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UN PANORAMA DU MANAGEMENT DE 1992

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A l'image des folles années 80,on aurait voulu centrer la caméra sur les managers glorieux et médiatiques,imposant leur volonté et leur philosophie de gagneurs,leurs techniques imaginatives triomphant dans l'excellence.

Les "grands"comme Maxwell, Milken, Donald Trump, Bernard Tapie montés très haut, trop haut; et les petits du coin de la rue, heureux de voir enfin reconnues leur participation à la prospérité commune et l'importance de leurs valeurs individualistes.

De cet esprit d'entreprise et des valeurs libérales de la démocratie de marché,imposées aux Russes,aux Latino-américains et peut-etre meme aux Arabes,devait enfin naitre une société de libre initiative et de nouvelle reprise économique.

Il faudra se montrer plus modeste.L'environnement a prédominé sur la volonté des hommes et l'action "rationnelle" des entreprises.Un environnement certes difficile:tous ne mouraient pas mais tous étaient frappés;tous le sont encore en cette fin de 1992.

Le management classique,celui du modèle Harvard,est centré sur les techniques et procédures internes,avec un oeil distraitement posé sur les concurrents et un autre,celui du marketing ,louchant vers les clients, moins d'ailleurs pour analyser leurs besoins réels que pour les bombarder de messages pavloviens.

Tout ceci va très bien quand l'environnement est stabilisé -dans la croissance-.C'est moins bien quand les espaces économiques et les sociétés s'emballent ou se recroquevillent.Ou meme quand les anticipations hasardeuses ou la volonté naive de diriger les comportements par la pub-petites folies du management- destabilisent les systèmes,en surendettant les entreprises ou les consommateurs:cela s'est beaucoup vu aux Etats-Unis ,au Japon,en France. Le déficit américain n'a pas d'autres causes,ni le freinage dans la bonne volonté des créanciers traditionnels allemands ou japonais.

Est-ce une impression ? la pratique et la théorie du management nous paraissent desorientées (chaos?) et surtout préoccupées de pathologie (récession, faillites, affaires de fraude et corruption).Vivement la reprise !

 

I-LES RESULTATS DES ENTREPRISES:

Les entreprises sont frappées par plusieurs crises imbriquées:

-d'abord et surtout la récession: elle provient largement de l'excessif endettement d'une économie américaine qui ne parvient pas à repartir et de l'austérité monétaire d'une Allemagne qui doit financer sans inflation ses nouveaux Lander.

- la difficulté, dans beaucoup de pays (Royaume-Uni, Italie , France...)de gérer la politique d'ajustement que réclament un passé trop facile...et le Traité de Maastricht.

- le déclin plus ou moins rapide de certaines consommations (armements, consommations somptuaires, achats d'impulsion)

- les ajustements liés aux accords internationaux (agriculture européenne, dérégulation des services...)

-l'effet des erreurs antérieures du management (investissements excessifs par exemple dans l'immobilier, acquisition de parts de marché non rentables et à des prix excessifs, obsolescence volontaire des produits informatiques etc...)

-l'incertitude sur les politiques économiques et politiques (ex-Union Soviétique, pays de l'Union monétaire européenne, ajustement de la crise financière japonaise)

A quels critères peut-on juger les résultats des entreprises? Les critères classiques du compte d'exploitation:croissance et rentabilité; mais aussi les critères plus vagues mais plus significatifs à long terme :la sécurité et l'identité de l'entreprise.

A-CROISSANCE:

Comme on peut le constater par les indicateurs économiques globaux,la croissance mondiale s'est ralentie :en Europe, à cause des taux d'intérêt réels trop élevés; aux Etats-Unis,(jusqu'à la première présidence Clinton) malgré la faiblesse des taux d'intérêt.

B-RENTABILITE:

La rentabilité est affaiblie surtout par le ralentissement des affaires, mais aussi par le poids des taux d'interêt.

Un article de "Fortune"(23 mars 92)montre que les sociétés, encombrées d'investissements difficiles à amortir, ne voient de remède que dans une guerre des prix qui écrase les marges. On en connait des nombreux exemples (alimentation,électronique de loisir, billets d'avion, automobile...)mais les plus spectaculaires ont sans doute été les plongées des prix des micro-ordinateurs (20 à 30% par an).

