Le site des infos de MEKLA - At Frawsen
Accueil - Reportage - Léggendes - InfosGaleries d'Images
At Moussa U braham (Mékla)
At Moussa U braham: modernité et authenticité - La fête de Achoura au village - La légende du soulier égaré - DDA AHMED: la nostalgie d'un presque centenaire - Le lion de Sidi Ali u Abdallah - At Moussa U braham (fiche technique) - Images

Modernité et authenticité
Le village At Moussa U braham comme tous les villages kabyles, n’est pas un village … comme les autres.
     Et pour cause il a son identité, son histoire et son authenticité particulières auxquels ses habitants tiennent en continuant à s’accrocher à cette forme de crête de la commune de Mekla avec à l’horizon la chaîne montagneuse du majestueux  Djurdjura.
      L’authenticité de ce village est frappante à travers son urbanisation qui intègre ou maintient dans son environnement tant de vieilles maisons. 
L’authenticité  se retrouve également à travers le respect de l’habit traditionnel que sont le burnous que portent les hommes et la robe avec la Fouta que portent les femmes.
      L’authenticité de ce village réside également dans sa fontaine ou viennent les femmes s’approvisionner.
      Le village ne possède pas encore de réseau d’alimentation en eau potable et semble décidé à investir dans le règlement définitif de la question.
      Un projet de réalisation d’une bâche à eau a été lancé par les villageois avec une rudimentaire aide de la commune qui consiste en une cinquantaine de sacs de ciment et des travaux de nivellement de l’espace devant accueillir ce projet.
      Mais dans cet environnement figure aussi la modernité avec de nouvelles constructions bien bétonnées et prenant les formes de villas individuelles.
      Bien entendu l’autre signe se traduit à vue d’oeil à travers les assiettes des paraboles qui sont plantées sur les toits des maisons. 
      Le village n’a pas pu ou ne peut plus intégrer dans son urbanisation des accès plus larges que le sont ceux existants.
      Tajmâat, lieu magique où se retrouvaient jadis les villageois s’est vidée de ses occupants qui lui préfèrent d’autres lieux comme cela s’est produit pour la majorité  des villages kabyles. Les villageois préfèrent les cafés d’en-bas et autre épiciers car le commerce a pris place dans le village.
      At moussa u Braham a une histoire et des légendes qu’on continue de raconter. 
Ce village de 650 habitants dont 500 sont des résidents permanents, a également son saint ouali, Sidi Ali U Abdallah.
    At Moussa U-braham ont pour voisins les villages de  Tizi-bamane (au nord est), Tizi-Terga (au sud est), Amazul et Laazib (au sud), takhlijt (à l’ouest) et (les terres de) ldjemâa Saharidj (au nord). 
En dehors de la difficulté que pose le problème de l’eau potable, l’environnement du village est très sain.
    Les signes du printemps sont visibles près du mausolée de Sidi Ali U-Abdallah où il fait bon de camper et d’admirer le paysage. 
    Les signes de l’hiver rigoureux et des dernières chutes de neige le sont également à travers la destruction de la végétation dont les figuiers et les figuiers de barbarie.
Il faut s’attendre à une pénurie de “Akarmus” cet été puisqu’on nous affirme que la situation est identique dans toute la Kabylie. 

