Chers amis,

à une époque où nous ne saisissons la plume que pour remplir des rapports, des devoirs ou feuille d'impôts; l'Agapé tente de renouer par le biais de cette fanzine au plaisir d'écriture. C'est pourquoi je vous invite vivement non seulement à écrire des textes en rapport avec nos réunions mensuelles, mais également à nous confier vos textes sur des thèmes de votre choix, réactions à l'actualité; études de fonds voir même des poèmes, récits, essais philosophiques, historiques, et littéraires. Nous espérons que vous honorerez cette rubrique qui pourrait s'avérer le champ d'un nouveau type de débats en sachant faire preuve d'imagination et d' originalité.

 

Donatien de Rochambeau de Luc Harward, Membre de l'Agapé

 

N'hesitez pas à nous envoyer vos textes au Luc Harward Club.

 

Sommaire :

L'amour

Le Voyage

Liberté Egalité Fraternité

L'art

La Religion

Histoires

 


"L'Amour"


MA LYRE ET MON COEUR

OU

LE DERNIER CHANT D'UN BARDE

 

Faut-il au matin de la vie

Beau ciel ! te quiter sans retour ?

Faut-il que mon âme flétrie

Se consume en un fol amour ?

Assis auprès de la tourelle

Je redis mon chant de douleur

Je n'avais pour charme ma belle ,

Que ma lyre et mon coeur !

 

J ' espérais , trompeuse espérance

Dans les combats changer mon sort,

J'espérais que par ma vaillance

J'obtiendrais sa main ou la mort !

Ah ! que mon attente fut vaine !

Mon sang rougit le champs d'honneur ,

Que n'ai-je laissé dans la plaine

Et ma lyre et mon coeur !

 

Reverrai-je encor mon amie

Du sommet de la vieille tour ,

Sur ma sombre mélancolie

Jeter un long regard d'amour.

D'un souvenir rempli de charme ,

Viens m'offrir la douce langer ,

Et ranimer par une larme,

Et ma lyre et mon coeur .

 

Déjà ma paupière affaiblie

Lentement obscurcie mes yeux ,

Est-ce la main de mon amie

Qui voudrait me cacher les cieux ?

Mais non ! je sens que je succombe :

Mon espoir n'était qu'une erreur !

La mort va briser dans la tombe

Et ma lyre et mon coeur !

 

Jacques

 

 

L' AMOUR PAR ARIANE

 

Une réflexion sur l'amitié ou l'amour pourrait faire l'objet d'un sujet d'examen de Philosophie mais en ce pluvieux Mercredi de juin, il s'agissait d'une réunion d'Agape: Donatien, Yann, Tugdual, Olivier, Jacques et moi étions présents.

Parler d'amitié ou d'amour revient souvent à évoquer sa propre vie, son expérience: Moi, les Autres ; l'Autre, Moi.

Rapidement, nous nous accordons tous pour dire que l'amitié n'est pas un degré de l'amour, mais bien une façon différente d'envisager les relations avec une personne qui n'est pas soi.

Certains, comme Tugdual, voudront tenter de définir les causes d'une amitié. Il choisit d'invoquer le cadre de vie, les habitudes ou les références à la famille comme déterminants d'un certain nombre d'affinités.

Mais bien souvent, notre avis fût qu'il ne fallait pas chercher à comprendre l'amitié. Pourquoi lui? Pourquoi moi?, là n'est pas la question. Les sentiments se vivent, ils ne s'expliquent pas.

Si cinq minutes peuvent suffire à une personne lors d'un premier contact pour repérer les amitiés ou animosités potentielles, d'autres estimeront ne reconnaître leurs Amis qu'à l'instant de leur Mort.

En ce qui me concerne, l'expérience m'a appris qu'il ne faut pas laisser échapper les occasions de construire une amitié, la vie étant trop fragile et éphémère.

Mais de façon générale, on peut dire que l'amitié va se souder avec le temps, en se basant sur la confiance, le respect, la complicité...

La discussion se tourne à un moment vers la possibilité d'une amitié-amoureuse: limite entre deux sentiments de nature différente, elle a tendance à déstabiliser les relations entre les personnes, en faisant référence à une dimension possessive et sexuelle non sous-entendue par l'amitié.

Plus tard, Tugdual, en référence à Freud, évoquera certaines de nos attitudes amicales (par exemple avec des personnes du même sexe) qui peuvent traduire un trouble amoureux, contrairement à Jacques qui ne les ressent que comme des réflexes sociaux, sans caractère ambigu.

 

Cette dérive de l'amitié emmena notre réflexion sur les rives de l'Amour, sujet qui inspira les membres d'Agape:

l'Amour est l'Approche d'un partage qui n'est possible qu'en Dieu.(Yann)

l'Amour est une Magie qu'il ne faut pas briser en en cherchant les causes.(Donatien)

l'Amour est l'Opacité d'une relation dont on ne peut tout comprendre.(Tugdual)

l'Amour est une Union éternelle par-delà la Mort, impliquant la croyance en Dieu.(Jacques)

l'Amour est la Réalisation d'un des plus grands espoirs sur terre.(Olivier)

 

Quant à mon esprit athée, il envisage l'amour sur terre comme une première expérience d'Absolu et les prémices d'une certaine reconnaissance de Dieu.

Une fois encore, Agape ne prétend pas détenir la Vérité mais Sa vérité, celle qui convient à ses membres.

Ce qui nous a le plus gêné dans notre réflexion, c'est peut-être le manque de vocabulaire. Toutes les nuances des sentiments amicaux ou amoureux ne sauraient s'exprimer dans &laqno; j'Aime ».

Autant d'amitiés que d'individus, de définitions de l'Amour que de couples et un seul mot: AIMER.

 

Mais même &laqno; j'Aime » va finir par perdre nos suffrages suite à une intervention d'Olivier qui lui reproche son côté possessif, et le désir de satisfaire un besoin individuel. Il voudrait, à juste titre, n'employer &laqno; Aimer » qu'à certaines personnes, en particulier:

&laqno; Nous Nous Aimons ».

 

Pour conclure sur la séance, je me demande si Agape n'est pas le meilleur témoin de notre discours:

des amis qui se retrouvent pour partager avec amour, une même passion pour l'Homme, le Monde, Dieu.

Ariane

 

 

POEME

Entendez vous la mélodie des sensations

La longue douleur de son absence

Le lourd tribut de ma triste déraison

L'instinct beau et sincère de mes sens.

 

Car je veux croire en sa pureté

Admiration teintée d'un véritable amour

La douceur cendrée d'un baiser

La magie de l'innocence qui court.

 

Simplement la traduction d'un regret

Se retrouver peu à peu, dans ses pleurs

Il ne me reste alors que le culte de la beauté

Et l'élan divin de mon coeur.

