Preamble

Manu is my best friend. We have known each other for 1 1/2 years, and have had some very good times together. However, he has a lot of difficulty accepting the changes i'm going through, and i fear that it might break our freindship. This letter is an appeal, of sorts, an attempt to gain his understanding.

I hope he'll understand what i'm trying to say.

Mon Cher Manu

J'aimerai t'adresser ces quelques mots par écrit, parce-que je t'ai tellement a te dire que je n'arrive pas a le dire en directe.

J'ai peur pour notre amitié.

Ce n'est pas facile pour moi d'assumer qui je suis. Jusqu'a recament mes desirs ont surtout evoqué un sentiment de coupabilité en moi. Je me croiais malsains, "evil", j'essaiais de mon mieux de supprimer ces pensés, d'étre "normal" (bien que je n'ai jamais su ce que ca voudrait dire). Je doutais de ma "sanity" (je ne suis pas "insane"), je doutais de mon orientation sexuel (je ne suis pas gay, ca aurrait été facile a assumer). Plus que une fois j'étais proche à me prendre la vie, pour enfin en finir avec cette angoise. J'ai ce "membre" entre mes jambes que je hais, que je n'ai jamais voulu, que je deteste depuis que je me souviens, qui est pourtant censé definir qui je suis sur un plan fondamentaux.

J'ai essayé de devenir plus masculin, de m'interesser au voitures et ou sport, de rigoler avec les mecs sur les blagues sexist, de developer ma virilité. J'ai essayé de me renfermer contre tous ces sentiments douce est enfleurie qui me remplissent mon coeur, de devenir dur est fort. Toute ma vie j'ai eu peur qu'on me découvre.

Alors j'ai apris que je n'étais pas la seule. Qu'il y en a des dizaines de milliers dans le monde qui sont comme moi. Qu'ils ont les mêmes agoisses, les mêmes problèmes, les mêmes désires et soucis que moi. Que c'est possible d'y faire quelque-chose, quelque-chose de finalement trés simple, et autant plus concrète. Que c'était un chemin que beaucoup de gens ont pris avant moi, et que de plus en plus de gens prennent. La seule chose qu'il me faut pour suivre ce chemin, n'importe ou qu'il m'ammène, c'est du courage. Et le courage, ce n'est heureusement pas ce qu'il me manque, sinon je serais déjà longtemps morts.

J'ai commencé a prendre des premièrs pas sur ce chemin. Tout hésitant, au début, avec plus de doutes que jamais. Puis, quand j'ai vu qu'il y a des gens qui me supportent, avec plus de courage. J'ai commencé a sentir de l'éspoir la ou avant il y avait que l'angoisse et la culpabilité.

Je suis arrivée au bout de ce que j'ai pu faire, je me sentais de nouveaux "evil", de nouveaux je me sentais "malade". Pourquoi est-ce que ces sentiments ne pouvaient pas me laisser seuls. Un type comme moi, comment la mère nature pouvait supporter une tel abomination. J'éspérais que la terre s'ouvre sous mes pieds et m'ammene en enfer. Ca aurait été le juste sort pour quelque-chose comme moi.

Cette étè j'ai commencé a trainer sur internet comme femme. Pour la première fois dans ma vie je me sentais vraiment moi. Je ne peux pas te décrire la joie. Je crois que personne qui n'est pas passé par le même enfer que moi peut comprendre comment je me sentais. J'étais finalement une femme! Quand je t'écris ceci j'ai des larmes dans mes yeux.

Pourtant ca n'as pas arrangé les choses dans ma vie. Pendant quelques heures par jour j'étais moi. Et le reste du temps je vivais dans la peur quand me découvre, que quelqu'un comprena ce qui ce passait, et m'arretera. Mon conflit interieur a augmenté, est arrivé a des niveaux j'amais atteint avant. Tu sais quels angoises j'ai souffert, t'as vu les cicatrices fraiches sur mon bras, le sang séchée. T'as vu comment je me tourturais pour ne pas manger, la peur que j'avais de voir n'importe qui. Avant noel il manquait un poil pour que je me tuais "par accident". Tu sait tout ca. Je t'ai raconté comment j'ai passé la nuit sans sommeil, me tourmentant pour choisir entre la mort et la vie. Tu sais que j'ai choisis la vie. J'ai choisi d'étre moi. Ruby.

