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QUELS CHOIX POUR LA COMPETITIVITE DES ENTREPRISES FRANCAISES ?

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Exposé de Jean Gandois, Président du CNPF

Déjeuner-débat d'Alerte aux réalités internationales du 24 octobre 1995

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Sur le plan de la compétitivité, les entreprises françaises aujourd'hui tiennent bien la route, s'étant nettement améliorées durant les quinze dernières années. L'industrie française de main-d'oeuvre elle-même, l'industrie de la chaussure, par exemple, a réussi par de la créativité, de l'organisation du travail et des synergies, par l'intelligence économique des dirigeants à se rendre plus compétitive que l'industrie étrangère dont les salaires sont pourtant plus bas que ceux des employés français. Les entreprises françaises sont devenues plus exportatrices, même les PME. En matière de productivité globale des facteurs, la France a augmenté, de 1980 à 1993, sa productivité de 1,3% par an, les Etats-Unis de 0,4%, l'Allemagne de 0,9%. Le taux d'endettement (dette financière sur fonds propres) dans l'industrie manufacturière est passé de 78% en 1984 à 58% en 1994. Ce qui n'est pas encore brillant. Durant les 10 dernières années, l'emploi total a augmenté de 5,3% et, à l'intérieur de cette augmentation, les emplois d'ingénieurs, de cadres et de techniciens ont progressé de 34,5%, les emplois non-qualifiés sont en nette régression.

Faiblesses

Les entreprises françaises, compétitives, ont des faiblesses. Elles sont en retard sur le plan de l'innovation (nombre de brevets déposables, durée du développement entre l'invention et l'innovation). Deuxième faiblesse, l'organisation du travail. Certaines firmes ont conservé l'organisation classique et d'autres entrepris de profonds changements. Troisième handicap : la faiblesse du tissu PMI et PME. L'Allemagne a 3190 entreprises (comprises entre 200 et 500 salariés), la France 1620 ; la France a 540 entreprises (comprises entre 500 et 1000 salariés), l'Allemagne 1100. Le compétitive globale française est bonne mais elle souffre de dépenses publiques trop élevées, de rigidités et de laxismes. Plus de la moitié de la richesse produite est prélevée pour être répartie, un record, et cela ne veut pas dire que les dépenses publiques soient plus efficaces.

Le champ des réformes

Trois terrains doivent focaliser notre réflexion. D'abord, celui de l'Etat et des dépenses publiques : indépendamment des choix politiques, nous sommes mal organisés. La décentralisation n'est pas au point, avec la cascade de niveaux administratifs. Les chefs d'entreprises savent bien qu'un nombre excessif de niveaux hiérarchiques est une source de frais généraux supplémentaires et de pertes d'efficacité. Les dépenses des collectivités territoriales ont augmenté de 7% par an, en 7 ans. Cela est considérable. Deuxième terrain : les dépenses de protection sociale qui ne sont pas maîtrisées, avec deux problèmes à résoudre : le dossier de la santé et celui des retraites. La France est un pays dont la moyenne d'âge ne cesse de croître, dont le rapport entre actifs et retraités ne cesse de décroître. Donc la solidarité entre générations devra s'exprimer d'une autre manière. Cela devra se traduire par un choix politique. Le

conférencier émet une proposition de nature à entraîner un changement complet de régimes de retraite : que le gouvernement et le parlement décident du niveau de ressources à allouer aux retraités et leur répartition pour assurer des conditions de vie décentes.. Le conférencier ne s'étendra pas sur les rigidités et complexités de la fiscalité qui doit faire l'objet d'une réforme en profondeur. Il souligne les rigidités qui affectent le marché du travail, le système éducatif et celui de la formation.

Autre difficulté à surmonter en lien avec l'Union européenne : la mise en état compétitif du secteur public. Cela concerne France-Télécom, la SNCF, les industries de l'armement, des satellites, des missiles, de l'instrumentation électronique, etc... La restructuration de ces industries aura un impact certain sur la compétitivité globale.

La mondialisation des économies est inéluctable. Elle s'accompagne des effets de domination des très grandes entreprises (dans l'industrie, la distribution, etc..) ce qui nécessitera d'établir un code de déontologie sérieux.

Interrogations

Des interrogations émergent sur le sens pour la France et l'Union européenne de cette poursuite de la compétitivité. Il y a plusieurs années, les chefs d'entreprise pensaient que la création du marché unique européen se traduirait par plus de compétitivité, davantage d'emplois, un meilleur niveau de vie. Depuis cinq ans, ce n'est plus aussi évident. Si nous utilisons un espace européen sans création d'emplois, si ces transferts s'orientent vers des zones de spéculations, les espoirs seraient déçus.

En tant que Président du CNPF, le conférencier s'est fixé deux objectifs. Premièrement, l'entreprise doit assurer sa fonction première de générer des bénéfices et elle doit se manifester dans la localité, le pays où elle est implantée, comme une entité légitime, pour mettre ses compétences, ses moyens en oeuvre en vue de résoudre les problèmes du chômage et de l'exclusion. Le respect des autres a des liens avec la compétitivité. Deuxième objectif : se placer dans le cadre de l'Europe, ce qui ne se réduit pas à la monnaie unique, à la dette et aux déficits.

Un motif d'inquiétude : la montée, outre-Rhin, depuis ces dernières années, d'une certaine méfiance à l'égard de la monnaie unique, à telle enseigne que des milieux allemands se demandent si le jeu en vaut la chandelle. En outre, une interrogation existe à propos de la pertinence du schéma de consensus social à l'allemande. Le président du CNPF, très branché sur ses homologues allemands envie ces derniers d'être consultés, eux, par le chancelier avant les sommets européens.

En conclusion, les maitres-mots sur la compétitivité globale française, sont : humanisme (ou respect des autres), absence de laxisme dans les dépenses publiques et Europe.

Notes de Pierre Barré non revues par le Conférencier Lettre de février 1996 (Alerte aux Réalités internationales)

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Mise à jour le 22/02/99