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3 juillet 2002 Autonomie

Après le discours de Jean-Pierre Raffarin sur « la République des proximités »,
l’UDB souhaite que les élus bretons se montrent audacieux et imaginatifs

L’UDB a dit tout le mal qu’elle pensait de l’opération bassement électoraliste que Jean-Pierre Raffarin a menée entre les deux tours des élections législatives en promettant au lobby des chasseurs une révision du calendrier de la chasse qu’il savait pourtant devoir être désavouée par le Conseil d’Etat.
Cette méthode ô combien éculée contredisait les prétentions du nouveau Premier ministre à représenter « les gens d’en bas » et à incarner les valeurs de modestie et de transparence.
Parti breton de gauche et écologiste, opposant à la politique générale qui s’annonce, l’UDB entend se battre contre la politique socio-économique du gouvernement Raffarin et de la majorité parlementaire qui le soutient, notamment sur le plan fiscal (aggravation des inégalités devant l’impôt), social (stagnation des bas salaires contre valorisation des revenus spéculatifs) et environnemental (renforcement du nucléaire, du transport routier et de l’agriculture productiviste). Définitivement réfractaire au culte de la personnalité, l’UDB ne versera donc pas dans la chiracomanie et la raffarinomanie ambiantes qui dureront le temps d’un été jusqu’à la prochaine crise sociale.

Pour autant l’UDB entend juger ce gouvernement comme les précédents aux actes qu’il posera. Ainsi en est-il de la « République des proximités » promise aujourd’hui devant la chambre des députés.

Puisque le Premier ministre invite les régions à « se porter candidates pour expérimenter certains transferts de compétences » et promet une « refonte des textes liés à l’intercommunalité, aux pays, aux agglomérations et à la démocratie de proximité », l’UDB appelle l’ensemble des élus bretons mais aussi les acteurs socio-économiques, culturels et associatifs à saisir la balle au bond en faisant preuve d’audace et d’imagination.

Les dangers qui menacent l’avenir de la Bretagne et les handicaps qui entravent son action, certains lui étant spécifiques, d’autres non, sont bien identifiés. Ils se nomment :

- déséquilibre économique croissant entre une partie sud-est placée dans l’orbite de Paris (régions de Rennes, Nantes et Vannes), qui attire les investisseurs privés et publics, et une partie nord et sud-ouest (à l’ouest d’une ligne Saint-Malo – Auray) qui pâtit du désengagement industriel de l’Etat sans trouver les moyens d’une alternative,
- pollution chronique de l’eau et des sols qui induit des dépenses curatives et improductives de plus en plus coûteuses pour le contribuable régional et contribue à placer l’industrie agro-alimentaire bretonne sous la menace immédiate des délocalisations,
- insignifiance des politiques de prévention et d’éducation à la santé en France qui se traduit ici par une surmortalité due aux phénomènes d'addictions (alcool, tabac, drogues illicites) et au suicide,
- pression démographique de plus en plus insupportable sur le littoral sud, alimentée par une population de retraités ou de cadres supérieurs parisiens aisés qui font monter en flèche les prix du foncier et de l’immobilier et chassent les jeunes de leur propre pays,
- déficit d’activités à forte valeur ajoutée qui place le salaire industriel net breton à la toute dernière place en France et entraîne une fuite constante des jeunes Bretons les plus diplômés et les mieux formés,
- déclin des activités maritimes (ruine de la marchande et casses de bateaux à la pêche) qui, géographie oblige, interdit à la Bretagne de bâtir une stratégie de développement qui lui soit autonome,
- faiblesse des structures publiques et associatives chargées de valoriser l’identité culturelle et linguistique bretonne, face au double rouleau compresseur de la culture commerciale américaine et de la culture officielle parisienne qui accaparent tous les « gros tuyaux »,
- superposition et entremêlement des niveaux d’administration territoriale qui ont pour conséquence de tuer le débat public en confisquant le pouvoir de décision entre les mains d’une infime minorité de politiques ou d’administratifs

Pour s’attaquer à l’ensemble de ces problèmes, tous aussi cruciaux les uns que les autres, il est clair que la Bretagne en tant qu’entité politique ne peut pas se contenter d’un ravalement de façade de la Vè République. Il lui faut accéder rapidement aux moyens de décision politique et aux moyens budgétaires dont disposent les grandes régions autonomes d’Europe que sont l’Ecosse, le Pays de Galles, le Pays basque, la Galice, la Catalogne ou la Flandre. C’est ce niveau d’autonomie politique et budgétaire qui permettra à la Bretagne d’intervenir efficacement dans les domaines : - du foncier et de l’immobilier,
- de la préservation des sols, du littoral et de la ressource en eau,
- de la prévention des comportements à risques et de l’éducation pour la santé,
- de la construction navale civile et du commerce maritime,
- de la pêche, de l’agriculture et de l’agro-industrie,
- de l’investissement « high tech »,
- des transports maritimes et ferroviaires comme alternative au tout-camion,
- de la culture et de la langue bretonnes comme facteur de cohésion sociale et d’échanges internationaux,
- de l’administration territoriale dans un souci de simplification et de participation citoyenne.

Les représentants des partis traditionnels au conseil régional, qu’ils siègent dans la majorité ou dans l’opposition, sont placés au pied du mur. Le « manifeste de la décentralisation » annoncé par M. Josselin de Rohan en janvier 2001 et mis au frigo depuis plus de six mois sera-t-il à la hauteur des enjeux ? L’UDB ne manquera pas de se prononcer sur les résultats de cette démarche dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’a pas été outre mesure popularisée.

Le débat mérite à l’évidence d’être porté bien au-delà des murs du conseil régional. Puisque le gouvernement Raffarin leur en donne l’occasion, tous les Bretons devraient être invités à donner leur avis. C’est pourquoi l’UDB appelle de ses vœux l’organisation d’états généraux de la démocratie régionale et du développement durable du territoire breton.

Christian GUYONVARC’H


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