 

Et j'aime tellement, sans bruit,

Je lui enverrai mon poème d'outre tombe,

Mon pauvre désarroi d'incompris,

Qui lui même ne peut comprendre le monde.

 

Comment traduire ce sentiment,

Cet amour que je vous remets

Est celui d'une mélancolique enfant

Qui voeu de mort, voeu d'amour, à jamais.

 

Né, du coeur d'un simple berceau

IL est resté secret et beau, dénudé

Il mourra au fond d'un caveau

Mais je jure ne jamais le renier.

 

Ariane Bequaert de Luc Harward, membre de l'Agape

 

 

L'AMOUR ABSOLU

 

L'Amour Absolu et unique est pour moi une suite de vie et d'espoir. Immortel par son intensité et son bien qui le rattache à Dieu, il devient acte de foi avec le monde. Libre, gratuit et inconditionnel, cet amour sera éternel car il est don de Dieu. Cette aspiration n'est je l'espère pas qu'un idéal, totalement utopique pour certains, mais qu'il m'unira pour un épanouissement total; Tendre vers cette plénitude, cette force, cette unité m'est concevable qu'avec la présence de Dieu.

J'attends cette rencontre pour goûter à l'ivresse de la passion éternelle, j'attends pour tomber dans l'absence de temps. Je l'attends en croyant, je l'attends en priant, je l'attends en m'offrant.

L'Amour ne sera alors pas un ballet de concessions, par crainte du risque, mais il sera folie de deux êtres qui auront foi dans leur union. Ni l'absence, ni le temps ne pourront varier cette éternelle ardeur car Dieu en m'offrant cet amour m'a offert la vie.

Ariane

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"Le Voyage"


LE GRAND VOYAGE

 

Il est bon de voyager, cela étend les idées, et rabat l'amour propre (Sainte Beuve).

Notre passage sur la terre est un long voyage et dans ce voyage que ce soit pour une seconde, une semaine ou plusieurs années, tout ce qui nous sort du cocon familial est un voyage dans le &laqno; grand voyage » qu'est la vie.

Que ce soit dans un rêve par l'intermédiaire d'un parfum, d'une image, d'une parole, d'un film, d'un livre ou encore en prenant l'avion, le train ou ses pieds; le voyage m'apporte, je le pense, une plus grande ouverture d'esprit, plus de tolérance vis à vis d'autrui, il est l'essence du calme et de la volupté.

Et ce grand voyage qu'est la vie nous prépare à un autre voyage qui à défaut d'être grand est éternel.

Jacques

 

 

 

ALLER-RETOUR DANS SA CHAMBRE

 

 

Le voyage doit il toujours être concrétisé par un déplacement géographique? Pas nécessairement, on peut voyager dans sa chambre ou en allant jusqu'à Sèvres.

Le voyage est avant tout une démarche personnelle tendant à s'effacer afin de mieux investir les autres individus, lieux, Idées, coutumes, le monde. Nous pourrons ainsi comme l'esclave de la dialectique Hégélienne transformer le monde et par la nous transformer nous-mêmes.

Sans jamais oublier le retour: épreuve finale qui nous permet d'apprécier ce que l'on a délaissé pour in temps et retrouvé; ainsi que les fruits de cette extériorisation.

Le rêve est un voyage dans son lit...

Jacques

 

 

 

LES GRACES DU VOYAGE.

 

Voyager c'est chercher la voie qui, vous conduisant au-delà de vous même, vous amène à vous dépasser, à vous surpasser et vous appelle à vous vous retrouver dans cet autre infini qu'est l'en-deça. Car c'est un voyage aussi que cette quête des origines de soi, de ceux qui, depuis l'aube des temps, nous ont précédés dans l'exploration du temps pour comprendre d'où vient notre avènement. &laqno; Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage et puis est revenu, plein d'usage et raison, vivre entre ses parents le reste de son âge ». Heureux les voyageurs qui se perpétuent dans leur pérégrinations et leurs pèlerinages aux sources de la vie!

Voyager, c'est ce donner l'espérance de la chance de mieux aimer encore ceux que l'on a quittés; tant il est vrai, quoi qu'il en aille, que les séparations, les au-revoirs, les adieux laissent à s'exalter. Une telle espérance vous fait magnifier, sublimer, surestimer celles et ceux dont l'éloignement entraîne la nostalgie qui, par cristallisation désertique, force l'idéalisation poétique, amoureuse et mystique.

Voyager c'est désirer le désir que l'on imagine que les autres ont de vous: &laqno; Songe à la douceur d'aller là-bas vivre ensemble. Aimer et mourir au pays qui te ressemble », chantais Baudelaire dont le beau nom élargissait l'aire de ses poèmes. Il a dit dans son &laqno; Invitation au Voyage » ces &laqno; pensées enrichies qui reviennent de l'infini vers toi ». Ainsi le pigeon de la Fontaine consolait-il l'ami qu'il laissait en lui annonçant: &laqno; Mon voyage dépeint vous sera d'un plaisir extrême ». Ainsi Napoléon pensait-il qu'en Amour la victoire c'est la fuite sans laquelle il n'est pas de retrouvailles.

Voyager, c'est s'alléger enfin de tout ce qu'on laisse derrière parcequ'on l'avait trop autour de soi comme un cordon sanitaire, une ceinture de chasteté, un collier de retenue. &laqno; Attaché? demandait le loup de la fable au chien de garde. Vous ne courez donc pas où vous voulez? » C'est se libérer de la peur de connaître, d'innover, de partager avec de nouveaux venus. C'est laisser un peu de soi-même en tout temps et en tout lieu. C'est donc apprendre à mourir.

Voyager c'est, par dessus tout, faire l'apprentissage du &laqno; grand voyage », le trépas, muni du seul viatique sans lequel le passage dans la vie surnaturelle ne peut s'envisager et qui s'apprend en marchant: l'espérance sinon la foi.

Yann

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"Liberté, Egalité, Fraternité"


 

LIBERTE OU EGALITE A TOI DE CHOISIR !

 

Il était une fois un vieil Homme avec une longue barbe genre Fidel Castro, Oncle Sam, mais peut-être plus genre Zz-Top, qui était là, assis sur le trottoir avenue Kleber avec son vieux manteau de cachemire troué et ses chaussures anglaises dont la gauche était plus usée que la droite. Laissant tomber sa bouteille de rouge il s'est tout à coup levé, et montant sur un banc, il a prononcé ce discours.

&laqno; Liberté Egalité Fraternité, pour être révolutionnaire, c'est révolutionnaire cette devise républicaine qui trône depuis deux siècles sur la France et ses institutions, se veut-elle démocratique, proche des droits de l'Homme ou est elle simplement séduisante pour un peuple qui veut du changement et un peu d'action?

Ce slogan nous a menti durant deux siècles et personne ne s'en est rendu compte pas même ceux qui en sont à l'origine.

