Les quelques recherches effectuées au sujet des mercenaires que Sedan engagea à moult reprises, me permirent d’ici établir la liste de leurs hauts faits d’armes.
Ce sont eux qui mirent fin à la menace que faisait peser l’infâme sorcier Garzabor, il y a bientôt quatre printemps, sur Sedan. En effet, ils retrouvèrent la seule épée qui pouvait lui porter un coup fatal, ce qui fut fait lors d’une mémorable bataille aux pieds de nos murailles.1
Quelques lunes après, il repoussèrent l’assaut, désordonné mais terrible, d’une horde d’orques, gobelins et autres abominations, sauvant le château d'une destruction certaine. Ils éliminèrent également la guilde de la Rose Noire qui rassemblait bon nombre de brigands sév/issant en notre royaume.2
Accueillis à Montmédy, ils parvinrent à révoquer l’incarnation divine de la terrible déesse du feu Chacala. Mais en ces sombres jours, certains d’entre eux s’en prirent à l’incarnation de la déesse Médy et tentèrent de l’assassiner. La colère de la déesse eut pour conséquence la mort de bons nombres de preux dont un chevalier de Sedan, Siegfried.3 Depuis ce triste soir, une animosité sans précédent habite certains de ces aventuriers emmenés par un autre chevalier de Sedan, le Comte Valdhast de Stirn. Quelques lunes plus tard, ils attaquèrent Montmédy avec l’intention de l’investir. L’assaut n’eut pas vraiment lieu, mais la défection de la garde de la ville et certaines alliances troubles avec des notables de la ville basse permit aux aventuriers de mettre la main sur le pouvoir.
Dans la foulée de ces jours de rancœur, ces aventuriers combattirent des créatures venues d’on ne sait où et qui se disaient être des " psylos " ou " psilhoces ".4
Notre reine, qui avait accueilli en son royaume la nouvelle incarnation divine de Médy (une enfant), délégua comme sénéchal à Montmédy Hugolin de Trémac fils d’Arthur de Trémac, prince héritier, afin de conseiller les nouveaux maîtres. Ceux-ci furent alors confrontés à une nouvelle menace. En effet, depuis plusieurs lunes, les habitants de Montmédy affirmaient rencontrer, dans les souterrains de la ville, des morts qui marchaient et l’on rapportait que des orques venaient combattre dans les douves (en petits groupes faiblement armés) la milice.
Avec l’aide d’un templier convalescent, ils purent déjouer le plan machiavélique d’un nécromant qui se faisait passer pour un honnête fossoyeur. Il récupérait sur les cadavres orques les composantes qu’on lui envoyait et qui auraient servi à faire revenir tous les morts de Montmédy depuis des siècles.
Pour ce faire, le nécromant devait également récupérer les os de ces défuntes générations, ce en quoi il fut gêné par ces téméraires aventuriers qui le devançaient. Il était évident que ce triste individu travaillait pour le " Seigneur des Liches ", obédience dont il se vanta lors de la bataille qui le vit périr, lui et ses créatures animées, sous les coups des braves.5
Le sénéchal Hugolin entreprit alors de restaurer la grandeur de la ville de Montmédy et son commerce. Au bout d’une demi-année et au vu des satisfaisants résultats, il décida de faire une grande fête (chose devenue exceptionnelle en cette malheureuse cité) où étaient conviés vilains, nobles et aventuriers.
Mais au premier soir des réjouissances, le royaume tout entier fut endeuillé par la mort de la reine de Sedan. Celle-ci fut retrouvée morte avec toute sa suite dont la sœur du sénéchal Hugolin alors que leurs corps étaient fouillés sans ménagement par des orques. Il nous a toujours semblé que ces monstres n’auraient pu à eux seuls occire toute la garde de la reine.
Dès l’annonce de la nouvelle, la noblesse présente se lança dans des intrigues de succession. L’évêque de Traon présent en la ville excommunia Arthur de Trémac et le vieillit par magie, l’écartant ainsi du trône au profit d’Oscar de Bierzes, son cousin. Mais la situation devint critique lorsque les de Bierzes disparurent au cours de la nuit. Ils ne réapparurent que deux jours plus tard, accompagnés de soldats, orques et créatures démoniaques invoquées par des cultistes de Garnash. La bataille qui opposa l’abomination à la bravoure vit, hélas, la défaite de cette dernière. Une fois maître des lieux, les de Bierzes massacrèrent, torturèrent et enfermèrent les populations locales.6
Après ces sinistres événements et pendant que Sedan luttait de toutes ses forces vives contre les troupes des de Bierzes, les aventuriers furent à nouveau engagés par notre royaume et par l’Inquisition des Frères de la Rédemption pour enquêter en le fief de Montcornet qui ne donnait plus aucun signe de vie et de vassalité depuis plusieurs années. Les aventuriers y furent confrontés, victorieusement, au dernier descendant de la famille locale et qui avait comme dessein d’entreprendre, à l’insu de tous, de noires expériences de nécromancie.7
Enfin, Montmédy libérée par les troupes royales, nos aventuriers aux multiples talents furent engagés à l’automne dernier pour nettoyer la ville de ce qui restait du passage des de Bierzes. Ils parvinrent à résoudre les énigmes posées par la présence de runes de protection magiques et à délivrer un ange qui leur confia une prophétie qui est à ce jour entre les mains de nos érudits. Les aventuriers luttèrent aussi aux côtés de sa majesté le prince Faëldrin Glenderniël, représentant de sa majesté Hugolin IV, contre Galon d’Âtre et Adelin de Festejour. Ces derniers, proches de la cour du royaume de Regenheim, complotaient dans le but avoué de contrôler la foire de criée et le conseil nouvellement créés en Montmédy par la Confédération des Villes Marchandes. Leurs relations troubles avec les félons de Bierzes ne sont pas encore bien éclaircies, il s’agira là de la tâche de l’Inquisition et d’un questeur impérial que nous espérons voir déléguer le vite possible.8
En espérant avoir répondu à la légitime curiosité des chroniqueurs de sa Majesté l'Empereur,
Jean Marcel, Chroniqueur à la cour de Sedan
1Sedan 1 et 2 (septembre 93 et avril 94) | 5Montmédy 3 (avril 96) |
2Sedan 3 (septembre 94) | 6Montmédy 4 (septembre 96) |
3Montmédy 1 (avril 95) | 7Montcornet 1 (avril 97) |
4Montmédy 2 (septembre 95) | 8Montmédy 5 (septembre 97) |