Marée charmante



La pluie qui tombe nous caresse

De gouttes de sapphire ardent.

Grisé d'amour et de detresse

J'écoute le chant de la nature,

Car sur les rochers,qui murmurent,

Vibre l'onde et s'effeuille le vent.

Entre la marée et l'aurore,

Une fille ,et ses tendres yeux,

Mon paradis viendra s'éclore.

Distrait par tes lévres humides

J'oublie la brise qui,languide,

Me fouette de tes longs cheveux.

Un goeland chavire,lèger,

Et plonge dans son nid d'écume.

Soudain ,je t'ai sentie trembler,

Ce bonheur silencieux t'inquiète,

Et,serrée contre moi,tu guettes

La respiration de la brume.

Malgré la volonté lucide

Qui de son serieux nous tourmente

Cette aube gris-de-fer nous guide

Au creux d'un désir inconnu,

Lorsque sur nos deux coeurs se cloue

Le parfum des algues mourantes.

(1972)


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