Je vais vous dire moi: Liberté Egalité Fraternité c'est le fondement de l'utopie socialiste.

Monsieur le président, si tu veux l'Egalité entre chacun d'entre nous alors interdis l'innovation, interdis la réflexion, interdis l'art, interdis la volonté, interdis l'initiative, interdis la richesse, interdis la pauvreté, interdis le beau le pas beau, le grand le petit.

Monsieur le dictateur si tu veux l'Egalité alors interdis la différence, interdis le goût l'odorat la vue et l'ouïe.

Monsieur le Roi si tu veux l'Egalité alors interdis la réflexion, la pensée, si tu veux l'Egalité alors interdis les qualités de chacun d'entre nous, interdis tout ce qui vient du coeur, interdis les dons de Dieu à chacun d'entre nous.

Monsieur le chef d'état si tu veux l'Egalité alors interdis l'Homme et accepte de laisser ton trône à un robot programmer pour gérer les Hommes qui seront alors tous identiques, et rejoins-nous nu dans ce désert qu'est le fruit de ton égalité.

Quant à la Liberté, d'accord, mais c'est quoi? Faire ce que je veux quand je veux: non, Il y a deux aspects de la Liberté, vis à vis de ses actes et vis à vis de sa pensée. Aussi paradoxale que cela puisse paraître la Liberté d'agir est je pense une contrainte personnelle qui se gère en fonction d'autrui c'est donc une Liberté restreinte. Quant à la Liberté de pensée elle est je pense véritablement libre à condition que l'individu se le permette.

La Liberté c'est tout le contraire de l'Egalité. C'est permettre à chaque individu ce que l'Egalité ne permet pas, mais c'est pas facile.

Et pour finir Messieurs de la constitution française voulez-vous m'expliquer comment vous voulez procéder pour institutionnaliser la fraternité je croyais qu'elle venait du coeur et était d'ordre spirituel. Voulez-vous vraiment forcer la Fraternité et lui retirer la spontanéité?

Pour conclure Monsieur le révolutionnaire, veux-tu m'expliquer comment tu as pu mettre côte à côte Liberté et égalité alors qu'il se rejettent mutuellement. Liberté ou Egalité à toi de choisir, c'est un conseil de cohérence. »

Le vieil homme reprit son souffle, mit sa main sur son coeur, se dressa sur la pointe des pieds et tombât par terre un petit caniche vint renifler autour de lui, sa maîtresse tira sur la laisse en disant &laqno; laisse ce pauvre homme dormir ». Mort de vieillesse ou d'autre chose il a été emmené à la morgue, personne n'avait écouté son discours.

Jacques

 

 

 

BLEU, BLANC, ROUGE

Les trois couleurs d'un pays depuis longtemps.

Dans tous les manuels d'histoire l'on nous présente le jeune La Fayette, le 4 octobre 1789, sauver pour un temps la tête de son monarque Louis XVI, il a pris les couleurs de la ville de Paris (le bleu et le rouge) pour les associer à celle de la royauté: le blanc. Si la valeur politique de ce geste visant à calmer le peuple de Paris en colère aux portes du Palais des Tuileries contre son souverain qui y avait amené depuis peu ne peut pas être remis en cause, on pourrait approfondir la symbolique des ces couleurs et découvrir que la vexillologie peu réserver bien des surprises.

En effet, ce drapeau tricolore que les royalistes portent en horreur est le reflet de toute l'histoire de France et tout spécialement de ses rois et de l'église catholique.

Bleu, vient de la cape de Saint-Martin qui ne serait pas rouge comme de nombreuses personnes ont été amenées à le croire; car si l'uniforme des légions romaines était le rouge, les officiers n'étant pas de naissance romaine, il dût comme Brutus porter une cape ou chape bleue. Martin est né d'un père officier romain chrétien posté sur la frontière de l'Empire en Pannonie actuellement le Sud de la Hongrie. On peut également noter que les troupes d'élites romaines portaient une cape verte. Je ne saurais trop vous conseiller de replonger dans la série des Astérix. Ce serait donc une cape bleue que Saint-Martin a partagé avec un pauvre hère et non comme l'indique une nombreuse iconographie une cape rouge. Saint Martin fût l'un des deux saints patrons de la royauté en France, les rois de France se sont régulièrement servis de la cape de Saint Martin comme signe de ralliement lors des batailles ou comme garant de la parole d'allégeance donné au souverain par un vassal. La cape fleurdelisée bleue de Louis VII ainsi que le bleu de Paris viendrait de cette capa de Saint-Martin, par allégeance au roi dans le cas de Paris.

Blanc, ne serait pas la couleur du roi, mais plutôt celle des gardes suisses qui assuraient la protection du roi et donc se situer près de lui lorsque le peuple en insurrection entouré les Tuileries et que La Fayette intervient. Cependant ce blanc semblerait venir de la croix blanche portée par les étendards dit de "la colonelle", portés aux combats avec celui du régiment. Ces croix blanches apposées aux couleurs du régiment proviennent de l'écharpe blanche que portaient les colonels d'ancien régimes sur leurs armures pour se différencier. Ce port de l'écharpe blanche pourrait provenir du manteau blanc de l'immaculée conception.

Rouge, le rouge n'est pas en 1789 le symbole d'un bolchevisme naissant et si il fût repris par ceux-ci, il fût repris par bien d'autre. Le rouge est dans l'histoire de France une autre couleur symbolique de la royauté et serait l'explication de la couleur rouge des armoiries de la ville de Paris. D'autant plus que ce rouge proviendrait de l'oriflamme, sorte de gigantesque drapeau long et fin finissant par quelques longues échancrures, de Saint Denis. Saint Denis voulant protéger Paris se fit couper la tête qui emplit la Seine de sang, puis récupéra sa tête et alla la porter sur les genoux d'une dame sur la Butte Montmartre. Saint Denis sert au ralliement des troupes françaises dans de nombreuses batailles par :"Mont-joie Saint Denis".

Bleu, Blanc, Rouge est donc en réalité une Histoire de France, comme aurait du le savoir certaines personnes qui crachent sur le symbole de leur pays avant d'être le symbole d'un système, quand au symbole républicain, il est certain et souvent honorable mais semble tempéré d'un brin par l'église catholique et la royauté.

 

Donatien de Rochambeau de Luc Harward,

Membre de l'Agapé

 

 

 

 

LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE

SONT-CE DES UTOPIES

Il me souvient, en réfléchissant pour l'Agapé, la devise de notre République française, que rentrant d'Indochine, en 1946, à l'âge de douze ans, j'eus l'idée d'interroger ma grand-mère maternelle sur le symbole du drapeau bleu-blanc-rouge.