T'as vu comment depuis ce jour la je vais de mieux en mieux. Comment chaque jour porte des ameliorations. Tu sait aussi que chaque jour je me fais de plus en plus femme. Que je me maquille tout les jours, que je me suis rasée les jambes, que je me habille en femme, que je recois la visite en femme. Tu sais que je ne me coupe plus, que je mange des vrais repas, que je ne vais pas me faire vomir aprés. Tu sais que j'ai arreté la drogue. Même mon TOC a disparus dans ces derniers semaines.

Si je ne pourais pas étre moi, je serais morte maintenant.

Cher Manu

Je sais que ca n'est pas facile a accepter. Je sais que c'est difficile, voir impossible a comprendre si tu n'est pas passé par la (et evidament tu ne l'est pas). Mais j'aimerai que tu fasse l'effort. Parce-que je ne peux pas changer qui je suis. Je l'ai essayé toute ma vie, et ca ma apportée que malheur. Je ne suis plus pret a me sentir coupable d'etre qui je suis. Je ne fais du mal a personne.

Je n'essaye pas de t'entrainer dans mes histoires. Mais si tu veux rester mon ami, il faut que tu m'accepte. Tu n'as aucun fondament pour me juger. Tu ne peux pas dire si c'est bon pour moi ou non. Tu ne sais pas comment c'est de vivre comme ca. Tu peux seulement m'accepter comme je suis, ou t'en aller.

Moi, j'ai fais mon choix, je l'ai fait par la plus grande necesité. Je crois que le choix que tu doit faire est beaucoup plus simple. Tu ne doit pas parcourir mon chemin, tu doit juste choisir d'etre mon ami ou non. Je serai heureuse si tu voudras rester mon ami, mais je pourrai aussi comprendre si tu décide autrement.

Je t'embrasse,

Ruby

Interlude

Well, i received his answer a couple of days later. I'm not going to post it, it's his letter, and i wouldn't feel comfortable aboout making it public like this.

He did say very strongly that he wanted to remain my friend. He revealed parts of his live he'd never even hinted at, and proved his trust by telling me his secrets. But other parts of the letter were quite disturbing. He accused me of false logic, of twisting facts to suit me, of running away from my problems by confronting this. Some parts of what he said hurt, and even the rest was difficult to read.

It took me several days to get my thougths organized enough to write a reply:

Cher Manu

J'ai recu ton mail samedi soir. Je n'ai pas pu repondre avant maintenant, tu m'as donné tellement a réflechir. J'ai passé des heures d'insomnie en reflechissant dessus.
Tout d'abord j'aimerais te remercier pour ta grande honneté, tu as raconté beaucoup sur toi que je ne savais pas, que je ne soupconnais même pas.
Mais moi aussi je dois remmetre beaucoup de choses en place. Tout d'abord la question des gens qui me supportent. Ce ne sont pas n'importe qui, ce sont des gens encore plus proche de moi que toi. Des gens qui m'ont connu tout ma vie. Je parle de ma mère et de ma soeur. Ma mère, qui a deviné de soit-même ce qui ce passe avec moi, ma soeur, qui n'était pas sure, mais pas du tout surpris non plus. Je ne crois pas que c'est "choisir la facilité" de confier un tel secrèt a sa famille. Je ne crois pas non plus qu'elles ont le moindre interet a m'influencer vers ce chemin.
Tu dis que tu sait ce que je resent envers mon corps, et tu me raconte tes propres experiences de gender-play (je suis désolée, je n'ai pas de mot francais pour ça). Je comprend (et comment je ne pourrais pas comprendre) que c'est dificile d'écrire ça, je me sens honorée, et je honorerai tas confiance. Cependant je pense que tu n'arrive pas proche a la même intensité d'experience que je resent. Est-ce que pour toi ca arrivait au bout ou tu préferait mourir que de rester dans ton corps masculin? Tu aurait été pret a perdre tout, ta famille, tes amis, ton travaille, pour devenir femme? (j'admets que sur ce point j'ai jusqu'ici eu de la chance, mais si t'as l'idée de devenir femme et tu lit les biographies des transexuelles, ca te fait !peur!) C'est toute la difference entre le gender-play et le transsexualisme.
Puis finallement un point ou je suis tout a fait d'accord avec toi, il y beaucoup plus que la télé, la biere et les bagnoles qui font un homme. J'ai ennoncé ces points pour te montrer jusqu'a quel point je suis allée, combien j'ai essayé d'etouffer mon désire "malsain" (mes "", pas une citation, et je ne les trouve plus malsains). Et evidament que c'était perdu d'avance, mais dans ma quete de nier qui je suis je suis vraiment passée par la, peut-étre avec plus de succes que tu crois possible.
Puis on vient au point de la culpabilité, et c'est la ou tas lettre commence vraiment a me parler. Je suis tout a fait d'accord avec toi que cette culpabilité était déplacé. Elle le serait toujours, si je l'aurai encore. Mais je ne me sent plus coupable d'avoir mon corps, ce n'est pas ma faute que je suis née comme ca. Ce qui ne change pas le fait que je ne pourrai pas vivre avec lui si je ne voyai pas de solutions.
Le mechanisme de la culpabilité que tu décrit (et je vois que tu y a beaucoup reflechit) et bien réelle, mais ni moi ni ma therapeute (car j'y ai beaucoup discuté avec elle, on a fouillé dans mes emotions et memoires a fonds) croient que ca c'est passé comme ca. Oui, j'étais battu, mais pas souvent, et toujours pour une raison. Des raisons que je comprends maintenant, bien que je ne pense pas que c'étaient des bonnes raisons.
Par contre tu ne trouvera pas une seule transsexuelle qui n'est pas passée par le point ou elle (ou il, la transition se fait dans les deux senses) était convaincu d'avoir fait quelque-chose de mal, d'étre une abomination de la nature, avec une certitude absolu (et ca ne change rien a l'histoire si elle sait ou ne sait pas pourquoi elle se sent comme ca).
Je suis d'accord avec toi que je vais mieux parce-que j'ai trouvé ce que je cherchais.
Je ne vais pas aller jusqu'au bout et te nier ta conviction, t'en as droit autant que j'ai droit a la mienne. Dans quelques semaines je vais avoir un rendez-vous avec un specialiste de desordre de genre ("sexologue"), qui travaille a l'hopital dans le meme departement que ma therapeute. Celui-la vas, le moment venu, me pouvoir dire si je suis transsexuelle ou non, et je suis sure qu'il ne vas pas me donner une diagnose juste comme ca. Jusqu'a ce jour je suis d'accord qu'on ne soit pas d'accord.
J'y arrive presque au bout. Reste a expliquer pourquoi j'avais l'impression que tu te posait comme obstacle dans mon chemin (et ta lettre a fait beaucoup pour me rassurer que ce n'est pas intentionel sur ta part). C'est en effet tout simple. C'est que chaque fois que je te raconte de mes experiences sur mon chemin, tu tires la geule. Tu me dit que ce n'est pas bon de me maquiller (même que tu vois que j'y suis plus hereuse), tu rend ridicule mes exploits, qui pour moi sont vitallement important, tu te detourne quand je t'y parle. Je crois que tu sais que la violence verbale peut blesser autant que la violence physique. Crois moi que dans ces moments la tes mots sont comme une poignée dans ma geule, et je n'exagére pas.
C'était pas facile d'écrire cette lettre. Quand j'ai recu la tienne, quand j'ai commencé a lire, le premier paragraphe, qui est (honnettement) bouré de malcomprehension et d'accusations (tu m'as vraiment blessé, même que je t'avoue que c'était pas intentionel), je dois admettre que pour un instant je n'ai vraiment plus voulu te voir. Ce sont des raisons pour lesquelles j'ai dit obstacle. C'est dure d'avoir un ami qui te blesse sur tes points les plus precieux. Je vais rentrer bientot, et j'irai te voir, même si je pense que tu n'auras pas encore lu ce mail, parce-que je tiens beaucoup a notre relation.
Je t'embrasse,
ton amie,
Ruby

(tu peux m'appeler Sam si tu veux, comme j'ai dit je suis d'accord qu'on ne soit pas d'accord sur ce point)

Epilogue

After sending this e-mail i went home, in search of Manu. (we live in the same student's hostel). I found him in the dining-area, together with a small crowd of other residents, who'd been having an informal dinner-party. Everybody was leaving, and very soon we were alone. Even though it was very late (past midnight) we talked together for over an hour, and we were both able to understand each others thoughts and feelings a lot better.

Since then he has proven many times that he does indeed care for me, he notices when i'm not doing well, takes care of me, supports me in many little but important ways. He is also a lot more accepting of these things i just can't leave be.

He is indeed my friend.


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