La fête de Achoura à At Moussa U braham
    Achoura (Thaâchourth) est fêtée chaque année comme un événement exceptionnel au village At Moussa U-Braham.
    Cette année encore et grâce à un don d’un particulier qui a offert un boeuf, les villageois se sont organisés pour que durant deux jours ils festoient suivant la tradition de leur ancêtres.
    En plus du boeuf qu’ils se sont partagées suivant la tradition de Lawziâa, les villageois ont également sacrifié quatre moutons (après cotisation générale) pour préparer un repas collectif qu’ils ont partagés dans la bonne humeur.
    La fête de Achoura commence par une symbolique vente de la ‘’Errda’’, une  sorte d’emblême du village au meilleur enchérisseur pour avoir l’honneur de le porter jusqu’au tombeau du saint Sidi Ali U-Abdallah.
    Après avoir immolé les bêtes et pris un repas collectif près du mausolée de Sidi Ali U Abdallah, les villageois notamment les jeunes organisent à partir de 16 heures une sorte de carnaval dit ‘’Buaffif’’ pour récolter de l’argent pour le village.
    Le lendemain les villageois procéderont de la même manière mais sans le carnaval.
L’autre tradition qui n’a pas été faîte depuis une dizaine d’années est que les villageois avaient l’habitude d’effectuer un pèlerinage au tombeau de Cheikh Mohand Oulhocine dans une longue procession qui porte sur une vingtaine de kilomètres.
    Les villageois s’y rendaient jadis le premier Lundi ou Jeudi suivant l’achoura, nous a précisé M. Slaim Brahim, président de l’association du village.

La légende du soulier égaré
   On raconte qu’un jour des Chouyoukh étaient venus au village régler un problème, mais lorsqu’ils allaient repartir, l’un d’eux constate qu’un de ses souliers n’est plus là. 
On avait beau chercher, le soulier n’a pas été retrouvé et les chouyoukh retourneront chez eux furieux et c’est compréhensible.
     Mais voilà que quelques instants après on retrouva le soulier tant cherché. On avait chargé un jeune d’aller le remettre à son propriétaire illico presto.
     Le Cheikh demandera au garçon de quel côté il résidait au village, ‘’avant’’ ou au_delà’’ de la mosquée (ldjamâa). celui-ci lui dira qu’il habitait ‘’au delà’.
Il jettera alors un mauvais sort sur la partie située avant d’arriver à la mosquée si bien que celle-ci sera frappé dit-ton par une série de faits exceptionnels qui ont fini par la vider.
Conséquence: jusqu’au années soixante-dix les villageois évitaient de construire dans cette partie du village.
     Ceux qui le font actuellement commencent toujours par l’organisation d’une Ouâada pour conjurer le mauvais sort.

Dda Ahmed: la nostalgie d'un presque centenaire
      ‘’L’ambiance au village était meilleure jadis. Il y avait de la misère mais cela n’empêchait pas les gens de  sourire aux autres’’, a répondu sans hésitation Da Ahmed, une sorte de mascotte du village d’Ath Moussa U-brham, à notre question sur la différence entre jadis et aujourd’hui.
     Da Ahmed, qui a 91 ans mais qui ne semble point les porter, tant son allure est vivace, a relevé également le fait que les gens s’entraidaient et obéissaient également à un code d’honneur de gestion familiale et villageoise.
     Les gens se rassuraient et se solidarisaient, Dira Da Ahmed  dont le secret de la longévité réside dans son alimentation. ‘’Je ne prends jamais de cachets pour me soigner, l’huile d’olive me suffit’’, a-t-il affirmé. 

Le Lion de Sidi Ali U-Abdallah
   On raconte à At Moussa U-Bramham et dans la région que de nombreuses personnes ont été témoins de l’apparition d’un lion près du tombeau de Sidi  Ali U-Abdallah, le saint Ouali du village. 
     Ce lion aurait été aperçu à partir de Tizi-n’Terga, le village mitoyen situé en contrebas.
     Cette apparition coïncidait toujours avec une période de tension entre villages jadis, a-t-on précisé, suggérant par là que le saint Ouali veille sur les villageois (Aâssas).

At Moussa U braham (fiche technique) 
  • Nombre d’habitant: 650 
  • Résidents - 500
  • Non résidents: 150
  • Les familles: Ichekkoudene (Slaim et Dadi), Ath Lmuhub (Malek et Guenouz), Iâamirouchene (Nattah), Iberkanen (Merhane), Ath Belkacem (Abane) Ibelîiden (Amiche), Ath Saâdi (Saci et Merzoud), Idahmanene (Chemini)
  • Copyright: tous droits réservés
    Reproduction interdite