait partie tout simplement d'une réalité acceptée, naturelle.

Mais que veut dire exactement Butler quand elle déclare «on ne naît pas femme (ni homme), et on ne le devient pas non plus tout à fait»? Avec "sa" réalisation, un chien n'est plus un chien, un arbre n'est plus un arbre, un humain n'est plus un humain? En tant que philosophe, elle a réalisé que la nature n'offre pas de dichotomie absolue. En fait, on a là une aspiration à l'idéalisme: on ne juge pas un objet à partir de ce qu'il est mais par les influences qu'il subit (ou qu’il a subit). C'est du relativisme exploitable à souhait: il n'y a pas de vérité, tout est en mouvement, tout est sujet à nos perceptions sociales ou historiques. Tu vois, ton zizi n'est pas la référence permettant de t’identifier; tu peux avoir un pénis mais en réalité tu es une femme. (Évidemment, tu n'as pas de matrice pour enfanter, mais c'est là une considération primitive: la science est en train de nous fixer les chaînons manquants de l'évolution. Vous comprendrez que je fais de l'ironie ici.)

D'ailleurs, plus loin elle expliquera que «certains prétendent même qu'il est impossible de penser la culture humaine sans ces deux pôles! (homme-femme, c’est moi qui souligne.) Soutenir un tel point de vue, continuera-t-elle, c'est considérer que la norme sociale, cette dominante, mais contingente, est une vérité éternelle. Or ce n'est qu'une croyance qui ne correspond pas à la réalité.»

Comme le remarque un lecteur catholique perspicace : « . . . cette espèce d’aseptisation qui, en les niant, nous installe dans un brouet insipide où plus rien n’est à défendre ou à combattre mais seulement à ‘comprendre’, car tout est égal.»

Donc, au XXI siècle, on ne jugera plus une femme ou un homme par leurs aspects extérieurs mais par leurs ressentis et sans jamais arrêter notre perception sur une identité particulière. L’idéal serait de considérer l’humain comme asexué et de condamner au pilori ceux qui cherchent à différencier les genres.

*Dans L'Express 6/6/2005 L'entretien