Monarchiste portant, chaque 21 janvier, le deuil en souvenir de la décapitation de &laqno; Notre bon Roi Louis XVI », elle me répondit vivement: &laqno; nous n'avons jamais eu qu'un drapeau dans nos familles: le drapeau blanc fleurdelisé. Cette couleur nous tient qui symbolise la pureté, l'alliance du roi et du prêtre, du Roi des Francs et du Prêtre de Jésus. Qu'est-ce que ce rouge dont on l'a criminellement souillé? Ne sait tu pas, mon pauvre enfant-car que ne vous apprend-on pas? -que ce fut l'Assemblée Constituante qui prescrivit, en 1789, de déployer des drapeaux rouges pour empêcher les attroupements et prévenir le peuple que les forces de l'ordre allaient charger? Ce fut ainsi que, le 17 juillet 1791, La Fayette fit hisser le drapeau rouge au champs de Mars pour disperser les Parisiens qui, sortis de la lie des basses classes d'un peuple abreuvé par les discours avinés de tribunes démagogues, réclamaient la déchéance de notre bon et saint roi Louis XVI. Ce drapeau rouge, adopté par la commune en 1871, a rallié à lui, depuis, les révolutions communistes les plus sanguinaires, les mieux égalitaires dans la mort. et quand on y flanque des faucilles et des marteaux, des croissants de lune ou des étoiles, voir des colifichets mahométans, c'est toujours le drapeau de la haine, de la &laqno; lutte des classes »pour en constituer des nouvelles qui se battent entre elles à leur tour; le drapeau rouge de honte que les héritiers bornés de nos philosophes révolutionnaires, soi-disant humanitaires, en fait convulsionnaires, ont planté sur des pyramides de cadavres, hissé aux sommets des citadelles et des églises du Kremlin et de Berlin, du Tonkin et de Pékin. quel mauvais exemple ces &laqno; républicains », en trempant dans le sang notre beau drapeau blanc, ont stupidement donné à ces Lénine, Staline, Hochimine, ces Mao, ces Castro, ces Cocos, à tous ces vampires encore assoiffés aujourd'hui du sang jaune de l'Empire du Milieu! Les trois mots de leur devise, qui se prétendait exemplaire, sont devenus des gros mots, des grossièretés abominables; pour tout dire: des contresens, ou plutôt des non-sens! cette devise en effet ne tient pas debout, elle se vautre dans le sang. Car, comment imposer l'égalité sans brimer les libertés? Comment proposer la fraternité sans faire accepter les inégalités inévitables telles que celles de la naissance, de l'hérédité, de la santé et des dons innés, de la culture familialement acquise, par exemple? Et ces inégalités comment les abolir sans attenter à la fraternité? Mais quelle sottise que cette devise! Au lieu de chercher à ce singulariser, les encyclopédistes auraient mieux fait de relire les moralistes du XVIIeme siècle. &laqno; Il est faux, dirait Vauvenargues, que l'égalité soit une loi de la nature, car la nature n'a rien fait d'égal; sa loi souveraine est la subordination et la dépendance. »

Ma grand mère crut que je trouvais désuet son propos. Elle fit appel à Einstein: &laqno; Je ne crois point, au sens philosophique du terme, à la liberté de l'homme, disait-il. Chacun obéit non seulement sous une contrainte extérieure, mais aussi d'après une nécessité intérieure » Puis, elle conclut en ferraillant les braises de sa cheminée qui fumait et me faisait pleurer: &laqno; Mon cher petit, cette devise reste une utopie très dangereuse car elle mène à l'esclavage. Alexis de Tocqueville le faisait remarquer dans son livre sur l'Ancien Régime et la Révolution: &laqno; Les Français veulent l'égalité dans la liberté et, s'ils ne peuvent l'obtenir, ils le veulent encore dans l'esclavage! »

Esclaves de la Liberté? me demandais-je perplexe. A quoi bon?

Ainsi avait parlé ma grand-mère, dont la seule devise restait: &laqno; Messire Dieu premier servi. » Dieu, précisait-elle, qui n'est qu'Amour.

 

Yann le Pichon, membre de l'Agapé

 

 

LIBERTE EGALITE FRATERNITE

Ou pourquoi il ne faut pas confondre plan quinquennal et devise nationale.

Il est facile de dénoncer l'utopie d'une devise alors qu'elle est voulue comme tel: Devise, n.f, paroles exprimant une pensée, un sentiment, un mot d'ordre.

Il s'agit donc bien d'une utopie ou plus que cela: une règle, une philosophie servant de base institutionnelle afin de nous traverser les âges de manières cohérentes et humaines. Il ne s'agit pas de réalisation brutale, concrète, physique comme veulent le faire croire ceux à qui cette devise à beaucoup fait perdre, il y a deux cents ans ou comme l'ont fait certains anges de la Révolution Française.

Il faudrait plutôt agir en se remémorant Kant; on pourrait en effet élaborer les trois termes de cette devise comme étant des postulats de moralité humaine; comme hors de notre entendement. Nous les choisirions alors comme foyers virtuels, vers lesquels nous pourrions chercher à converger tout en se souvenant que nous ne les atteindrons jamais, leur richesse se trouvant plus dans leur quête que dans leur complet accomplissement.

Liberté, est ici avant tout la réalisation de soi, du citoyen intégré dans sa cité, son autonomie; elle n'est possible que par l'Egalité. Non pas comme un demi-habil aviné peut le croire d'une égalité physique qui n'a aucune réalité, mais d'une égalité de droit, en effet certains ont tendance à négliger les derniers mots de la phrase souvent apposée à notre devise nationale: "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit"; Mais cette Egalité et cette Liberté ne peuvent être applicable que dans un sentiment de Fraternité humaine, tout au moins nationale.

Ce message n'est d'ailleurs pas d'une grande nouveauté en Europe au XVIII° siècle, mais certains avaient peut-être oublié l'enseignement d'un homme appeler Jésus de Nazareth qui appela tous les hommes: ses frères, les a amenés à se considérer comme tous égaux devant l'entrée du royaume de Dieu et que c'est par cette recherche de Dieu par son prochain que l'homme sera libre.

Cette devise nationale peut dévoiler tout son merveilleux à qui sait l'entendre et qui sait aimer ou cherche à savoir.

Donatien

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"L'Art"


 

L'ART = CREATION OU INTERPRETATION ?

 

&laqno; Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme »

Cette pensée de PASCAL implique que la &laqno; chose » » existe avant.

Si &laqno; tout se transforme » c'est que tout existe déjà.

Or tout est dans le TOUT. Et le TOUT n'a ni commencement, ni fin, ni dans le temps, ni dans l'espace. Le tout est infini, pas fini, infinissable et indéfinissable.

Cela serait désespérant, si la PENSEE n'était venue à l'homme pour penser qu'il pense. Homo sapiens sapiens.

La transformation dont parle PASCAL peut sans doute, aussi être appelée interprétation ou métamorphose.

Ses préfixes Trans- inter- Méta nous situent très précisément dans l'entre-deux (ou plus). Mais nous sommes &laqno; entre » Entre nous.

