La génération "Nikita" se rue sur "Léon"

par Marie Sauvion

Aujourd'hui, jeudi 15 Septembre 1994

Les fans du réalisateur Luc Besson ont été nombreux hier après-midi à se ruer dans les salles pour découvrir "Léon". Ce film, déjà en tête des entrées à Paris, a séduit les spectateurs qui avaient préféré "Nikita" au "Grand Bleu"

Excellent démarrage pour "Léon" : 4046 entrées à Paris-périphérie en première séance, hier après-midi, le nouveau film de Luc Besson a devancé "Wolf" avec Jack Nicholson, son principal concurrent, qui a totalisé 3322 spectateurs.
Au Gaumont Ambassade, sur les Champs-Elysées, le succès de "Léon" semblait acquis d'entrée de jeu. Une foule compacte se pressait aux guichets longtemps à l'avance. Dans la file d'attente pour la deuxième séance, Hern, Eric et Clément, soixante ans à eux trois, s'apprêtaient à voir "du grand spectacle". D'autres, des étudiants pour la plupart, s'attendaient à découvrir "la suite de Nikita" tandis qu'une jeune fille pariait sur "une histoire d'amour dans un film de violence". Très motivés par le secret qui régnait autour du film, ils avouer tous espérer "des surprises"...
Surpris, Axel l'a été. A la sortie de la première séance, ce lycéen de dix-huit ans exultait : "C'était trop bien! Ca ressemble à un film américain mais fait par un Français. C'est génial!" Même son de cloche pour son copain Tim : "C'est la digne suite de Nikita." Seul Patrice, vingt-deux ans, se plaignait d'une impression de "déjà vu"...
Jugée "excellente", la prestation de Jean Reno faisait l'unanimité, ainsi que celle de "la petite fille", la jeune Natalie Portman. La musique d'Eric Serra, elle, était généralement qualifiée de "pas mal".
Tous ces compliments, Luc Besson ne les a pas entendus. Dès la fin du film, le réalisateur, qui assistait hier à la première séance de son dernier-né au Gaumont Ambassade - sûrement pour "prendre le pouls" de la salle - a opéré une sortie discrète et précipitée. Dommage, il aurait sans doute aimé les réactions de son public fidèle...
Plus que les fans du "Grand Bleu", ce sont ceux de "Nikita" qui se sont rués dans les salles et ont "adoré" le film. Ce qui séduit ces ados chez Besson? "Une esthétique, une atmosphère, de belles couleurs. Et c'est le seul cinéaste qui tourne à peu près comme les Américains en vogue, Quentin Tarantino (N.D.L.R. Palme d'or à Cannes avec Pulp Fiction) et les autres." Les distributeurs américains semblent d'accord, puisque "Léon" sortira outre-Atlantique le 11 novembre, dans plus de neuf cent salles...

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