The picture above (and on the opening page) is one of the most famous done by Sir Frank Dicksee. Many of his works will be found by exploring the Chateau. The following poem was the inspiration for the painting.
La Belle Dame Sans Merci
by John Keats
Ah, what can ail thee, wretched wight,
Alone and palely loitering?
The sedge is withered from the lake,
And no birds sing.
Ah, what can ail thee, wretched wight,
So haggard and so woe-begone
The squirrel's granary is full,
And the harvest's done.
I see a lily on thy brow
With anguish moist and fever dew,
And on thy cheek a fading rose
Fast withereth too.
I met a lady in the meads,
Full beautiful, a faery's child:
Her hair was long, her foot was ligh,
And her eyes were wild.
I set her on my pacing steed,
And nothing else saw all day long;
For sideways would she lean, and sing
A faery's song.
I made a garland for her head,
And bracelets too, and fragrant zone;
She looked at me as she did love,
And made sweet moan.
She found me roots of relish sweet,
And honey wild, and manna dew,
And sure in language strange she said,
"I love thee true!"
She took me to her elfin grot,
And there she gazed and sighed deep,
And there I shut her wild, sad eyes -
So kissed to sleep.
And there we slumbered on the moss,
And there I dreamed, ah! woe betide,
The latest dream I ever dreamed,
On the cold hill side.
I saw pale kings, and princes too,
Pale warriors, death-pale were they all;
Who cried - "La belle Dame sans merci
Hath thee in thrall!"
I saw their starved lips in the gloam,
With horrid warning gaped wide,
And I awoke and found me here,
On the cold hill side.
And that is why I sojourn here,
Alone and palely loitering,
Though the sedge is withered from the lake,
And no birds sing.
This version of La Belle Dame was written in the fourteenth century by Alain Chartier. I'm working on an English translation, so if anyone has one I'd appricate it!!
Naguère, chevauchant, pensaie
Comme homme triste et douloureux,
Au deuil où il faut que je soie
Le plus dolent des amoureux,
Puisque, par son dard rigoureux,
La mort me tollit ma maîtresse
Et me laissa seul, langoureux
En la conduite de Tristesse.
Si disais: "Il faut que je cesse
De dicter et de rimoyer,
Et que j'abandonne et délaisse
Le rire pour le larmoyer.
Là me faut le temps employer,
Car plus n'ai sentiment ni aise,
Soit d'écrire, soit d'envoyer
Chose qu'à moi ni autre plaise.
Qui voudrait mon vouloir contraindre
À joyeuses choses écrire,
Ma plume n'y saurait atteindre,
Non ferait ma langue à les dire.
Je n'ai bouche qui puisse rire
Que les yeux ne la démentissent,
Car le coeur l'envoirait dédire
Par les larmes qui des yeux issent.
Je laisse aux amoureux malades
Qui ont espoir d'allégement
Faire chansons, dits et ballades,
Chacun à son entendement,
Car ma dame en son testament
Prit à la mort, Dieu en ait l'âme,
Et emporta mon sentiment
Qui gît o elle sous la lame.
Désormais est temps de moi taire,
Car de dire suis-je lassé.
Je veux laisser aux autres faire:
Leur temps est; le mien est passé.
Fortune a le forcier cassé
Où j'épargnaie ma richesse
Et le bien que j'ai amassé
Au meilleur temps de ma jeunesse.
Amour a gouverné mon sens:
Si faute y a, Dieu me pardonne;
Si j'ai bien fait, plus ne m'en sens,
Cela ne me toult ni me donne,
Car au trépas de la très-bonne
Tout mon bienfait se trépassa.
La mort m'assit illec la borne
Qu'oncques plus mon coeur ne passa."
En ce penser et en ce soin
Chevauchai toute matinée,
Tant que je ne fus guère loin
Du lieu où était la dinée;
Et quand j'eus ma voie finée
Et que je cuidai héberger,
J'ouis par droite destinée
Les ménétriers en un verger.
Si me retrahis volontiers
En un lieu tout coi et privé,
Mais quand mes bons amis entiers
Surent que je fus arrivé,
Ils vinrent. Tant ont étrivé,
Moitié force, moitié requête,
Que je n'ai oncques esquivé
Qu'ils ne me mènent à la fête.
À l'entrer fus bien recueilli
Des dames et des demoiselles,
Et de celles bien accueilli
Qui toutes sont bonnes et belles;
Et de la courtoisie d'elles
Me tinrent illec tout le jour
En plaisant paroles nouvelles
Et en très-gracieux séjour.
Dîner fut prêt et tables mises.
Les dames à table s'assirent
Et quand elles furent assises,
Les plus gracieux les servirent.
Tels y eut qui à ce jour virent
En la compagnie liens
Leurs juges, dont semblant ne firent,
Qui les tiennent en leurs liens.
Un entre les autres y vis,
Qui souvent allait et venait,
Et pensais comme homme ravi
Et guère de bruit ne menait.
Son semblant fort contretenait;
Mais Désir passait la raison,
Qui souvent son regard menait
Tel fois qu'il n'était pas saison.
De faire chère s'efforçait
Et menait une joie feinte,
Et à chanter son coeur forçait
Non pas pour plaisir mais pour crainte,
Car toujours un relais de plainte
S'enlaçait au son de sa voix;
Et revenait à son atteinte
Comme l'oisel au chant du bois.
Des autres y eut pleine salle,
Mais celui trop bien me semblait
Ennuyé, maigre, blême et pâle,
Et la parole lui tremblait.
Guères aux autres n'assemblait;
Le noir portait et sans devise,
Et trop bien homme ressemblait
Qui n'a pas son coeur en franchise.
De toutes festoyer feignait,
Bien le fit et bien lui seyait;
Mais à la fois le contraignait
Amour qui son coeur hardoyait
Pour sa maîtresse qu'il voyait,
Que je choisis lors clairement
À son regard qu'il assoyait
Sur elle si piteusement.
Assez sa face détournait
Pour regarder en autres lieux,
Mais au travers l'oeil retournait
Au lieu qui lui plaisait le mieux.
J'aperçus le trait de ses yeux,
Tout empenné d'humbles requêtes;
Si dis à part moi: "Si m'aid' Dieux,
Autel fumes comme vous êtes".
À la fois à part se tirait
Pour raffermir sa contenance,
Et très-tendrement soupirait
Par douloureuse souvenance.
Puis reprenait son ordonnance
Et venait pour servir les mets,
Mais à bien juger sa semblance,
C'était un piteux entremets.
Après dîner on s'avança
De danser, chacun et chacune,
Et le triste amoureux dansa
Adès o l'autre, adès o l'une.
À toutes fit chère commune,
O chacune à son tour allait;
Mais toujours retournait à une
Dont sur toutes plus lui chalait.
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