Entre-autres. Entre-temps. Entre-actes...

L'interprétation est le parcours de cet &laqno; entre ». Une traversée.

L'homme ajoute de l'information à la matière » Henri Laborit (in Eloge de la fuite, 1976)

&laqno; Penser, créer, c'est mettre de l'information dans la perception humaine » Jacques ATTALI.

Ceci implique que la &laqno; chose » existant (la matière), l'homme ajoute ce que la matière ne contient pas. Ce qu'il ajoute c'est de l'INTENTION, C'est-à-dire de la PENSEE VECTORISEE, ORIENTEE, SELECTIONNEE.

&laqno; J'agis dans la brèche qui sépare l'art et la vie » Robert RAUSCHENBERG (1954)

L'homme ne crée pas de la matière parce ce tout existe déjà

L'homme crée de la transformation. C'est-à-dire un décalage entre LA MIMESIS et la SEMIOSIS.

Ce décalage est un passage, un couloir étroit.

Ce parcours empreinté et emprunté de l'entre Mimésis/Simiosis est la sémantique . L'art est une agitation de la matière par l'homme.

L'art est une manipulation, une COMBINATOIRE des choses et des concepts abstrait. Une quête, une enquête insatiable, une nécessité ou une volonté, un besoin, un cri, une voix et une voie, vocation, provocation.

L'art surgit et agit. Mais son ORIENT> est inconnu (&laqno; la peinture fait de moi ce qu'elle veut » PICASSO).

L'artiste va donc être celui qui emprunte ce couloir particulier. Et quand il est le premier - pionnier a s'ancrer il est appelé créateur par extension peut être abusive de la définition étymologique du verbe créer = »faire exister ce qui n'existait pas avant »- LEXIS-

Faire exister. Voilà le noyau conceptuel du débat !

Faire exister ce n'est pas créer de la matière, c'est avoir la conscience que la &laqno; chose » existe d'une part, et CODER cette conscience en unités communicables d'autre part. Et la codification de cette conscience qui &laqno; fait exister » se nomme = LANGAGE.

La création est sans doute le mot prétentieux des hommes (à l'image de leurs Dieux) pour désigner le plus belle

des inventions abstraites = le LANGAGE. Et c'est le langage qui fait exister le TOUT .

&laqno; L'univers n'existerait pas si il n'y avait pas des yeux pour le regarder » Hubert REEVES.

La seule création humaine est peut être d'avoir donné à la matière la possibilité de devenir langage, c'est-à-dire moyen d'expression de SOI en direction des autres.

La création artistique (à noter l'adjectif qui sculpte et positionne le mot création) est alors la NOMINATION, la VERBALISATION, l'ADJECTIVATION de l'interprétation.

&laqno; L'art ne reproduit pas le visible mais rend visible » Paul KLEE

&laqno; Je crois qu'il y a des choses que personne ne verrait si je ne les avais pas photographies » Diane ARBUS.

&laqno; Je photographies les choses pour voir à quoi elles ressemblent une fois qu'elles sont photographiées »Gary WINOGRAND

L'art des images est donc (en peinture comme en photographie) L'art des images est donc (en peinture comme en photographie) de &laqno; faire exister » les choses dans la conscience des hommes, des autres.Pour la littérature U.ECO parle de l'INTENTIO (pensée vectorisée)

intentio auctoris »}

&laqno; intentio operis » } l'association, la convergence de ces trois intentions

&laqno; intentio lectoris »} se nomme l'INTERPRETATION.

MAIS il n'y a pas singularité de l'art. L'art est pluriel

MUSIQUE = le créateur s'appelle COMPOSITEUR. C'est l'interprète qui rend audible la visibilité de la partition écrite.

ARTS PLASTIQUES : &laqno; le créateur est un ingénieur en émotion » Abraham MOLES

Le créateur manipule les paramètres visuels selon des rapports. Il installe.

Musique = Référent-¦compositeur -¦interprète -¦ Auditeur

Auteur interprète

ARTS PLASTIQUES : Référent -¦créateur -¦spectateur

&laqno; La musique est donc les silences » A. MOZART

Les silences(les blancs) sont des entre-deux mots. Et les deux notes sont im/en rapport . Comme deux couleurs, ou deux mots, ou deux formes, ou deux gestes....

Ce rapport est une INTENTION PROPORTIONNEE par la volonté de l'homme.

Et ce rapport est modulable en quantité, qualité, durée, intensité, tonalité...

Cette modulation peut être produite partout et à tout instant.

Le référent est interprété par le compositeur/créateur.

Le créateur est interprété, à son tour, par le spectateur/auditeur/ lecteur

L'inter-prétation serait donc permanente et transversale comme axe porteur de la création, elle-même acte de communication.

Le concept d'art est en perpétuelle évolution.

Un fragment d'objet fonctionnel banal de la préhistoire devient un objet d'art par la prodigieuse force de

récupération du temps historique.

Tout acte de production humain devient artistique lorsqu'il est, post mortem, une strate ethno-archéologique prouvant l'existence de l'homme.

L'art &laqno; fait exister » l'homme ! intéressant renversement.

Interpréter ces traces du passé comme art, c'est s'approcher de leurs créateurs comme preuve existentielle de ce passé.

Binôme capital dans la relation syntagmatique = ART-CREATION-INTERPRETATION.

VOIR - SAVOIR.

Certaines découvertes technologiques (SAVOIR) ont permis de modifier, ou d'empêcher le VOIR (pour exemple = NEWTON-GOETHE-CHEVREUL-

La PHOTOGRAPHIE et aujourd'hui le CYBER-ESPACE et le VIRTUEL).

&laqno; Voir ce ne peut être que la rencontre de ce que nous attendons avec ce que reçoit notre appareil visuel » Ernt GOMBRICH.

Le schéma suivant est alors possible =

OBJET¦SUJET = CONTEMPLATION

OBJET¦þSUJET = VISION

OBJETþSUJET = REACTION

Outil méthodologique pour étudier le positionnement des concepts utilisés =

le VU -je- vois- dénotation LECTURE

Le SU - je- sais - connotation

le VECU -je- sens - interprétation ANALYSE

 

Lorsqu'on ajoute : VOIR

 

SAVOIR POUVOIR, l'art peut être &laqno; interprétation » d'un POUVOIR COMMANDITAIRE (art religieux et art politique)

Le POUVOIR veut FAIRE SAVOIR (ex : »propaganda fidae »). La Création devient COMMUNICATION. L'interprétation de cette communication est, à son tour, censurée.

 

 

 

CONCLUSION

. L'art est une combinatoire infinie des rapports plastiques et sémantiques dont l'enjeu est l'expression et/ou la communication de concepts abstraits.

. La création n'est pas l'énoncé mais l'énonciation.

