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- Le personnage de Juliette Albinos me hante, dit-il à Bozo après l'avoir mis au courant de ce qui était advenu de l'enquête depuis son rapport matinal du 25 juillet. Il me semble voir dans cette femme une pièce importante du casse-tête que je suis en train d'assembler. Pourquoi, en effet, avoir abandonné sa voiture dans les rues de Pointe-Au-pic ? Où était celle de Biel ? Comment expliquerait-elle la présence d'armes offensives dans le coffre de son automobile ? Quels sentiments liaient Biel à Juliette ? Pourrait-elle expliquer l'emploi du temps de Biel durant toute cette journée des noces ?.

- À moins que Juliette ait elle-même été mêlée à l'assasinat de Biel... Vol de voiture, par exemple, dit Bozo..

- Je voudrais en avoir le coeur net, répondit Boudedieu. Je désirerais que tu prennes en charge cette partie de l'enquête.... ce soir, si possible.

- Avec plaisir, répondit Bozo. Je manquais de travail...Et j'aime tout particulièrement le travail de nuit.

Après avoir reçu les directives nécessaire à l'accomplissement de sa tâche, Bozo engagea son véhicule sur le boulevard Charest, en direction de la Basse-Ville qu'il eut tôt fait d'atteindre...

Il s'attendait de trouver un paysage de pauvres diables cachés derrière les murs délabrés des maisons: aides-aus-chose, apprentis, bell-boys, balayeurs, emballeurs, manoeuvres, femmes de ménage, fossoyeurs, garçons de table, helpers, laveurs de vaisselle, planteurs de quilles, pelleteurs... Son imagination lui avait fourni tous les arguments propres à éveiller des images solidement ancrées en lui. Mais tout ceci relevait d'une mauvaise impression née des préjugés qui l'avaient suivis jusqu'à son arrivée à Québec. Il y avait des arbres dans le quartier qu'habitait Juliette Albinos. Il était humble mais fort propre. Le décors de cette partie de la ville lui plut, surtout qu'il y avait beaucoup d'animation dans les rues..

Boudedieu stationna sa voiture dans la rue Carillon, tout près de l'Avenue des Oblats..

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