Settlers 2

Edité par BlueByte


Découvrez la deuxième mouture de cette
GODSIM.

D'autres GODSIMs...


Qu'est-ce qu'une GODSIM ?


Une GODSIM est un jeu où vous vous prenez pour Dieu. C'est par conséquent un jeu de stratégie dans lequel vous contrôlez un certain nombre de personnes (représentées ou non par des bâtiments, des véhicules...) qui vous obéissent aveuglément. Le but du jeu est souvent que vos hommes soient le plus heureux possible tout en prenant soin que les hommes de votre (ou vos) adversaire(s) le soient le moins possible.
Les GODSIMs ont souvent un grand succès car, à l'opposé des Shoot'em-Up ou des jeux 'à la Doom', ils demandent beaucoup d'initiatives ayant des conséquences à long terme et un bon sens stratégique.

Il faut dire que depuis SimCity, les choses ont bien évolué...


Ce précurseur mettait en scène une ville qu'il fallait gérér, au mieux bien sûr, en tant que Maire. Cependant, comme rien de surprenant n'arrivait, on s'ennuyait vite et on se suprenait parfois à envoyer des tornades, des tremblements de terre ou même des dinosaures sur sa propre ville... histoire de se remotiver...
Le jeu ayant connu un franc succès, on s'est donc vu submergé par des frères et soeurs comme SimAnts, SimTower ou SimLife... mais le filon était déjà (à mon avis) épuisé.


D'autres jeux ont en effet bien mieux à proposer. Je pense notammement à Populous 2, qui reste une référence en matière de jouabilité, d'action et d'innovations. Vous y jouez un dieu qui essaie de se faire sa place sur le mont Olympe. Pour cela, vous devez combattre, par l'intermédiaire de vos fidèles, tous les autres dieux et déesses y compris, en dernier
ressort, Zeus en personne (si je peux m'exprimer ainsi). La variété des sorts (feu, tremblement de terre, tornades, raz-de-marée, orages, maladies, volcans et bien d'autres encore) et la gestion précise de votre population en font un jeu
très riche. Avec ses milliers de niveaux, et la possibilité de jouer à deux via un cable null-modem, il a de quoi vous occuper.
Plus récemment, d'autres jeux sont apparus, se declarant des jeux de stratégie. Or, il faut dire qu'ils reprennent les ingrédients des GODSIMs et se rattachent donc à cette catégorie.
Dune 2, par exemple, a beaucoup apporté car il fallait, outre éliminer l'adversaire, récupérer un maximum d'épice (pourquoi il se décarcasse ?). Il montrait également une bonne variété de bâtiments et de véhicules.
Puis, comment oublier sa suite, Command & Conquer (C&C) ? Alliant une gestion (de tibérium, en l'occurence) avec des phases de combats explosives, ce jeu est incontournable, surtout pour ceux qui aiment jouer en réseau. Pour ceux qui l'aiment, il peuvent s'offrir le data disk nommé C&C : The Covert Operations. La suite de C&C, RedAlert (Photo ci-dessous), reprend brillamment les mêmes ingrédients.

Même les Bitmaps Brothers (ceux qui avaient créé le jeu 'GODS'. Un nom prédestiné ?) ont mis le doigt dans l'engrenage avec Z (un nom un peu court à mon goût... regardez tout de même la photo ci-dessous). Reprenant légèrement les principes de C&C, le but est de conquérir le terrain en gagnant des drapeaux. Comme dans C&C, des mini-films vous expliquent les
scénarios.




Bon, maintenant revenons à
Settlers 2.

C'est parti...


Pour ceux et celles qui ne connaŒtraient pas le premier épisode, voici une brève présentation...


Vous démarrez tout d'abord le jeu avec un seul bâtiment : votre château. Ce dernier contient tout plein de bonnes choses qu'il faudra utiliser au mieux dès le départ. A force de constructions, vous allez étendre votre territoire et commencer très vite à prospecter pour trouver des ressources naturelles. Le but ultime du jeu est de vaincre tous vos adversaires par l'intermédiaire de votre armée.

Par quoi commencer ?


Et si on construisait une maison de bûcheron en utilisant un peu de bois ? Mouis, c'est faisable. Chose faite, un homme prend une hache dans votre château : il devient b–cheron.
Le voilà qui va dans sa nouvelle maison pour en sortir de temps en temps afin d'aller couper un arbre, dont il déposera le tronc devant son habitation. Mais pour transformer le tronc en planches, une scierie est indispensable. Un homme sort de votre château muni d'une scie et va dans ce nouveau bâtiment. Pour vous assurer que le b–cheron ne sera jamais à court
d'arbres, vous construisez une maison de sylviculteur, qui plantera des arbres armé d'une pelle.