. L'interprétation est l'axe nécessaire, transversal et étagé de l'acte de création soit en amont = dans ce cas l'artiste interprète une pré-existence (en la rendant visible, ou lisible, ou audible).

Soit en aval = dans ce cas l'artiste est relayé par le décodeur (spectateur, ou lecteur, ou auditeur).

A RETENIR = deux mots clés = DECALAGE (ex : la roue d'une bicyclette est fonctionnelle, ou bien la même roue est une action dénonciatrice sur le tabouret de Marcel DUCHAMP).

LANGAGE 6 NE JAMAIS OUBLIER les dangereuses distorsions du langage.

Exemple : aujourd'hui un concert qui fait entendre pour la première fois une uvre d'art au public est appelé &laqno; création » Ici le mot est une erreur par abus= au mieux il s'agirait d'interprétation. Au parfait il s'agit de publication (qui rend publique).

Le titre de cette AGAPE est le résultat de cette distorsion.

Le problème est, une fois de plus, un problème de mots.

En effet l'art est une création (au sens de) publication première = montrer-fonction métalinguistique.

Mais l'art est une interprétation au sens de l'entre-deux, c'est-à-dire un passage tran-inter-méta, qui va du référent au récepteur (avec le MESSAGE au milieu dans le schéma de Roman JACOBSON)

L'art rend visible, lisible, audible ce qui n'aurait jamais été vu, lu, entendu.

 

L'art est alors, sans aucun doute, le &laqno; SCRIPTIBLE » (Roland BARTHES) En attente de dé-scripteur (artiste).

Yves Baudry

Mai 1996 Paris

 

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"Religion"


 

L'EGLISE

 

A l'aube du XXI siècle l'église est au centre de beaucoup de controverses crise de vocation, dureté face à la libéralisation des moeurs, perte de crédibilité...la critique est facile. Le respect l'est moins. Bien sur on a le droit de s'interroger sur la nécessité en tant que croyant de passer par les institutions religieuses pour croire, alors que d'autres considère que Dieu s'adresse sans intermédiaires au coeur de chacun. Mais croire c'est pratiquer, se réunir autour de l'eucharistie pour partager dans la joie le corps du Christ, écouter les Ecrits.

Le croyant a besoin de se réunir pour trouver force et amour joie et tristesse qui font de notre vie un Don de Dieu. Ma foi est indivisible de mon être. Elle se donne au monde à chaque instant. L'Eglise en est sa sève: elle ne peut disparaître.

&laqno; L'Amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pesant puisque tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Et telle est la victoire qui a triomphé du monde: Notre foi. » Epîtres de Saint Jean.

 

Ariane Bequaert de Luc Harward, membre de l'Agapé

 

 

SILENCES

Multiple, originel, sensuel, Èmerveillement, respect, humilité, sanctuaire, rêve, silence de musée.

TimiditÈ, peur, attente, malaise, malade, silence d'hôpital.

Lecture, savoir, recherche, voyage, repos, silence de bibliothèque.

Crépitements, fatigue, froid, prière, nuit, silence de veillée.

Bâton, obscurité, unique, murmures, rideau, silence de théatre.

Lune, seul, étoiles, marche, décor, silence de nuit.

Encens, latin, repentir, sol, cloches, silence d'église

Brise, écume, onde, bleu, oublier, silence de mer.

Rien, pleurs, Recueillement, noir, fin, silence de mort.

 

 

 

QUI EST DIEU? NOM DE DIEU!

 

Epineuse question à laquelle se sont déjà frotter de nombreuses personnes. Mais la diversité des réponses, ne trahit-elle pas l'insatisfaction des réponses? Et cette insatisfaction ne proviendrait-elle pas du manque de précision du terme apparemment simple de "DIEU"?

 

"DIEU" n' est-il pas un grand fourre-tout?

 

L'indispensable Larousse, refuge des incertitudes, nous le présente ainsi: Dieu n.m. (lat.deus). entité ou être surnaturel, créateur, maître de l'univers et des destinées humaines, généralement objet d'un culte religieux.

Mon Dieu, quel programme!

 

Dieu semble être beaucoup. Tout d'abord, dans ma bonne logique d'homme d'Histoires, Dieu est créateur. Oui, mais là encore quel créateur? Un créateur conceptualisateur de tout et tous ayant tout et tous calculés ou un Dieu étincelle dont le rôle se bornerait à avoir provoquer un grand chambardement, dont il n' aurait pas imaginer les conséquences incommensurables, si toutes fois cela l'intéressait.

 

Ce Dieu créateur entraîne le concept de Dieu régulateur, sans pour autant que cela soit une même entité. En effet, si Dieu avait tout prévu dans son immense grandeur, pourquoi se sentit le besoin de revenir, punir, rectifié, voir quasiment tout détruire de son oeuvre divine. Cela ressemble amèrement à ses commerçants qui tout en vous assurant que leur produit est le meilleur, totalement invulnérable; vous glisse le numéro de leur service après-vente. Dieu aurait donc laisser glisser, volontairement ou pas, une petit dose d'incertitude, donc de risque.

 

Intervient donc l'idée du Dieu acteur.

l'Eglise chrétienne précise bien que l'exorcisme est plus l'oeuvre de Dieu que celle du prêtre, ce qui différencie cette pratique de la magie. Dieu est, de tout temps et quelque soit la religion, intervenu dans la vie des hommes. Krishna est venu en aide à son disciple Arjuna, à la veille d'une bataille monumentale; Yahvé ou Dieu d'Abraham a provoqué les douze plaies d'Egypte qui permirent au peuple élu de se sauver dans le Sinaï. Parfois même, Dieu est présent sur Terre dans une enveloppe humaine. Mais ces Dieux acteurs sont malheureusement souvent des Dieux bien exclusifs. Reprenons, par exemple, la fuite d'Egypte, Pharaon qui est Dieu sur terre est opposé au Dieu d' Abraham et de sa descendance, les hébreux; donc pas celui des égyptiens ni même celui de tout autre groupe humain. Ce Dieu des hébreux semble bien d'ailleurs favoriser le peuple élu, en punissant tout un peuple dont le seul crime est d'avoir un monarque se croyant de nature divine. Et quand bien même, Pharaon aurait perçut son monophisisme, comment aurait-il pu renier tout l'héritage du pays dont il a la charge en renvoyant un peuple qui était l'un des piliers de l'économie de son pays? Ce Dieu si bon que les chrétiens vénèrent, ainsi que les juifs a provoqué la peste, la sécheresse, la famine,...

 

Dieu bienveillant ou vengeur, et vengeur de qui et contre qui?

Si Dieu est Dieu, donc parfait, il semble bien enclin aux humeurs humaines: préférence, colère...

 

L'homme n'aurait-il pas perverti Dieu, dans le sens premier du terme perversion: altération de la nature première?

Se serait donc plutôt l'homme qui a fait Dieu à son image en le nommant, en faisant une entité; une sorte d'anthropomorphisme divin.

