150
Boudedieu atteignit la coquette résidence de Fanny Swhattzer vers 6.30h. Ce fut Fannie qui vint l'accueillir.
Elle avait revêtue une robe légère appropriée à la chaleur de l'été. Souriante, le visage épanoui , tout en elle témoignait de l'attitude d'une personne heureuse. Tendant la main à Boudedieu, elle déposa sur ses joues deux tendres baisers. Boudedieu l'imita, en cela, et huma l'arôme d'un visage au parfum personnel. Il sentit une mèche de cheveux errer sur son front. Un long saississement surgit de tout son être.
Fanny Swhattzer apparut derrière la silhouette de sa fille. Elle échangea des mots chaleureux de bienvenue puis invita son hôte à venir s'asseoir dans le jardin, à l'arrière de la maison. Les arômes des apprets du repas flottaient dans la cuisine qu'ils devaient traverser. Une fois assis dans le jardin, ils parlèrent vaguement des dernières nouveautés survenues en ville.
Profitant d'un moment où Fannie s'était absentée, Fanny entretint Boudedieu des résultats de l'enquête conduite par les forces armées sur la mort de Biel. Aucun rapport entre le FLQ et le décès. Elle avait tenu à le renseigner , sur les conseils du coloner Arthur Buisson, afin que la conduite de ses travaux ne soient pas retardée.
- Vous devriez recevoir un rapport conforme d'ici peu. Vous savez cependant que la bureaucratie exige certains délais et on m'a suggéré de vous rencontrer... Quoi de plus agréable qu'un souper...
Boudedieu eut le pressentiment que la présente rencontre avait été désirée de part et d'autre. Il en ressentit une grande joie. Les souhaits qu'il avait formulés depuis la rencontre de Fannie se réalisaient.
Il observa la maman durant le temps que dura la conversation, dans le jardin. Il lui trouva une allure distinguée, légère, enjouée... Il oubliait que cette femme fut membre des forces armées. Non pas qu'il partageât l'opinion selon laquelle les femmes devaient s'abstenir des occupations traditionnellement réservées aux hommes, mais plutôt parce que la dame, vue d'ici, laissait voir une féminitude plus complète...
Fannie réapparut bientôt et invita les convives à la joindre. Elle avait mis le couvert...
Après le repas,les jeunes gens partirent pour une promenade dans le Vieux-Québec, s'arrêtant tour à tour devant certains des pavillons de l'Université Laval, ceux que Fannie connaissait le mieux pour y avoir suivi des cours. Ils arpentèrent ensuite la terrasse Dufferin échangeant des paroles empreintes de mots de tendresse. Main dans la main, partageant, à la dérobée, quelques tendres baisers, ils se quittèrent, non sans la promesse d'une prochaine rencontre.
- L'enquête que je mène devrait se terminer bientôt. Je profiterai des moments de liberté pour venir te visiter...