C-SECURITE:

L'insuffisance de solvabilité à court terme des entreprises (liquidité) est aggravée par la réticence des banques à prendre de nouveaux risques et par les perspectives incertaines de solvabilité à long terme.

Il en résulte:

-un accroissement des dépôts de bilans, notamment dans certaines professions sinistrées (aux Etats-Unis: la banque, les transports aériens)

-des "restructurations" qui sont en fait des abandons d'actifs ou d'activités

Dans la Revue d'économie financière consacrée à la sécurité des systèmes financiers (hiver 91)J.F.Malécot dresse un panorama de la littérature récente consacrée aux défaillances, avec les conclusions suivantes:

* la défaillance résulte d'un processus de décision

* la défaillance n'est pas seulement financière mais intègre l'investissement, le risque, l'endettement et la politique de versement de dividendes.

* les coûts de redressement étalés sur 10 ans sont moins élevés que les coûts de liquidation

* le rapport fonds propres/endettement s'interprète comme un indicateur de capacité d'absorption des chocs aléatoires.

D-IDENTITE:

Il s'agit de l'identité de la personne juridique "entreprise", et aussi de son identité "morale" (culture et projet),voire de son identité sociale, sa reconnaissance par les autres.

L'entreprise a connu une période faste dans les années 80:par ses succès économiques, par l'exaltation des vertus libérales (Reagan).Aujourd'hui ,si elle n'est pas franchement contestée, elle a perdu en quelques années le premier plan des actualités au profit de la guerre (Koweit),de la révolution et des guerres civiles (URSS,pays de l'Est,Yougoslavie,Afrique),de l'instabilité des monnaies, des incertitudes sur l'Europe, de la recession.

  

II-MANAGERS ET STRATEGIES:

A-STRATEGIES:

1°)L'interrogation sur les stratégies des années 80:

Le 13 Octobre 1990,l'Economist s'interrogeait déjà sur la survie des stratégies des sept années de vaches grasses. La réduction tactique des coûts ne suffit pas pour aborder la récession. Parmi les idées à remettre en question:

* la manie des fusions-acquisitions

* les alliances stratégiques,version moins risquée et plus sensible aux cultures, ont poussé à la paresse.

* la concentration sur les métiers de base a poussé aux fusions pour la dimension dans la même industrie; avec la récession, on revient à des notions comme la diversification et la synergie à partir de technologies éprouvées.

* l'ingénierie financière a fortement dégraissé les entreprises non-compétitives; il y a sans doute moins de bonnes affaires à reprendre

* la globalisation devrait se poursuivre sous le nom plus modeste de diversification géographique

* la qualité permet d'offrir des produits plus simples à utiliser. Un "walkman" comporte aujourd'hui moitié moins de pièces que son prédecesseur de dix ans et coûte 80% moins cher.

2°)L'interrogation sur les stratégies des années 90:

a)minceur et dégraissage (Leaner times)

* dégraissage des états-majors

* l'analyse de valeur des produits diminue les couts et améliore la qualité

b)flexibilité (chaos management)

* volatilité,incertitude et complexité de l'environnement

* reflexivité stratégique plutôt que planification

* gestion à vue: l'entreprise est une succession de projets

* les entreprises deviendront des accords provisoires entre cadres entreprenants. C'est l'entreprise "Terminator II" qui se liquéfie puis se durcit en nouvelles formes et s'organise tantôt autour d'un homme, tantôt autour d'une machine ou d'un projet...

c)rapidité :(time-based management)

Voir:G.Stalk & T.Hout:"Vaincre le temps"(Boston Consulting Group)

J.L.Fallou &J.P.Deschamps:"Gérer le temps et réduire les délais"(Arthur D.Little international).

d)la globalisation quand même

B-STRUCTURES,ORGANISATION:

Un article de FORTUNE du 18 Mai 92 présente la quête pour l'organisation de demain d'après les exemples de General Electric et Kodak. Il s'agit de l'entreprise horizontale, proposée en dix points par F.OSTROFF et D.SMITH de Mac Kinsey:

* 1-Organisation autour des processus, non des taches:

Baser les performances sur des objectifs externes(besoins du client) tels que le prix ou le service rapide. Identifier les processus qui réalisent ces objectifs(ex: ordonnancement des commandes ou développement de produits).Ces processus deviennent les composants de l'usine, à la place des départements fonctionnels comme les ventes et la production.