Mais si Dieu rectifie les hommes, c'est qu'il n'en a pas un contrôle absolu, Dieu merci! Est-ce donc qu' en nous créant , comme nous l'avons déjà vu, il a laissé filtrer un soupçon d'incertitude ou n'est il tout simplement le fruit de ce même bordel qui nous a créé et se sert de nous dans des guerres panthéiques.

Ce secret risque de demeurer encore insoluble, tant la diversité de perception et de conceptualisation, voire de besoin politique est large. Ce-ci est d'ailleurs souhaitable car que deviendrait l'homme, si il connaissait Dieu. N'est- ce justement pas l'un des rôles de dieu que d'être un support de fantasmes, de postulat de la moralité, comme le sait Epicure.

Qui est Dieu? Cela, Dieu seul le sait. Et encore...

 

 

 

DIEU ET L'AMOUR

 

Tout à commencé par cette aspiration profonde à l'unité, par cette faim de ne pas être seul, par cette certitude de voir l'horizon s'ouvrir, à partir du moment où l'on se consacrerait l'un à l'autre. Le bonheur est le fruit d'une longue marche à travers les épreuves, d'une longue patience, d'un persévérant effort, mais surtout d'une ferme espérance et d'une foi dans la promesse qui en est faite. LE bonheur fuit celui qui prétende le décrocher par ses propres moyens. Le bonheur vient à point nommé à qui l'espère, l'attends et s'y dispose par un don de soi même plein de foi. Le bonheur c'est l'amour.

Ouvrir son âme à la gratuité de l'amour c'est ne faire qu'un avec Dieu dans un noeud merveilleux qui lie notre fragilité à la consistance absolue de Dieu en nous hissant halage solidité parfaite et à l'immortalité. C'est par la fidélité de l'amour que l'homme est rendu capable de se dépasser lui même et d'atteindre à l'éternel comme à l'absolu. Alors aucune crainte ne viendront ébranler cette union ni les dangers ni les dangers ni la mort elle même. L'amour quand il est authentique est Un. Il s'identifie à celui de Dieu. Il acquiert de ce fait une consistance et un points que parce qu'il est lourd de la présence de Dieu qui se communique par Lui. "C'est dans la mesure où tu aimes que Dieu t'accroche à son train".

L'amour qui veut la plénitude et le bonheur de l'autre trouve son exercice le plus haut où il renonce, dans la foi, à la présence sensible de son conjoint pour qu'il trouve sa plénitude dans la rencontre suprême de Dieu.

La vie sort de la mort comme la présence sort du don de soi, comme le bonheur sort de l'amour. L'amour est gratuit, libre, inconditionnel

Ariane Bequaert de Luc Harward, membre de l'Agape

 

 

ADAM: PREMIER HOMME OU PROTOTYPE DIVIN ?

"Dieu créa l'homme à son image" Genèse,1,27

Voilà, une des premières affirmations de l'Ancien Testament, mais si la construction de la phrase semble simple, son explication peut-être approfondie. En effet, la Genèse est l'un des livres le plus mystérieux de la Bible avec l'Apocalypse. Dieu crée l'homme en dernier, comme si il voulait s'assurer, jour après jour, que l'écrin, qu'il prépare à l'homme soit bon. Mais cet être créer peut-il être immédiatement reconnu comme humain? Il lui manque une certaine dose d'humanité. Tout d'abord, Adam est créé sur terre, il n'est pas né, n'a donc pas eu d'enfance, de souvenir, d'expérience, sait-il qui il est? Le nom d' Adam proviendrait de l'hébreu âdâm: l'homme, proche de âdâma:le sol; mais Dieu ne nomme jamais Adam. Etre parfait, puisque fait par Dieu, à son image, il possède la connaissance des essences de chaque être du jardin d'Eden à tel point qu'il peut leur désigner leur nom respectif, il possède de même toutes les sciences. Mais alors pourquoi lui est-il interdit de toucher au fruit de la connaissance, alors qu'il maîtrise le plus parfait état de connaissance? N'est-ce justement pas, cette autre connaissance "du bonheur et du malheur", que je qualifierais de sensible, qui fait notre humanité?

L'existence de cette arbre n'est pas cohérente à la première lecture, pourquoi Dieu l'aurait-il créer et l'aurait-il déposé au beau milieu du jardin d'Eden? Dieu serait-il bête ou étourdi? Dieu aurait donc laisser le choix à sa créature préféré. Cependant, ce choix a été aidé par le serpent, autre créature de Dieu, mais surtout par la femme qu'il a nommé Eve.Adam, en mangeant la pomme, réalise le premier acte d'humanité:le choix. La femme devient donc la libératrice de l'homme, non plus la coupable de la chute. L'homme détient une part de sa création. La chute devient une ascension. L'homme peut-être fière: le pêcher originel n'est plus. L'homme n'est plus pêcheur, mais homme.

Caïn et Abel, eux, ont été enfantés, ont vécu et surtout ont aimé au point de haïr mortellement. Ils ont, également, produit, travaillé et se sont reproduit. Ils sont plein d'humanité. Il sont l'humanité.

 

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"Histoires"


 

HEIL

Nos ancêtres, les francs, pensaient qu'une force fabuleuse magique, divine habitait le chef, le guerrier. Cette force, synonyme de vitalité, de santé, de victoire se nommer le &laqno; HEIL ». Le petit caporal autrichien, qui se faisait acclamer par le cri &laqno; Heil Hitler » ne faisait que suivre la tradition. Mais peut-être peut on donner une signification moins funeste à cette force.

En effet, pourquoi ne pas prétendre qu'une force fabuleuse habite l'homme ? Force divine, magique, spirituelle ou tout simplement et génialement humaine. Rouvrons un mouvement humaniste !

Mais avoir foi en l'homme, c'est avant tout avoir foi en soi, être intimement persuader que l'

Histoires humaine passe par nous, que nous sommes tous des êtres Historiques, des grands hommes. Nous devons pour cela, faire de chacun des instants de notre vie un événement. Il ne s'agit pas de verser de larges seaux de peinture rose sur nos paysages afin de se détacher du monde. Il ne s'agit pas de vivre dans une superbe irréalité qui ferait frémir Hegel; mais au contraire de saisir le monde, dans les moindres de ses détails, de les savoir essentiel au sublime, de se les apprivoiser, de les faire sien. A partir de là, tout devient différent L'existence devient une conquête permanente de soi, des autres et du reste. &laqno; Métro, boulot, dodo » devient une quête fabuleuse ou ne n'est plus.