Vous l'avez compris, Settlers est un jeu qui reprend le principe de la chaîne alimentaire. Chaque personne a une spécialité (menuisier) dans une construction qui lui est propre (scierie) mais serait inutile sans des chaŒnons complémentaires (b–cheron, sylviculteur). Tout le jeu est basé sur les relations entre les fournisseurs et les clients, qui deviennent eux-mêmes
fournisseurs.
Si vous avez mal à la tête, ne lisez surtout pas les quelques paragraphes suivants...Cela se complique, en effet, lorsqu'un client a plusieurs fournisseurs : l'elevage de mules requiert des céréales pour nourrir les bêtes, mais également de l'eau pour les faire boire :il faudra donc développer une ferme et un puit. De plus, pour avoir une armée, il faut que de multiples éléments soient réunis. Pour faire un seul soldat il faut : une épée et un bouclier (construits tous deux par le forgeron) et de la bière (fournie par le brasseur). Mais il faudra également des pièces d'or (fournies par l'hotel des monnaies) pour qu'ils soient efficaces. Seulement, le forgeron a besoin de la fonderie qui a elle même besoin la mine de fer qui a elle même besoin de nourriture fournit par le pêcheur, le boucher ou le boulanger. Le boucher a besoin de cochons fournis par la porcherie qui a besoin de céréales pour élever ses bêtes, et le boulanger a besoin de farine fournie par le moulin qui lui-même a besoin de céréales fournies par la ferme. Le brasseur a besoin de céréales et l'hôtel des monnaies a besoin de la mine d'or et de la mine de charbon. Bien sûr il faut des outils pour transformer un homme en travailleur : il faut donc construire un
atelier.
Je vous vois déjà crier au jeu difficile et commencer à chercher votre CD de C&C. STOP !
Vous conviendrez, en fait, que toutes ces relations deviennent rapidement évidentes et qu'un des secrets de ce jeu est de les utiliser au mieux.

Tu passeras par moi...


Les différentes constructions sont reliées par des routes (elles ne coutent rien, ouf !) sur lesquelles les passeurs transportent vos biens. Lorsque vous aurez développé l'élevage des mules, le transport ira encore plus vite. En construisant des bateaux vous voyagerez sur les mers à la recherche de nouvelles terres ou juste pour transporter vos biens entre
deux côtes.
Lors de l'élaboration des routes, vous devrez bien sûr prévoir des itinéraires BIS pour éviter les surcharges et les bouchons.

L'interface


L'interface a été légèrement modifiée par rapport au premier épisode. Cette fois, plusieurs fenêtres peuvent être ouvertes simultanément. Certaines peuvent même être réduites pour être réouvertes plus tard. Tout cela rappelle l'interface de l'Amiga (si agréable ma foi). Grâce aux fenêtres, on peut être à plusieurs endroits à la fois. On peut, en effet, ouvrir une fenêtre pour chaque bâtiment ou personnage à observer.
Le jeu est toujours en Svga et chaque objet affché est animé. Le jeu n'est pas trop lent, même sur un DX2 et les graphismes sont clairs et précis. Côté sons, chaque personnage ou batiment engendre un bruitage particulier... mais rien de bien révolutionnaire. Certains préfèreront alors mettre un CD audio dans leur lecteur durant la partie.
Vous pouvez avoir une bonne idée de la situation (et de votre progression) grâce à des fenêtres de statistiques vous comparant avec vos adversaires.
Sur beaucoup de fenêtres une aide est accessible, ce qui vous évite les 'expérimentations hasardeuses' du premier épisode.

La jouabilité

Si les principes de Settlers peuvent parraître compliqués, rien ne transparaŒt en cours de partie. La gestion de votre armée est simple et complète. Vous pouvez répartir vos hommes dans vos baraquements selon leur proximité avec l'ennemi. Les pièces d'or, qui augmentent
nettement leur efficacité, peuvent également être réparties selon votre gré. Vous pouvez définir des priorités. Ainsi vous pouvez décider que l'or est plus important que le charbon et ordonner à vos passeurs de le transporter en priorité. Vous pouvez également répartir les ressources (nourriture, fer, or, charbon, pierre...) selon votre stratégie. Si vous êtes en train de développer vos mines d'or, vous pouvez ordonner que plus de nourriture leur soit envoyé, aux dépens des autres mines.
Pour les combats, qui restent, comme dans le premier épisode, très rudimentaires, vous ne décidez que du nombre et de la qualité des hommes que vous envoyez. L'issue du combat dépend des forces contenues dans le batiment ennemi et des votres. La catapulte permet quant à elle de détruire les bâtiments à distance.

Conclusion

Settlers 2 ressemble énormément à son aŒné. De bonnes améliorations ont cependant été apportées. Le bateau (avec le chantier naval), les mules, les catapultes, et même le pavillon de chasse (avec les lapins et les daims) sont des détails qui s'avèrent bénéfiques. Les différentes ethnies sont un grand plus.
On regrettera cependant que d'autres nouveaux bƒtiments n'aient pas été inclus. Certes, on s'attendait pas à la discothèque ni au bowling mais quand même.
On notera également le fait qu'il est difficile de choisir véritablement sa stratégie économique. Difficile d'orienter la production sur une seule catégorie de biens car on se voit vite obligé de tout développer de front. Cela enlève une certaine variété de jeu car à quoi bon réfléchir lorsqu'on devra de toute façon construire au moins un exemplaire de tous les batiments ?


Finalement, Settlers 2 s'est rapproché de Genesia mais ne l'égale toujours pas. En effet, Genesia propose en plus le changement réél de saison (et pas seulement au niveau du décors, mais également au niveau des maladies, des activités), une gestion des combats (avec points de vie), différentes armes pour équiper les soldats (arcs, arbalettes, boussoles, canon) mais
également une progression très riche des inventions qui permet vraiment d'orienter le jeu. Settlers 2 vous accrochera cependant longtemps devant votre écran et tous ceux qui ont aimé le premier, ne peuvent que l'adorer.