* 2-Aplatir l'organisation en minimisant la subdivision des processus.

* 3-Attribuer la charge des processus à des dirigeants expérimentés

* 4-lier les évaluations de toute activité à la satisfaction du client.

* 5-L'équipe et non l'individu est le noyau d'organisation élémentaire

* 6-Combiner les activités managériales et non-managériales aussi souvent que possible. L' équipe de travailleurs peut se charger du recrutement, de l'évaluation et de la programmation

* 7-chaque employé doit être polyvalent

* 8-former le personnel au juste-à-temps

* 9-développer les contacts fournisseur - client au sein de l'entreprise (résolution de problèmes en commun)

* 10-récompenser l'acquisition de compétences individuelles et la performance d'équipe plutôt que la performance individuelle.

Chez Arthur Andersen,on a le même souci de se brancher sur le besoin final,mais on propose plutôt une intégration en temps réel grace à l'informatique (Systems Integration Manufacturing)

On insiste partout sur le rôle de l'informatique distribuée en réseaux:l'information est porteuse d'énergie comme l'était la hiérarchie.

C-GESTION,CONTROLE:

1°)Allègement financier(voir chapitre sur les finances de l'entreprise)

* Tendance au désendettement par remboursement ou restructuration...ou faillite.(RJR NABISCO et les "junk bonds")

* Freinage des investissements (trésoreries d'attente)

2°)Allègement des dépenses courantes:

* réduction des frais généraux(voyages,relations publiques,publicité)

* compression de personnel

D-STATUTS DE L'ENTREPRISE ET DES DIRIGEANTS:

1°)Les dirigeants rendent des comptes:

* licenciement de patrons célèbres:Alain Chevallier,Michel Bon,Conso, Gérard Worms pour la France, ont leurs homologues à l'étranger

* reprise de la direction par les actionnaires principaux

* les " institutionnels " interviennent dans les conseils d'administration. Un ouvrage recensé par FORTUNE du 17/06/91 affirme qu'en agissant ainsi,ils pourront stimuler la productivité américaine:les managers seraient-ils responsables et coupables de ne pas manager ?

R.Monks & N.Minow:"Power & accountability"(Harper Business)

2°)Le statut des sociétés:

Le droit des affaires et des sociétés est de plus en plus fortement marqué:

a)par l'internationalisation:

On pourra se référer ici à la synthèse sur le droit dans les relations internationales, parue en 3° partie de RAMSES 93(publication de l'Institut Français des Relations Internationales).A lire notamment les chapitres "droit et interdépendances économiques" ainsi que"la Communauté européenne,laboratoire juridique"

Voir aussi l'influence des juristes anglo-saxons dans:"Marchands de droit" par Yves Dezalay (Fayard,293p.)

Parmi les themes importants :

* la dérégulation des mouvements de capitaux et prestations de services(Marché Unique)

* l'effort d' harmonisation des droits fiscaux (TVA)et sociaux,le rapprochement du droit des sociétés (société simplifiée en droit français)

* la législation européenne de la concurrence et les fusions (affaires de Havilland,Perrier-Nestlé)

b)le contrôle externe:

La loi du marché ne suffit pas toujours à garantir le bon fonctionnement de la vie économique. Les "deséconomies externes" sont mal supportées,qu'il s'agisse de l'écologie,des "emplois jetables", de la vérité des comptes présentés aux tiers ou des performances médiocres des managers.

Sous des formes diverses (consumérisme, codes de déontologie des professions financières, droits des actionnaires minoritaires, Commission des Opérations de Bourse...),le management doit de plus en plus partager son pouvoir avec les divers "ayant-droits" (les Américains disent "stakeholders)de l'entreprise.

 

 

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Mise à jour le 13/05/99