Comme tous les matins, je suis allé chercher mon petit croissant, avant de me présenter à l'université où j'étudiais le droit. Ce matin, une nouvelle boulangerie ouvrait ses portes, je me précipitai dans cette boulangerie, afin de voir si les prix étaient corrects ? Je fis la connaissance de la charmante vendeuse, elle se nommait Charlotte.

Durant toute la matinée, la saveur de ce succulent croissant, me resta en bouche, je n'avais qu'une idée en tête, aller en acheter d'autres pour mon repas de midi. Pendant que je mangeais mes croissants, nous discutions, elle me parlait de son métier, moi, de mes études, au bout d'une demi-heure, nous étions devenus inséparables, les meilleurs amis du monde, lorsque nous avons entamé la politique comme sujet, elle avait la même opinion que moi, mais l'heure me pressant, je devais retourner en cours, je lui proposai de dîner, le soir même, afin de continuer notre discussion et d'apprendre à mieux nous connaître… elle accepta avec joie. Durant l'après midi, je l'aperçu par la fenêtre, qui partait faire des achats, en tout cas elle partait avec un sac à provisions.

Cette rencontre m'avait transformé, je me sentais bien, j'étais content d'avoir une nouvelle amie avec laquelle je pouvais aborder tous les sujets. Je n'ai rien écouté de toute la journée en cours, cette femme m'a perturbé, quel imbécile je suis, je ne lui ai même pas dis comment je m'appelle.

20h approchait à grands pas, je me dépêchai d'aller chercher Charlotte devant la boulangerie, j'avais prévu une soirée sympathique au restaurant, une soirée calme, afin de pouvoir philosopher.

20h01, je me trouve devant la boulangerie, mais Charlotte n'y est pas… viendra t-elle ?

20h03, la porte s'ouvre, et j'aperçois cette divine Charlotte, dans une magnifique robe qui mettait ses cheveux blonds dorés en valeur, de plus la pleine lune les faisait briller à un tel point que j'en étais presque ébloui.

20h05, je l'invite à me suivre, jusqu'au petit restaurant, qui se situe dans une impasse à quelques dizaines de mètres de là, je n'avais pas énormément de moyens financiers étant étudiant, mes parents étant au chômage, et mon frère aîné venant de mourir sur les champs de bataille à Waterloo.

Durant la soirée, j'appris que ses parents étaient des bourgeois, je ne comprenais pas ce que faisait une jeune bourgeoise dans la section des ventes d'une boulangerie, de plus toute neuve, ce n'était même pas une place sûre, alors que dans notre situation actuelle, avoir un emploi est une chance énorme. Il ne fallut pas beaucoup de temps avant d'aborder ce tragique événement qui venait de frapper ma famille.

Elle m'expliqua, que si elle avait prit cet emploi, c'est parce qu'elle n'apprécie guerre la politique économique de Guillaume Ier, qui est appréciée par la bourgeoisie qui est prospère. Et que donc contre, l'envie de ses parents, elle s'était légèrement détachée du cocon familial. Bien qu'elle soit très attachée à ses parents, auxquels elle rend souvent des visites, mais elle essaye d'acquérir une certaine indépendance. Il était déjà 02h00, le gérant commençait à nous mettre dehors, Charlotte décida de mettre fin à cette soirée, en me disant qu'il valait mieux que nous allions nous coucher afin d'être en forme le lendemain, car ce serait bête qu'elle perde son emploi, qu'elle vient à peine de décrocher. Je la raccompagnai chez elle, et m'en allai.

Le lendemain, comme d'habitude, je suis passé à la boulangerie, maintenant, je vais chez Charlotte. Nous sommes restés de très bons amis encore pendant 5 ans, le temps que je termine mes études.

Celles-ci une fois terminées, j'ai dû faire un stage chez un avocat durant 2 ans mais il n'y avait pas de place près de l'université, ce qui m'aurait permis de voir Charlotte. J'ai trouvé une place chez un avocat qui se trouvait à Louvain, durant ces 2 années, je n'ai pas vu Charlotte. Une fois mon stage terminé, j'ai décidé de m'installer près de l'université.

A mon retour, je fus stupéfait de constater que la boulangerie s'était agrandie, elle englobait les 2 autres boulangeries concurrentes. Charlotte m'expliqua que ses parents avaient racheté les boulangeries et les lui avaient offertes. Nous étions tous les deux très contents de nous revoir, la situation, les pressions exercées, étaient de plus en plus fortes, le destin de ces boulangeries marquait bien la différence sociale entre la bourgeoisie et les classes inférieures, ces pauvres artisans boulangers, qui mettent tout leur amour dans leur petit commerce, et voilà qu'une famille de bourgeois, en achète 3, payés cash. Charlotte ne me cacha pas qu'elle n'avait pas fort apprécié l'attitude de ses parents, mais que cette situation lui offrait évidemment beaucoup plus de stabilité de l'emploi, qui était devenu de plus en plus difficile à trouver, ce qui me poussait à m'installer à mon propre compte. Des années passèrent avant que je me fasse suffisamment de clientèle pour survivre, Charlotte m'aidait bien et me soutenait moralement.

