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Puis, sans attendre d'autres questions, il raconta qu'il avait logé au Manoir Richelieu. Il était venu voir le petit car il s'était attaché à l'enfant.

Boudedieu sortit de ses dossiers le rapport officiel de l'armée car, au moment où il lui avait été remis par les services de son bureau, il avait prêté peu d'attention à un individu dont les enquêteurs parlaient et qu'ils avaient identifié comme étant un invité de la noce. Il les remit au coroner qui, après en avoir pris connaissance, prit la parole.

- L'armée, dans son rapport, souligne en effet votre présence au Manoir, durant la période de la noce. Pouvez-vous me raconter ce que vous y avez fait ?

- Pointe-Au-Pic, c'est la place où j'ai été élevé. J'ai visité la paroisse et je suis allé, en cachette, visiter monsieur Antoniche.

- Ce n'est pas vous qui avez ajouté quelques pillules de tartrate dans la bière de la victime ? demanda le coroner.

- Objection, monsieur, la question est tendancieuse, fit l'avocat.

- Avez-vous emprunté des pillules à monsieur Antoniche ? Ou, serait-ce Ernest ? demanda le coroner.

C'est à partir du moment où le coroner impliqua Ernest dans le décors que le fermier raconta une autre partie de l'histoire.

Il avait pris le tartrate.

- A l'insu de votre patron ?

Malgré les objections de l'avocat, le coroner fit avouer au témoin que c'est à la recommandation d'Anton que le tartrate devait être remis à Ernest.

Le coroner s'attarda ensuite à questionner Ernest. Ce dernier avait mis les pillules dans la bouteille de bière de Biel que ce dernier avait déposée momentanément sur la table, au moment de son altercation avec Gaston B.

- Où étiez- vous, Monsieur, durant toute cette soirée, demanda le coroner au fermier.

- J'étais au Manoir Richelieu, dans ma chambre.

- Dites-vous la vérité ? demanda le coroner.

- Monsieur le Coroner, objecta l'avocat de la famille, vous savez pertinemment que cette question est tendancieuse...

- Le rapport de l'armée fait mention que le gardien de nuit du Manoir vous a vu rentrer vers quatre heures du matin, le trois juillet. Racontez vos occupations....

Le fermier jeta un regard vers l'avocat qui lui fit un signe affirmatif..

Il raconta qu'il s'était tenu dans la chambre 301 en attendant Biel. Ce dernier, plutôt que de rentrer dans la chambre, s'était dirigé vers la galerie. Il avait vomi par-dessus la rampe et avait basculé dans le vide..

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