Le HEIL n' est pas une forme d' orgueil, de mépris, mais de mégalomanie. Le chef franc était investit du HEIL par les Dieux pour mener son peuple à la victoire, pour être prolifique, afin de faire prospérer son clan, d'honorer ses ancêtres. Le Heil se veut donc être une force motrice et entraînante. Il ne s'agit pas là non plus de babélisme, en fait, si Dieu a condamné Babel, c'est qu'elle a voulu le défier; mais au contraire, si la grandeur est au service de tous, elle ne peut-être condamné. Revenons à Hegel, le grand homme n'est grand homme que par la ruse de la raison, c'est à dire que la raison fait coïncider ses exigences à celles du grand homme. Rusons-là, et soyons des surfeurs de la raison. Il ne s'agit pas pour autant de devenir un homme &laqno; historique ». L'Histoires est une femme capricieuse, peu reconnaissante envers ses multiples chevaliers-servants; de plus le Panthéon n'est pas si grand que cela et le petit Larousse ne peut s'encombrer d'une myriade de gens. Soyez déjà votre homme historique, faites de vos amis, de votre famille et surtout de vos ennemis des hommes historiques.

Agaph, faut-il encore le rappeler, signifie l'amour total, débordant, divine. Les chrétiens romains l'ont traduit en charitas, ce qui donna la charité, non seulement l'amour, mais aussi la capacité à se retourner vers autrui. Soyez grand pour vous et pour les autres.

Ce texte a été, en partie, écrit en écoutant Wagner.

 

Donatien Vadé

 

Du bon aloi de l 'offuscation

 

Hercule ne s' était pas remis de ses aventures, heureusement son ami et compagnon Gordon savait le consoler. Hecule voulut s' intéresser à ce monde qui le passionnait par son étrangeté et sa complexité. Il lut donc ce qu'il prenait pour être une ouverture sur le monde : la presse. Il découvrit que le grand peuple chinois, initiateur de tant de merveilles, avait tendance à considérer que le champ d'herbe verte du voisin était le sien. Il remarqua également le peu de réactions des autres nations, face à cette injustice. Il fit part de ses étonnements à son ami.

- Je ne comprends pas, pourquoi personne ne vient en aide à ces malheureux. Le livre que mon oncle, l'abbé de Kerkabon*, m'avait prêté , enseigne pourtant que chaque homme est mon frère et que je dois l'aimer. Mais j' ai cru remarquer que si tous avaient tendance à citer ce livre peu de gens en avait la même lecture, à tel point que je me demande si tous parlent du même livre.

- Mon ami, comme tu l'as remarqué à tes dépens, rien n' est aussi simple que dans ton beau pays. Et ce parce que peu de choses sont dites tel quelles sont.

- Il y aurait donc un complot du silence, je croyais que les gouvernements avaient pour mission le bien commun, n' est-ce pas ce que tu m'as enseigné ou peut-être fais-tu toi aussi parti du complot ?

- Je comprends ta colère, et connaissant ton cur je ne prends pas ombrage de ton accusation, sache que le bien du peuple n' est pas toujours là, où il semble le plus évident, et que le silence est souvent dût à un oubli plus qu' à une volonté obscurantrice. Ainsi le cur de l'homme s'indigne contre l'injustice, mais si tu lui demandes de quitter sa ferme, sa femme ou d'envoyer son fils défendre cette cause à l'autre bout du monde, il te répondra que c'est bientôt les moissons, alors que peut-être plus tard. Il trouvera tout de même de bon ton de s' indigner auprès de ces chefs qui eux, n'ont pas de moissons à faire, ceux-ci lui expliqueront que le pays agresseur est le principal fournisseur de soie qui permet à sa femme de se faire de si belles robes pour les jours de foire, des jouets merveilleux qu'il offre à son fils, lors des fêtes. Alors l' homme ne voulant admettre que ses choses valent bien le sacrifice d'innocents, il commence à se demander si ils le sont tant que ça et retourne à ses champs . Ainsi le monde est fait, mon ami, et ne croit pas que si la situation était inversée ce peuple abandonnerait la soie ou les jouets pour toi.

L'amour du prochain est une notion fortement tempérée par la géographie .

- J'ai peur que tu es raison, le meurtre d'un mandarin chinois me semble être un problème bien lointain.

- Serais-tu, en effet serais tu capable de quitter tes champs, ta femme, tes enfants ou de les priver de soie et de jouets pour un mandarin chinois ?

 

 

 

*il s' agit ici de la Bible comme tout bon ami de Voltaire l'aura reconnu, je leurs rappelle ainsi qu' à tout autre que &laqno; L'ingénu » comme tous les contes de Voltaire sont rapides et enrichissants à lire.

 

Ce texte a été écrit lors de la dernière venue du Dalaï-Lama, pour un fanzine de réflexion nommé : L' Agaph, il me semble être une réponse possible au texte de du sur . En espèrant que ces quelques mots plairont aux Voltairiens et autres

 

 

DROITS ET REVERS

"Pas de droits sans devoirs" ,disait ma grand mère quand en bons petits Français héritiers de la Révolution &laqno;française (mais qui fut à l'origine des révolutions, dites &laqno;internationales», socialistes, soviétiques et maoïstes) nous lui affirmions nos droits personnels .

Alors, d'un commun accord, nous lui répliquions: &laqno;Pas de devoirs sans droits !» Ce qui la mettait en fureur...

A vrai dire, c'est bien le sujet qu'Ariane a choisi pour l'Agapé de janvier, où je ne peux pas être, happé que je suis par la morale Confucéenne de l'Extrême-Orient. Le solidarité, familiale et sociale, y prédomine sur 1 individualisme occidental. Elle pourrait se résumer en ces termes: &laqno;Pas de travers sans revers pour l'ensemble de la communauté, dont 1'harmonie est la condition du bonheur de chaque individuel».

C est souligner quelle importance je continue de proposer, en tant que membre fondateur? avec Jacques von Polier, de l'Agapé? à la vocation de partage, d'échange et de compréhension mutuelle qui devrait présider à ses débats et à ses écrits Ce qui n'est pas encore assez le cas; a cause de notre égocentrisme forcené auquel il est plus facile de céder, hélas !

Comme l'écrivait Strindberg: &laqno; La société obéit à la loi d'Archimède sur l'équilibre dans les vases communiquants! » I1 n'avait pas tort; et c'est pourquoi j'ai créé &laqno; l'Eurêka », tel un cri de ralliement.

Ne plus communiquer qu'avec soi, c'est plus que douter de l'autre, c'est se redouter soi-même, se croyant incapable de communier ! Au lieu de claquer la porte au nez d'autrui, faisons lui bonne figure ! Ah, gars, paix !

Bref, je reste convaincu qu'il n'y a pas de morale personnelle qui n'en passe par l'interdépendance harmonique avec l'autre. Notre devise &laqno;se comprendre» n'est singulière que parce que plurielle. A bon entendeur salut !

 

Yann, membre de l'Agapé


Sommaire :

L'amour

Le Voyage

Liberté Egalité Fraternité

L'art

La Religion

Histoires

 

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