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[Par un bon
matin frais dans un stationnement quelconque de la ville...]
*vroum*
[Un petite voiture bleue se stationne à reculons. La technique du
chauffeur est visiblement déficiente puisque sa voiture râpe la
peinture d’une autre, à côté.]
- Nom de Dieu... Je suis vraiment infect pour me parquer à reculons
!!
[L'homme sort de la voiture et inspecte les dégâts. Il prend
ensuite un galon à mesurer et évalue la longueur de la marque qu'il
a laissée.]
- Eh ben ! Finalement, c'est pas si pire que ça ! Deux centimètres
de moins qu'hier ! Décidément c'est une bonne journée qui s'annonce.
[L'homme sort de ses poches une pile de photocopies et en place
une sous l'essuie-glace du véhicule qu'il a accrochée. On peut y
lire :
Bonjour, je suis désolé d'avoir accroché votre voiture... Je suis
Gilles Couture et je vais me stationner ici demain aussi, soyez
prudent !]
- Bon ! Au boulot maintenant !
*sifflements joyeux*
[Soudain l'homme aperçoit quelque chose sur le sol. Il s'arrête
et regarde...]
- Hein ? Qu’est ce que c’est que ça ? Un billet de banque ?...
[Il se penche pour ramasser le billet...]
- Quelqu'un a échappé un vingt piastres, on dirait... Hein !? Ben
non ! C'est un mille piastres !!
[L'homme, nerveux, regarde de tous les côtés pour voir si
quelqu'un l'a aperçu.]
- Eh ben... on dirait bien que c'est VRAIMENT mon jour de chance!
[Gilles entre dans l'édifice à bureaux et est gratifié par le
sourire de sa secrétaire.]
- Bonjour Monsieur Couture, comment allez-vous ce matin ?
- Bien. Merci Ginou. En m'en venant dans le stationnement, j'ai vu
par terre qu'il y avait...euh...hum...rien...non...ce que je voulais
dire c'est que ma femme m'a encore fait des sandwiches aux oeufs
pour mon lunch... C’est ça que je voulais dire.
- Des bonnes sandwiches aux oeufs...Je tuerais pour pouvoir en
manger...Si seulement je n’étais pas allergique.
- Je ne savais pas que tu étais allergique aux oeufs, ma belle Ginou...
- Pas aux oeufs, monsieur Couture, au pain... Je suis allergique à
cette saloperie de pain.
- À part de ça, rien de neuf, Ginou ?
- Si. Je me suis enfin décidée à refaire peinturer ma voiture. Ils
m'ont fait ça en fin de semaine. Maintenant, elle brille comme un
sou neuf.
- Votre voiture, hein ?
- Oui, ma Toyota Camry... Vous savez, elle est bleue océan...Je l’ai
garée dans le stationnement pas loin d'ici.
- Une Camry 2 portes avec des vitres teintées ?
- C'est elle... Je l'adore cette voiture.
- Euh, oui... bon... J'ai... euh... bon...ok, bonne journée, Ginou.
- Bonne journée, monsieur Couture.
«Merde de merde, c'était la voiture à Ginou»
[Entrée de Gilles dans son bureau en désordre. Un colis anonyme
repose sur son bureau, à côté de son ordinateur.]
- Mais qu'est-ce que c'est que ce colis ?
[Gilles s'assied tout en observant le colis. Il appuie sur le
bouton de l'intercom]
- Ginou, apporte moi un café, s’il te plaît.
- Comme d'habitude monsieur Couture ? quatre laits et six sucres ?
- Oui... euh... non... Double la portion de sucre... je sens que je
vais avoir besoin d'énergie aujourd'hui !
- Très bien monsieur Couture, je vous fais ça tout de suite !
- T'es vraiment un ange Ginou... Euh Ginou ?
- Oui, monsieur
Couture ?
- Sais-tu de qui
vient le colis sur mon bureau ?
- Le colis sur
votre bureau ? Non, pas du tout... Je n’ai vu personne apporter ça
ce matin...
- ... Étrange...
- C'est tout,
monsieur Couture ?
- Oui... euh...
non... Double donc la portion de lait aussi... Mes brûlements
d'estomac viennent de reprendre.
- Mais... Je
n'aurai plus de place pour le café, monsieur Couture.
- Oublie le café
Ginou... oublie le café...
*clic*
- Mais qu’est-ce
que c'est que ce colis là...
[Gilles se sent
prêt à ouvrir le colis mais en posant ses mains dessus, il change
d'idée.]
- ... Et puis si
c'était une bombe ? J'ai égratigné tellement de voitures
dernièrement... ça ne serait pas surprenant...
[De nombreuses
gouttes de sueur commencent à perler sur le front dégarni de Gilles.
Il approche lentement l'oreille du colis, puis écoute
attentivement.]
*tic, tac, tic,
tac*
[Gilles se lève en
sursaut.]
- Je le savais, on
en veut à ma vie. À L'AIDE ! AU SECOURS ! À MOI !
[Au même moment,
Ginou entre dans le bureau.]
- Voyons monsieur
Couture... Qu'est-ce qui se passe ?
- Ginou, quelqu'un
en veut à ma personne ! Il y a une bombe dans ce colis.
- Une bombe ? Qui
peut bien vous en vouloir, monsieur Couture, vous êtes aussi doux
qu'un hippopotame.
- Gi... Ginou...
Écoute pour voir... J’entends un tic-tac.
[Ginou, un peu
incrédule, approche l'oreille du colis.]
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