En 1830, la récolte fût mauvaise, ce qui mettait Charlotte dans une bien mauvaise situation, car le prix des matières premières, dont elle avait besoin, montait en flèche, et ses ventes chutaient, maintenant c'était à mon tour de lui venir en aide.

Les tensions augmentaient encore, nous sentions qu'il allait se passer quelque chose, les écarts entre les classes sociales étaient trop grands, nous imaginions de temps en temps, le scénario d'une révolution, nous l'espérions et l'attendions, nous ne pouvions supporter le régime exercé par les Pays-Bas sur notre région.

J'entendis parler d'une représentation à l'opéra, je me dis que ce serait un beau cadeau pour l'anniversaire de Charlotte, qui était le 25 août, cette représentation s'intitulait : "La Muette de Portici". Les impôts continuaient d'augmenter. Je n'ai toujours rien dit à Charlotte au sujet de mon cadeau d'anniversaire, étant donné que nous sommes la veille au soir, il serait peut-être temps de la prévenir…

La tension augmentait très fort pendant la représentation, au terme de celle-ci, des désordres ouvriers se sont produits. Les parents de Charlotte s'unirent aux autres bourgeois de Bruxelles afin de créer une grande armée pour lutter contre les désordres. Tout c'est passé très vite, la révolution éclata en quelques jours, le 1er septembre, les responsables de la milice bourgeoise, demandent à Guillaume d'Orange, fils et successeur de Guillaume Ier, de séparer administrativement le Nord et le Sud. Celui-ci refusa.

Les désordres prirent alors de l'ampleur, les volontaires arrivèrent de toute la Belgique, je me suis porté volontaire; le 23/09 l'armée hollandaise entra dans Bruxelles, des affrontements eurent lieu durant plusieurs jours, Charlier, jambe de bois, était un ami, c'était un canonnier; durant les combats, je fus blessé, Charlotte me recueillit dans son appartement; pendant la nuit du 26 au 27 l'armée hollandaise battit en retraite. Le comité provisoire qui était un ensemble de meneurs de la garde bourgeoise et quelques révolutionnaires, qui s'étaient unis pour coordonner les actions des volontaires, devint gouvernement provisoire et proclama l'indépendance, le 4 octobre de cette même année à savoir 1830. Le 6 octobre, une Commission constituante, fût formée. Le 3 novembre, l'élection au suffrage censitaire des 200 membres du Congrès national eût lieu, celui-ci proclamât la déchéance des Nassau le 24 novembre. La conférence de Londres, qui se tînt du 4 au 20 novembre 1830, reconnut la séparation Belgique/Hollande. Le 20 janvier 1831 la neutralité perpétuelle fût décidée. Le 3 février le Congrès élût roi le duc de Nemours. Le 7 février, constitution de la Constitution. Le 17 de ce même mois, Louis-Philippe refuse pour son fils, le fait d'être roi. Du 24 février au 4 juillet, la régence du baron Erasme-Louis Surlet de Chokier se tenu. Le 4 juillet, c'est Léopold Ier de Saxe-Cobourg Gotha, qui fût le premier roi des Belges, le 9, le traité des 24 articles fût adopté par le Congrès. Le 17, il arriva à La Panne, il prêtât serment le 21. Le lendemain les Hollandais battent les Belges à Hasselt et prennent Louvain, le 2 octobre, invasion hollandaise, 10 jours de campagne, aide française, retrait hollandais. Le 14 novembre la conférence de Londres; impose à la Belgique le traité des 24 articles, consacrant indépendance et neutralité: Maastricht, Luxembourg, bouches de l'Escaut sont enlevés à la Belgique. En 1839, le 19 avril, que le roi des Pays-Bas reconnaît l'indépendance belge. Le 6 avril 1847 fût instaurée la loi interdisant d'offenser le roi. En 1848 la neutralité fût menacée par la France. Nous ne vîmes point passer ces années, car un nouveau secteur se déploya, Charlotte et moi avions tout quitté, afin de nous mettre à l'agriculture, car dans ce milieu là, une autre révolution se mettait en route, nous pensions faire fortune comme cela, grâce à l'automatisation et au progrès technique.

 

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